La Journée des Forces Armées édition 2024, une grande première pour le président de la République, Bassirou Diomaye Faye en tant que Chef Suprême des Armées, se tient ce jour, vendredi 8 novembre 2024, avec comme thème : «Vers la souveraineté technologique et industrielle des Forces Armées». La rencontre sera l’occasion pour Bassirou Diomaye Faye, nouveau locataire du Palais de l’avenue Roume, d’être en contact avec les Forces de défense et de décliner sa politique. Son prédécesseur Macky Sall, avait fait du renforcement des moyens matériels et humains de l’Armée, sa «montée en puissance», un engagement fort durant toute sa gouvernance.
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, préside, ce vendredi 8 novembre 2024, la Journée des Forces Armées au camp Dial Diop de Dakar. Le thème de cette année est : «Vers la souveraineté technologique et industrielle des Forces Armées». Ce jour marque donc un rendezvous important entre le Chef Suprême des Armées et la Grande muette. En effet, depuis son élection comme président de la République du Sénégal, il n’y a pas eu encore une rencontre de grande envergure entre le président de la République et les Forces Armées sénégalaises. Cette journée sera une occasion pour lui de décliner sa feuille de route et ses ambitions pour l’Armée sénégalaise qui a été marquée, ces dernières années, par un renforcement de ses effectifs et des moyens matériels.
En faisant ses adieux aux Armées lors de l’édition de la Journée des Forces Armées l’année dernière, le président Macky Sall avait annoncé une hausse du budget et des moyens destinés à la défense durant son magistère. «Les chiffres parlent d’euxmêmes. Notre budget de défense a connu une hausse sans précédent de 250%, entre 2012 et 2023 ; ce qui nous a permis de renforcer considérablement les moyens opérationnels de nos Forces de Défense et de Sécurité dans leurs composantes terrestre, maritime et aérienne. Quant aux effectifs, ils ont augmenté de plus de 60%, offrant ainsi un maillage complet du territoire national», avait-il dit.
Parlant de ses réalisations, Macky Sall était aussi revenu sur la création d’un Centre des hautes études de défense et de sécurité (CHEDS), un Institut de défense du Sénégal (IDS) et plusieurs Écoles de formation et d’application, «pour doter nos Forces Armées des meilleures compétences en ressources humaines». Le régime précédent a aussi fait des efforts pour l’amélioration du traitement salarial du militaire et ses conditions de vie, y compris les blessés et mutilés de guerre.
Rappelons que les militaires ont eu le droit de vote sous le magistère de son devancier, l’ancien président de la République Me Abdoulaye Wade. Pour sa part, en juillet dernier, lors de la sortie de la 6ème promotion de l’Ecole de l’Etat-major et la 3ème promotion de l’Ecole de guerre de l’Institut de Défense du Sénégal (IDS), le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a invité le ministère des Forces Armées, en relation avec les départements de la Recherche scientifique et de l’Industrie, «à bâtir rapidement les cadres de coopération nécessaires pour développer des capacités endogènes de production des équipements de défense».
Alors que les Etablissements de santé militaire jouent un rôle important dans la prise en charge des civils, il serait important que ce nouveau régime promeuve davantage la proximité entre l’Armée sénégalaise et les citoyens, conformément au concept Armée-Nation. Les retraites aux flambeaux dans les artères de la capitale, à la veille de la célébration de la fête de l’indépendance, les Sénégalais s’en souviennent avec nostalgie. Il en est de même pour les bals des Armées, présidés à l’époque par le président de la République. Le saut de parachutistes, notamment au camp du Bataillon des Parachutistes de Thiaroye est ancré dans les mémoires de ceux qui l’ont vécu.
TRUMP RÉITÈRE SON PROJET DE DÉPORTATION MASSIVE QUEL QU'EN SOIT LE PRIX
Le président élu des États-Unis confirme sa volonté de procéder à des expulsions d'ampleur d'immigrants en situation irrégulière. Une opération titanesque dont il refuse même d'évoquer le coût, la jugeant 'nécessaire'
(SenePlus) - Dans un entretien exclusif accordé jeudi à NBC News, Donald Trump, le nouveau président élu des États-Unis, a dévoilé ses premières priorités après sa victoire face à la vice-présidente Kamala Harris, mettant l'accent sur une politique migratoire drastique.
"Nous n'avons pas le choix", a-t-il déclaré concernant son projet de mener "la plus grande opération de déportation de l'histoire américaine". Le républicain balaie d'emblée la question du coût de cette initiative : "Ce n'est pas une question d'étiquette de prix. Quand des gens ont tué et assassiné, quand des barons de la drogue ont détruit des pays, ils doivent retourner chez eux car ils ne resteront pas ici."
La mise en œuvre d'un tel programme soulève pourtant des défis considérables. Patrick J. Lechleitner, directeur par intérim de l'ICE (Immigration and Customs Enforcement), a souligné auprès de NBC News les obstacles logistiques et financiers majeurs d'une telle opération. D'anciens responsables de l'administration Trump précisent qu'une coordination entre plusieurs agences fédérales, notamment le département de la Justice et le Pentagone, serait nécessaire.
Trump articule sa vision autour d'une "frontière forte et puissante", tout en nuançant son propos : "Nous voulons que les gens viennent dans notre pays. Je ne suis pas quelqu'un qui dit 'Non, vous ne pouvez pas entrer'.", précisant : "Ils doivent venir avec amour pour le pays. Ils doivent venir légalement."
