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19 avril 2025
Société
LE RECRUTEMENT AGRICOLE SE NUMÉRISE
Le dépôt des dossiers de candidature pour la sélection d’ouvriers agricoles, dans le cadre du programme de migration circulaire avec l’Espagne, se fera désormais exclusivement via une plateforme en ligne
Le dépôt des dossiers de candidature pour la sélection d’ouvriers agricoles, dans le cadre du programme de migration circulaire avec l’Espagne, se fera désormais exclusivement via une plateforme en ligne. L’annonce a été faite mardi par le Secrétaire d’État aux Sénégalais de l’Extérieur, Amadou Chérif Diouf.
Suite à une affluence importante devant les bureaux de dépôt des candidatures pour l’Espagne, le ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères a décidé de suspendre temporairement le processus. « Le Secrétaire d’État aux Sénégalais de l’Extérieur informe que, pour des raisons de sécurité, le dépôt des dossiers de candidature pour la sélection d’ouvrier(e)s agricoles, dans le cadre du programme de migration circulaire avec l’Espagne, se poursuivra désormais via une plateforme dédiée, qui sera mise à disposition dans les prochains jours », indique la tutelle dans un communiqué rendu public mardi.
Cependant, la même source précise que les candidats ayant déjà soumis leurs dossiers ne sont pas concernés par le passage au dépôt en ligne.
LES INCONGRUITÉS DU SYSTÈME
Avec 3,9 millions de francs CFA mensuels, les ministres touchent moins que les directeurs généraux qu'ils sont censés superviser. De quoi pousser certains hauts fonctionnaires à préférer la direction d'une agence à un poste ministériel
Alors même qu'ils sont censés être les patrons des directeurs généraux, les ministres gagnent moins que les directeurs des structures relevant de la catégorie 1 et se retrouvent parfois à la merci des Dage pour faire face aux fins du mois difficiles et aux nombreuses sollicitations.
C'est un sujet qui revient périodiquement, toujours avec son lot d'incongruités. Dans une sortie sur Radio Sénégal international, hier, le ministre du Travail, de l'Emploi et des Relations avec les institutions, Abass Fall, est revenu sur ce que gagne un ministre de la République au Sénégal. Pour lui, c'est parce que les Sénégalais ne savent pas qu'ils les chargent tout le temps. “Est-ce que les Sénégalais savent ce que gagnent les ministres ? Je pense que s'ils le savaient ils vont les plaindre et non les charger”, assène-t-il, alors qu'il parlait de tout à fait autre chose, en l'occurrence des cotisations qu'ils sont appelés à faire pour la construction du siège de leur parti Pastef.
Mais combien gagne donc un ministre de la République ? Selon Abass Fall, le salaire du ministre au Sénégal est de 2,900 millions F CFA. “Si vous y ajoutez l'indemnité de logement, ça fait 3,900 millions. Il y a des ministres dont les voitures sont en panne, à commencer par moi. Les gens sont en train de faire beaucoup d'efforts et les Sénégalais...”, soutient le ministre chargé du Travail. Est-ce une invite à la revalorisation desdites rémunérations ? Les ministres sont-ils insuffisamment payés par rapport à toutes les charges qui pèsent sur leurs épaules ? La question est à nouveau agitée avec cette sortie du nouveau ministre.
D'abord, il faut préciser que ces montants dont semble se plaindre Abass Fall ne datent pas d'aujourd'hui. Sous Macky Sall également, les ministres percevaient le même salaire. Cet ancien ministre confirme : “Ils viennent peut-être de se rendre compte qu'ils sont nombreux à s'appauvrir en rejoignant un gouvernement. Beaucoup le faisaient par patriotisme, surtout pas pour des privilèges financiers. C'est aussi valable pour certains directeurs généraux. Maintenant, une fois que l'on choisit d'être, je pense qu'il est un peu mal venu de se plaindre. Il faut gérer, comme on dit”, lance-t-il narquois.
Ministre Abass Fall : “Si les Sénégalais savaient ce que gagne un ministre...”
