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23 avril 2025
Diaspora
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SERIGNE MOUSTAPHA SY DÉFIE SONKO
Le guide moral des moustarchidines lance une attaque frontale contre son allié politique. Des accusations de négligence aux menaces électorales, il n'a pas mâché ses mots à l'endroit du Premier ministre
(SenePlus) - Lors de la nuit du Gamou à Tivaouane, Serigne Moustapha Sy, guide moral des moustarchidines, a créé la surprise en critiquant ouvertement son allié politique, le Premier ministre Ousmane Sonko. Le chef religieux a exprimé son mécontentement face à l'attitude du chef de Pastef, qui aurait visité Tivaouane à plusieurs reprises sans lui rendre visite.
"Il ne peut pas me faire chanter. S'il est encore en vie j'y ai joué un grand rôle. Il cherche à m'ignorer mais je l'attends aux prochaines élections législatives", a a déclaré Serigne Moustapha Sy, visiblement irrité.
Le guide des moustarchidines a également révélé avoir joué un rôle crucial dans la protection de Sonko lors d'un moment critique : "Quand il était plongé dans le coma, c'est moi qui ai appelé le président Wade afin qu'il (Sonko) et Pape Alé Niang soient pris en charge parce que j'avais l'information que le régime voulait les liquider".
Cette sortie intervient dans un contexte déjà tendu au sein de la coalition Yewwi Askan Wi, dont font partie les deux hommes. Serigne Moustapha Sy a annoncé son intention de régler ses comptes lors des prochaines élections législatives, prévues pour le 17 novembre.
Malgré ces critiques envers Sonko, le guide religieux a exprimé son soutien au président de la République, Bassirou Diomaye Faye, estimant qu'il "à la volonté de mettre le pays sur les rails de l'émergence".
par Nioxor Tine
UNE VICTOIRE NÉCESSAIRE MAIS PAS SUFFISANTE
Mener à terme la transformation systémique implique d’user de moins en moins d’entourloupes politiciennes pour contrer les mercenaires du défunt Benno-APR et de miser plutôt sur une nouvelle Constitution porteuse de ruptures
Durant une douzaine d’années, de 2012 à 2024, notre pays a vécu une situation particulière, qu’il serait peut-être exagéré de comparer à celle de la France sous occupation allemande, mais qui lui était similaire en de nombreux points, tant l’arbitraire y régnait en maître.
De fait, la gouvernance du régime de Macky Sall bénéficiant de la bienveillante compréhension voire de la complicité active de la méga-coalition Benno Bokk Yakaar, allait être caractérisée par la tyrannie et la brutalité rappelant la période de glaciation senghorienne. Cela va des radiations ou licenciements abusifs d’opposants, de la négation des droits et libertés, allant jusqu’à la censure de posts anodins sur les réseaux sociaux, l’interdiction aux partis et regroupements de tenir leurs réunions dans leurs sièges ou dans des lieux privés, la proscription systématique des manifestations, des milliers d’arrestations arbitraires, l’éviction administrative ou judiciaire de personnalités ou listes concurrentes politiques, lors des joutes électorales, des exécutions extrajudiciaires, des violations itératives des dispositions du code électoral…etc.
Le summum de l’injustice sera atteint avec le « complot préfabriqué » de Sweet Beauty, la condamnation fallacieuse du président Sonko pour diffamation, le rendant ainsi inéligible, la dissolution du Pastef et le report déshonorant de la présidentielle du 25 février, …etc.
Comment concevoir alors que les ténors de l’ancienne majorité collabos d’une dictature si vile, qui vient à peine d’être renversée, dont la plupart sont présumés avoir commis des délits documentés dans des dossiers, qui devraient bientôt être jugés, s’érigent en donneurs de leçons de morale, accusant les nouveaux tenants du pouvoir de reniements divers et variés voire de parjure ? Ce ne sont assurément pas les personnes les mieux indiquées pour cette tâche, dont de brillants politiciens et membres de la société civile s’acquittent fort bien, en faisant parfois preuve d’une amnésie aussi sélective que troublante.
Qu’on nous comprenne bien ! Nous n’appelons pas à une épuration des collabos du précédent régime dans son projet dictatorial avorté, comme cela s’était passé, après la seconde guerre mondiale, en France, où il y avait une forte demande sociale pour punir ceux qui avaient trahi la Nation. Néanmoins, ce serait une erreur fatale, de passer, par pertes et profits, les méfaits et forfaitures commis durant les douze années écoulées. Il faut commencer par abroger cette loi d’amnistie, votée par ce défunt et sinistre parlement, qui selon Amnesty International, « constituerait un manquement de l’Etat sénégalais à son obligation de justice, de vérité et de réparation qui lui incombe, en vertu droit international pour les familles de plus de 60 personnes tuées lors des manifestations ». Et de préciser que quinze mille familles ont porté plainte devant les tribunaux et attendent toujours que justice soit faite. Dans d’autres pays, devant l’ampleur de la tâche, des commissions vérité et réconciliation ont même été mises sur pied.