Fait notable, cette rhétorique n'a pas empêché le 47 e président des États-Unis de réaliser des scores historiques auprès de l'électorat latino, traditionnellement acquis aux démocrates. Le prochain locataire de la Maison Blanche y voit une validation de sa ligne politique : "J'ai commencé à voir qu'un réalignement était possible car les démocrates ne sont pas en phase avec la pensée du pays." Il souligne également ses progrès auprès des jeunes électeurs, des femmes et des Américains d'origine asiatique par rapport à 2020.
par Oumar El Foutiyou Ba
ABDOU DIOUF, CET ILLUSTRE MAL-AIMÉ DONT NOUS GAGNERIONS TANT À NOUS INSPIRER
EXCLUSIF SENEPLUS - Entre héritage complexe de Senghor et tempêtes économiques, il a su tenir la barre avec une maestria méconnue. Son parcours, fait de résilience et d'intelligence stratégique, mérite aujourd'hui un regard neuf, loin des préjugés tenaces
Dans l’imaginaire populaire sénégalais, Abdou Diouf, le deuxième président de la République du Sénégal, est celui qui revêt le costume de cet être mal-aimé dont on a fait le mouton noir de la famille. Pourtant, l’homme, dont l’exemple peut inspirer nos décideurs, au vu de son parcours semé d’embuches, a été le plus méritant de nos dirigeants.
Un parcours singulier aux côtés d’un mentor jaloux de son pouvoir
Contrairement à ce que l’on pense, ce fils d’un virtuose du jeu de dames, métissé de cultures Wolof, Sérère et Pulaar, n’a pas connu le destin aussi lisse qu’on lui prête. En vérité, rien n’a été donné à Diouf qui a su tirer parti de situations adverses, grâce à des capacités humaines et des aptitudes professionnelles hors norme. Des atouts qu’aurait pu lui disputer l’entourage de Leopold Sédar Senghor surpassé par sa clairvoyance, son sens élevé du devoir et son expertise.
L’homme a tiré le meilleur de de son prédécesseur, un être rusé qui a utilisé Mamadou Dia, le président du Conseil de gouvernement, véritable exécutif, qui l’a toujours gêné aux entournures et dont il s’est vite débarrassé pour gouverner seul. Homme entier, Dia a, par fidélité à l’amitié, été le paravent de Senghor qui trompa sa bonne foi à l’effet de neutraliser ses amis révolutionnaires (Modibo Keita, Valdiodio Ndiaye, Majmouth Diop…) comme en attestent, récemment encore, les œuvres d’Aminata Ndiaye Leclerc et d’Ousmane William Mbaye.
Grace à une souplesse, somme toute administrative, Diouf échappe à ce sort funeste auprès de Senghor, père de l’Etat nation au Sénégal, en se montrant plus fin que cet homme de culture ambivalent et à l’intelligence redoutable. En vérité, le premier chef de l’Etat sénégalais est un être tourmenté, constamment soucieux d’étouffer ses propres contradictions reflétées, dans ses écrits, par la lutte tumultueuse que se livrent ses amours gréco-latines et son ressenti négro-africain.
Senghor, ancré dans ses humanités classiques, trompe son monde en domestiquant un pays, dont il a épousé les rites et croyances, qu’il présente, à l’extérieur, comme un ilot de démocratie dans un océan de dictatures alors qu’il réprime, au quotidien, une opposition dont il n’accepte qu’un rôle d’alibi.
Parangon de l’organisation et de la méthode, à l’origine du bureau éponyme, ce joueur d’échec, qui place ses coups longtemps à l’avance, s’est adjoint, par pur intérêt, la compagnie de Diouf, un homme tout de mesure, à l’esprit vif, dont il ignorait la virtuosité aux jeux de dames. En effet, Abdou Diouf fut le seul gouverneur qui, lors des évènements de décembre 1962, ne renia pas Mamadou Dia, embastillé ; ce qui lui donne un préjugé favorable auprès du chef de l’Etat qui sait à quel point il importe, pour œuvrer en toute tranquillité, d’avoir un homme loyal à ses côtés.
Armé d’une patience et d’une modestie rares, Diouf, gagna la confiance de son mentor, apprenant le métier aux côtés de Jean Collin sur qui le chef de l’Etat ne pouvait totalement se reposer en raison de ses racines métropolitaines. La montée en puissance de Diouf, contrairement à une opinion commune, ne fut guère chose facile puisque ses contemporains, aussi bien formés que lui, disposaient des mêmes opportunités. L’homme n’est pas seulement arrivé au sommet. Il a su s’y maintenir grâce à ses propres qualités.
Aux côtés de Collin, Diouf développa ses atouts managériaux et engrangea une expérience de l’Etat dans ses postes respectifs de Secrétaire général de Ministère, de Secrétaire général de la Présidence puis de Premier ministre. Son énorme capacité de travail, associée à son attitude pleine d’humilité, rassura Senghor qui lui céda le pouvoir.
Toujours est-il que Diouf dessilla les yeux du président-poète, juste après la passation de pouvoir, sur l’idée qu’il s’était fait de la République, dans un geste fort, comme pour mettre en lumière ce génie qu’il laissait hiberner pour ne jamais éveiller l’inquiétude de ce mentor si jaloux de son pouvoir. En procédant à la désignation au poste de Premier Ministre de son ami Habib Thiam que Senghor n’appréciait guère, il signifiait clairement à celui-ci en quoi il était vain de s’imaginer agir sur la destinée de la nation après une démission probablement due à des considérations aussi ontologiques qu’économiques.