Cela dit, ce débat soulevé à nouveau par le ministre Abass Fall met à nu certaines incongruités. En effet, au moment où les ministres sont cantonnés à 3,900 millions pour la plupart, certains directeurs généraux et directeurs perçoivent au moins cinq millions F CFA, compte non tenu de certaines primes qui leur sont octroyées chaque année.
En effet, il résulte du décret 2012-1314 que la rémunération des directeurs généraux, directeurs, présidents et membres des conseils de surveillance, est fixée selon la catégorie à laquelle ils appartiennent. Aux termes de ce décret, à son article 1er, les agences d'exécution et structures assimilées sont classées en quatre catégories. Ces catégories, selon l'article 2 du même texte, sont déterminées en fonction de trois critères : le budget, le positionnement stratégique et l'effectif.
Ainsi, tous les directeurs généraux et directeurs d'agence relevant de la première catégorie perçoivent cinq millions de francs CFA, compte non tenu des primes. Même les directeurs des agences de catégories perçoivent plus que les ministres, soit quatre millions, selon le décret.
Pour leur part, les directeurs des agences et structures assimilées de la 3e et 4e catégorie perçoivent respectivement trois et deux millions de francs CFA.
Ce montant est constitué du salaire de base, de l'indemnité de fonction et de l'indemnité de logement. Il faut noter que depuis 2021, les directeurs n'ont plus droit à un véhicule de fonction et cela est compensé par des indemnités de transport. En sus de cette rémunération, il est prévu une indemnité différentielle accordée à certains DG, sur la base de leur ancienneté et des performances de l'agence. L'article 8 du décret de 202 prévoyait également une prime annuelle de rendement accordée pour le DG. Ladite prime est plafonnée à 35 % du salaire de base annuel. Son attribution est, toutefois, fonction de la réalisation des performances assignées à l'agence.
Certains préfèrent être des directeurs dans certaines structures plutôt que d'être ministres
Pour justifier ces niveaux de rémunération, il a souvent été évoqué le niveau de responsabilités de certains agents dans les agences d'exécution. Par exemple, pour l'Agence chargée de la régulation des télécommunications et des postes (ARTP), on a souvent parlé de l'importance des acteurs dans ce secteur névralgique. Face à la puissance des entreprises de télécommunications, il y avait nécessité à accorder au DG un traitement important pour ne pas l'exposer à la corruption. “Certains DG font entrer beaucoup d'argent dans les caisses de l'État. C'est donc compréhensible que l'État les mette dans les conditions d'exercer sereinement et de façon efficace leur mission. Mais cela ne suffit pas, à mon avis, pour lutter contre la corruption. Quelqu'un peut gagner 300 000 et être incorruptible. On peut avoir dix millions comme salaire et être corruptible”, constate cependant cet ancien ministre de Macky Sall.
Quid alors du ministre qui, statutairement, est le supérieur hiérarchique du DG et qui, dans certains cas également, est appelé à gérer des budgets de plusieurs milliards de francs CFA ? N'y a-t-il pas lieu d'harmoniser un peu plus ces traitements ?
Une chose est sûre : au Sénégal, certains préfèrent, de loin, être directeurs généraux dans certaines structures plutôt que d'être ministres. Parmi ces directions qui font plus courir que certains ministères, il y a le Port autonome de Dakar, la Senelec, l'Agence de régulation des télécommunications et des postes...
“Je connais un ministre qui, après son limogeage par Macky Sall, a retrouvé un poste dans le système des Nations Unies. Il gagnait presque cinq fois ce qu'il gagnait en tant que ministre. Les gens s'appauvrissent, en vérité, en acceptant d'être ministres. Je parle des fonctionnaires internationaux qui abandonnent tout pour venir occuper une fonction ministérielle, pas des politiciens qui n'ont souvent pas de compétences particulières”, témoigne un de nos interlocuteurs. C'est souvent le cas de ces nombreux Sénégalais qui quittent leurs postes dans des multinationales pour venir servir dans le public.
