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30 avril 2025
Société
LE CHANGEMENT CLIMATIQUE ACCENTUE LA VULNÉRABILITÉ DES MÉNAGES
Au Sénégal, la défécation à l’air libre est toujours pratiquée dans certaines parties du pays. A cause de l’érosion côtière, des villes situées sur le littoral sont actuellement confrontées à une disparation des habitats
Au Sénégal, la défécation à l’air libre est toujours pratiquée dans certaines parties du pays. A cause de l’érosion côtière, des villes situées sur le littoral sont actuellement confrontées à une disparation des habitats. Les populations souffrent ainsi d’une promiscuité qui s’accompagne d’un non accès à des services d’assainissement notamment individuel. A Bargny Geth, un quartier fortement touché par l’avancée de la mer, beaucoup de maisons ont perdu leurs toilettes. Conséquence, les habitants notamment les femmes sont confrontées à un manque d’hygiène.
Un dimanche du mois de décembre 2024, alors que le froid s’installe progressivement dans la capitale sénégalaise, nombre de Dakarois sont encore au lit. A Bargny Geth, à un peu plus d’une trentaine de kilomètres (km) de Dakar, les habitants sont debout. Les vagues déferlantes y dictent leur loi. Les femmes vaquent tranquillement à leurs occupations dans des concessions minuscules où règnent l’humidité et la manque d’espace.
Dans cette partie de la capitale, située dans commune de Bargny, dans département de Rufisque, l’avancée de la mer ne laisse aucune faveur aux populations. Les maisons, autrefois larges et composées de plusieurs chambres, ne sont devenues, pour la plupart, que des débris de murs ou crèchent d’infortunés habitants qui n’ont pas les moyens de se payer un toit ailleurs, loin des vagues menaçantes. La mer emporte tout sur son passage. Et les toilettes n’y échappent pas. Conséquence, nombre de ces habitants ne de choix que de faire leur besoins naturels à l’air libre. Sur une partie de la plage, la matière fécale est visible, preuve que ces habitants se soulagent en mer ou en bordure de mer.
Dans les quartiers touchés par l’érosion côtière, à Bargny Geth, les lieux de loisirs, des places publiques et même les cimetières sont rayés de la carte. Leurs emplacements ne constituent que des souvenirs que tentent de reconstituer les habitants. La mer est déjà à la porte des maisons, dicte sa loi et «fixe» les limites à ne pas franchir. Des habitations sont inaptes à contenir des toilettes avec toutes les fonctionnalités et commodités requises. La nappe étant remontée, il suffit de creuser un peu, à moins d’un mètre, pour avoir de l’eau.
Du coup, se soulager ou faire ses besoins naturels est devenu un fardeau pour les habitants. Les déchets fécaux se mélangent à la saleté déposée sur la plage par les vagues. Ils reviennent aux habitants qui, à cause des hautes vagues qui emportent tout sur leur passage, ont fait de la mer des toilettes à l’air libre. «Nombreux sont ceux qui attendent la nuit pour aller en mer. D’autres ont des pots de chambres. Ils y font leurs besoins, attendant la tombée de la nuit, pour tout déver ser dans la mer», s’indigne Ndèye Yacine Dieng, une actrice de développement communautaire.
DES TOILETTES PUBLIQUES PARTAGÉES PAR TOUS : LA SOLUTION ALTERNATIVE
Au Sénégal, la loi n°83-71 du 5 juillet 1983 portant Code de l’hygiène, «interdit le mélange des matières fécales ou urinaires aux ordures ménagères». Sur une vingtaine de familles, la demeure de Ndèye Yacine Dieng est la seule à disposer d’une toilette qui n’est pas des meilleures. Elle accueille ceux qui osent braver les regards des riverains de sa demeure qui, sans nul doute, savent l’objet de la visite chez la seule à disposer d’une toilette. En dehors de la maison de Ndèye Yacine Dieng et de la mer, les toilettes de la mosquée servent aussi de refuge pour ceux-là qui ne peuvent attendre la pénombre de la nuit pour faire leur besoin.
Ndèye Yacine Dieng raconte aussi son habitude quotidienne qui est d’ensevelir, chaque matin, les matières fécales incommodes à l’épanouissement humain. L’accès aux toilettes est un droit. Pour cela, Ndèye Yacine Dieng plaide pour qu’au moins des toilettes de fortune puissent être érigées dans le quartier, afin de permettre aux habitants de se soulager dans la dignité.
Sur une plage sale, remplie de déchets plastiques, Seyni Fall nous montre ce que furent ses toilettes. Il n’en reste qu’un pan d’un mur qui menace, lui aussi, de s’affaisser. «Vous voyez, ce qu’il y a derrière moi, ce sont des toilettes. On a dû les éliminer puisque les vagues ont tout détruit. Les murs ont été fissurés et c’est risqué pour nous de les utiliser.»
