Dakar, 14 déc (APS) – L’équipe de France s’est qualifiée, mercredi, pour la finale de la Coupe du monde de football en s’imposant 2-0 devant le Maroc.
Les buts français ont été inscrits par Theo Hernandez (5e mn), et Randal Kolo Muani (79e mn).
En finale, la France sera opposée, dimanche, à l'Argentine.
Le Maroc sort ainsi du mondial après avoir réalisé un exploit en offrant au continent africain une première demi-finale dans l’histoire de cette compétition.
NOUVEAUX RECORDS DE JOURNALISTES TUÉS ET INCARCÉRÉS DANS LE MONDE
De 488 l’an dernier, le nombre de journalistes incarcérés dans le monde a atteint un nouveau record en 2022, passant à 533, soit 13,4 % de plus que l’année dernière, selon le bilan publié mercredi.
De 488 l’an dernier, le nombre de journalistes incarcérés dans le monde a atteint un nouveau record en 2022, passant à 533, soit 13,4 % de plus que l’année dernière, selon le bilan publié mercredi.
Selon le rapport de Reporters sans frontières (RSF), la Chine, où la censure et la surveillance ont atteint des niveaux extrêmes, reste la plus grande prison de journalistes au monde avec 110 journalistes incarcérés. Parmi eux, la journaliste indépendante Huang Xueqin qui travaillait sur la corruption, la pollution industrielle et le harcèlement des femmes.
La République islamique d’Iran, avec 47 détenus, est devenue la troisième plus grande prison au monde pour les journalistes, un mois seulement après le début d’un vaste mouvement de contestation. Parmi les premiers journalistes détenus, deux femmes, Nilufar Hamedi et Elahe Mohammadi qui avaient contribué à attirer l’attention sur la mort de la jeune kurde iranienne Mahsa Amini. Elles risquent désormais la peine de mort », dénonce le document.
Au Sénégal, la Coordination des associations de presse (Cap) multiplie les plans d’actions pour obtenir la libération du journaliste Pape Alé Niang, détenu depuis le 9 novembre dernier, à la prison de Sébikotane.
Pour le Secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, ce nouveau record du nombre de journalistes détenus confirme « l’impérieuse et urgente nécessité de résister à ces pouvoirs sans scrupules et d’exercer notre solidarité active avec tous ceux qui portent l’idéal de liberté, d’indépendance et de pluralisme de l’information ».
57 journalistes tués après 2 ans d’accalmie
Le rapport met également en évidence la hausse du nombre de journalistes tués (57) en 2022. À) cause de la guerre en Ukraine, les chiffres ont connu une augmentation de 18,8% par rapport à 2021, après 2 ans d’accalmie, se désolent les confrères. Qui rappellent que dès les 6 premiers mois de la guerre qui a éclaté en février 2022, 8 journalistes ont été tués dont le photoreporter ukrainien Maks Levin, froidement exécuté le 13 mars par des soldats russes et le journaliste de la chaîne française BFM TV Frédéric Leclerc-Imhoff, tué par un éclat d’obus alors qu’il couvrait une opération d’évacuation de civils.
LE MONDE D’AUJOURD’HUI NE PEUT PAS CONTINUER À FONCTIONNER COMME EN 1946
En amont du Sommet Etats-Unis-Afrique à Washington, le chef de l’Etat sénégalais qui fait partie des invités du président Biden a accordé une interview avec le journal « le New York times « sur les enjeux de cette rencontre
En amont du Sommet Etats-Unis-Afrique à Washington, le chef de l’Etat sénégalais qui fait partie des invités du président Biden a accordé une interview avec le journal « le New York times « sur les enjeux de cette rencontre et de la place de l’Afrique dans la gouvernance mondial.
Parlez-moi de votre vision d’un nouvel ordre international, dans lequel l’Afrique ne soit plus mise à l’écart.
Macky Sall : C’est un vaste continent, avec 1,4 milliard d’habitants et un PIB de 2,7 billions de dollars. Mais l’Afrique est encore à la périphérie. Quand nous décidons du destin du monde, il doit y avoir plus de place pour l’Afrique. Au G20. Au Conseil de sécurité des Nations Unies. Nous devons consolider la relation entre l’Afrique et le reste du monde, en particulier avec les pays développés. Les pays développés et en développement doivent communiquer davantage. C’est mon combat. Nous devons faire partie des solutions et pas seulement un sujet, un sujet de discussion.
Et le G20 est-il prêt à donner un siège à l’Union africaine ? L’ONU est-elle prête à donner à l’Afrique un siège permanent au Conseil de sécurité ?
Macky Sall : Pour le G20, je pense que c’est sur la bonne voie. Déjà, nous avons un soutien important. La France, la Chine, la Russie et l’Arabie saoudite ont déjà apporté leur soutien. Pour le Conseil de sécurité des Nations unies, le débat est plus difficile. En Afrique, nous sommes 54 pays. Nous voulons deux sièges permanents avec droit de veto. C’est notre position. Le système actuel a été défini en 1946. Il est temps de se pencher sur la configuration globale actuelle. Le monde d’aujourd’hui ne peut pas continuer à fonctionner comme en 1946. La quasi-totalité du continent africain, à l’exception de l’Éthiopie, était alors sous colonisation. Nous n’avions aucune liberté. Nous demandons une gouvernance inclusive. Sinon, le système ne sera plus crédible. Mais ceux qui doivent l’accepter sont d’abord les cinq membres permanents qui ont le privilège du droit de veto. C’est difficile. Mais la représentation doit être améliorée.
Monsieur le Président, comment pensez-vous que cela pourrait fonctionner ? Est-ce qu’un siège permanent au Conseil de sécurité... Deux places ! Deux sièges. Seraient-ils donnés au Nigeria, par exemple, en tant que plus grand pays d’Afrique ?
