VIDEOUN SCANDALE QUI RÉCLAME DES SOLUTIONS URGENTES
Les inégalités persistantes dans la société sénégalaise en termes de citoyenneté et de respect des droits humains représentent un défi majeur pour le nouveau gouvernement
L'ancien secrétaire général d'Amnesty International, Pierre Sané, tire la sonnette d'alarme sur les inégalités persistantes en matière de droits humains au Sénégal. Il dénonce la division profonde de la société sénégalaise entre ceux qui jouissent pleinement de leurs droits et ceux qui en sont privés.
M. Sané insiste sur le fait que la citoyenneté ne peut être pleinement comprise sans une reconnaissance et une mise en œuvre effective des droits humains fondamentaux. Il met en garde contre le risque pour le nouveau gouvernement de négliger des problèmes cruciaux tels que la pauvreté, la violence à l'égard des femmes et des enfants, les conditions de détention des prisonniers, ainsi que la question de la migration.
La question de la pauvreté occupe une place centrale pour lui. Pierre Sané considère la pauvreté comme un résultat direct de politiques économiques imposées par les instances internationales et mises en œuvre par les autorités gouvernementales. Il dénonce une volonté délibérée de maintenir les populations dans la précarité, les empêchant ainsi de s'en sortir.
Il interpelle ainsi les ONG qui ne doivent pas se limiter à parler de chiffres ou de statistiques, mais qui doivent développer des stratégies concrètes pour éradiquer la pauvreté.
Un autre domaine souvent négligé est celui de la violence faite aux femmes et aux enfants. La situation des femmes au Sénégal est particulièrement préoccupante pour M. Sané.
Il qualifie de scandaleux le nombre d'enfants livrés à eux-mêmes, dormant dans la rue et exposés à la violence et aux agressions. Il met en garde contre les conséquences graves de cette exclusion sociale, affirmant qu'elle alimente la rage et le sentiment d'injustice, propices à la radicalisation.
Le militant de la défense des droits humains souligne que le traitement des prisonniers est un indicateur du degré de civilisation d'une société. Il exhorte les autorités sénégalaises à respecter la dignité des détenus et à garantir leurs droits fondamentaux.
Enfin, la question de la migration est abordée sous un angle juridique et moral. Contrairement à ce que certains peuvent penser, la migration n'est pas un phénomène illégal, mais un droit fondamental reconnu par le droit international. Il rappelle que l'article 13 de la Déclaration universelle des droits de l'Homme garantit le droit de quitter son pays et d'y revenir.