La solution, pour elle, c’est de recourir aux toilettes des maisons environnantes qui sont pour le moment épargnées par l’avancée de la mer ou celles construites sur la place publique. «Nous nous soulageons chez nos voisins ou attendons que tout le monde dorme pour faire nos besoins naturels», se désole-t-elle. Face à une mer en furie et des moyens de d’atténuation presque inexistante, la seule solution pour les femmes reste la résilience, à leur manière.
«L’avancée de la mer date de très longtemps et d’année en année, la situation empire. Chaque année, la mer engloutie des centaines de maisons sur le littoral. Les familles qui ont les moyens se déplacent ; d’autres qui n’en n’ont pas sont obligés de vivre dans la promiscuité. Dans cette zone, des familles vivent à 10 par chambre. Le constat est réel. On a des problèmes d’hygiène», constate Médoune Ndoye, un jeune activiste et écologiste natif de la zone. Selon toujours Médoune Ndoye, «la quasi-totalité des habitants n’ont pas accès à des toilettes ; conséquences, les femmes vivent dans des conditions déplorables notamment en matière d’hygiène».
UNE AVANCEE DE LA MER PLUS EXACERBEE ENVISAGEE PAR LA BANQUE MONDIALE
Au Sénégal, selon une Enquête sur la situation sociale en 2019, de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), «un peu plus du quart des ménages ne dispose pas de toilettes améliorées (29,9%) dont environ 12,5% pratiquent la défécation à l’air libre. La plupart des ménages utilisent des toilettes améliorées. Il s’agit en général de toilettes munies d’une chasse d’eau ou chasse manuelle reliée à une fosse septique (43,7%)».
A en croire toujours cette étude, «en milieu urbain, les ménages utilisent généralement des toilettes améliorées, pour l’essentiel des lieux d’aisance munis d’une chasse mécanique ou manuelle raccordée à une fosse septique (60,0%) ou un réseau d’égout (17,6%). Le partage des toilettes est pratiqué par un tiers des ménages (33%)». En général, cette pratique est un peu plus fréquente dans les ménages utilisant des latrines à fosse avec dalle (37%) ou des lieux d’aisance munis d’une chasse manuelle ou mécanique raccordé au réseau d’égout (34%) ou des latrines ventilées améliorées (33%).
Cette situation de manque d’hygiène risque de s’exacerber. Selon le Rapport national sur le Climat et le Développement du Sénégal, publiée par la Banque mondiale en novembre 2024, «les effets exercés par le changement climatique déjà apparents au Sénégal, (le niveau de la mer augmente de 3 à 4 millimètres par an sur la côte ouest-africaine selon un Rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de l’ONU publié en 2019), devraient, s’aggraver à l’avenir par suite de la hausse des températures, de l’accroissement de la variabilité du climat et des phénomènes extrêmes, ainsi que de l’élévation du niveau de la mer. Le niveau de la mer sur les côtes du Sénégal devrait s’élever, et ce plus rapidement (au moins deux fois plus vite) qu’il ne l’a fait jusqu’à présent. Dans le scénario de changement climatique plus prononcé, il devrait s’élever jusqu’à 18 cm d’ici à 2030, de 60 cm d’ici à 2050 et de plus de 1 mètre à l’horizon 2100 (par rapport au niveau de 2000)».
La côte du Sénégal est de plus en plus menacée par non seulement un développement côtier sauvage, mais aussi par les effets du changement climatique et de l’élévation du niveau de la mer (de l’ordre de 1,5 mm par an) qu’il provoque. La côte est actuellement exposée à l’érosion sur un quart de sa longueur et à des ondes de tempête sur la moitié de sa longueur. Cette étude révèle également que «les villes de Dakar et de Saint Louis sont, quant à elles, particulièrement susceptibles d’être inondées en raison de l’élévation du niveau de la mer. Le Sénégal est particulièrement vulnérable à une intensification du changement climatique en raison de l’exposition de son littoral»
Il est classé 144e sur 185 pays sur la base de l’Indice d’adaptation de Notre Dame Global Adaptation Index (ND GAIN), utilisé dans le cadre de l’examen des facteurs de vulnérabilité climatique.
LES ETUDIANTS TOUJOURS SOUS LE CHOC APRÈS LE DÉCÈS MYSTÉRIEUX D'UN DES LEURS
La mort de Matar Diagne, de l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, dont le corps sans vie a été retrouvé dans sa chambre, dans la soirée du lundi 10 février 2025, a été sur toutes les lèvres au sein du campus social
L a mort de l’étudiant Matar Diagne, de l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, dont le corps sans vie a été retrouvé dans sa chambre, dans la soirée du lundi 10 février 2025, a été sur toutes les lèvres au sein du campus social, hier mardi, lendemain de cette découverte macabre. C’est d’ailleurs le principal sujet de discussion pour ces étudiants de Sanar qui se questionnent sur les circonstances réelles du décès de leur camarade. «Que s’est-il réellement passé ? Que lui est-il arrivé ? Pourquoi lui ?» Autant de questions que se posent ses camarades étudiants qui sont encore sous le choc.