Une gouvernance fragilisée, servie par une connaissance avérée de l’Etat
Diouf hérita d’un pays fragilisé, écartelé, au plan politique, entre une opposition interne (Babacar Ba, Moustapha Niasse, Djibo Ka…) désireuse de prendre les rênes du parti et une opposition externe (un Wade virulent et rusé, la gauche pugnace…) soucieuse de l’avènement du Grand Soir.
En fin administratif qui savait sur quels déterminants s’appuyer, Diouf, en plus de compter sur son fidèle Premier ministre, s’assura de bien pouvoir gouverner l’Etat en verrouillant la présidence de la République, le siège du pouvoir, d’abord, avec le discret Jean Collin et, par la suite, avec le manœuvrier Ousmane Tanor Dieng qu’il promut à l’effet d’écarter les velléitaires.
Sa parade se retourna contre lui lorsque Dieng se constitua progressivement un pouvoir personnel et qu’il fut, plus tard, obligé de travailler avec Wade, l’opposant nuancé jusqu’à la rouerie, un champion de la négociation, et les Gauchistes impressionnants de persévérance et de tempérance dans leur combat pour l’assise d’un Etat de Droit dans le plein sens du terme.
Abdou Diouf fit donc acte de volonté en procédant, non sans calculs, à l’ouverture intégrale du paysage politique et en réparant l’injustice coloniale faite au Professeur Cheikh Anta Diop, une sommité intellectuelle peu appréciée de son prédécesseur, à qui il permit de dispenser des cours à l’université de Dakar.
Au plan économique, l’héritage senghorien fut un lest pour Diouf qui navigua constamment dans des flots impétueux. Le Sénégal, exsangue après deux crises pétrolières, une crise de la dette et la détérioration des termes de l’échange, avait besoin d’un remède de cheval qui ne lui épargna pas la dévaluation.
Ainsi, durant plus de quinze ans, Diouf fit concomitamment face à un contexte complexe qui l’obligea à se battre pour conforter un pouvoir vacillant, déploya beaucoup d’énergie pour éliminer une tenace adversité politique tout en restaurant les fondamentaux de l’Etat.
Le divorce d’avec les populations date de ces années où le pays ne retient plus que les Plans d’ajustement structurel, la privatisation, les programmes de départ volontaire à la retraite et l’ajustement monétaire qui érodèrent son image. Ce mal aimé, à l’image d’un docteur administrant une potion amère au patient, récolta pourtant des résultats flatteurs mais sous-estimés qui auraient pu constituer un patrimoine immatériel pour le Sénégal s’ils n’avaient été sabotés, à partir de 2000, par son successeur.
Des résultats à fort coefficient pour le pays
Avec Diouf, au niveau institutionnel, le Sénégal enregistra la confortation de l’Etat nation, la vivification de l’Etat de Droit, l’avènement d’un Etat fort et plus juste avec des hommes compétents dotés du sens du sacerdoce, un cadre de gouvernance prometteur avec un Code électoral consensuel et une entité dotée d’autonomie dans ce domaine, des stratégies de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption innovantes, soit autant de choses inspirant une confiance plus affirmée des citoyens et des partenaires dans les institutions de l’Etat.
Ces éléments n’occultent pas le volet économique avec un l’adoption d’un nouveau système de planification, la revalorisation des politiques sectorielles et un financement de l’économie reposant sur l’utilisation prudente des ressources locales et une dynamisation des ressources de la coopération tirées par la belle réputation qu’il sut donner du pays. Ces efforts aboutirent à la restauration des fondamentaux macroéconomiques documentée par l’ouvrage de Mamadou Lamine Loum, son dernier Premier Ministre, confirmé par Idrissa Seck, un de ses successeurs à ce poste, qui a évoqué, dans des circonstances malheureuses, l’embellie due à Diouf dans les années 2000.
Au plan géopolitique, l’aura du Sénégal n’a jamais été plus brillant que lorsque Diouf fut président de l’Organisation de l’unité africaine, s’érigea en portevoix de la cause palestinienne et de la lutte contre l’apartheid avec une visite des pays de la ligne de front à ses risques et périls, organisa le sommet de l’Organisation pour la Conférence islamique et contribua aux multiples initiatives des Nations unies. L’homme se démultiplia tellement que son leadership poussa les Américains à agiter son nom pour la succession du Péruvien Javier Pérès de Cuellar au poste de Secrétaire général des Nations unies.
Les initiatives géopolitique et diplomatique de Diouf valurent un regain de confiance au Sénégal qui développa une coopération multiforme avec plusieurs partenaires, fut associé à de nombreuses initiatives de sécurité mondiale et devint l’ami aussi bien des pays de gouvernance conservatrice que révolutionnaire, un fait quasi unique au monde.
Une personnalité à la fois complexe et séduisante
Abdou Diouf aurait sans doute pu être encore plus valorisé par ses compatriotes s’il n’avait pas hérité d’un pays exsangue, ce qui est à l’origine du reproche qu’on lui fait souvent d’avoir plus été un gestionnaire qu’autre chose. Pourtant, à observer l’action de celui qui devint, plus tard, Secrétaire général de la Francophonie, une organisation dont il changea l’orientation, l’on se rend compte qu’il sut faire preuve de sens managérial élevé en réussissant le tour de force de renforcer la qualité de service de l’Administration, dont les principes s’appariaient avec les valeurs qui étaient les siennes, lui qui servit très tôt l’Etat à une époque où le sens du devoir et le respect des procédures faisaient sens.