Macky Sall : Nous n’en sommes pas encore là. C’est à l’Afrique, une fois qu’elle aura ses sièges, de définir les modalités de représentation. Il existe plusieurs hypothèses. Cela n’a aucun sens de les donner à un pays en particulier. Nous aurons combattu pour rien, car le pays se représentera, pas l’Afrique. Après, entre Africains, on pourra voir quel est le meilleur mode de représentation qui permette de défendre les intérêts du continent. D’abord, nous aurons les sièges, puis nous discuterons de la façon de les occuper.
Je crois qu’après vos remarques à l’ONU, le président Biden a déclaré qu’il soutenait votre appel à un siège au Conseil de sécurité – je pense qu’il a dit un, pas deux.
Macky Sall : Il peut dire un siège. Je dis deux places. C’est une négociation. [Des rires]
Comment pensez-vous que le président et son gouvernement peuvent soutenir au mieux l’Afrique dans sa lutte pour aller au-delà des marges ?
Macky Sall : Je pense que le président a ce désir de travailler avec l’Afrique. C’est clair. Une fois, il m’a dit que s’il est président, c’est en grande partie grâce au vote afro-américain. C’est quelque chose qu’il a dans le cœur. Mais nous avons besoin de choses plus concrètes, et les États-Unis, en tant que pays le plus puissant du monde, peuvent stimuler cela, s’il y a la volonté politique. Il faut qu’ils acceptent d’investir un peu plus sur le continent. Pas d’aide, mais d’investissement. Nous ne demandons pas d’aumônes. Ce que nous demandons, c’est de pouvoir accéder aux marchés, et qu’il n’y ait pas trop de tensions qui se traduisent par une hausse des prix du blé, des engrais, comme nous l’avons vécu cette année. Cela a obligé nos États à subventionner, alors que nous souffrons déjà beaucoup du Covid et de la guerre en Ukraine.
À quoi ressemblerait le succès du sommet de Washington ?
Macky Sall : Le succès serait pour les États-Unis et l’Afrique de travailler sur un programme concret pour offrir la sécurité alimentaire, aider l’Afrique à être autosuffisante grâce à des fonds d’investissement public-privé, aider à moderniser l’agriculture en Afrique et développer les infrastructures : énergie, routes, chemins de fer et irrigation. Certes, il nous faudra un peu d’argent, mais il faut d’abord avoir la volonté de travailler avec les Africains.
Que peuvent offrir les États-Unis à l’Afrique que d’autres partenaires - comme la Chine, la Russie ou la Turquie - ne peuvent pas, et vice versa ?
Macky Sall : Ce que, par exemple, la Chine fait que l’Occident ne fait pas en Afrique, c’est - c’est l’un des rares pays qui finance les infrastructures de base. Routes, chemins de fer, grandes infrastructures. Les autres pays [occidentaux] l’ont fait pendant longtemps, mais il y a 30 ans, ils ont arrêté, et maintenant l’accent est mis sur le financement des logiciels, la gouvernance, la défense, le genre. L’éducation et la santé aussi. Financer les vaccins, la santé et l’éducation est une excellente chose. Mais en même temps, l’Afrique a besoin de routes, de voies ferrées, d’énergie. En ce qui concerne l’Ukraine, pensez-vous que les puissances mondiales demandent aux pays africains de choisir leur camp ? Et vous avez vous-même parlé à Vladimir Poutine ; comment pensez-vous que cette guerre pourrait se terminer ? Cette guerre doit cesser. Pour nous Africains, c’est le plus important, ne pas nous aligner derrière la Russie ou l’Ukraine - même si nous avons dit que les frontières des pays doivent être respectées. Avec le président Zelensky [la semaine dernière], j’ai longuement parlé de [l’initiative] Céréales d’Ukraine. Nous lui avons dit : « C’est une bonne chose. Nous continuerons à travailler avec vous. Mais parlez, acceptez un cessez-le-feu, travaillez pour la paix. Au final, dire que la Russie est coupable ne résout pas le problème. Au-delà de nommer un coupable, la guerre doit être arrêtée. Tout le monde souffre aujourd’hui. On voit toutes les conséquences de cette guerre sur le niveau de vie, sur le prix des hydrocarbures, du pétrole, de la nourriture. Alors arrêtez.
On vous reproche souvent ici au Sénégal de ne pas avoir confirmé que vous ne vous présenteriez plus comme candidat à la présidence en 2024. Entendez-vous ces critiques ?
Macky Sall : Il est normal que je sois critiqué dans mon action politique, pas seulement dans mon travail de président. Il est clair qu’aujourd’hui il n’y a pas de débat juridique [pour savoir s’il peut ou non se représenter]. Maintenant, que je sois candidat ou non, c’est ma décision. As-tu décidé ? Quand je me déciderai, je le ferai savoir au peuple sénégalais.
LES TROIS MATCHS DANS LE MATCH
L’opposition entre la France et le Maroc risque d’être disputée sur toutes les zones de la pelouse du stade Al Bayt. Voici quelques-uns des duels qui vaudront certainement le détour.
L’opposition entre la France et le Maroc risque d’être disputée sur toutes les zones de la pelouse du stade Al Bayt. Voici quelques-uns des duels qui vaudront certainement le détour.