A certains endroits du campus social, les ruelles sont presque désertes. Au niveau du village A où résidait le défunt étudiant, les vigiles filtrent les entrées. «Seuls les étudiants résidents ont le droit d’entrée», a laissé entendre l’agent de sécurité préposé à la porte. En effet, a-til indiqué, la Direction du Centre régional des œuvres universitaires de Saint-Louis (CROUS) a donné des instructions pour interdire l’accès à ce village A aux journalistes.
Croisé juste au portail de ce village, cet étudiant qui dit partager le même bloc G8 avec le défunt, confie : «J’ai aperçu des camarades étudiants qui courraient pour appeler les agents de sécurité. J’ai demandé à un voisin qui m’a dit ce qui s’est passé. Cela nous a bouleversé», a-t-il dit. «Personnellement, j’étais dans un état de choc car la journée d’hier (avant-hier, ndlr) était une très mauvaise journée pour moi. Je me suis réveillé avec deux avis de décès et la nuit, j’ai appris le décès de ce camarade étudiant. C’est vraiment écœurant», a laissé entendre un autre étudiant.
D’autres étudiants qui partagent aussi le même état d’esprit, craignent pour leur sécurité au sein de ce campus, avec les décès répétitifs d’étudiants. «Depuis plusieurs années, nous faisons face à un problème d’insécurité. Des étudiants meurent presque chaque année et, du coup, cela remet en cause la sécurité de l’étudiant et diminue aussi la performance de certains étudiants qui préfèrent rester dans les chambres pour étudier plutôt que de se rendre dans les Unités de formation et de recherches (UFR)», a-t-il expliqué.
Ils ont tous formulé des prières à l’endroit du défunt pour le repos de son âme.
LE SÉNÉGAL PERD SES SOIGNANTS
Avec seulement 0,69 médecin pour 10 000 habitants, bien loin des recommandations de l'OMS, le pays peine à retenir ses professionnels de santé face aux conditions de travail difficiles et aux salaires peu attractifs
Depuis plusieurs années, le Sénégal est confronté à un exode massif de ses professionnels de santé vers la France et d'autres pays européens. Ce phénomène, qui ne cesse de s’accentuer, pose un véritable problème de santé publique, menaçant l'équilibre déjà fragile du système médical national.
Il y a quelques jours, le licenciement du Dr Maïssa Ndao, médecin vacataire au centre de santé de Grand-Dakar, a exacerbé les tensions dans un secteur déjà en proie à des difficultés chroniques. Considérée comme arbitraire par ses collègues, cette décision a déclenché une vague de protestations et de menaces de grève, révélant au grand jour les maux qui rongent la profession médicale au Sénégal.
Le Dr Ndao a été licencié, après avoir osé demander une augmentation de salaire, selon certains de ses proches, alors que son supérieur hiérarchique a avancé qu’il avait critiqué la gestion financière du centre de santé lors d’une réunion de cogestion à laquelle il n’avait pas été officiellement convié. Le médecin-chef du centre, Dr Modou Ndiaye, justifie cette décision par une attitude jugée ‘’irrespectueuse’’ et une perturbation de la réunion. Cependant, pour les collègues du Dr Ndao, ce licenciement est symptomatique d’un système qui étouffe la liberté d’expression et méprise les professionnels de santé. ‘’Nous attendons la réponse du Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes (Sames). S’il ne réagit pas, nous allons arrêter toute prestation dans les structures publiques’’, a déclaré El Hadj Babacar Ndoye, porte-parole du Mouvement des jeunes médecins du Sénégal, lors d’un point de presse.
Une profession en souffrance
Cette affaire a remis en lumière les conditions de travail difficiles des médecins sénégalais. Entre salaires insuffisants, plateau technique défaillant et recrutements au compte-gouttes, la profession se sent délaissée. Avec seulement 0,69 médecin pour 10 000 habitants, le Sénégal est loin des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui préconise un médecin pour 5 000 à 10 000 habitants. S’y ajoutent le manque d'infrastructures, des salaires peu attractifs et des conditions de travail déplorables. Ils constituent les premières causes d’un exode noté. De nombreux médecins, infirmiers et spécialistes déplorent le manque de matériel adéquat et les longues heures de travail, souvent sans compensation financière suffisante.
Ainsi, la France, qui est le principal pays d’accueil des médecins sénégalais, profite de cette situation. Elle offre de meilleures opportunités : salaires plus élevés, meilleures conditions de travail et une reconnaissance professionnelle accrue. Chaque année, de nombreux jeunes médecins s’envolent vers l'Hexagone, après avoir réussi les concours de validation de diplômes étrangers.
Selon des sources hospitalières, certains services de santé français fonctionnent grâce à la présence massive de médecins issus d’Afrique francophone, notamment du Sénégal.
La contribution percutante du Dr Boubacar Signaté
Ces centaines de médecins qui quittent le pays pour l’Europe ou les États-Unis sont attirées par de meilleures conditions de travail et des rémunérations plus attractives. Cette fuite des cerveaux, déjà préoccupante, risque de s’aggraver, comme l’a souligné le docteur Boubacar Signaté, médecin urgentiste à Paris et figure respectée du secteur, dans une contribution virale largement partagée sur les réseaux sociaux.