Le scénario catastrophe de 2000 avec la transhumance massive de responsables socialistes vers les prairies bleues du PDS a coûté cher à notre Nation à cause de l’absence de ruptures dans la gestion de la cité, qui s’est répétée, en pire, avec la coalition grégaire de Benno Bokk Yakaar.
Si ce schéma semble écarté, par le nouveau régime, pour l’instant, il n’en demeure pas moins que l’absence de traitement mémoriel adéquat de la gouvernance tyrannique du défunt Benno Bokk Yakaar risque de nuire au processus annoncé de transformation systémique.
C’est à la lumière de ces rappels, qu’une cacophonie savamment orchestrée essaie d’étouffer, qu’on comprend le fait que des libérateurs de notre Nation, ces vaillants résistants à la dictature du Benno Bokk Yakaar soient voués aux gémonies, accusés de tous les péchés d’Israël, au lieu d’être célébrés et décorés par la communauté nationale.
Certes, la gestion du pouvoir est autrement plus délicate que le travail oppositionnel, surtout quand on a l’ambition de s’affranchir de la tutelle de l’Occident impérialiste, de faire rendre gorge aux délinquants à col blanc de l’ancien régime, qui possèdent encore d’une vaste clientèle politique et du butin frauduleusement acquis, quand ils étaient aux affaires. Pour y parvenir, ils peuvent compter sur le glorieux héritage de leurs aînés, acteurs du mouvement national démocratique sénégalais. Ils ont le devoir de s’approprier des conclusions des Assises nationales, qui ont mis le doigt sur les limites de la démocratie représentative, truffée de pièges compromettant les objectifs de libération nationale et sociale, dont le plus prégnant est l’hyper-présidentialisme.
Même s’il est vrai, comme disait Mao Tsé Toung, que « la révolution n'est pas un dîner de gala », il n’en est pas moins attendu, du régime du Pastef, d’apporter un peu plus de soin et d’élégance dans l’écriture des nouvelles et belles pages de l’Histoire politique de notre grand pays. Mener à terme les objectifs de transformation systémique implique d’user de moins en moins d’entourloupes politiciennes pour contrer les mercenaires du défunt Benno-APR et de miser plutôt sur une nouvelle Constitution porteuse de ruptures systémiques.
A elle seule, une majorité électorale du Pastef, sur la base du même vieux mode de scrutin controversé favorable aux pouvoirs établis, ne suffira pour parachever l’exaltante œuvre de transformation systémique promise aux Sénégalais.
C’est dire qu’une victoire électorale du camp patriotique aux prochaines législatives est nécessaire mais pas suffisante.
PLAIDOYER MONDIAL POUR CUBA
Un groupe de 35 anciens présidents et premiers ministres du monde entier s'unissent en faveur de l'île, demandant notamment à Joe Biden de lever des sanctions jugées injustes et dévastatrices pour le pays
(SenePlus) - Dans une initiative sans précédent, 35 anciens chefs d'État et de gouvernement du monde entier ont présenté une lettre ouverte au président américain Joe Biden, exhortant les États-Unis à retirer Cuba de la liste des États soutenant le terrorisme.
Cette coalition internationale, menée par des figures emblématiques telles que Dilma Rousseff du Brésil et José Luis Rodríguez Zapatero d'Espagne, dénonce les sanctions américaines comme « anachroniques » et « injustifiables au 21e siècle ».
Les signataires soulignent la contradiction flagrante dans la politique américaine : Cuba est simultanément reconnue comme coopérante dans la lutte antiterroriste et accusée de soutenir le terrorisme.
Ils mettent en lumière les conséquences dévastatrices de ces sanctions sur la population cubaine, exacerbées par la pandémie, et l'impact sur l'économie régionale.
Cette lettre intervient dans un contexte de vague migratoire sans précédent de Cubains vers les États-Unis, conséquence directe, selon les signataires, de ces mesures punitives.
En appelant à un « geste historique » de la part de Biden, ces dirigeants espèrent ouvrir une nouvelle ère dans les relations américano-cubaines, au-delà des divergences idéologiques.
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L'ESCLAVAGE EN AFRIQUE, UNE HISTOIRE À RÉÉCRIRE
L'historien sénégalais Ibrahima Thioub lève le voile sur une vérité dérangeante à propos de la traite négrière. Lors d'une conférence en Allemagne, il a exposé la connivence troublante entre certaines élites africaines et les marchands européens
Il y a quatre ans, le professeur Ibrahima Thioub, ancien recteur de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), a secoué les consciences lors d'une conférence au prestigieux Centre Marc Bloch en Allemagne.
Dans un exposé captivant, l'historien sénégalais a démystifié les idées reçues sur l'esclavage en Afrique. Selon lui, la traite négrière ne peut se résumer à une simple opposition entre Africains et Européens. Il a révélé l'existence d'une connivence troublante entre certaines élites africaines et les entreprises européennes.