Le suivi et le contrôle des directions par les ministres en question
Récemment, à Diamniadio, lors de la Conférence des administrateurs et managers publics, le vérificateur général revenait sur des faits et pratiques qui réduisent l'efficacité et l'effectivité du contrôle et du suivi que doit effectuer la tutelle. Il évoquait, dans ce cadre, le fait que certaines directions prêtent à leurs ministères tantôt des personnels tantôt des véhicules. “La réalité est parfois aux antipodes de ce que certains peuvent croire, quand ils ne sont pas aux affaires. Certains ministres sont à la merci même de leurs Dage. J'en connais aussi des ministres qui étaient souvent dépannés par le président”, rapporte la même source.
Diomaye et Sonko dépannent-ils leurs hommes et avec quels sous ? C'est en tout cas des défis auxquels vont faire face les chantres du ‘’Jub, Jubal, Jubanti’’.
Il y a quelques années, lors des Concertations nationales sur la modernisation de l'Administration, le président Macky Sall avait d'ailleurs soulevé certaines disparités dans la rémunération des agents de l'État. Il disait, à propos de la masse salariale : “Je dois m'arrêter un peu pour faire part de mon étonnement devant les disparités entre les agences d'exécution et l'Administration centrale. Alors qu'il s'agit de la même caisse, du même argent public, des mêmes missions, même s'il est vrai que les agences ont été mises en place pour accélérer les procédures. Il y a des disparités qu'il urge de réguler.”
UN BUS DE SÉNÉGAL DEM DIKK EMPORTÉ PAR LES FLAMMES À OUROSSOGUI
Dans un communiqué, la société de transport public a annoncé avoir porté plainte contre X auprès de la Brigade de la gendarmerie de Ourossogui après cet incident.
Un minibus de la société Dakar Dem Dikk a été ravagé par les flammes à Ourossogui (nord), dans la nuit de dimanche à lundi, un incendie dont les circonstances n’ont pas encore été élucidées, a-t-on appris de source sécuritaire.
Le bus détruit par un incendie assurait le transport entre Ourossogui et Ndioum. Il desservait aussi les localités situées sur la route nationale numéro 2.
Deux autres bus, dont celui assurant le transport entre Matam et Dakar, étaient stationnés sur le lieu de l’incident, a constaté l’APS.
Dans un communiqué, la société de transport public Dakar Dem Dikk a annoncé avoir porté plainte contre X auprès de la Brigade de la gendarmerie de Ourossogui après cet incident.
LE PARQUET REQUIERT 6 MOIS, DONT 1 MOIS FERME CONTRE OUMAR SOW
L’ancien conseiller spécial de Macky Sall est poursuivi pour discours contraire aux bonnes mœurs, diffusion de fausses nouvelles et discours incitant à la discrimination ethnique.
Six (6) mois, dont 1 mois ferme, et une amende de 300 000 F CFA. C’est la peine que le parquet a requise contre Oumar Sow.
L’ancien conseiller spécial de l’ex-président Macky Sall comparaît ce lundi à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar.
Il est poursuivi pour discours contraire aux bonnes mœurs, diffusion de fausses nouvelles et discours incitant à la discrimination ethnique.
Il a été placé sous mandat de dépôt le 22 janvier dernier suite à un post. Réagissant à l’affaire Farba Ngom, il avait écrit qu’il y avait une chasse aux Peuls. Il a ensuite supprimé la publication.
Il a fait son mea culpa.
LA BRÈCHE DE SAINT-LOUIS SYMBOLE D’UNE CRISE QUI NE FAIT QUE S’AGGRAVER
Près de 20 ans après sa création, la brèche, censée protéger l'île, est devenue un cauchemar, symbolisant de l'inefficacité de l'initiative.
La brèche de Saint-Louis, située sur la Langue de Barbarie au nord du Sénégal, continue de faire des ravages, près de 20 ans après sa création. Cette ouverture artificielle, pensée pour prévenir des inondations, est devenue un symbole des échecs successifs des gouvernements à gérer une crise qui ne cesse de s’aggraver. Entre un lourd bilan humain et des milliards dépensés en vain, les populations locales sont à bout.