Dans la foulée, il précise qu’avant, c’était les Maghrébins qui étaient en nombre. Ils le sont toujours, 3 000 candidats pour certaines spécialités, 2 000 pour d’autres, pour parfois moins de 100 postes ouverts. ‘’C’est la première fois, cette année, que j’ai vu beaucoup de médecins sénégalais se présenter en nombre et surtout être lauréats de ce concours. Certains déjà en France, mais, fait inédit cette année, d’autres sont venus directement du Sénégal concourir et être lauréats. Donc, ils vont s’y mettre de plus en plus et réussir le concours’’, alerte ce médecin urgentiste.
Dans ce contexte alarmant, le Dr Signaté, qui vit à Paris, a dressé un tableau sans concession de la situation. ‘’Si vous pensez qu’il y a une saignée, attendez-vous à une hémorragie massive’’, a-t-il averti. Il décrit en détail les mécanismes qui poussent les médecins sénégalais à partir, notamment vers la France, où ils peuvent obtenir une autorisation de plein exercice après avoir réussi un concours exigeant.
‘’En France, les médecins sénégalais sont accompagnés dans leurs démarches administratives, logés et bénéficient d’un cadre de travail moderne et respectueux. Ici, au Sénégal, nous sommes traités comme des citoyens de seconde zone’’, déplore-t-il.
Le médecin sous-entend aussi que les revenus des médecins au Sénégal sont si bas qu’il serait presque choquant de les mentionner. En comparaison, dans des pays comme la France, les médecins bénéficient de salaires nettement plus élevés, ce qui rend la situation sénégalaise d’autant plus difficile à accepter. Il suggère que les médecins sénégalais sont sous-payés, ce qui les pousse à chercher des opportunités à l’étranger. ‘’Je ne parlerai pas des revenus, ce serait indécent, ni des conditions de travail, ni de la protection sociale du travailleur et de sa famille, ni du cadre de vie, ni de la reconnaissance et du respect donnés au médecin. Il n’y a qu’au Sénégal qu’on ne sait pas qu’un médecin a plus de valeur que toutes les pièces précieuses réunies’’, ironise-t-il.
En outre, il pointe du doigt le retard sur le plan de la formation inadaptée aux exigences modernes. ‘’Nos universités, leurs programmes pédagogiques et leurs visions dans le domaine des sciences de l’éducation sont obsolètes. Les enseignants qui y officient dans leur majorité sont dépassés et totalement fermés à toutes velléités de réforme de l’espace universitaire. Les plus jeunes d'entre étant les pires sur ce point. Nos autorités étatiques sont sourdes, aveugles et muettes, à commencer par nos deux ministères de tutelle : de la Santé et de l’Enseignement supérieur’’, s'indigne-t-il.
Le Dr Signaté souligne également que cette fuite des cerveaux ne se limite pas à la France. Le Canada, la Belgique, le Luxembourg et la Suisse attirent également de nombreux professionnels de santé sénégalais. ‘’Ce que vous voyez aujourd’hui n’est qu’un petit saignement. Une hémorragie massive est en route’’, prévient-il. Les universités sénégalaises forment environ 1 000 médecins par an, mais l’État n’en recrute qu’une centaine pour les structures publiques. ‘’Nous ne pouvons pas absorber tout le flux de diplômés’’, explique le professeur Bara Ndiaye, doyen de la faculté de Médecine de l’Ucad.
Cette situation crée un cercle vicieux : les médecins, frustrés par le manque de perspectives, partent à l’étranger, laissant le système de santé sénégalais encore plus affaibli.
Une réforme urgente
Pour inverser la tendance, le Dr Signaté appelle à une refonte complète du système de santé et de l’enseignement médical. ‘’Il faut former une nouvelle génération de médecins qui restera au Sénégal. Celle-ci ne restera pas’’, a-t-il affirmé.
Face à cette situation, le gouvernement sénégalais tente d'apporter des réponses, mais celles-ci restent insuffisantes. La revalorisation des salaires, l'amélioration des infrastructures et la création de meilleures conditions de travail pourraient contribuer à retenir ces talents. Certains experts suggèrent également la mise en place d’accords bilatéraux avec les pays d’accueil afin de favoriser le retour de ces médecins après quelques années d’expérience à l’étranger.
En attendant, les menaces de grève se multiplient et le licenciement du Dr Ndao pourrait bien être l’étincelle qui déclenchera une crise majeure dans le secteur de la santé. Car son licenciement n’est pas une affaire isolée. C’est le symptôme d’un système de santé à bout de souffle, où les médecins se sentent méprisés et sous-estimés. Alors que la fuite des cerveaux s’accélère, le Sénégal doit agir rapidement pour éviter une catastrophe sanitaire.
En effet, le secteur de la santé est un pilier essentiel du développement d'un pays et l'exode de ses acteurs principaux met en péril la capacité de la nation à assurer des soins de qualité à sa population. La volonté politique et des investissements stratégiques seront nécessaires pour enrayer cette tendance et redonner espoir aux soignants qui aspirent à exercer dans leur propre pays.