Thioub a souligné comment la catégorisation raciale des esclaves comme « noirs » a servi à justifier ce commerce inhumain, effaçant l'histoire et l'identité des individus affirmés.
L'abolition de l'esclavage par la France en 1848 n'a pas mis fin à la pratique dans les colonies africaines, illustrant un fossé entre la loi et la réalité sur le terrain.
Le professeur a appelé les historiens à la vigilance face aux discours mémoriels, qu'ils émanent des anciennes élites ou des descendants d'esclaves, pour produire une analyse historique rigoureuse.
par Madieye Mbodj
LAMINE SENGHOR, INTERNATIONALISTE, ANTICOLONIALISTE ET ANTI-IMPÉRIALISTE INTRÉPIDE
Son parcours, de Joal-Fadiouth aux congrès internationaux, témoigne d'une vision révolutionnaire qui dépasse les clivages. Alors que se profile l'anniversaire de Thiaroye 44, redécouvrir Senghor c'est renouer avec un idéal d'émancipation universelle
15 septembre, jour anniversaire, entre autres, de la naissance de Lamine Ibrahima Arfang Senghor (1889) et de la publication du Manifeste du PAI (1957). Et dans moins de 03 mois, le 1er décembre 2024, la commémoration du 80ème anniversaire du massacre des tirailleurs africains de Thiaroye.
C’est un fait, dans les années 20, la IIIème Internationale Communiste (I.C), fondée par le dirigeant révolutionnaire russe Vladimir Ilitch Oulianov dit Lénine, est le seul mouvement politique organisé internationalement qui soutient le mot d’ordre de l’indépendance immédiate de toutes les colonies. Dans ce sens, l’I.C est allée jusqu’à stipuler clairement à l’article 8 des 21 conditions d’adhésion définies par le 2ème congrès de juillet 1920 que, « dans la question des colonies et des nationalités opprimées, les Partis des pays dont la bourgeoisie possède des colonies ou opprime des nations, doivent avoir une ligne de conduite particulièrement claire et nette. Tout Parti appartenant à la IIIe Internationale a pour devoir de dévoiler impitoyablement les prouesses de ’’ ses ‘’ impérialistes aux colonies, de soutenir, non en paroles mais dans les faits, tout mouvement d'émancipation dans les colonies, d'exiger l'expulsion des colonies des impérialistes de la métropole, de nourrir au cœur des travailleurs du pays des sentiments véritablement fraternels vis-à-vis de la population laborieuse des colonies et des nationalités opprimés et d'entretenir parmi les troupes de la métropole une agitation continue contre toute oppression des peuples coloniaux. » Position réaffirmée et précisée lors du 5ème congrès tenu en 1924.
C’est dans cette période qu’est créée par le Parti Communiste Français (PCF), en 1921, l’Union Inter Coloniale, en application des directives du 2ème Congrès. C’est dans ce contexte que Lamine Senghor, tirailleur sénégalais, grand blessé, démobilisé au lendemain de la guerre 14-18, recruté comme facteur des PTT à Paris, s’engage avec abnégation dans la vie militante et adhère au PCF au milieu de ces années 20. Il faut d’ailleurs signaler que le congrès anti-impérialiste de Bruxelles de février 1927 durant lequel la participation de Lamine Senghor fut particulièrement remarquable et remarquée aux côtés de Mme Sun Yat sen, Nehru, J.T. Gumede, Hafiz Ramadan Bey, Henri Barbusse, Albert Einstein, entre autres, a été organisé par le communiste allemand Willi Münzenberg, ami personnel de Lénine. Militant communiste soucieux de son indépendance, de son autonomie de pensée et d’action, Lamine Senghor déclarait le Dimanche 13 avril 1926, en réponse à une question du camarade Camille Bloncourt : « Je ne renie pas mon passé et me flatte d'avoir été un propagandiste dévoué au communisme et de n'avoir jamais marchandé ma peine, ni mon temps, ni mon argent. Je reste membre de l'Union Inter-Coloniale mais le CDRN [Comité de Défense de la Race Nègre] doit rester indépendant. » A travers ces propos, il mettait clairement en garde contre les tendances au chauvinisme et au paternalisme largement présentes au sein du PCF et défendait fermement la position d’autonomisation des mouvements anticolonialistes, noirs en particulier, par rapport au PCF.