Le moule administratif raffermit sans doute cette courtoisie qu’on lui prête, à raison, une caractéristique de sa personnalité qui a marqué ses interlocuteurs séduits par sa culture étendue et son élégance qui l’obligea toujours à les accueillir debout et à les raccompagner jusqu’au pas de la porte.
Son rapport à l’Administration, en particulier, et à l’Etat, en général, fut tel que sa foi au Conseil stratégique, avec la valorisation du Bureau Organisation et Méthodes (BOM), des Affaires étrangères ou de l’Armée, entre autres, et son sens du leadership lui permirent de réagir promptement mais de manière optimale, sur nombre dossiers sensibles. Parmi ceux-ci, soulignons le rétablissement de l’ordre constitutionnel en Gambie à la suite du coup d’Etat de Kukoy Samba Sanhya et la gestion du cas Khadaffi dont la frénésie révolutionnaire aurait pu ne pas épargner le Sénégal en proie à la crise casamançaise.
La personnalité tranquille de Diouf, faite de discrétion et de convivialité, qui se rapproche, sur ce point, plus de celles de Macky Sall et de Bassirou Diomaye Faye, n’a rien à voir avec la flamboyance du prestidigitateur Wade, un homme plein de bagout qui peut transformer la plus petite babiole en trésor ou l’érudition de Senghor qui séduit le monde en évoquant la parenté de l’Arabe au Français, apprivoise son geôlier en lui parlant de Goethe ou émeut les Portugais en évoquant Joal et ses racines ibères.
Fondée sur une écoute des services de l’Etat, le tempérament de Diouf évita, au Sénégal, bien des écueils lors des crispations sénégalo mauritaniennes de 1989 et, aussi, de subir les contrecoups des brutales ruptures constitutionnelles que connurent tous nos voisins, excepté l’exemplaire Cap vert.
Diouf fut donc un leader charismatique à l’échelle universelle qui illustra pendant longtemps l’adage disant que l’on n’est jamais prophète chez soi. Les Sénégalais ne découvrirent sa verve et son humour que lors des campagnes électorales où sa fibre ndiambour ndiambour avec son phrasé rap tassu séduisirent. C’est, d’ailleurs, cette sensibilité qui explique avec sa proximité avec feue Adja Arame Diène ou El Hadji Mansour Mbaye.
Au final, Diouf a su gérer l’Etat à l’image de l’empire qu’il a eu sur lui-même, c’est-à-dire, en évitant la démesure et sans surfer sur les particularismes tout en tenant fermement le cap. Il lui a surtout manqué une communication plus directe, plus détendue avec les siens, qu’il n’a pu développer en raison du contexte d’adversité, et cette ouverture de l’Etat à des profils autres que ceux administratifs pour élargir le champ des futurs possibles pour le Sénégal.
Un retrait élogieux, un héritage à valoriser
La personnalité forte, la lucidité et les valeurs d’Abdou Diouf expliquent, qu’en dépit des errements de son parti et des remous liés au déni d’alternance dans le Continent noir, lui choisit de partir avec élégance. Si l’on juge à l’échelle de tout ce qui peut influencer l’homme de pouvoir en Afrique, l’objectivité oblige à dire que Diouf n’a pensé qu’au Sénégal et a fait montre d’un sens élevé de l’honneur et de l’histoire en décidant de quitter la direction du pays, à la suite d’une défaite électorale.
Abdou Diouf n’est pas que ce que l’on vient d’évoquer mais son action à la tête de l’Etat sénégalais appelle un jugement dépassionné. En dépit du contexte contraignant, l’homme, a su allier souplesse et fermeté à l’effet de préserver le pays de nombreux errements, et ce, sans tambours ni trompettes car l’époque n’était pas au marketing politique des années 2000 à partir desquelles la plus petite réalisation est immensément grossie.
Diouf se retira des affaires, comme il y arriva. Dans la discrétion sans, une seule fois, avoir essayé d’influencer son successeur qui, des années plus tard, lors des présidentielles de 2024, faillit le faire trébucher sur une lettre publique signée à quatre mains qu’il s’empressa, dès le lendemain, de rectifier afin de rester du bon côté de l’histoire.
Tous ces éléments nous donnent à penser que, de tous les dirigeants sénégalais, Diouf semble être celui qui a le plus fait au regard de son contexte d’évolution et des moyens dont il a disposé. L’homme, dont la bonne éducation a été confondue à de la timidité, promis à ne jamais devoir prendre son envol, s’est déployé, tel un albatros, dans toute sa mesure, illustrant à souhait la vérité selon laquelle il n’y a point besoin de crier lorsque l’on a raison.
Etat fait du bois dont on fait les bonnes flèches de la gouvernance d’un Etat normal, Diouf, imbu des valeurs cardinales de ce bras séculier de l’Etat que constitue l’administration, a mis en avant la tenue et la retenue nécessaires pour servir un pays qui gagnerait à en faire un de ses symboles marquants et un de ses inspirateurs.