SIX POLICIERS CONDAMNÉS À TROIS ANS FERME
Reconnu coupable de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, le groupe d’agents du commissariat de Pikine avait arrêté et violemment frappé Ameth Taya, décédé quelques jours plus tard.
Dakar – 11 fev (APS) – Les six agents de police impliqués dans la mort, en mars dernier, d’un jeune du nom de Mouhamed Diop dit Ameth Taya, ont écopé de trois ans de prison ferme et d’une amende de 50 millions de francs CFA, à titre de dommages et intérêts, ont rapporté plusieurs médias.
Le procureur du tribunal de Pikine-Guédiawaye a reconnu les prévenus coupables de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
Les faits remontent au 19 mars 2024 après l’arrestation de Mouhamed Diop dit Ameth Taya par des policiers du commissariat de Pikine qui l’avaient tabassé.
La victime avait succombé à ses blessures, dans la nuit du 24 au 25 mars. Sa mort avait déclenché des manifestations de rue à Pikine.
MORT DE MATAR DIAGNE, LE PARQUET DE SAINT-LOUIS OUVRE UNE ENQUÊTE
Le corps de l'étudiant en Master de droit public à l’Université Gaston Berger a été découvert dans une chambre du campus 1. Une autopsie a été ordonnée pour déterminer les causes exactes du décès.
Le procureur de la République de Saint-Louis (nord) a annoncé, mardi, l’ouverture d’une enquête pour élucider les circonstances de la mort de Matar Diagne, étudiant en Master de droit public à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB).
Une réquisition à personne qualifiée a été établie aux fins d’autopsie pour déterminer les causes exactes du décès, signale-t-il dans un communiqué parvenu à l’APS.
Le texte rappelle que, ‘’dans la soirée du 10 février 2025, le Parquet a été informé de la découverte d’un corps sans vie dans une chambre d’étudiant au campus 1 de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis’’.
Le transport effectué sur les lieux par les autorités judiciaires en compagnie des enquêteurs de la Brigade de recherches de la gendarmerie nationale a permis de faire les premières constatations.
Le défunt, identifié sous le nom de Matar Diagne et né à Guinaw Rails (Dakar), était un étudiant en Master de droit public à l’UGB.
Dans une lettre posthume largement partagée sur les réseaux sociaux, le défunt évoque notamment l’isolement et la souffrance d’une maladie qui auraient des conséquences néfastes sur sa personne.
« Je ne serai plus vivant quand vous lirez ce texte. J’ai décidé de mourir dans la dignité plutôt que de vivre dans le déshonneur », peut-on lire d’emblée dans cette note rendue publique sur son réseau social Facebook presque 24 h après la découverte de son corps sans vie dans une chambre d’étudiant.
« L’isolement, additionné à la souffrance de la maladie, a eu des conséquences néfastes sur moi. Je ressens une tristesse intense. Il y a une tempête dans mon cœur. La fois où j’ai eu à me confesser, mes confessions ont été exposées en public », détaille-t-il dans sa lettre d’adieu.
Poursuivant ses confidences, il indique que « la conséquence en est que je me méfie, je n’ose même pas en parler avec des amis. Face à cette situation, je me muets dans mon silence, comme je sais si bien le faire depuis que je fus enfant. Et ce qui est triste, c’est qu’il y a des personnes qui s’adonnent aux moqueries avec joie, sans mesurer les conséquences de leurs actes ».
« La douleur physique, ce n’est rien. Mais celle du cœur est infernale. (…) Je suis une personne très digne, et j’ai un très grand sens de l’honneur. Il m’est préférable de mourir dans l’honneur que de vivre dans le déshonneur », a encore laissé entendre l’étudiant inscrit en Master à l’UFR des sciences juridiques et politiques de l’Université Gaston Berger de Saint Louis.
FAMARA IBRAHIMA CISSÉ DÉNONCE LE DÉFICIT DE PROTECTION DES CLIENTS CONTRE LES BANQUES
Le président de l’Association des clients et sociétaires des institutions financières estime que les lois adoptées par l’Assemblée nationale privilégient ces établissements financiers au détriment des clients
Le leader de l’Association des clients et sociétaires des institutions financières (ACSIF), Famara Ibrahima Cissé, a dénoncé, mardi, à Dakar, le ‘’déficit de protection’’ des usagers des services bancaires contre les banques et les institutions de microfinance.
‘’Il y a un déficit de protection des usagers face aux banques et aux institutions de microfinance. Aujourd’hui, à l’Assemblée nationale, on devrait protéger davantage les usagers [des services bancaires] que les banques’’, a dit M. Cissé.
Le président de l’ACSIF s’entretenait avec les journalistes en marge du vote, par les députés, de deux projets de lois portant réglementation de la microfinance et du secteur bancaire.
Il estime que les projets de loi adoptés par l’Assemblée nationale sont davantage favorables aux banques et aux institutions de microfinance qu’à leurs clients.
