VIDEOSONKO ET MÉLENCHON AFFICHENT LEUR FRACTURE SUR LES DROITS LGBTQ
Le Premier ministre a vertement critiqué l'Occident, accusé d'imposer son agenda LGBTQ. Réplique cinglante du leader de LFI : "J'assume ma position pour le mariage homosexuel"
(SenePlus) - À l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, la première allocution publique du nouveau Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko aux côtés du leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon aura marqué les esprits. Si les deux hommes ont coanimé une conférence sur les relations Afrique-Europe, leurs divergences profondes sur la question des minorités sexuelles se sont exposées au grand jour.
Dans un hémicycle archi-comble, Ousmane Sonko a dénoncé avec virulence ce qu'il considère comme un "activisme" occidental en faveur des droits LGBTQ, contraire aux valeurs sénégalaises. "La question LGBTQ risque d'être le prochain casus belli entre le monde occidental et le reste du globe terrestre, si elle continue à être posée de cette façon", a martelé le chef du gouvernement.
Ousmane Sonko pointe du doigt le manque de "respect des différences culturelles" de l'Occident, accusé d'imposer la défense des minorités sexuelles comme condition aux financements internationaux. Une dérive qui selon lui "nourrit un sentiment anti-occidental" grandissant.
Face à ces prises de position, Jean-Luc Mélenchon n'a pas dérogé à ses convictions. "Je suis le premier législateur français à avoir déposé un texte pour le mariage homosexuel. J'assume ma position et ne chercherai pas à vous l'imposer", a rétorqué le tribun de LFI dans un dialogue de sourds.
Lorsque Mélenchon a évoqué l'éventualité d'un "mariage pour tous" un jour au Sénégal, les huées de la jeunesse estudiantine ont accueilli ses propos, illustrant le fossé avec la société civile sur ce sujet brûlant. Un clivage idéologique qui risque de peser lourd dans les relations du Sénégal avec ses partenaires occidentaux.