Si Senghor a essayé de construire l’Etat nation au Sénégal, Diouf a, quant à lui, non seulement consolidé, à travers le viatique du dialogue, le commun vouloir de vivre ensemble de ses compatriotes mais aussi laissé, aux générations futures, l’Etat de Droit qui nous vaut encore de rester debout en dépit de toutes les vicissitudes et tiraillements d’acteurs politiques qui font tanguer le navire Sénégal.
Il n’y a pas de doute que Sunugaal, s’il s’appuie sur cet héritage de son deuxième président, qui n’a eu de cesse de parler de l’exception sénégalaise, et sur le génie de ses hommes et femmes, naviguera parfois sur des flots impétueux mais jamais ne coulera.
par l'éditorialiste de seneplus, Amadou Elimane Kane
QUAND LA SCIENCE NE RELÈVE PAS DE PROCÉDÉS IDÉOLOGIQUES
EXCLUSIF SENEPLUS - Les histoires sont véhiculées par des narrateurs, même s’ils se déclarent détachés et objectifs, ils sont le plus souvent les témoins de la fondation d’un champ scientifique et surtout culturel
Amadou Elimane Kane de SenePlus |
Publication 08/11/2024
Ainsi, le discours de la science n’est jamais neutre et à tout moment, il peut être orienté par une idéologie. C’est à ce carrefour que nous devons rester en alerte. En effet, certains historiens, écrivains ou scientifiques peuvent surgir, de nulle part d’ailleurs, pour nous vendre, au nom de la science, des procédés idéologiques, qui nous installent dans le détournement de la vérité historique, pouvant mener à la falsification et à l’aliénation.
Quand on parle des sciences, on présuppose être dans la posture « de ne pas savoir », à la lumière des véritables scientifiques qui remettent en cause en permanence les théories. Cette disposition à tordre un concept scientifique pour en faire émerger un autre est à la base de tout travail épistémologique.
Pourtant, la science prend aussi sa véracité par le récit que l’on en fait. La profondeur réflexive et humaine joue un rôle incontestable dans toutes les théories de l’observation scientifique. Au préalable, il faut préciser que chaque expérience, chaque connaissance est induite par un récit et chacune possède une forme narrative. Or, la question du récit est plus subjective que celle de la rationalité des sciences.
Les théories sont mises à l’épreuve par une série de vérifications et les histoires sont jugées en fonction de leur vraisemblance, ce qui est possible et vérifiable, ce qui relève au fond de la « vraie » science. La science a recours aux hypothèses, mais celles-ci sont falsifiables, sans pour autant que la théorie se modifie. Ainsi on peut considérer que les grandes théories scientifiques sont plus proches des « histoires » qu’il n’y paraît.
La science est le produit d’agents humains qui sont caractérisés par des désirs, des croyances, des savoirs, des intentions, des engagements qui forment en quelque sorte des situations inattendues comme dans les récits.
Les histoires sont véhiculées par des narrateurs, même s’ils se déclarent détachés et objectifs, ils sont le plus souvent les témoins de la fondation d’un champ scientifique et surtout culturel.
La pensée occidentale, depuis les Grecs, défend l’idée d’un monde rationnel où tout est susceptible d’être expliqué. Mais les théories scientifiques dépendent aussi des données spéculatives, des contextes culturels, des histoires, des fables, des mythes, des métaphores qui permettent de valider les hypothèses.
Ainsi, le discours de la science n’est jamais neutre et à tout moment, il peut être orienté par une idéologie. C’est à ce carrefour que nous devons rester en alerte. En effet, certains historiens, écrivains ou scientifiques peuvent surgir, de nulle part d’ailleurs, pour nous vendre, au nom de la science, des procédés idéologiques, qui nous installent dans le détournement de la vérité historique, pouvant mener à la falsification et à l’aliénation.
C'est encore malheureusement le cas quand il s’agit du récit africain et des apports scientifiques qu’il est en mesure d’apporter, s’agissant de son expérience et d’un environnement culturel donné.
Les idéologues, soi-disant scientifiques, oublient, de manière systémique, la vérité historique pour faire entendre un discours qui procède de l'illusion et de la manipulation. Il en va de même en ce qui concerne l’espace de l’information. Trop souvent, on assiste au détournement de la vérité au profit d’une idéologie qui consiste à faire croire à un récit inventé de toute pièce, afin de prolonger la domination à l'œuvre. Or, sur le terrain de la pensée historique, tout est contestable et tout est mouvement.
Ces récits organisés vont à l’encontre de notre vivre ensemble encore trop fragile et ces procédés continuent de déstabiliser le continent africain.
Lorsqu’on entend un historien dire “ce que je dis est strictement historique”, on peut questionner les documents sur lesquels il s'appuie, exhumer les archives qui ont été utilisées, tout en se demandant qui les a façonnées, à quel moment et dans quel contexte.
Nous armer de science jusqu’aux dents, préconisait le professeur Cheikh Anta Diop et cette affirmation est celle que nous devons porter en bandoulière, sans nous laisser enfermer dans des soleils trompeurs qui viennent d’une sphère qui n’est pas notre réalité.
C’est à nous de donner du sens à ce que nous avons, à ce que nous savons, à ce que nous sommes pour sortir de l’instrumentalisation qui nous détruit et fait de nous de simples consommateurs, sans histoire et sans référents socio-culturels.