Les questions dont devraient surtout discuter les députés n’ont pas été abordés, à son avis.
Famara Ibrahima Cissé s’est aussi appesanti sur les difficultés relatives à la mobilité bancaire. ‘’Au Sénégal, pour changer de banque, c’est la croix et la bannière. Le client paie plus de 200.000 francs CFA, à travers une attestation d’engagement, une attestation de non-engagement et des frais de pénalité de remboursement par anticipation pour changer de banque’’, a-t-il dénoncé.
M. Cissé déplore, par ailleurs, le surendettement de certains salariés envers les banques. ‘’Beaucoup de travailleurs n’arrivent pas à entrer en possession de leurs revenus parce que […] la banque les absorbe. Il devrait y avoir une disposition légale contre cela.’’
‘’Vous n’êtes pas d’égale dignité avec la banque’’
‘’C’est après l’avoir lu et approuvé que le client doit signer l’accord de prêt, mais on ne lui donne même pas le temps de l’amener chez lui pour cela. C’est sous la pression des banques que les usagers signent les conventions’’, a poursuivi Famara Ibrahima Cissé.
Il regrette le fait que les projets de loi adoptés à l’unanimité des députés ‘’ne tiennent pas compte de ces cas de figure’’.
‘’Si vous avez un problème avec votre banque, vous n’avez pas la possibilité de soutenir les frais de procès. Vous n’avez pas la possibilité de prendre un avocat, alors que la banque a son pool d’avocats. Devant la loi, vous n’êtes pas d’égale dignité avec la banque’’, a dénoncé M. Cissé.
Lorsqu’un usager a un contentieux avec une institution financière, soutient-il, ‘’il perd toujours’’.
‘’Si vous avez un problème avec une institution de microfinance, vous allez au tribunal et vous détenez une décision de justice. Si l’institution de microfinance est en difficulté, vous ne pourrez pas exécuter cette décision de justice. Si c’est le contraire, vos biens sont saisis, y compris vos comptes’’, a fustigé le leader de l’ACSIF, déplorant l’adoption des deux projets de loi par les députés.
LA FALEME, UNE FRONTIERE POREUSE POUR LES TRAFIQUANTS
En plus des situations de gangstérisme que provoque l’exploitation illégale des ressources minières de la région, notamment par des populations allogènes, travaillant parfois en bandes organisées, il y a aussi, et surtout, le débordement des attaques jiha
La situation sécuritaire à la frontière sud et sud-est requiert une forte vigilance des pouvoirs publics. En plus des situations de gangstérisme que provoque l’exploitation illégale des ressources minières de la région, notamment par des populations allogènes, travaillant parfois en bandes organisées, il y a aussi, et surtout, le débordement des attaques jihadistes du côté du Mali, ou parfois les échauffourées à la frontière guinéenne. Les vols à main armée, braquages de véhicules ou affrontements entre bandes rivales, sont monnaie courante. Mais parfois, la situation atteint des niveaux inquiétants.
Ainsi, la semaine dernière, au village de Faranding, dans la région de Kédougou, les populations se sont réveillées dans la psychose d’une attaque. Des bruits de fusil de gros calibre ont résonné toute la nuit de vendredi, faisant croire à une attaque. Renseignement pris dans la matinée, les échanges de tirs provenaient du côté du Mali, entre des bandits armés et une unité de l’Armée malienne stationnée de ce côté de la frontière. Les gens soupçonnent des trafiquants d’or, souvent bien équipés d’armes lourdes, qui s’adonnaient à leur activité quand ils ont eu un accrochage avec les soldats maliens. Certains d’entre eux auraient voulu se réfugier de l’autre côté du fleuve Falémé, mais ils ont été repoussés par des renforts de la gendarmerie sénégalaise qui se sont positionnés à la suite de ces fortes déflagrations.
Les autorités locales se plaignent du fait que la brigade de gendarmerie positionnée sur cette partie du territoire ne soit pas suffisamment équipée, et même qu’elle soit en sous-effectif. Elles rappellent que le gouvernement a interdit l’exploitation de l’or sur cette partie du fleuve, du fait de la forte pollution des eaux qu’entraîne cette activité. La pollution de la Falémé a entraîné même un tarissement du cours d’eau à cet endroit. Mais les populations craignent que les trafiquants, financés, pour la plupart, par des parrains chinois, ne reviennent s’ils voient un relâchement de la surveillance du côté du Sénégal. Car du côté de la frontière malienne, la priorité est ailleurs, semble-t-il.