HAKIMI vs MBAPPÉ, LE CHOC DES AMIS
Ce sera le face à face le plus attendu de cette demi-finale. Il opposera deux amis, coéquipiers très proches en club, au point que Kylian Mbappé ait rendu visite à Achraf Hakimi en pleine compétition malgré les bulles dans lesquelles se trouvent les équipes. Les deux joueurs se connaissent parfaitement et sont chacun de son côté, le leader de sa sélection. Le hasard faisant bien les choses, ils évolueront dans la même zone : l’attaque gauche des Bleus pour Mbappé, le couloir droit de la défense marocaine pour Hakimi chargé de défendre sur son redoutable ami. Alors qu’il avait peu brillé lors de son duel très médiatisé avec l’anglais Kyle Walker, Mbappé reste tout de même très dangereux et concentré dans ce tournoi où il a déjà marqué 5 buts et délivré 2 passes décisives. Pour sa part, Hakimi est également un élément essentiel du dispositif de Regragui, il suffit de voir que le dernier tir au but en série de penaltys lui revient pour s’en rendre compte. C’est la première rampe offensive du Maroc, le joueur qui effectue le plus grand nombre de passes (228 dans ce Mondial), celui qui tente (95) et réussit (64) le plus grand nombre de passes qui cassent les lignes adverses.
AMRABAT vs GRIEZMANN, MESSIEURS PLUS
Amrabat et Griezmann sont assurément les relais sur le terrain de leurs entraîneurs respectifs. Le milieu défensif du Maroc est l’homme à tout faire de Regragui et certainement le meilleur à son poste dans ce tournoi. Toujours présent au bon moment et au bon endroit pour couper les offensives adverses, il est très certainement l’une des principales raisons de la robustesse de la défense marocaine qui n’a encaissé qu’un seul but, en contre son camp, dans ce Mondial. Il a mis Modric dans l’éteignoir, noyé Kevin de Bruyne et pris le dessus sur le milieu espagnol. Face à la France, il risque de beaucoup défendre dans la zone d’intervention de Mbappé pour apporter du soutien à Hakimi, mais ses face à face avec Griezmann devraient valoir le détour. Justement parce que l’attaquant de l’Atletico Madrid a été jusqu’ici injouable. Replacé en milieu relayeur par Deschamps, Griezmann étonne par sa grande capacité d’adaptation et son gros volume de jeu. Dans ce tournoi, il a troqué le costume de finisseur qu’il porte à Madrid et celui de créateur qu’il a arboré lors du dernier mondial pour mettre le bleu de chauffe. Et quand le ballon est dans ses pieds, sa technique lui permet toujours de servir des galettes au trio offensif devant lui. Actuel meilleur passeur du Mondial, Griezmann, au four et au moulin, est peut-être le danger numéro 1 des Bleus quand tout le monde se concentre sur Mbappé.
OUNAHI vs RABIOT, LES INATTENDUS
Au coup d’envoi du Mondial, peu étaient ceux qui connaissaient Azzedine Ounahi. Mais, rapidement, il a fini de séduire tout le monde par sa technique pure, ses déplacements entre les lignes pour offrir des solutions, ses coups de rein, son pressing incessant et ses passes chirurgicales. S’il a beaucoup fait souffrir ses précédents adversaires, il aura un grand morceau en face ce mercredi en la personne d’Adrien Rabiot qui est revenu de lui pour reprendre du galon dans une équipe de France où il avait manqué d’influence derrière Pogba et Kanté.
MBAPPÉ-HAKIMI, DUEL FRATRICIDE EN DEMI-FINALE DU MONDIAL
Amis à la ville et en club, Kylian Mbappé et Achraf Hakimi se sont déjà croisés au Qatar et vont se revoir sur le terrain, pour une rencontre au sommet lors de la demi-finale du Mondial-2022, mercredi à al-Khor
Une "bromance" publique.Vus ensemble sur Instagram pendant le tournoi, les deux partenaires du Paris SG se sont donné rendez-vous sur Twitter."See you soon my Friend" ("On se voit bientôt mon Ami"), a lancé le Marocain, message auquel Mbappé a répondu par trois cœurs.
Comme deux jeunes hommes de leur époque, ils échangent aussi sur les réseaux sociaux.
L'attaquant français a par exemple salué la qualification du Maroc contre l'Espagne (0-0, 3 t.a.b.à 0) d'un emoji pingouin, derrière le nom d'Hakimi, clin d'œil à la célébration du manchot d'Hakimi, après son tir au but décisif, une danse que Mbappé pratique aussi au PSG.
Les deux partagent une autre célébration identique: accroupis, un pouce sur le nez, une main dans le dos, en position de théière, que "Kyky" a effectué contre la Pologne (3-1) en 1/8 de finale.
"Nous sommes deux jeunes hommes de 23 ans qui partagent les même goûts, on parle de musique, de jeux vidéo, on va au restaurant", décryptait le Marocain au quotidien Le Parisien.
- Le pingouin et la théière -
Ils n'ont même pas deux mois d'écart, Mbappé est du 20 décembre 1998, Hakimi du 4 novembre 1998.
Souvent en photo ensemble sur Instagram, les deux avaient fait un selfie depuis Madrid, le 9 mai, où des médias les avaient également photographiés dans un restaurant de la capitale espagnole, alors que Mbappé hésitait encore entre rester au Paris SG et rejoindre le Real, club formateur du Marocain.Ces images avaient alimenté la rubrique mercato...
Ils se sont déjà vus à Doha.Pendant un jour "off" au Mondial, Mbappé est allé rendre visite à son pote à l'hôtel des Marocains et a posé, tee-shirt orange, pour une photo avec son partenaire en club.
Mercredi, ils vont se croiser sur le côté gauche, ou droit selon le point de vue, lors d'un match au sommet, une demi-finale de Coupe du monde, un niveau que le Maroc atteint pour la première fois de son histoire et de celle du football africain.
Mbappé l'avait-il senti venir?Dans une vidéo diffusée par PSG TV lors du stage de début de saison à Doha, le Français envisageait déjà un France-Maroc à la Coupe du monde.