Voici le préalable à toute théorie scientifique ou informationnelle. Il s’agit de questionner en permanence les paramètres, les méthodes employées, qui relèvent encore des opinions et des règles idéologiques, en nous assurant que les thèses du récit africain sont les nôtres. Ces théories que nous pouvons faire émerger en augmentant notre matériel de recherche, qui se doit de rétablir des critères objectifs, sont la source de notre propre narration. Dans ces conditions et seulement celles-ci, nous serons en mesure d’opérer des ruptures épistémologiques et de construire notre propre récit scientifique.
Amadou Elimane Kane est enseignant, poète écrivain et chercheur en sciences cognitives.
L'ÉTAT PROLONGE LE GEL DES LOTISSEMENTS
Cette prolongation vise à finaliser l'audit d'une dizaine de zones sensibles, de Mbour à Tivaouane Peulh. Les premiers rapports ont déjà révélé des pratiques douteuses d'attribution et des passe-droits qui nécessitent un examen approfondi
(SenePlus) - La Primature, à travers le Secrétariat général du gouvernement, a annoncé ce jeudi 7 novembre, une prorogation de 45 jours des mesures suspensives concernant plusieurs lotissements et plans d’aménagement au Sénégal. Ces mesures concernent notamment les lotissements dénommés « BOA », « Hangars des Pèlerins », « Recasement 2 », « Eogen 1 » et « Eogen 2 », ainsi que les plans d’aménagement de Mbour 4, de la nouvelle ville de Thiès et des Plans d’Urbanisme de Détails (PUD) de la bande nord des filaos de Guédiawaye, de Malika et de Tivaouane Peulh.
Cette prolongation vise à permettre la finalisation des travaux de vérification de la légalité et de la conformité des situations foncières en cours. Les rapports, assortis de recommandations, sont en voie de finalisation, précise le communiqué.
Selon le gouvernement, ces recommandations portent principalement sur la stricte application des règles liées à l’élaboration des plans d’urbanisme, d’aménagement et de lotissement. Elles incluent également l’attribution des parcelles, tout en identifiant les dérives associées aux passe-droits et aux pratiques discriminatoires susceptibles de nuire aux droits des acquéreurs de bonne foi.
Cette prorogation permettra également de garantir la transparence et l’équité dans le traitement des dossiers, tout en respectant la réglementation en vigueur. Les mesures de suspension pourront être levées pour les zones ne présentant pas d’anomalies particulières avant la fin du délai prorogé, soit dans 45 jours. En revanche, pour les dossiers présentant des irrégularités, des propositions de révision des PUD et des plans de lotissement, voire de restructuration, seront soumises aux autorités compétentes.
Enfin, des mesures strictes sont prévues pour traiter les cas d'annulations multiples et les attributions irrégulières. Des sanctions appropriées seront appliquées afin de préserver les droits des citoyens concernés.
Le communiqué précise que toutes les parties prenantes seront informées des décisions finales relatives à ces dossiers.
HARO CONTRE L’IMPUNITE AMNISTIANTE
SENEGAAL KESE promet non seulement d'abroger la récente loi d'amnistie, mais aussi de révolutionner le processus d'adoption des futures amnisties. Un double verrou serait instauré : cinq ans d'attente minimum et l'obligation d'un référendum populaire
Le programme législatif de la coalition SENEGAAL KESE prévoit l'abrogation pure et simple de la loi d'amnistie adoptée en mars 2024, considérée comme une entrave à la justice pour les victimes des troubles politiques. Au-delà de cette abrogation, le mouvement propose une réforme constitutionnelle majeure sur les modalités d'adoption des lois d'amnistie. Un délai minimal de cinq ans et l'obligation d'un référendum populaire seraient désormais requis pour toute nouvelle amnistie. Lisez son communiqué ci-dessous :
"La coalition SENEGAAL KESE se dirige vers ses électeurs avec des propositions claires en faveur de la justice, de la transparence et de l’intégrité des institutions. Dans un contexte où la loi d’amnistie continue de susciter de vives réactions, SENEGAAL KESE a prévu dans son programme de législature, disponible en ligne, d’abroger l’amnistie de 2024 et de réformer les modalités d’adoption d’une loi d’amnistie. SENEGAAL KESE met en avant la nécessité d’une justice équitable qui ne laisse aucune place à l’impunité.
L’abrogation de l’amnistie de 2024
La loi portant amnistie adoptée par l’Assemblée nationale le 6 mars 2024 constitue une négation de l’Etat de droit et un obstacle pour les familles des dizaines de sénégalais(es) ayant perdu la vie dans les troubles politiques entre février 2021 et février 2024 d’obtenir justice. Le principe de la responsabilité exige que les décideurs publics rendent compte de leurs actes, tout le contraire de ce que suggère la loi d’amnistie. Nous introduirons une proposition de loi portant son abrogation afin que la justice promptement rendue. Les éventuels obstacles juridiques évoqués par certains ne sont qu’imaginaires. Un juriste genevois disait à juste titre que « le parlement […] peut tout faire, sauf changer un homme en femme ». L’effacement des faits couverts par l’amnistie n’est qu’une simple fiction juridique. Une autre loi viendra les restaurer fictivement en abrogeant l’amnistie de 2024.