Il partageait ces positions avec Thiémoko Garang Kouyaté, proche compagnon communiste de premier plan avec lequel il a fondé le CDRN puis la Ligue de Défense de la Race Nègre (LDRN), et qui a partagé son combat jusqu’à sa mort. Continuateur de Lamine Senghor, Thiémoko Garang Kouyaté a créé en 1933 la Ligue de lutte pour la Liberté des Peuples du Sénégal et du Soudan en tant que, dit son Manifeste, « organisation des peuples, des ouvriers et des paysans révolutionnaires du Sénégal et du Soudan », avec pour but « de diriger l’action commune contre la domination sanglante des autorités françaises et des capitalistes français. Elle organise et dirige les ouvriers et les paysans dans la lutte contre la faim, les salaires de misère, le travail forcé, les impôts, contre l’obligation de fournir une quantité déterminée de denrées, elle lutte pour la liberté nationale complète et l’indépendance du Sénégal et du Soudan ». Tout comme Lamine Senghor, Garang Kouyaté a dû lui aussi faire face à des difficultés et divergences avec les communistes au sein du PCF et du Komintern. En 1942, pendant la Seconde Guerre mondiale, il fut arrêté par les nazis et déporté au camp de Mauthausen en Autriche où il mourut le 4 juillet 1944.
Revenons au récit de La Violation d’un pays : « "La Reine République" gouvernait ses concitoyens, tandis que le "Roi Colonialisme" administrait les sujets de ses domaines à l'étranger. Un beau jour, une jalousie se réveille dans l'esprit d'un de ses frères nommé "Germain Bourgeois" qui réclame à la reine une partie de ses domaines étrangers voisins des siens. » Tels sont les germes de la 1ère Guerre mondiale relatés dans La Violation d’un pays. Mais Lamine Senghor a bien intériorisé l’enseignement marxiste, selon lequel la guerre engendre la révolution : « Tout le monde était mécontent. La colère monta ... monta ... et monta telle qu'un jour, les citoyens pâles voulant se révolter contre leur reine, pensèrent que s'ils n'entraînaient pas les autres esclaves, les défenseurs de la “couronne” les embrigaderaient pour en faire des contre-révolutionnaires. Ils envoyèrent des émissaires qualifiés dans tous les pays d'esclavage, pour organiser leur révolte, en leur faisant comprendre combien ils ont été trompés et spoliés. Vous voyez ! disaient-ils, vos mutilés de la guerre pour la Reine sont payés un sixième de ce qu'est payé un mutilé de chez nous, de même mutilation, même blessure ou même maladie ; les veuves de nos camarades tués sur le champ de bataille sont payées ainsi que nos orphelins, tandis que ceux de vos camarades passent derrière la caisse ! .. »
Cet appel de Lamine Senghor à la prise de conscience de ses frères de race se trouve déjà dans son discours de Bruxelles, dans lequel il met en garde les supplétifs de l'ordre colonial qui s'en vont combattre des peuples pareillement colonisés, et dans lequel il souligne en même temps la nécessité de l'unité internationaliste des ‘’damnés de la terre’’ : « … On envoie des nègres à Madagascar; on envoie des nègres en Indochine parce que c'est très près de la Chine qui lui donne un excellent exemple révolutionnaire. (S'adressant aux Chinois, Senghor leur dit : J'aurais voulu vous embrasser, camarades, car vous donnez un, bon exemple révolutionnaire à tous les peuples soumis au joug des colonisateurs ; je voudrais qu'ils s'inspirent tous de votre esprit révolutionnaire.) Camarades, les nègres se sont trop longtemps endormis mais méfiez-vous ! Celui qui a trop bien dormi et qui s'est réveillé ne se rendormira plus. » D’autant plus vrai que s’exprime la solidarité internationaliste de combat entre les peuples opprimés et exploités : « L’oppression impérialiste que nous appelons colonisation chez nous et que vous appelez impérialisme ici, c’est la même chose camarades ; tout cela n’est que du capitalisme, c’est lui qui enfante l’impérialisme chez les peuples métropolitains. Par conséquent, ceux qui souffrent de l’oppression coloniale là-bas doivent se donner la main, se serrer les coudes avec ceux souffrant des méfaits de l’impérialisme métropolitain, porter les armes et détruire le mal universel qui n’est autre que l’impérialisme mondial.
Camarades, il faut le détruire et le remplacer par l’Union des peuples libres. Plus d’esclaves ! » Plus aucun doute, la guerre engendre la révolution, l’avenir est radieux, le conte de Lamine Senghor le relate si bien : « La colère gronda et re-gronda dans les cœurs, monta et remonta !!! Elle remonta tellement qu'elle finit par éclater un beau matin (un vendredi 13) le même Jour, à la même heure, chez les bronzés, chez les jaunes et chez les “moins pâles”, la révolution éclata de concert avec les citoyens pâles, les vrais nationaux de la Reine. Les royaumes renversés, la reine fut envoyée pécher des huîtres dans la mer du néant et le roi Colonialisme fut livré à l'ange de la mort. Le soleil venait de se lever et c'était le jour de la libération. Les esclaves devinrent libres ! Les citoyens de chaque pays dirigèrent le Gouvernement de leur état. Ils formèrent l'alliance fraternelle des pays libres. Vive la révolution !!!! »
La Violation d’un pays de Lamine Senghor fonctionne comme un récit qui trace et retrace d’une façon simple, vivante et pédagogique teintée d’optimisme révolutionnaire, à la fois l’histoire de la colonisation et le processus des résistances a la domination, à l’oppression et à l’injustice, jusqu’à la prise de conscience de la nécessité de la révolution mondiale pour l’avènement d’une véritable civilisation de liberté, d’égalité et de fraternité humaine.