- "Il faudra que je détruise mon ami" -
"Il faudra que je détruise mon ami", lance en anglais le champion du monde 2018 avec un grand sourire.
"Je vais le frapper", réplique le Marocain, lui aussi avec le sourire.
Mbappé rigole et relance: "Ça me brise un peu le coeur, mais vous savez, le football c'est le football.Je dois le +tuer+."
Ils se parlent habituellement en espagnol, que le Bondynois polyglotte maîtrise très bien, "mais il m'aide à améliorer mon français", raconte le Madrilène de naissance au quotidien Marca.
Leur relation n'est pas 100% idyllique.Lors d'un match de Ligue 1, le diffuseur Prime Video montre une séquence dans le couloir du stade où Mbappé adresse un reproche à son partenaire, qui a manqué l'occasion de lui faire une passe: "Je te jure, regarde la vidéo!".
"Si c'est ça, je suis désolé", répond Hakimi."Ça suffit pas désolé, il faut me donner des passes", se crispe l'attaquant.
Mais l'essentiel du temps ils prennent la défense l'un de l'autre.
Hakimi avait publiquement souhaité que "Kyky" reste au PSG l'été dernier, et Mbappé en conférence de presse avait soutenu son ami, un peu moins bon en club.
Hakimi "doit garder cette exigence, moi qui le connais plus intimement, il est revenu cette année avec d'autres intentions, une exigence du quotidien.Il a eu des moments plus difficiles la saison dernière, mais c'était une saison d'adaptation", expliquait Mbappé.
Mais cette fois, pour 90 ou 120 minutes, les deux amis vont s'attaquer au lieu de se défendre.
MONDIAL : POUR DES CÉLÉBRITÉS FRANCO-MAROCAINES, LE COEUR BALANCE
Le coeur de célébrités d'origine marocaine sera partagé mercredi soir lors de la demi-finale de la Coupe du monde opposant la France au Maroc, mais il penche plutôt pour les Lions de l'Atlas après leur qualification historique pour le dernier carré
Les écrivains Tahar Ben Jelloun et Leïla Slimani le disent: ils ont très envie de voir leur pays natal se qualifier pour la finale.L'humoriste Jamel Debbouze est le plus partagé: sur les réseaux sociaux, il a montré sa joie à chaque victoire de la France comme du Maroc.Depuis que l'on sait que les deux équipes se rencontreront, il reste muet.
. Leïla Slimani, écrivaine
"Quoi qu'il arrive, j'aurai gagné", a déclaré mardi l'autrice, prix Goncourt 2016, au quotidien sportif L'Equipe.
"L'équipe est à l'image de ce qu'il y a de plus beau au Maroc: la chaleur, la solidarité, l'endurance.Je suis fière de mon pays (...) J'espère que le Maroc va gagner et aller en finale.Le Maroc reste l'équipe de mon coeur, mais je serais heureuse si la France gagne", avait-elle confié ce week-end au Journal du Dimanche.
. Tahar Ben Jelloun, écrivain
"Une équipe comme celle des Lions de l'Atlas est capable d'aller loin, très loin.Elle est animée par une volonté féroce de vaincre, une détermination qui la rend forte, imbattable", a-t-il confié au Monde (...) "J'ai beau dire +Que le meilleur gagne+, je sens monter en moi une émotion d'un genre nouveau, celle suscitée en moi par la terre natale, mes origines, mes racines profondes".
- "Mon père contre ma mère" -
. Elie Semoun, humoriste
"J'ai du sang marocain qui coule dans mes veines par mon père, toute ma famille est du Maroc, mes meilleurs amis aussi, comme Gad Elmaleh.Je vais évidemment être partagé.Si le Maroc gagne, je serais heureux", a-t-il confié au Parisien."Une amie qui habite à Casablanca m'a raconté que c'était de la folie sur place, la fête 24H24.Rien que pour ça, je serais un peu malheureux si le Maroc perdait, même si je pense que la France va gagner".
. Jamel Debbouze, humoriste
"Deux victoires à chercher pour l'histoire.DIMA MAGHRIB (Vive le Maroc, ndlr).ALLEZ LES BLEUS", a-t-il tweeté samedi avant les quarts de finale.L'humoriste a également partagé sur Instagram une photo non datée de lui assis sur un canapé, aux côtés de l'international marocain du Paris SG Achraf Hakimi et de son coéquipier en club et grand ami Kylian Mbappé, star des Bleus, en commentant: "Il n'y a que le football qui procure ces sensations", en ajoutant des coeurs bleu-blanc-rouge et....vert.
Et avant que cette demi-finale ne devienne réalité, il avait déclaré à beIN Sports, la semaine dernière, avoir envie de voir ce match tout en étant confronté à un dilemme."Je ne saurais pas comment vivre ce moment entre la France et le Maroc, ça serait comme si mon père jouait contre ma mère.C'est impossible, c'est un dilemme très très compliqué", avait-il confié.
LE MAROC JOUE, LE MAGHREB ET LE RESTE DE L'AFRIQUE FRÉMISSENT
Au Mondial, le Maroc peut compter sur le soutien de tout un continent dont il porte les espoirs, en défiant ce mercredi les tenants du titre français pour une place en finale
"Le football unit les peuples quand la politique les divise": les relations entre la Tunisie et le Maroc ont beau être en crise, le Tunisien Wissam Sultani encouragera mercredi les Lions de l'Atlas face à la France en demi-finale du Mondial-2022 au Qatar.
"Sur la pelouse, la politique n'a rien à faire.Soutenir un pays arabe, quel qu'il soit, est un devoir lorsqu'il arrive à ce stade de la compétition", affirme M. Sultani, 41 ans, qui tient un étal de fruits et légumes dans le marché central de Tunis.
