VIDEOKANAKY, L'ÉTINCELLE DE LA RÉVOLTE
Deux siècles de domination n'ont pas éteint la flamme de la révolte en Nouvelle-Calédonie. Barrages, affrontements... La situation s'enlise dans une spirale de violence. Jusqu'où ira la France pour conserver ce dernier fleuron de son empire ?
La Nouvelle-Calédonie, ce confetti de l'empire colonial français dans le Pacifique, est une véritable poudrière prête à exploser à tout moment. Après plus de deux siècles de domination, les velléités d'indépendance du peuple kanak autochtone butent contre les intérêts de la puissance coloniale et des calédoches, descendants des colons français.
Ce qui aurait dû être un processus de décolonisation apaisé suite aux accords de Matignon en 1988 et de Nouméa en 1998 a viré au bras de fer. Les trois référendums sur l'indépendance prévus ont accouché d'une souris : deux "non" serrés en 2018 et 2020, puis le boycott massif des indépendantistes en 2021, rendant le scrutin caduc.
Désormais, la France joue son va-tout colonial en tentant d'imposer par la force le statu quo. Le projet de loi du gouvernement visant à "dégeler" le corps électoral figé depuis 1998 fait fi des équilibres précaires. En ouvrant les urnes aux derniers arrivants métropolitains, il vise à garantir une majorité loyaliste définitive au sein de la population.
Une provocation qui fait immanquablement resurgir les vieux démons chez les Kanaks. Leurs ancêtres ont payé un lourd tribut à la colonisation, subissant spoliations, cantonnement, Code de l'indigénat. L'espoir d'émancipation attisé par les accords de paix vole en éclats.
Résultat, la situation est redevenue explosive sur le Caillou, franchissant un cap avec les récentes violences meurtrières. Barrages, affrontements avec les milices caldoches et l'armée française... Le passé semble se rejouer dans une sinistre répétition.