Lamine, Senghor, on le voit clairement, est un tout militant, à la fois défenseur de la cause des tirailleurs et plus généralement des Noirs, combattant anticolonialiste, anti-impérialiste, internationaliste et communiste, aucune de ces dimensions n’étant isolée des autres. Comme il le souligne lui-même, « les nègres se sont trop longtemps endormis mais méfiez-vous ! Celui qui a trop bien dormi et qui s'est réveillé ne se rendormira plus. » Une telle prise de conscience a besoin de l’arme de la connaissance, laquelle passe commandes ou s’approvisionne auprès du pharmacien, du libraire et de l'humanité, pour paraphraser Lamine Senghor.
Et Cheikh Anta Diop de renchérir à travers cette injonction à l’endroit de la jeunesse africaine : « Formez- vous et armez- vous de science jusqu’aux dents ». Nelson Mandela n’enseigne pas autre chose : « L’éducation est l’arme la plus puissante dont nous puissions disposer pour changer le monde ». Il s’agit de changer un monde charriant fait le mercantilisme néolibéral à tout-va, un monde où tout se vend et où tout s’achète, comme aime à le dire notre l’inusable camarade et doyen Jo Diop, un monde en porte à faux avec les valeurs incarnées, naïvement peut-être, par les habitants de Mbin Jam décrits dans La violation d’un pays, « dans ce pays-là où l’on ignorait ce que c'était que de vendre et d'acheter …» Défense intransigeante des Noirs dans l’égalité avec toutes les races, respect absolu des peuples et des nations ainsi que de leur droit inaliénable à l’autodétermination, à la souveraineté, à la liberté et à la justice, refus de la domination et de l’exploitation, promotion du progrès, de la paix universelle et de l’épanouissement dans la dignité, en un mot l’humanitude sociale érigée en vertu, telle est la voie de l’émancipation humaine, tel est le message sans âge de Lamine Ibrahima Arfan Senghor. Malgré des tentatives de dénigrement de la part de certains agents de renseignements de la police coloniale chargés de le surveiller, nul patriote africain ne mériterait plus que lui, à notre avis, de voir le Musée des Civilisations Noires de Dakar porter son nom.
Né le 15 septembre 1889, il a quitté très tôt Joal- Fadiouth, son royaume d’enfance. Au terme d’une vie trop brève, faite de sacrifices, d’abnégation et d’engagement militants, Lamine Senghor est décédé le 25 novembre 1927 à Fréjus, dans Le Var (France), laissant orphelines sa femme Eugénie Marthe Comont et sa fille Marianne. En mai 1928, dans un hommage posthume publié dans la revue « La race nègre », ses camarades de combat rappelleront que Lamine Senghor avait été un « sincère africain » et qu’il était mort en « soldat de sa race ». Et feu notre camarade poète Jiléen de proclamer : « Quand retentirent les coups de pilon annonciateurs de l’aube /Il fut des premiers à capter le message /Et à le propager ».
(Extraits de ma Communication : « La violation d’un pays et l’actualité du combat politique et culturel de Lamine Senghor », à l’occasion des panels de commémoration du 90e anniversaire de la disparition de Lamine Senghor - à Dakar le 25 novembre 2017 à l’Espace Harmattan, et à Joal le 16 décembre 2017 au Complexe culturel TannoMaak).
Madieye Mbodj est Professeur de lettres à la retraite, membre fondateur du Front Culturel Sénégalais / Làngug Caada Senegaal.
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LE CODE NOIR SUR GRAND ÉCRAN
"Ni chaînes ni maîtres" propulsent le spectateur au cœur de l'enfer de l'esclavage, sans concession ni artifice. Simon Moutaïrou signe un premier long-métrage ambitieux qui ose affronter les démons du passé colonial français
Le 18 septembre 2024, le cinéma français s'apprête à vivre un moment historique avec la sortie de "Ni chaînes ni maîtres". Premier long-métrage consacré à l'esclavage dans l'Hexagone, ce film audacieux du réalisateur Simon Moutaïrou plonge le spectateur au cœur du XVIIIe siècle sur l'île Maurice.
L'histoire suit un esclave en fuite, incarné par la star sénégalaise Ibrahima Mbaye, dans sa quête désespérée pour retrouver sa fille et mener la résistance contre l'oppression coloniale. Face à lui, Camille Cottin campe une chasseuse d'esclaves impitoyable, tandis que Benoît Magimel incarne un propriétaire de plantation conforme à la lettre le tristement célèbre Code noir.
