VIDEOPOUR UNE GESTION OPTIMALE DE L'OR BLEU
Accès difficile, pénuries récurrentes, iniquité criante... La situation hydraulique sénégalaise n'a de "liquide" que le nom. Face à ce constat alarmant, Mouhamadou Moustapha Ndiaye évoque l'impérieuse nécessité d'un changement de cap radical
Mouhamadou Moustapha Ndiaye, figure de proue dans l'expertise en gestion des ressources hydriques, a secoué le landernau lors de son passage musclé dans l'émission "Objection" de Sud FM ce dimanche 26 mai 2024. Le docteur en sciences politiques de l'Université Gaston Berger de Saint-Louis a dressé un constat inquiétant sur la situation hydraulique au Sénégal.
Bien que reconnaissant les efforts déployés par l'État à travers diverses réformes et l'implication progressive du secteur privé, l'expert en gestion de l'eau a pointé du doigt les nombreuses failles qui persistent. L'accès à l'eau potable pour tous reste un défi de taille, notamment en milieu rural où les délégataires privés peinent à assurer un service optimal, se heurtant bien souvent au rejet des populations.
Dans les zones urbaines, la donne n'est guère plus reluisante avec une multitude de récriminations liées aux ruptures d'approvisionnement et aux difficultés d'accès dans certains quartiers. Une criante iniquité frappe de plein fouet les franges les plus vulnérables, avec les femmes et les jeunes filles comme premières victimes.
Face à ce sombre tableau, Mouhamadou Moustapha Ndiaye a lancé un vibrant appel à une profonde remise en question de la gouvernance de l'eau. Lui qui milite pour une vision futuriste conviant cette ressource vitale à se muer en véritable levier économique, préconise une réforme en profondeur.
Parmi les pistes avancées, l'impératif recherche de fonds propres pour gager la souveraineté nationale tout en ouvrant la voie à des partenariats public-privé judicieux. Une autorité de régulation musclée, promesse d'un rééquilibrage gagnant-gagnant, ainsi qu'un vaste chantier de mobilisation citoyenne pour une prise de conscience collective compétente parmi ses préceptes phares.
L'expert n'a également pas manqué de saluer la pertinence du dessalement comme piste de solutions alternatives, tout en martelant l'urgence de réinventer une nouvelle approche holistique. Une démarche qui, selon ses termes, devra inéluctablement passer par un transfert de technologies issue des meilleures pratiques à même d'être adaptées au cas spécifique du Sénégal.