Un bref retour historique
En octobre 2003, une brèche fut ouverte dans la Langue de Barbarie pour protéger Saint-Louis des crues du fleuve Sénégal, menaçant alors la ville. Ce passage devait initialement mesurer 4 mètres et permettre une meilleure évacuation des eaux.
Cependant, les calculs s’avérèrent erronés. En quelques années, la brèche s’élargit de manière incontrôlée pour atteindre aujourd’hui plusieurs kilomètres de large. Cette expansion a provoqué des destructions massives : des villages engloutis, des terres arables rendues impropres à la culture et une avancée de l’océan qui met en péril la vie des habitants.
Un bilan humain tragique
Au-delà des dégâts matériels, la brèche de Saint-Louis est devenue un véritable cimetière pour les pêcheurs de la région. La semaine dernière, pas moins de 14 pêcheurs ont perdu la vie en seulement une semaine, emportés par des vagues soudaines et violentes. Ces décès tragiques ne sont que les derniers d’une longue série, alimentant la colère et le désespoir des populations locales.
Les pêcheurs, qui dépendent de la mer pour survivre, sont particulièrement exposés aux dangers de cette brèche incontrôlable. Quant aux familles des victimes, elles dénoncent un abandon total de la part des autorités, qui n’ont pas su leur garantir la sécurité ni proposer des solutions viables.
Le dragage : une initiative coûteuse et inefficace
Sous la présidence de Macky Sall, le gouvernement avait annoncé des mesures ambitieuses pour résoudre le problème de la brèche. Parmi elles, une opération de dragage qui devait réduire l’élargissement de l’ouverture et limiter les risques d’inondation.
Cette initiative, financée à hauteur de plusieurs milliards de francs CFA, s’est toutefois révélée inefficace. Les travaux n’ont pas permis de stabiliser la situation, et les milliards dépensés n’ont abouti qu’à des résultats quasi inexistants sur le terrain.
Les critiques fusent aujourd’hui à l’égard de cette opération. Les habitants et les experts dénoncent une mauvaise planification et une gestion approximative des fonds. Pour beaucoup, ces milliards auraient pu être mieux investis dans des solutions durables et adaptées aux réalités locales.
Un appel à des mesures concrètes
Alors que la brèche continue de s’élargir et que les pertes humaines s’accumulent, les populations de Saint-Louis n’attendent plus que des discours. Elles réclament des mesures concrètes, efficaces et durables pour mettre fin à cette catastrophe qui affecte chaque aspect de leur vie quotidienne.
En attendant, les habitants vivent dans une peur constante, et chaque sortie en mer devient un pari sur la vie. Le lourd tribut payé par les pêcheurs de Saint-Louis est un cri d’alarme, appelant à une mobilisation immédiate pour sauver une région en détresse.
LA CEDEAO PRESENTE SES INITIATIVES ANTI-TERRORISME A NEW YORK
Le 21 janvier 2025, le Conseil de sécurité des Nations Unies a tenu une session de haut niveau sur les « Initiatives de lutte contre le terrorisme menées par l’Afrique et axées sur le développement », sous la présidence de l’Algérie.
Le 21 janvier 2025, le Conseil de sécurité des Nations Unies a tenu une session de haut niveau sur les « Initiatives de lutte contre le terrorisme menées par l’Afrique et axées sur le développement », sous la présidence de l’Algérie.
L’objectif principal de la session du Conseil de sécurité dédiée aux initiatives de lutte contre le terrorisme était de promouvoir le soutien international aux efforts africains dans la lutte contre le terrorisme, en mettant l’accent sur l’intégration des actions de développement socio-économique dans les stratégies de réponse au terrorisme sur le continent.
Lors de cette session, l’ambassadrice Kinza Jawara-Njai, observatrice permanente de la Cédéao auprès des Nations Unies, a présenté un rapport sur les initiatives et les stratégies mises en place par l’Organisation régionale pour lutter contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest.