Après avoir brisé un plafond de verre en devenant la première sélection africaine ou d'un pays arabe à entrer dans le dernier carré d'un Mondial, le Maroc peut en effet compter sur le soutien de tout un continent dont il porte les espoirs, en défiant les tenants du titre français pour une place en finale.
Le parcours du Maroc, qui a éliminé le géant espagnol en huitièmes et le Portugal de Cristiano Ronaldo en quarts, a suscité un élan de fierté et d'excitation chez les voisins tunisiens et algériens, transcendant les querelles politiques au Maghreb, ainsi que dans le reste de l'Afrique.
Dans le centre de Tunis, la sono d'une boutique d'articles sportifs crache des chansons folkloriques marocaines pour attirer le chaland.Le maillot rouge des Lions de l'Atlas est le clou de l'étalage.
- "Tenir tête" -
Le pays est pourtant en froid avec le Maroc, qui lui reproche de s'être aligné sur la position de l'Algérie dans le dossier du Sahara occidental, au coeur de tensions extrêmes entre les deux frères ennemis du Maghreb.
En Algérie, si les médias officiels ont quasiment passé sous silence les performances des Marocains, se contentant parfois du résultat sec, la presse privée a salué leurs exploits.
"Il est tout à fait normal que les Algériens soutiennent le Maroc, qui est un pays musulman, frère et voisin", explique Madjid, 58 ans.
Pour Salim, 45 ans, salarié d'une entreprise publique, "les Algériens sont avec l'équipe marocaine car elle représente un pays maghrébin et amazigh" (berbère).
Au Maghreb comme ailleurs dans le monde arabe, des fans affirment que leur soutien au Maroc est décuplé lorsqu'ils voient ses supporteurs et joueurs agiter le drapeau palestinien, montrant leur attachement à la cause palestinienne bien que Rabat ait normalisé ses relations avec Israël en décembre 2020.
Selon le sociologue tunisien Mohamed Jouili, ce soutien au Maroc qui se manifeste de plus en plus à l'approche du match contre les Bleus s'explique aussi par "le passé colonial de la France dans le Maghreb".
"Les pays de la région ne peuvent pas rivaliser avec la France sur les plans économique, militaire ou géopolitique, mais peuvent lui tenir tête pendant 90 minutes sur un terrain de football et même la battre", ajoute-t-il, rappelant la victoire de la Tunisie en phase de groupes contre les hommes de Didier Deschamps.
- "Historique" -
Au Sénégal, les critiques visant le Maroc pour "les mauvais traitements" qu'il est accusé d'infliger aux migrants subsahariens ont été mises en sourdine pour accompagner l'épopée des Lions de l'Atlas, surtout après l'élimination en huitièmes de la sélection nationale.
Le chef de l'Etat Macky Sall, président en exercice de l'Union africaine, a félicité l'équipe marocaine pour sa qualification en demi-finale, la qualifiant d'"historique".
"Maintenant nous devons tous pousser les Lions de l'Atlas et le Maroc pour les mettre sur le toit du monde.On arbore les drapeaux marocains et on met les maillots marocains.Amener la Coupe du Monde en Afrique, c'est désormais proche de la réalité", a réagi sur Twitter Alioune Tine, figure de la société civile.
Au Nigeria, l'ex-star de la sélection nationale et du PSG, Jay Jay Okocha, cité par la presse, a jugé possible un nouvel exploit marocain.
"L'équipe de France est dominée par des joueurs aux racines africaines mais l'Afrique soutiendra solidement le Maroc pour qu'il aille en finale", a-t-il ajouté.
Même son de cloche en Afrique du Sud, dont l'équipe nationale n'avait pas réussi à franchir la phase de groupes lors du Mondial 2010 organisé à la maison.
"Je suis devenu un grand supporteur des Lions de l'Atlas, et même si leurs chances contre la France sont minces, rien n'est impossible", estime Monthati Molosankwe, un adolescent de Johannesburg fan de football.
IDRISSA GANA GUEYE, TAILLE PATRON !
Sur les 26 joueurs convoqués par le sélectionneur national, Aliou Cissé, pour défendre les couleurs du Sénégal à la 33ème édition de la Coupe du monde de football, 20 ont eu un temps de jeu dans cette compétition majeure
De notre envoyé spécial Amadou Ly DIOME |
Publication 14/12/2022
Sur les 26 joueurs convoqués par le sélectionneur national, Aliou Cissé, pour défendre les couleurs du Sénégal à la 33ème édition de la Coupe du monde de football, 20 ont eu un temps de jeu dans cette compétition majeure. Dans le lot, le gardien de but Edouard Mendy, le capitaine Kalidou Koulibaly et le latéral droit Youssouf Sabaly. Ils sont les seuls à avoir joué l’intégralité des matchs disputés par les champions d’Afrique au Qatar avec chacun 360 mn de jeu à son compteur. Nous revenons ici sur les performances des uns et des autres.
Edouard Mendy (5) :
Le gardien de but des Lions a été l’auteur d’un tournoi moyen dans un poste où il fait partie des meilleurs au monde. Il a entamé le tournoi avec deux bourdes fatales contre les Oranjes des Pays-Bas et s’est ensuite repris de fort belle manière en maintenant ses co-équipiers en vie lors du deuxième match contre le pays organisateur, le Qatar, et surtout contre l’Equateur où il a encore étalé toute sa classe de gardien. Devant les redoutables attaquants des Three Lions, Édouard Mendy est resté impuissant face à la précision des tirs anglais.