Fruit de deux années de recherches minutieuses, "Ni chaînes ni maîtres" ose montrer sans fard la brutalité de l'esclavage tout en évitant l'écueil du sensationnalisme gratuit. Le film s'inspire notamment des écrits du poète Édouard Glissant pour explorer le concept de "marronnage", cette fuite vers la liberté qui a laissé une empreinte indélébile dans la mémoire collective.
Avec ce projet ambitieux, le cinéma français rattrape enfin son retard sur ses homologues américains dans le traitement de cette période sombre de l'Histoire. "Ni chaînes ni maîtres" s'annonce comme une œuvre percutante, destinée à marquer les esprits et à éduquer les nouvelles générations sur un chapitre longtemps occulté du passé colonial français.
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UN VOYAGE MILLÉNAIRE TOUJOURS VIVANT
Ils viennent de France, du Sénégal et d'ailleurs, chaussures usées et sac à dos fatigué. Leur quête ? Atteindre la tombe de Saint Jacques, au bout d'un chemin parsemé de défis, de révélations et portés par leur foi
Saint Jacques de Compostelle, joyau de la Galice espagnole, continue d'attirer des milliers de pèlerins du monde entier. Cette année encore, fidèles et aventuriers convergents vers ce haut lieu de la chrétienté, marchant sur les pas de l'apôtre Saint Jacques.
Au cœur de la vieille ville, la majestueuse cathédrale romane domine le paysage. Son célèbre Portail de la Gloire accueille les voyageurs épuisés mais exaltés. Ils arrivent de France, du Sénégal et d'ailleurs, portés par leur foi et le défi personnel.
Ce pèlerinage séculaire, loin d'être obsolète, connaît un regain d'intérêt. Il invite à la réflexion sur la transmission de la foi dans un monde moderne et rappelle l'importance du patrimoine religieux européen.
LE BLD-TAKKU ACCUSE
La coalition fustige l'inaction gouvernementale face aux drames récurrents qui frappent le pays. Elle dénonce également le « populisme » du nouveau pouvoir et ses méthodes jugées arbitraires
Le Bloc des Libéraux et Démocrates - Takku dresse un tableau sombre de la situation nationale, pointant du doigt les failles du nouveau gouvernement. De l'émigration clandestine à la dissolution de l'Assemblée Nationale, le bloc n'épargne aucun sujet brûlant à travers le communiqué ci-après :
"La Conférence des Leaders du Bloc des Libéraux et Démocrates - Takku s'est réunie à la Permanence du Parti LDR-YEESAL et par la suite en ligne. Après avoir examiné les différents points de l’ordre du jour, consacrés à son organisation et aux perspectives politiques, le BLD - TAKKU s'est penché sur la situation nationale marquée par la résurgence des inondations, la recrudescence des accidents sur nos routes et le fléau récurrent des naufrages en mer des jeunes candidats à l’émigration irrégulière.
Le BLD - TAKKU présente ses condoléances attristées aux familles des victimes, souhaite un prompt rétablissement aux innombrables blessés. Le BLD - TAKKU constate qu'en dépit des prises de position et déclarations fantaisistes attaquant les familles religieuses, critiquant l'ancien gouvernement, les autorités actuelles se rendent à l'évidence de la complexité d'un fléau à l'échelle mondiale causé principalement par le déséquilibre des rapports économiques mondiaux.
Le BLD-TAKKU exige du gouvernement qu’il trouve urgemment des solutions à la problématique de l’emploi des jeunes et de la sécurité routière comme promis lors de la campagne électorale, dans le fumeux Projet qui est devenu une arlésienne.
Le BLD - TAKKU demande aux autorités de situer les responsabilités au niveau de toutes les échelles de gouvernance qu’à celui des acteurs concernés et punir les auteurs et complices de ces agissements occasionnant des drames traumatisant la Nation toute entière.
Le BLD - TAKKU considère que le populisme a atteint ses sommets quand le président de la République n'a que la délation à promouvoir comme seul moyen d’endiguer le phénomène de l'émigration irrégulière. Une telle posture sape le socle de notre vivre ensemble et encourage la haine et la justice populaire. L’interdiction de sortie du territoire national faite aux dignitaires du gouvernement sortant sans aucun mandat de la justice en est une illustration. Le BLD se solidarise avec les frères et sœurs victimes de cette mesure arbitraire et brutale.
Abordant les questions liées aux perspectives politiques, le BLD - TAKKU inscrit son action politique dans le sens d’un renforcement de l’opposition et des coalitions politiques en cours de formation pour faire face à la dissolution de l’Assemblée Nationale et envisager les prochaines élections législatives devant aboutir à la 15ème législature. Dans la même veine le BLD -TAKKU condamne l’inélégance et le parjure qui ont caractérisé la dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République.
En conséquence, le BLD-TAKKU appelle à la constitution d'un large front pour la transparence des élections et poursuit son projet politique en validant le rassemblement de toutes les forces vives de la Nation y compris la Société civile.
Le BLD - TAKKU a rendu hommage à la Oumah islamique, condamné fermement les attaques contre nos confréries, présenté ses compliments à tous les foyers religieux engagés dans l'organisation du Maouloud et souhaite aux pèlerins un bon voyage dans la paix et la sécurité."
par Thierno Alassane Sall
PENDANT QU’IL EST ENCORE TEMPS
L'histoire récente du Sénégal ou celle d'autres pays nous apprend pourtant à être très exigeants dans cette quête de Justice, surtout quand l'agenda judiciaire se superpose au calendrier électoral. La force d’un État réside dans son respect du Droit
Cela commence toujours avec les meilleures intentions : au nom de la justice et de l'intérêt général, il est impératif de traquer tous ceux qui ont indûment profité de l’argent public. L'histoire récente du Sénégal ou celle d'autres pays nous apprend pourtant à être très exigeants dans cette quête de Justice, surtout quand l'agenda judiciaire se superpose au calendrier électoral.
Car pour satisfaire la vindicte populaire, on s’autorise souvent à malmener la liberté et à détourner le droit. C’est ainsi qu’au Sénégal, le régime actuel suit les traces du Tunisien Kaïs Saïed, piétinant la démocratie sans sourciller.
Des juges sont punis par des affectations arbitraires aux airs de vengeance ; l’Assemblée nationale est paralysée par la ruse et le mensonge ; une partie significative de la presse est diabolisée et accusée d’être alliée à l’opposition. Dans le même temps, des citoyens sont privés de leur liberté de mouvement, dans l’opacité la plus totale, en violation flagrante des principes fondamentaux du droit.
Pour reprendre les mots de Martin Luther King, ce dont nous nous souviendrons à la fin, ce ne sera pas tant des actes des partisans du nouvel ordre, mais du silence des défenseurs de la liberté. C'est pour cette raison que je ne saurais garder le silence devant le cri du cœur de Manar Sall, que je ne connais pas par ailleurs.
La force d’un État réside dans son respect du Droit, et non dans la soumission de ce dernier à la "sainte" volonté des tenants d’un "Projet" que personne ne peut définir. Notre histoire récente en témoigne.
L'ATEL DÉNONCE LA DÉMARCHE UNILATÉRALE DU GOUVERNEMENT
L'Alliance pour la Transparence des Elections crie à l'absence de concertation dans le cadre des législatives. L’organisation d’un scrutin n’est pas l’apanage du seul parti ou de la coalition au pouvoir, indique ce regroupement de plus de 70 personnalités
L'Alliance pour la Transparence des Elections tire la sonnette d'alarme sur le risque de dérive autoritaire dans l'organisation des prochaines élections législatives. Invoquant la tradition de concertation instaurée depuis 1992, l'alliance exhorte, dans la déclaration ci-après, le président de la République à renouer avec le dialogue.
"Depuis l'instauration du Code électoral Kéba Mbaye en 1992, le Sénégal a acquis une précieuse expérience dans l'organisation d'élections paisibles avec des résultats acceptés par l'ensemble des parties prenantes. Le pilier fondamental de cette expérience réside dans le principe de la concertation, accordant à chaque partie prenante le droit de participer à toutes les phases du processus électoral. À chaque étape, des concertations inclusives sont organisées par les instances compétentes du ministère de l'Intérieur, permettant aux intervenants de forger des consensus sur les questions cruciales, depuis l'évaluation du précédent scrutin jusqu'à la proclamation des résultats du nouveau scrutin. Tel est le fondement de notre tradition électorale, mondialement reconnue comme un modèle à suivre.
Rien ne peut justifier une atteinte à cette longue tradition de concertation et de consensus. Or, nous observons avec un profond regret que depuis l'élection présidentielle, aucune concertation n'a été initiée à ce jour. Il est pourtant impératif et urgent que cela soit fait.
Selon l’article 4 de la Constitution, « les partis politiques et les coalitions de partis politiques concourent à l’expression du suffrage dans les conditions fixées par la Constitution et la loi ». L’organisation d’un scrutin n’est pas l’apanage du seul parti ou de la coalition au pouvoir. La Constitution exige l’implication de toutes les parties prenantes. Ainsi, les partis politiques et les organisations de la société civile, qui agissent pour la transparence du processus électoral, ne peuvent tolérer que le refus de la concertation ouvre la voie à l'opacité et à la fraude, permettant ainsi de fausser l'expression des citoyens et de confisquer le pouvoir législatif au bénéfice d’intérêts partisans. Laisser libre cours à cette stratégie destructrice sous fond de populisme, c’est tolérer que les acquis démocratiques, obtenus parfois au prix de vies humaines soient remis en cause.
Forts de cette conviction profonde, nous, partis et organisations signataires, décidons de conjuguer nos efforts pour faire face à toute tentative de remise en cause des acquis démocratiques de notre pays.