Selon le comtpe rendu de l’institution, la diplomate gambienne a détaillé l’adoption du Plan d’action de la Cédéao pour l’éradication du terrorisme, l’activation de la Force en attente de la Cédéao ainsi que l’introduction de moyens cinétiques dans les stratégies d’intervention. Elle a rappelé que ces mesures visent à renforcer la capacité de la Cedeao à répondre de manière plus efficace aux menaces terroristes dans la région.
Cette présentation intervient dans un contexte critique marqué par la multiplication des attaques terroristes contre des pays membres de la Cédéao. L’organisation communautaire fait face à des critiques croissantes de la part de certains pays du Sahel, exposés aux menaces jihadistes, qui ont quitté la Cedeao en invoquant, en partie, son inaction supposée face à la montée en puissance des groupes terroristes dans la région.
LE VOL DE BETAIL, UN OS DANS LA GORGE
Dans le département de Birkelane, région de Kaffrine, le vol de bétail continue de faire des ravages. Ce phénomène, qui entraîne des pertes économiques considérables et l'appauvrissement des ménages, constitue également un danger sanitaire majeur...
Dans le département de Birkelane, région de Kaffrine, le vol de bétail continue de faire des ravages. Ce phénomène, qui entraîne des pertes économiques considérables et l'appauvrissement des ménages, constitue également un danger sanitaire majeur, notamment avec la propagation de la fièvre Crimée-Congo. Les autorités appellent à la vigilance et à la dénonciation pour enrayer ce fléau.
Le département de Birkelane, situé dans la région de Kaffrine, est confronté à un fléau inquiétant : le vol de bétail. Ce phénomène, qui touche durement les éleveurs," représente des pertes économiques annuelles estimées à 2 milliards de FCFA au Sénégal" selon Samba Thioye, l'inspecteur départemental de l’élevage de Birkelane. Cependant, au-delà de l’impact financier et de l’appauvrissement des ménages, le vol de bétail comporte également de graves risques sanitaires.
En effet, la fièvre hémorragique Crimée-Congo, une maladie transmissible de l’animal à l’homme, figure parmi les dangers sanitaires évoqués. Cette pathologie, souvent liée à des manipulations imprudentes d’animaux volés, constitue une menace pour la santé publique dans la région.
Lors d'une campagne de sensibilisation menée par la FAO dans la zone, Samba Thioye, Inspecteur départemental de l’Élevage, a exprimé son inquiétude face à cette situation. Il a appelé les populations locales à renforcer leur vigilance et à dénoncer les cas de vol de bétail. « La lutte contre ce fléau doit être collective. La dénonciation est une arme essentielle pour protéger nos familles, nos élevages et notre santé », a-t-il affirmé.
La campagne de sensibilisation vise à impliquer les communautés dans la prévention du vol de bétail tout en mettant en lumière les conséquences sanitaires et économiques qu’il engendre. À Birkelane, les éleveurs espèrent que ces actions contribueront à endiguer le phénomène et à restaurer la sécurité dans le secteur.
FERVEUR RELIGIEUSE POUR LE MAGAL DE KAZU RAJAB
La ville sainte de Touba est en effervescence ce lundi. Des milliers de fidèles mourides affluent pour célébrer le Magal de Kazu Rajab, un événement religieux marquant la naissance de Serigne Fallou Mbacké (1888-1968) deuxième khalife général des mourides
La ville sainte de Touba est en effervescence, ce lundi. Des milliers de fidèles mourides affluent pour célébrer le Magal de Kazu Rajab, un événement religieux marquant la naissance de Serigne Fallou Mbacké (1888-1968), deuxième khalife général des mourides.
Les rues de la cité religieuse débordent de pèlerins venus de tout le Sénégal pour honorer cette journée spéciale. Le mausolée de Serigne Fallou, situé dans l’enceinte de la grande mosquée de Touba, est au cœur des célébrations. Dès l’aube, les fidèles s’y recueillent dans une ambiance empreinte de spiritualité.
Serigne Fallou Mbacké, devenu khalife le 13 juillet 1945 après le décès de son frère Cheikh Moustapha Mbacké, a joué un rôle essentiel dans l’achèvement de la grande mosquée de Touba.