Youssouf Sabaly (6) -
Le latéral droit du Réal Bétis est l’une des rares satisfactions du Onze national. Intraitable dans sa zone et d’un apport offensif considérable, il était souvent gêné dans son couloir par un Krepin Diatta inexistant et déroutant pour ses partenaires. Lors de la sévère correction reçue des Three Lions, Sabaly a péché en laissant les Anglais dérouler une contre-attaque alors qu’il pouvait faire faute pour annihiler le danger etse retrouver tout au plus avec un carton jaune.
Pape Abdou Cissé (3) -
L’une des bizarreries du coach Aliou Cissé. Peu compétitif, le joueur de l’Olympiakos a glané 106 mn de temps de jeu dans ce Mondial et a été à l’origine des errements de la défense sénégalaise. Son placement dans l’axe, lors du premier match des Lions, a conduit au décalage de Abdou Diallo sur le flanc gauche où il a souffert le martyre. Pis, le capitaine Kalidou Koulibaly, régulateur et patron de la défense, était peu à l’aise avec lui dans l’axe central. C’est d’ailleurs juste après son retour dans la charnière centrale (77e) que le Sénégal a encaissé son but contre le Qatar (78e).
Kalidou Koulibaly (7)-
Véritable patron de la défense, il a étalé toute sa classe mondiale pour limiter les dégâts devant de redoutables attaquants. Il s’est montré aussi en vrai leader en sonnant la riposte après le but égalisateur de l’Équateur lors du deuxième match. Son premier but en sélection a délivré les Lions etleur a permis de rester en vie dans la compétition. Et il aura suffi qu’il donne de la voix pour que Aliou Cissé daigne enfin sortir du terrain un Krepin Diatta transparent. Ce n’est pas pour rien qu’il figure dans le Onze type du premier tour dressé par RMC-Sports.
Ismaël Jacobs (6) -
Quand il a pris la place de Abdou Diallo blessé à la 54e mn contre les Oranjes des Pays-Bas, d’aucuns se sont demandés si Aliou Cissé disposait de toute sa lucidité dans ce tournoi. Intraitable et propre dans ses interventions, l’envie et la détermination de Jacobs ont davantage boosté le jeu des Lions. Cerise sur le gâteau, la finesse de sa patte gauche était un atout non négligeable dans les balles arrêtées. Il a joué 279 mn.
Abdou Diallo (5) -
Déconcerté par les choix du sélectionneur Aliou Cissé, le sociétaire du RB Leipzig, revenu de blessure, n’a pas véritablement tiré son épingle du jeu comme à ses habitudes. Fébrile, il lui manquait souvent quelques précieuses secondes dans ses réactions pour se mettre dans le bain. Son repositionnement dans l’axe au côté de son complice Kalidou Koulibaly a aidé dans un sens la défense à retrouver ses repères. Temps de jeu : 332 mn.
Nampalys Mendy (4) -
Il n’a pas été à la hauteur des attentes placées en lui qui était d’habitude tranchant et constituait une tour de contrôle rarement pris à défaut. À ses débuts à Leicester, il a disputé 32 matchs en 2019 pour ne participer qu’à 15 rencontres avec 12 titularisations en 2021-2022. Un manque de rythme qui a déteint sur son rendement. Temps de jeu : 273 mn.
Cheikh Kouyaté (6) -
Il a montré durant le peu de temps qu’il a fait sur le terrain (73 mn) contre les Pays-Bas qu’il avait du répondant. Son impact dans le jeu des Lions a fait défaut durant le reste du tournoi où il était forfait après sa blessure contractée contre ces mêmes Oranjes.
Idrissa Gana Guèye (8,5) -
L’ancien milieu de terrain du PSG est, sans conteste, le meilleur Sénégalais utilisé dans cette Coupe du monde 2022. D’une rare générosité dans l’effort, il tirait vers le haut ses co-équipiers en montrant le chemin et en faisant parler son expérience. Avec lui, le Sénégal maîtrisait la bataille du milieu de terrain et pouvait se projeter en avant sans encombre. Son absence contre les Three Lions en 1/8e de finale, à cause d’un cumul de cartons jaunes, s’est nettement sentie dans l’entre jeu des Lions sans véritable impact. Temps de jeu : 270 mn.
Pathé Ciss (4) -
Auteur d’une bonne rentrée contre le Qatar, il a été titularisé le match suivant contre l’Equateur. Contre l’Angleterre, il a servi une balle de but à Boulaye Dia qui s’est emmêlé les pinceaux. Mais il a surtout été à l’origine du deuxième but anglais avec une perte de balle loin de sa base. Une faute de sa part pour annihiler l’action aurait été sans conséquence puisqu’on était dans le premier tiers de la surface anglaise. Tout au plus, un avertissement verbal. Il a manqué de maturité dans cette action cruciale qui allait anéantir les Lions. Temps de jeu : 145 mn.
Pape Guèye (4) -
Lui aussi peu utilisé, mais par l’Olympique de Marseille, il a manqué de rythme. Des fois, on avait même l’impression qu’il était un peu gêné par sa masse pondérale qui lui empêchait une certaine réactivité. Il n’a passu combler les absences de Kouyaté et Idrissa Gana Guèye. Temps de jeu : 152 mn.
Ismaïla Sarr (4) -
Très attendu dans ce tournoi pour porter l’attaque des Lions après le forfait de Sadio Mané, il s’est révélé l’ombre de lui-même. Devant une défense des Pays-Bas taillable et corvéable à merci, Ismaïla Sarr n’a jamais pris ses responsabilités alors qu’il avait largement le potentiel pour faire bouger Van Djick ou encore De Light qui avaient tout à craindre de lui. Au contraire, Sarr les a laissés jouer dans un confort inouï. Il s’est un peu repris contre l’Equateur avant de sombrer de nouveau dans ses travers. Temps de jeu : 345 mn.