La réforme des modalités d’adoption d’une loi d’amnistie
Une loi d’amnistie est considérée comme une loi ordinaire, elle est adoptée selon la procédure législative. La souplesse de cette modalité d’adoption a sans doute encouragé le recours abusif à la loi d’amnistie qui a toujours empêché la justice de faire la lumière sur des faits présumés extrêmement graves. La coalition SENEGAAL KESE engagera une réforme de la Constitution pour introduire des modalités spécifiques d’adoption d’une loi d’amnistie qui se présenteront comme suit :
Une loi d’amnistie ne pourra plus être adoptée avant l’écoulement d’un délai de cinq (5) ans après la commission des faits ou le prononcé des condamnations visées. Ainsi, aucune loi d’amnistie ne pourra être votée dans les cinq ans suivant les faits, garantissant ainsi que les victimes ne soient pas oubliées et que les responsabilités soient clairement établies
Une loi d’amnistie ne pourra être adoptée que par référendum. Par le biais d’un référendum, les Sénégalais auront non seulement leur mot à dire, mais pourront aussi exprimer clairement leur volonté sur les mesures d’amnistie, surtout concernant des faits aussi graves que ceux qui ont marqué notre histoire récente.
La coalition SENEGAAL KESE invite les Sénégalais à s’engager activement pour un avenir où les décisions politiques seront prises dans un cadre de transparence et de responsabilité. La victoire de la coalition SENEGAAL KESE aux législatives serait non seulement un pas vers un renouveau politique, mais aussi un symbole fort de la résilience et de la détermination d’un peuple qui refuse d’accepter l’injustice et l’impunité."
BRAS DE FER MÉMORIEL AUTOUR DE THIAROYE 44
Le nouveau pouvoir sénégalais exige l'accès total aux archives. Une demande qui se heurte aux affirmations de Paris, assurant avoir déjà tout transmis en 2014. La vérité sur ce drame colonial cristallise désormais les tensions entre Paris et Dakar
(SenePlus) - Un contentieux mémoriel vieux de près de 80 ans refait surface dans les relations franco-sénégalaises. Le massacre de Thiaroye, perpétré en décembre 1944 par l'armée française contre des tirailleurs sénégalais réclamant leurs primes de démobilisation, cristallise les tensions depuis l'arrivée au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye en mars dernier.
Le premier ministre Ousmane Sonko a fait de cette question un axe majeur de sa politique. Lors de sa campagne pour les législatives du 17 novembre, il a notamment exigé, depuis Ziguinchor, l'accès aux archives françaises : "La France n'a qu'à nous donner les archives de ses exécutions sommaires au Sénégal pendant la colonisation, des guerres qu'elle a menées ici, des tortures".
Cette posture offensive marque une rupture historique, comme le souligne dans les colonnes du journal Le Monde Mamadou Diouf, historien à l'université Columbia et président du comité du 80e anniversaire des commémorations : "Il y a eu un embargo politique français autour de Thiaroye durant des décennies. Depuis l'indépendance, les présidents sénégalais l'ont passé sous silence pour ne pas mécontenter leurs partenaires français." L'historien rappelle même que Léopold Sédar Senghor, malgré sa dénonciation initiale du massacre dans un poème, n'a jamais réclamé de comptes durant ses vingt années de présidence.
D'après Le Monde, la France maintient avoir transmis l'intégralité de ses archives en 2014, lors de la visite officielle de François Hollande au Sénégal. Cependant, les autorités sénégalaises contestent cette version. Abdoulaye Koundoul, coordinateur du comité et conseiller d'Ousmane Sonko, affirme dans le journal français : "Il manque toujours des informations capitales qui ne peuvent se trouver que dans des archives détenues en France." Les questions sur le nombre exact de victimes, leur lieu d'ensevelissement et les sommes dues par l'État français restent sans réponse.
Le Monde révèle qu'une avancée diplomatique s'est produite mi-octobre, après un échange téléphonique entre les présidents Faye et Macron. Le Sénégal a soumis une demande précise de restitution d'archives, et une délégation d'historiens et d'archivistes sénégalais doit se rendre prochainement en France.
Sur le plan politique français, le quotidien du soir indique que La France insoumise (LFI) soutient activement les revendications sénégalaises. Une résolution parlementaire est en préparation, et le parti envisage la création d'une commission d'enquête pour établir les responsabilités dans ce qui est qualifié d'"omerta sur Thiaroye."
Les commémorations prévues le 1er décembre prochain s'annoncent cruciales, selon Le Monde. Une quinzaine de chefs d'État africains sont attendus à Dakar, donnant une dimension panafricaine à l'événement. La présence d'Emmanuel Macron reste incertaine, la France cherchant à maintenir un équilibre délicat dans ce dossier sensible.
Le journal parisien rapporte également que la récente décision française d'accorder la mention "Mort pour la France" à seulement six tirailleurs sénégalais en juin dernier a été vivement critiquée par Ousmane Sonko, illustrant la persistance des tensions autour de ce drame historique.
Selon Le Monde, la position française reste prudente. Un représentant français cité anonymement par le journal souligne la complexité de la situation : "Une reconnaissance officielle des torts de la France, cela se discute aussi avec eux [les Sénégalais]." Cette approche témoigne des enjeux diplomatiques considérables autour de ce chapitre douloureux de l'histoire coloniale française.
Le quotidien rappelle enfin que le film "Camp de Thiaroye" d'Ousmane Sembène, témoignage cinématographique majeur sur ces événements, a été interdit de diffusion en France jusqu'en mai dernier, illustrant la sensibilité persistante de ce dossier mémoriel.