Les travaux, entamés en 1932 sous l’initiative de son prédécesseur, ont été finalisés par Serigne Fallou, qui a inauguré ce chef-d’œuvre le 7 juin 1963. Il avait mobilisé les mourides à contribuer à cet ambitieux projet, aujourd’hui l’un des plus grands édifices religieux d’Afrique.
Après son décès, survenu le 6 août 1968, Serigne Fallou Mbacké a été remplacé par son frère cadet, Cheikh Abdoul Ahad Mbacké, à la tête du khalifat.
NDAME AU CŒUR D’UN PROCESSUS DE CONFECTION DE PIECE D’IDENTITE ET DE PASSEPORTS
Une opération spéciale de confection de pièces d’identité et de passeports est prévue du 29 au 31 janvier dans les locaux de la sous-préfecture de Ndame, à Touba, dans le département de Mbacké (centre)
Une opération spéciale de confection de pièces d’identité et de passeports est prévue du 29 au 31 janvier dans les locaux de la sous-préfecture de Ndame, à Touba, dans le département de Mbacké (centre) a-t-on appris du sous-préfet de ladite circonscription Abdoulaye Kharma.
»Pendant trois jours (du 29 au 31 janvier), les équipes de la direction de l’automatisation des fichiers (DAF) et la direction des passeports du ministère de l’Intérieur seront à la sous-préfecture de Ndame, pour permettre aux populations d’avoir la carte d’identité nationale et le passeport », a-t-il déclaré lors d’un point de presse.
Cette opération, a-t-il précisé, est organisée en prélude de la 9ème édition de la journée nationale d’investissement humain “Setal sunu reew” dont le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique, est le maître d’œuvre
»Pour la carte nationale d’identité biométrique, tout citoyen âgé d’au moins cinq ans peut en formuler la demande. Et pour cela, il faut la présentation d’un extrait de naissance et d’un certificat de résidence », a expliqué le sous-préfet de Ndame.
« S’il y a perte, l’intéressé doit présenter un certificat de perte ou une copie de la pièce perdue plus un timbre de dix mille francs CFA. En cas d’erreur, l’intéressé peut se rapprocher de la commission qui sera à la sous-préfecture de Ndame avec l’original de la pièce d’identité qui comporte l’erreur, un extrait de naissance de moins d’un an et une copie littérale délivrée par l’officier d’état civil », a détaillé Abdoulaye Kharma.
Pour les passeports, il a indiqué que cette opération concerne »les personnes qui veulent déposer pour la première fois.
»Les personnes qui ont un jugement postérieur à 2020 ne pourront pas bénéficier de ces opérations pour déposer un passeport », a également souligné le sous-préfet, appelant ainsi »les populations à saisir cette opportunité pour disposer de ces documents administratifs ».
Par Vieux SAVANE
DE QUI SE MOQUE-T-ON ?
Drôle de pays que le nôtre où l’on fait mine de ne pas se rendre compte qu’il est gangrené par une gestion prédatrice et clientéliste des deniers publics. Tout ce tapage alentour semble bien dérisoire lorsqu’il est question de la reddition des comptes
Les rapports de la Cellule nationale de Traitement des Informations financières (Centif) transmis au Procureur de la République qui font étalage de crimes économiques présumés donnent froid dans le dos.
A bien des égards ils sont révélateurs du rapport au pouvoir qui travaille ce pays qui est le nôtre. Aussi, en lieu et place des indignations, des cris d’orfraie et des mouvements de soutien qui s’époumonent ici ou là, il conviendrait plutôt de s’interroger sérieusement sur une réalité indéniable qui le gangrène et plombe l’économie nationale.
Depuis ces dernières années en effet, le compteur de l’impunité et de la prédation s’affole en attendant que la justice fasse enfin son travail dans le respect de la séparation des pouvoirs. Dernier rempart susceptible de garantir la cohésion sociale, elle a l’obligation, à travers les personnes qui sont censées la dire au nom du peuple sénégalais, de rester fidèle à son serment. Et cela, conformément à l’idéal de la balance, symbole d’équilibre qu’elle incarne, parce que censée ne pencher ni d’un côté ni de l’autre. En dehors de toute connivence, refusant d’être aux ordres, il lui revient de dire le droit en ayant pour seule boussole, une conscience trempée dans l’éthique et la déontologie. C’est à ce prix qu’elle pourra contribuer à l’éveil d’une nouvelle confiance citoyenne autour de laquelle pourra s’édifier et se consolider le vivre-ensemble.
Et cette dernière, convient-il de le rappeler, se noue autour de l’exemplarité. Les dirigeants actuels doivent par conséquent montrer qu’ils incarnent au premier chef, la rupture systémique à laquelle ils appellent. Aussi, importe-t-il qu’ils nous montrent de la simplicité, de l’humilité et de l’ardeur au travail en prônant une vigilance à toute épreuve, refusant de succomber à cet ego hypertrophié qui aveugle et fait sombrer dans l’hubris d’un pouvoir fait d’arrogance et d’irresponsabilité.
Au premier chef sont-ils donc appelés à s’éloigner de cette culture de l’apparat voire du m’as-tu vu avec ces énormes bolides en provenance des usines de l’Occident décrié et/ou d’Asie, et qui coûtent aux deniers publics. L’Asie aurait dû au contraire, servir plutôt de modèle, pour avoir montré sa capacité à compter sur ses propres forces. Voilà un continent qui a misé sur l’ingéniosité et le sens de l’engagement et du don de soi des citoyens guidés par la volonté patriotique de transformer positivement un espace, naguère humilié par la domination étrangère, en pays qui emprunte avec panache le chemin de la souveraineté économique.
Déprivatiser les trottoirs du palais
A rebours de tout cela, la gouvernance impériale semble prendre ses quartiers sous nos cieux. Les tenants du pouvoir sont encore dans un m’as-tu vu, fait de sirènes, de gyrophares et de cortèges tapageurs. Avec en prime, pour le chef de l’État, des déplacements sur des parcours jalonnés par un impressionnant dispositif des forces de l’ordre. Sans compter cette régression démocratique qu’on peine à comprendre et que même les régimes précédents n’avaient osé imposer et qui consiste en la privatisation des trottoirs qui bordent le Palais présidentiel, c’est-à dire la maison des Sénégalais. Ils sont interdits à la circulation piétonne; mesures inadmissibles en dehors des périodes de crise, puisqu’il s’agit d’un espace public. Aussi, est-il souhaitable que le gouverneur du Palais puisse corriger ce qui ressemble à un abus de pouvoir d’un autre temps. Et pour tout clore, tout dernièrement le chef de l’État a présidé un séminaire relatif à l’administration pour appeler à plus d’efficacité, oubliant de relever que la première mesure à prendre car commandant tout le reste, et que les autorités doivent incarner au premier chef, est de rompre avec l’heure sénégalaise. Cet alibi paresseux qui pétrifie la ponctualité et ouvre un grand boulevard au laxisme, jusqu’à pas d’heure.
Il urge alors que les mots épousent les choses dans le sens d’une rupture qui refuse de se complaire dans l’incantation, oubliant que la puissance performative est de l’ordre du champ mystico-religieux, contrairement à celui de la réalité concrète qui nécessite que l’on se confronte à elle. En dehors des mots, des belles promesses et des décisions sans lendemains qui chantent. Une manière de s’inspirer ainsi de Thomas Sankara, une des références du pouvoir actuel, qui lui avait l’honnêteté de se conformer à l’idéal auquel il appelait. Avec simplicité et humilité, il circulait dans une petite voiture, incitait avec vigueur à une consommation endogène, à l’image du port « Faso danfani ».