Krepin Diatta (1) –
Sur les dix-sept millions de Sénégalais, il n’a convaincu que son mentor Aliou Cissé. Il était comme un cheveu dans la soupe tout au long du tournoi. Mis sur le banc après deux matchs plus que décevants, Aliou Cissé l’a remis en selle, contre toute attente, en 1/8e de finale contre l’Angleterre. Transparent et à la limite encombrant pour ses partenaires, il a été remplacé après une terrible soufflante du capitaine Kalidou Koulibaly à son endroit. Temps de jeu : 183 mn.
Boulaye Dia (5) -
L’attaquant sénégalais de Villaréal prêté à Salernitana n’a toujours pas l’étoffe des grands tueurs qui fait les grands attaquants. Auteur d’un but dans le tournoi, il aurait pu tuer le match contre l’Angleterre dès la 31e mn avec deux occasions franches qu’il a vendangées. Il devrait s’inspirer du réalisme des attaquants anglais qui ont matérialisé leurs rares occasions dans ce match. Temps de jeu 321 mn.
Famara Diédhiou (5) :
Titularisé à la pointe de l’attaque contre le Qatar à côté de Boulaye Dia, il a marqué son premier et unique but du tournoi. Temps de jeu : 93mn.
Iliman Ndiaye (6) -
Il a mis d’accord les observateurs du landerneau footballistique dès son entrée en jeu contre le Qatar. Une prestation de haute facture qui lui a valu une titularisation contre l’Equateur en match qualificatif du groupe où il a été un véritable poison pour les Sud-américains. Rebelote contre les Anglais en soutien de Boulaye Dia et où il a laissé son flanc à Krépin Diatta. Un mauvais choix de Aliou Cissé qui aurait dû le repositionner après la sortie de l’inutile Krépin Diatta afin de fixer la défense anglaise peu à l’aise avec ce redoutable et désarçonnant attaquant, très bon balle au pied. Hélas, dans ses choix souvent incompréhensibles, Aliou Cissé ne lui a pas laissé cette opportunité. Temps de jeu : 135 mn.
Pape Matar Sarr(3) -
En manque de rythme notoire, il a été mis en selle dans une rencontre d’une grande intensité. À Tottenham, il n’a disputé le moindre match. Temps de jeu 58mn.
Bamba Dieng (4) -
Il manquait aussi de rythme. Abonné sur le banc en club (6 matchs joués en Ligue 1 cette saison), il lui était difficile de hisser son niveau de jeu. Il a quand même marqué contre leQatar sur un caviar de Iliman Ndiaye. Temps de jeu : 96 mn.
Nicolas Jackson (16mn) et Fodé Ballo Touré (6mn) ne sont pas notés.
FRANCE-MAROC, ZEN ATTITUDE DES SUPPORTERS
Des supporters marocains interrogés par l'APS se disent très confiants pour la demi-finale de leur équipe nationale contre la France et rêvent même de soulever le trophée de la Coupe du monde.
Dakar, 13 déc (APS) – Des supporters marocains interrogés par l'APS se disent très confiants pour la demi-finale de leur équipe nationale contre la France et rêvent même de soulever le trophée de la Coupe du monde.
Située au centre-ville de Dakar, la rue Mohamed V est un haut lieu de commerce tenu en majorité par des vendeurs originaires du Maroc.
A quelques heures de la demi-finale historique entre le Maroc et la France, l’ambiance n’est pas encore au rendez-vous, même si toutes les pensées sont tournées vers cette rencontre.
Debout devant le comptoir de sa boutique, Hassan Bensouda, se dit ’’très confiant’’ alors qu'il était ’’moins optimiste au début de la compétition’’.
’’Vu son niveau de jeu, l’équipe marocaine peut, bel et bien, remporter le trophée mondial’’, soutient-il, avouant qu'il ne s’attendait pas à une qualification du Maroc pour les demi-finales.
’’Au début, notre objectif c’était les huitièmes. Mais puisque l’appétit vient en mangeant, nous voulons la coupe maintenant’’, dit le sexagénaire.
La coupe ‘’est plus proche que jamais'', donc ’’il faut que notre pays fait tout pour saisir cette occasion, car elle ne se répète pas chaque année'', ajoute-t-il.
A quelques jets de pierre de là, le jeune Ali est assis sur une chaise dans sa boutique de vente de fringues d’origine marocaine.
Vêtu d’un tee-shirt rouge assorti d’un jean bleu, il affirme : ’’C’est un sentiment de fierté qui m’anime actuellement, car cette qualification a été une agréable surprise pour moi.’’
Contrairement à Hassan qui affiche la confiance, chez Ali, le pessimisme domine toujours.
Pour le jeune homme de 20 ans, la France est une ’’grande épique’’ et il sera difficile pour le Maroc de s’en sortir.
Selon lui, si le Maroc remporte la rencontre, ’’c’est toute l’Afrique qui gagne, car c’est la seule équipe africaine qui reste encore dans cette compétition mondiale.’’
De l’autre côté, Fatima reste ‘’confiante'' pour l’équipe du Maroc.
’’Inchallah! C’est Dieu qui donne la victoire et on ne cesse de prier pour notre équipe’’, lâche-t-elle.
Non loin de la rue Mouhamed V, deux supporters marocains, Iraqui Reda et Mouhamed, se disent ’’confiants'' et ‘’prêts à jubiler pour le trophée mondial.’’
Iraqui tient un maillot marocain floqué ’’Niyya’’ qui, selon lui, signifie ’’la foi’’ pour motiver les Lions de l’Atlas.