Nous exhortons le peuple sénégalais à se mobiliser et à se tenir prêt à participer massivement aux actions de lutte qui seront entreprises en cas de nécessité, pour la préservation de ces acquis démocratiques. Ensemble, nous engagerons le combat pour un processus électoral concerté, consensuel et équitable, digne du Sénégal et de son prestige parmi les nations démocratiques.
Nous invitons Monsieur le président de la République à faire convoquer sans délai, en rapport avec la Direction Générale des Élections et toutes les parties prenantes, le processus habituel de discussions afin d'aborder, en particulier, les défis découlant de l'anticipation des élections législatives.
Il convient de noter que toute initiative prise hors de ce cadre constituerait une violation flagrante de l'article 2 du Protocole additionnel de la CEDEAO sur la Démocratie et la Bonne gouvernance, qui requiert le consensus d'une large majorité avant toute modification de la législation électorale dans les six mois précédant un scrutin.
Il est impératif d'examiner sans délai, de manière concertée et consensuelle, les nombreux défis, notamment l'impossibilité de bénéficier du délai de 150 jours prévu dans le code électoral pour la collecte et de 85 jours pour le dépôt des parrainages (articles L57, L175 et L176). En plus, depuis le 25 février 2024, plus de quatre cent mille jeunes ont atteint l’âge de la majorité et doivent être inscrits sur les listes électorales. Il en va de même de la répartition des sièges entre les départements dans le scrutin majoritaire selon le critère objectif du nombre d’habitants et le nombre de sièges à pourvoir via le scrutin proportionnel, à l’échelle nationale, au regard du recensement de la population en 2023.
Nous mettons en garde le pouvoir en place contre toute démarche solitaire concernant le cadre électoral, qui risquerait de compromettre sérieusement la stabilité politique de notre pays. Au-delà des élections législatives, d’autres sujets nécessitent tout autant un dialogue entre les forces vives de la Nation. Les réformes institutionnelles ayant fait l’objet de consensus confirmé par le résultat de la dernière élection présidentielle devraient être mises en œuvre, sans tarder.
Nous appelons la communauté internationale, ainsi que les communautés africaines, qui n'ont cessé de magnifier l'exemplarité démocratique du Sénégal, à demeurer vigilantes quant au respect des principes fondamentaux de l'État de droit, qui sont désormais menacés dans ce pays."
Premiers signataires :
Ababacar BA, ADS/PAPA ;
Amadou BA, Nouvelle Responsabilité ;
Mamadou Lamine BA, PLC-DJ ;
Ibrahima BADIANE, UFN ;
Salif BADJI, KISAAL ;
Abdoulaye BALDE, UCS ;
Bamil BALDE, Action patriotique sénégalaise ;
Samba BATHILY, PCDS ;
Thierno BOCOUM, AGIR ;
Alassane CISSÉ, Nouveau Parti ;
Bassirou DIAKHATÉ, ADS ;
Ibrahima H. DEME, ETIC ;
Mamadou DEME, Coalition Moobal Senegal
Modou DIAGNE FADA, LDR/Yessal ;
Mohamed Moustapha DIAGNE, Synergie Républicaine ;
Mariama DIAW, ARD ;
Pape DIOP, BOKK GIS GIS ;
Pape Momar DIOP, AAML ;
Khadim DIOP, Khidma
Seydou DIOUF, Ppc
Victor Sadio DIOUF,MFA ;
Abdoulaye DRAME, And pencoo Rewmi ci deug ;
Abdou FALL, Andu Nawle ;
Babacar GAYE,Manko Mucc ;
Babacar GAYE,MPCL
Bougane GUEYE DANY, Geum Sa Bopp :
Serigne Mody
Tombo GUÈYE,MPACT ;
Aïssata KANE,Mouvement So Cap
Adji Mergane KANOUTE, UDS/A ;
Cheikh Mbacké LO, And-Jëf
Mamadou MASSALY, UNR ;
Abdoul MBAYE, SENEGAL KESSE
Aminata MBENGUE NDIAYE, Parti socialiste
Théodore MONTEIL, Alternative citoyenne/Disso
Moustapha NIASSE, Alliance des Forces de Progrès
Hamady NDAO, Euleuck Sénégal ;
Anta Babacar NGOM, Arc
Aly Ngouille NDIAYE, Coalition AN 2024
El Hadj NDIAYE DIODIO, Taaru Sénégal
Elhadji Omar NDIAYE, Forces des Forces citoyennes pour l’émergence du Sénégal ;
Nicolas NDIAYE, Ligue Démocratique
Pathé NDIAYE, Pdrs
Ameth NDIR, Sénégal mieux et autrement ;
Dior Diongue NDOYE, Pari sur l’avenir ;
Magatte NGOM, NIDA ;
Abdou Aziz PAYE, Prs
Mahmoud SALEH, APR
Thierno Alassane SALL, République des Valeurs/Réewum Ngor ;
Khalifa Ababacar SALL, Taxawu Sénégal :
Moussa SARR, Ndfd
Oumar SARR, Parti des Libéraux et Démocrates/Ánd Suqali ;