La gouvernance n’est pas un gâteau à partager
L’actuel pouvoir avait par ailleurs promis de se démarquer du népotisme et de toute forme de tribalisme en ayant recours à des appels à candidature pour là aussi, finir par se noyer dans le poto-poto partisan, oubliant que la gouvernance n’est pas un gâteau à partager, ni une récompense pour services rendus mais question de compétence et de sens aigu du service public. Ce qu’on attend de nos dirigeants c’est de transpirer, de voir leurs cheveux blanchir sous le harnais, leurs mines préoccupées, à cœur de sortir le Sénégal de l’ornière. On attend d’eux qu’ils révolutionnent notre rapport au pouvoir. Que l’on n’ait plus à se réjouir de la nomination d’une tierce personne à un poste de responsabilité signifiant par-là, qu’elle va avoir accès aux ressources. Les urgences devraient pourtant être ailleurs au regard des problèmes de santé, de l’emploi, de la promotion positive des femmes dans les sphères de décision, des enfants talibés qui se voient voler leur avenir, etc. Alors que l’école est obligatoire ne les voilà-ils pas jetés dans la rue à la merci de toutes sortes de prédateurs sexuels et autres usuriers ? Autre signe inquiétant, on voit se poursuivre en dépit de toutes les campagnes de prévention et des mesures de répression, des vagues de départ de jeunes par pirogues, au risque de leur vie, en dépit des rêves et du « Projet », à la recherche d’une bouée d’espérance. Sans compter que le front syndical est entrain de se réchauffer, du fait de l’impatience qui commence à gagner certains secteurs sociaux.
La rupture systémique promue doit donc impérativement s’éloigner de la fétichisation des slogans pour avoir l’obsession de dérouler un chemin autre, en n’ayant pas en ligne de mire un second mandat car cela implique des calculs politiciens avec tout ce que cela suppose comme renoncement à des principes. Qu’importe du reste ce qui adviendra, car s’impose un sens du sacrifice, puisqu‘il faudra balayer toutes les mauvaises habitudes acquises durant ces dernières années, lesquelles se sont sédimentées autour du clientélisme et de la prédation.
Assurément, le souverainisme ce n’est pas passer son temps dans une conflictualité de dénonciation, mais s’inscrire dans une démarche de compter sur ses propres forces, comme axe central articulé autour de l’ouverture aux autres. Il s’agit en effet d’inverser la donne de l’échange inégal en se focalisant sur ce qui permet d’être maître de son destin. En somme consommer ce que l’on produit et produire ce que l’on consomme, car liberté ne peut être sous tutelle
L’impératif de justice
Drôle de pays que le nôtre où l’on fait mine de ne pas se rendre compte qu’il est gangrené par une gestion prédatrice et clientéliste des deniers publics ! Pour s’en convaincre, il suffit tout simplement de se souvenir de ce président de la République issu de la première alternance démocratique proférant ces paroles effarantes dès l’acceptation de sa défaite par l’opposition. « Nos problèmes d’argent sont maintenant terminés » avait-il clamé. Avec une brutalité teintée d’un cinglant cynisme, il posait ainsi un désastreux rapport au pouvoir ressemblant à un nid de la poule aux œufs d’or qui ne demande qu’à être pillé.
En réalité il ne faisait que mettre en exergue une vision qui s’est infusée dans le corps social et qui se traduit par le fait que, dès lors qu’une personne est nommée à un poste de responsabilité, ce qui intéresse d’emblée, ce ne sont pas les défis à relever mais la cagnotte qu’elle va devoir gérer. On se souvient aussi d’un autre président issu de la deuxième alternance qui se targuait d’avoir mis sous le coude des dossiers diligentés par l’inspection générale d’Etat (Ige), dans l’optique de neutraliser des adversaires politiques potentiels. Il menaçait aussi de se défaire de tout directeur de société nommé par ses soins en cas de défaite électorale, incitant ainsi à puiser allègrement dans les ressources publiques. Pourvu que ça rapporte gros sur le plan électoral !
A l’évidence, il est attendu ici que la justice s’empare des dossiers qui lui sont soumis par la Centif et puisse les instruire équitablement. A charge et à décharge, loin des calculs et des pressions politiques. Tout ce tapage alentour semble bien dérisoire lorsqu’il est question de la reddition des comptes. A se demander de qui se moque-t-on ?