Et la crainte est encore plus grande du fait que, comme on l’a dit plus haut, ces orpailleurs clandestins s’équipent maintenant d’armes lourdes dont parfois les gendarmes sénégalais ne sont pas pourvus.
par Abdoul Aziz Diop
PAR OÙ COMMENCER POUR LIRE CHEIKH ANTA DIOP
Pour qui souhaite s'initier à l'œuvre monumentale du savant sénégalais, "Les fondements économiques et culturels d'un État fédéral d'Afrique noire" représente une porte d'entrée privilégiée par sa dimension pédagogique exceptionnelle
Si, se souvenant, le 7 février de chaque année, de son rappel à Dieu pour célébrer sa mémoire, un.e jeune sénégalais.e me demandait par quel texte commencer pour parcourir l’œuvre monumentale du Professeur Cheikh Anta Diop (1923-1986), je lui recommanderais sans hésiter celui-ci : « Les fondements économiques et culturels d’un État fédéral d’Afrique noire. » (Édition revue et corrigée, Présence Africaine, 1974). C’est qu’à la lecture de l’introduction aux « fondements... », l’élève et l’étudiant.e gagnent rapidement en maturité au contact du savant sénégalais avant même d’avoir dévoré l’essai majeur de celui dont on associa le nom au Carbone 14 plutôt que de parler - ce qui aurait été plus juste -, de ses travaux en géochimie isotopique qui renvoient, entre autres, à l’effort de datation grâce auquel il consolida ses conclusions à l’attention de la communauté scientifique mondiale.
En voici un morceau et pas des moindres : « On croit pouvoir (...) suppléer à l’absence d’idées, de souffle, de perspectives révolutionnaires par un langage injurieux, extravagant et ténébreux, oubliant que la qualité essentielle du langage authentiquement révolutionnaire est la clarté démonstrative fondée sur l’objectivité des faits, leurs rapports dialectiques, et qui entraîne irrésistiblement la conviction du lecteur lucide (pp.5-6).»
Dans « Les fondements... », les éclairages de l’auteur sur la souveraineté énergétique et l’industrialisation de l’Afrique suffisent encore aujourd’hui à couper court aux pompeux discours souverainistes sur l’économie nationale et africaine pour passer définitivement à l’action avec esprit de suite.
Se voulant l’apôtre d’une « spécialisation industrielle des territoires » en lieu et place d’une « sorte d’autarcie industrielle », Cheikh Anta Diop circonscrit une zone industrielle tropicale regroupant le Sénégal, le Mali et le Niger. À la suite d’intéressants développements sur les énergies hydraulique, solaire, atomique et thermonucléaire, le Professeur ne désigna nommément son pays qu’en parlant de l’énergie éolienne. « Les éoliennes conviendraient merveilleusement dans une première phase pour l’irrigation du sol et l’abreuvage du bétail dans les régions appauvries et semi-désertiques du Sénégal, telles que le Ferlo, le Cayor, une partie du Baol et le Djambour. » Les alizés qui soufflent sur toute la côte occidentale de l’Afrique confortaient l’idée à une époque où le vent contribuait déjà à l’approvisionnement énergétique du Danemark à hauteur de 15 % du total des besoins de ce pays riche du Nord de l’Europe.
Quand Cheikh écrivait dans les années 60 et 70, la région de Djander était propice à l’utilisation de l’énergie thermique des mers. Elle l’est sans doute encore aujourd’hui pour tirer le meilleur parti du principe de Carnot reposant sur la différence de température entre la surface et le fond de la mer. Celle-ci, bien en deçà de la température d’ébullition de l’eau, permet, après dégazage de l’eau de mer, de produire de la vapeur sous vide pour faire tourner les turbines d’une centrale thermique. Très tôt, Cheikh suggéra l’étude de la rentabilité d’usines marémotrices à l’embouchure du fleuve Sénégal. Il s’agit, en période de haute marée, de remplir d’eau des réservoirs d’accumulation qui joueraient le même rôle que les lacs de retenue des barrages en basse marée pour actionner des turbines.
L’étude de la possibilité d’équipement des estuaires du Sine-Saloum, de la Gambie et de la Casamance s’inscrivait dans le même ordre d’idée. Cheikh suggéra surtout la reprise de « l’étude et la construction du gigantesque barrage de Gouina, situé au Mali, en amont de Kayes ». Le projet visait l’irrigation de toute la haute vallée, la régulation du cours du fleuve Sénégal pour la navigation et la production d’une énorme quantité d’électricité industrielle. « L’interconnexion des lignes de haute tension collectant l’énergie produite par la cascade d’usines installées en amont du barrage (...) ne poserait aucun problème technique particulier de transport », réécrivait-il en 1974, quatorze ans après la parution de la première édition des « Fondements économiques et culturels d’un État fédéral d’Afrique Noire ».
Passant de l’énergie à l’industrialisation de la zone tropicale qu’il délimita, Cheikh Anta Diop insista beaucoup sur le textile jumelé avec l’industrie sœur des matières colorantes « tout naturellement destinée à recevoir, comme matière première, le charbon pauvre du Nigéria, qui donnerait, par distillation, les dérivés cycliques nécessaires pour l’impression des tissus ». Cheikh y voyait les premiers atouts d’une politique de plein emploi dont les retombées devraient pouvoir faire revivre des villes comme Saint-Louis « où, écrit-il, abonde une gracieuse main-d’œuvre féminine [toujours] inemployée ».