SAISIE DE 301 KG DE CHANVRE INDIEN À DAKAR
Dans la nuit du 6 au 7 novembre, des interventions coordonnées des brigades de recherche des commissariats de la Médina, de Rufisque et du Point E ont abouti à la saisie de cette quantité de drogue.
Les brigades de recherche des commissariats de la Médina, de Rufisque et du Point E ont intensifié leurs efforts contre le trafic de drogue dans la région de Dakar.
En effet, dans la nuit du 6 au 7 novembre 2024, des interventions coordonnées ont abouti à la saisie impressionnante de 301 kg de chanvre indien.
Selon la direction générale de la police nationale, les premières arrestations ont eu lieu à Soumbédioune, où deux individus, Ch. S. BARRY et A. DIARRA, ont été appréhendés en possession de 170 kg de chanvre indien.
Grâce à des investigations approfondies, les forces de l’ordre ont rapidement identifié et interpellé leur complice, D. TEUW, un trafiquant notoire déjà connu des services de police.
Simultanément, à Rufisque, les agents ont arrêté A. LO et M. GUEYE, qui transportaient trois sacs contenant 100 kg de chanvre indien, découverts au large de la plage de Diokoul.
La même source de rapporter qu’un dernier coup de filet a été réalisé sur la corniche ouest, où un sac abandonné par un véhicule identifié a été retrouvé, contenant 31 kg de chanvre indien.
Les autorités ont immédiatement consigné la drogue et ouvert des enquêtes pour démanteler les réseaux criminels impliqués.
Au total, quatre individus ont été placés en garde à vue.
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L’EFFONDREMENT D’UN BALCON FAIT UN MORT À LA MÉDINA
«Il était sur le balcon, il se reposait. C’est là qu’il y a eu m’effondrement. Il était venu prendre de l’air au balcon malheureusement le drame est survenu», a indiqué un des colocataires de la victime.
C’est un véritable drame qui s’est produit à la rue 3 de la médina. L’effondrement du balcon d’un immeuble a fait un mort.
La Médina s’est réveillée dans la tristesse ce jeudi. En effet, le balcon d’un a cédé et s’est affaissé avec un des occupants de l’immeuble. Bilan : un mort.
«Il était sur le balcon, il se reposait. C’est là qu’il y a eu m’effondrement. Il était venu prendre de l’air au balcon malheureusement le drame est survenu», a indiqué un des colocataires de la victime.
LE SÉNÉGAL, TROISIÈME PAYS D’AFRIQUE LE PLUS VULNÉRABLE A L’ÉROSION CÔTIÈRE
Le Sénégal se classe parmi les 25 pays les plus vulnérables à l’érosion côtière dans le monde et occupe la troisième place en Afrique, derrière l’Égypte et le Nigeria, selon l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM).
Le Sénégal se classe parmi les 25 pays les plus vulnérables à l’érosion côtière dans le monde et occupe la troisième place en Afrique, derrière l’Égypte et le Nigeria, selon l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM). Cette situation alarmante a été confirmée ce jeudi par Aïda Diongue Niang, directrice de l’exploitation de la météorologie à l’ANACIM, lors d’un entretien avec l’APS.
La position géographique du Sénégal, caractérisée par des côtes basses et sablonneuses proches du niveau de la mer, rend le pays particulièrement sensible à l’érosion côtière. La présence d’estuaires, la densité de population le long du littoral et le développement d’infrastructures sans gestion efficace du littoral accentuent cette vulnérabilité. Les îles du Saloum et celles de la basse Casamance figurent parmi les zones les plus exposées, où l’érosion côtière menace l’habitat et les écosystèmes insulaires.
Selon Mme Niang, le processus de montée des eaux, en lien direct avec le réchauffement climatique et les émissions de gaz à effet de serre, est un phénomène qui devrait persister sur le long terme. Elle précise que « le rythme de montée des eaux de la mer est proportionnel aux émissions de gaz à effet de serre, donc au réchauffement climatique », pointant ainsi l’impact de l’action humaine sur cette situation. Pour certaines zones à haut risque, comme Guet Ndar à Saint-Louis, le déplacement des populations pourrait être la seule solution viable.
Outre le Sénégal, plusieurs pays d’Afrique, notamment ceux situés sur la côte ouest, tels que le Bénin, la Côte d’Ivoire et la Tanzanie, sont confrontés à une érosion côtière rapide. De la Mauritanie au Nigeria, les côtes sablonneuses et basses de ces pays les rendent particulièrement vulnérables aux phénomènes d’érosion marine. L’ANACIM souligne que les données de surveillance, obtenues via des satellites, des marégraphes et des recherches scientifiques, montrent des signes alarmants de recul du littoral dans plusieurs zones côtières de la région.
En tant que vice-présidente du groupe de travail du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), Mme Niang met en lumière la nécessité de l’action climatique pour contenir et s’adapter aux risques liés à l’érosion côtière. Le GIEC, dont la mission est d’analyser et d’évaluer les risques climatiques, s’attache à sensibiliser et conseiller les gouvernements sur les actions à prendre pour lutter contre le changement climatique.
En Afrique, des mesures d’adaptation, telles que la gestion des ressources côtières et des politiques de conservation des zones fragiles, pourraient ralentir la dégradation des côtes. L’appel lancé par les experts souligne la nécessité d’une réponse coordonnée pour préserver les littoraux africains et atténuer les effets du changement climatique, une urgence pour les pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest.