ENTREPRENEURIAT FÉMININ
Le digital, pari des femmes pour 2018
De la tontine des « mamans » et autres « tatas » à la « tontine numérique » des sœurs et nièces. C’est le vœu pieux de Mariam Kamara, Directrice de « Inter’Actes MadameDigital », une structure qui cultive des espaces d’échanges et de réseautage.
En Afrique, on évoque des taux de croissances à deux chiffres. Dans ce grand bond en avant, le rôle de la femme entrepreneure dans le digital n’est pas toujours connu. « L’Afrique subsaharienne a un des plus fort taux d’activité entrepreneuriale (TAE) selon plusieurs sources fiables. Mais la femme entrepreneure, telle que nous la connaissons, demeure presque invisible quand on parle de la révolution numérique », regrette Mariam Kamara, Directrice de « Inter’Actes MadameDigital ». Et pourtant, elles sont présentes mais restent invisibles. C’est un paradoxe difficilement acceptable. « Ont-elles besoin d’avoir accès a plus de ressources techniques, matérielles ou autres ?, questionne Mme Kamara.
Notre projet tente de répondre à ces questions en proposant une plateforme de dialogues, de réseautage et de formation. Nous avons lancé le Elles’Coaching-She’Coaching, un programme de formation sur 6 semaines 100 % dédié à la femme entrepreneure dès le 6 novembre dernier. Et nous avons eu plus d’une vingtaine de femmes inscrites dans cette cohorte inaugurale ».
Mariam Kamara est consciente qu’il faut apporter quelque chose de différent « au vu de la réelle segmentation dans le secteur des technologies, de l’innovation et du numérique qui laissait pour compte les femmes, et surtout celles non formées ou bien d’une génération plus âgée ». C’est opportun pour FemmeDigital de poser la question d’exclusion. Car quand vous êtes dans une capitale ou dans un centre urbain, on pense que la couverture réseau et l’accès à l’internet est une norme. « Il se trouve que non, affirme avec véhémence Mme Kamara. Les perceptions sont alimentées par les types de communications que nous recevons dans la sphère publique. Et on sait bien qu’en réalité, il y a une majorité d’individus, et en particulier les femmes, en zones non urbaines ou dans des classes démographiques diverses qui n’ont ni accès à l’internet ou même à un portable mobile du type Smartphone. Ceci doit changer impérativement. C’est plus de 50 % de la force de travail qui est concernée ! ».