Le savant préconisa naturellement l’utilisation des ressources énergétiques de l’Afrique Noire pour transformer sur place les matières premières dont dispose le continent dans le but d’en faire - c’est l’expression qu’il utilisa -, un « paradis terrestre » prévenant, en bon précurseur, les atermoiements d’aujourd’hui.
UNE ETUDE D'IMPACT ENVIRONNEMENTAL RECLAMEE
Professeur de collège, écrivain et poète engagé, Amadou Malang Diatta, lance un appel pressant au chef de l’état pour la réalisation d'une étude d'impact environnemental du projet du barrage d'Affiniam.
Professeur de collège, écrivain et poète engagé, Amadou Malang Diatta, lance un appel pressant au chef de l’état pour la réalisation d'une étude d'impact environnemental du projet du barrage d'Affiniam. Situé sur le marigot de Bignona, ce projet, qui remonte à plus de quarante ans, soulève de vives inquiétudes chez les populations locales et les parties prenantes.
Le projet du barrage d'Affiniam reste une préoccupation pour les populations. L’alerte du professeur de collège, écrivain et poète engagé, Amadou Malang Diatta. Il a adressé une lettre au chef de l’Etat pour l’aviser de l'absence d'une évaluation rigoureuse des conséquences environnementales du barrage est préoccupante. «Le projet du barrage d’Affiniam, situé sur le marigot de Bignona au sud du Sénégal est d’une telle envergure. Cependant, force est de constater qu’à ce jour, aucune étude d’impact environnemental rigoureuse n’a été menée pour évaluer les répercussions que pourraient avoir la construction et l’aménagement de ce barrage sur l’écosystème, les communautés vivant autour de la zone, ainsi que sur la faune et la flore qui en dépendent», a-t-il déclaré dans sa lettre.
Selon lui, les répercussions sont déjà visibles «avec la disparition de la mangrove et de beaucoup d’autres espèces végétales et animales, les rizières devenues impropres à la culture du riz du fait de la forte teneur en sel et de l’ensablement, la baisse drastique de la production agricole, forestière et de la qualité de l’eau, l’exode rural, les maladies, ont fini par rendre l’existence des riverains ardue pendant toutes ces décennies».
L’enseignant fait état d’un constat alarmant et fustigeant les conséquences d’une catastrophe écologique dont les riverains paient le prix depuis des décennies. Il indique que cette situation a suscité «de nombreuses questions légitimes chez les populations locales sur les véritables intentions et conséquences d'un projet de cette envergure», souligne M. Diatta qui affirme avec conviction intacte : «qu’avant tout aménagement ou développement ultérieur du barrage d'Affiniam, il est primordial de procéder à une étude d'impact environnemental approfondie. Il permettra d’identifier les risques potentiels, en plus de ceux déjà existants et de proposer des solutions pour les atténuer, voire les éviter, afin que ce projet serve véritablement les intérêts du Sénégal sans compromettre l’équilibre écologique».
De même, il appelle à une «concertation entre les acteurs concernés, les experts et les populations locales» afin d'assurer que le projet soit conduit dans le respect des principes de durabilité et de justice sociale. Il souhaite également sensibiliser à la nécessité d'identifier, d'atténuer, voire d'éviter les risques associés à cette infrastructure, qui pourrait sinon compromettre l'équilibre écologique de la région. Il invite le Président Diomaye à engager sans délai cette étude indispensable.
LE SYTJUST MONTE AU CRÉNEAU POUR LE RESPECT DES ENGAGEMENTS DE L’ÉTAT
Dans un communiqué, le Syndicat des Travailleurs de la Justice annonce avoir déposé un préavis de grève le 7 février dernier afin d’exiger du gouvernement le respect des engagements pris depuis 2018.
Le Syndicat des Travailleurs de la Justice (SYTJUST) hausse le ton. Dans un communiqué officiel, l’organisation syndicale annonce avoir déposé un préavis de grève le 7 février dernier afin d’exiger du gouvernement le respect des engagements pris depuis 2018.
Parmi les principales revendications, le reclassement des greffiers, dont la majorité demeure en hiérarchie B2 malgré la reclassification de leur corps en hiérarchie A2 depuis le 5 février 2019. Une situation similaire concerne les agents des hiérarchies B et C du ministère de la Justice, toujours en attente de leur intégration dans le corps des assistants des greffes et parquets.
Le SYTJUST pointe également du doigt le non-versement de l’indemnité de participation à la judicature et l’absence d’une indemnité de logement pour l’ensemble des agents du ministère. Or, rappelle le syndicat, la loi de finances rectificative du 30 juin 2018 avait bien prévu les crédits nécessaires, qui n’ont jamais été débloqués.
Autre point de crispation : trois décrets présidentiels, signés le 14 décembre 2018, devaient élargir l’assiette du fonds commun des greffes. Plus de six ans après, ces textes n’ont toujours pas été publiés au Journal officiel.
Face à ces blocages persistants, le SYTJUST met en demeure les autorités et exige des mesures concrètes dans les plus brefs délais. Le bras de fer est désormais engagé.