‘’Si vous avez bien suivi les rencontres, vous voyez que l’équipe marocaine n’a encaissé qu’un seul but. C’est déjà un exploit significatif. Les joueurs sont solides et motivés d’où l’interprétation Niyya comme consigne de l’entraîneur'', confie-t-il
’’Le bilan statistique du Maroc est très positif. Personne ne s’attendait à un tel exploit. Aucune équipe ne va nous freiner’’, s’exclame Mouhamed.
Il estime que ‘’maintenant, c’est l’Afrique qui joue, pas le Maroc. Nous voulons la coupe. Ils peuvent le faire et ils vont le faire.’’
L'ARGENTINE DE MESSI EN FINALE
Avec un doublé de Julian Alvarez mardi, l'Argentine a puni la Croatie (3-0) en demi-finale du Mondial-2022 et offert à son capitaine une nouvelle finale planétaire dimanche, contre la France ou contre le Maroc, opposés mercredi
Lionel Messi à une marche du Graal! Avec un doublé de Julian Alvarez mardi, l'Argentine a puni la Croatie (3-0) en demi-finale du Mondial-2022 et offert à son capitaine une nouvelle finale planétaire dimanche, contre la France ou contre le Maroc, opposés mercredi.
Huit ans après avoir buté sur l'ultime échelon du Mondial-2014 (1-0 contre l'Allemagne), l'Albiceleste semble portée par une mission sacrée au Qatar: hisser son capitaine et N.10 sur le toit du monde, à la même altitude que l'icône Diego Maradona.
Et après l'Australie en huitièmes (2-1), après les Pays-Bas en quarts (2-2 a.p., 4 t.a.b. à 3), c'est cette fois la Croatie, vice-championne du monde 2018, qui a succombé en demi-finale devant l'allant argentin et la magie de son N.10.
Meilleur écuyer du "Roi Leo", l'intenable Julian Alvarez a d'abord provoqué un penalty, transformé par Messi (34e) qui rejoint du même coup Mbappé en tête du classement des buteurs avec une 5e réalisation.
Le jeune attaquant de Manchester City a ensuite doublé la mise au bout d'une contre-attaque échevelée, avec toute la réussite de ses 22 ans et de deux contres favorables (39e).
Mais Messi reste Messi: sur le troisième but, c'est la star du Paris SG qui a fait tourner en bourrique la défense croate avant de servir en retrait Alvarez (69e), auteur de son 4e but dans ce Mondial.
Dans un stade de Lusail acquis au camp ciel et blanc, ces buts ont libéré les milliers de supporters argentins massés dans les gradins, religieusement dévoués à la cause de "leur" Messi (35 ans) malgré les difficultés initiales de l'Albiceleste au Qatar (dont une défaite 2-1 contre l'Arabie saoudite).
- Crève-coeur pour Modric -
Ils espèrent être tout aussi nombreux et tout aussi joyeux dimanche pour la finale, programmée dans le même stade (16h00), alors que la Croatie devra se contenter du match pour la troisième place samedi (16h00), contre le perdant de l'autre demi-finale, France-Maroc, programmée mercredi (20h00).
Ce dénouement est un crève-coeur pour les Croates et pour leur maître à jouer Luka Modric (37 ans), qui rêvait sans doute de la plus belle des scènes pour achever sa carrière en Coupe du monde... même si un possible troisième podium mondial après 1998 (3e) et 2018 (2e) récompenserait l'immense talent footballistique de ce petit pays de moins de 4 millions d'habitants.
Qui se dressera dimanche sur la route de Messi et de tout un peuple ? La France, championne du monde en titre et bourreau de l'Argentine en huitièmes en 2018 (4-3) ? Ou bien l'étonnant Maroc, première équipe africaine qualifiée pour le dernier carré et emblème du monde arabe ?
Les propriétaires qataris du Paris SG seront peut-être partagés mercredi entre soutenir une autre nation arabophone et rêver d'une confrontation de légende entre deux de leurs plus beaux joyaux, les attaquants parisiens Lionel Messi et Kylian Mbappé.
Entre le septuple Ballon d'Or argentin et son jeune cadet, lui-même prétendant au trophée de meilleur joueur du monde, le duel serait spectaculaire. Et particulièrement épicé après des propos de Mbappé décrivant en mai un football sud-américain "pas aussi avancé" que son homologue européen, ce qui avait suscité un tollé en Argentine...
- Messi dans la lumière -
En attendant, entre Messi et Modric, le duel des Ballons d'Or n'a pas vraiment eu lieu mardi soir, tant l'Argentine a rapidement sanctionné les errements défensifs des Croates. Le score, miroir de la retentissante victoire croate en phase de poule du Mondial-2018 (3-0), a aussi un air d'affront lavé pour l'Albiceleste.
Il n'y a guère eu qu'un petit pont de Modric pour enthousiasmer les supporters aux damiers en début de match, avant que Messi ne prenne toute la lumière: avec le 11e but de sa carrière en Coupe du monde, voilà la "Puce" seule en tête des buteurs argentins dans l'histoire de la compétition reine.
Au passage, sa titularisation mardi lui a valu d'égaler le record du nombre de matches joués en Coupe du monde, avec 25 rencontres, autant que l'Allemand Lothar Matthaüs (de 1982 à 1998).
La 26e devrait arriver rapidement: dimanche, pour la sixième finale mondiale de l'histoire de l'Albiceleste, Messi et sa bande peuvent décrocher un troisième titre après 1978 et 1986, qui ferait du petit lutin mutique l'égal d'un autre petit attaquant de légende, Diego Maradona, consacré il y a 36 ans et décédé en 2020.
Et pour tout le peuple argentin, "Diego" attend "Leo" au paradis du football.