LE CERCLE VICIEUX DU VOL DE BÉTAIL
Les éleveurs vivent dans la peur, confrontés à des voleurs qui agissent en toute impunité. Ce fléau, qui alimente un commerce illégal de viande dangereuse pour la santé publique, déstabilise l'économie locale et pousse les jeunes à l'exode
Au Sénégal, le vol de bétail est à l’origine de pertes annuelles estimées à 2 milliards de francs Cfa. Pourtant, l’Assemblée nationale avait voté en 2017 une loi pour renforcer la répression par la criminalisation. Plusieurs années après, faute d’une application dudit texte, le phénomène continue au grand dam des éleveurs qui sont dépossédés de leurs biens. Le vol de bétail qui alimente la commercialisation incontrôlée de viande destinée à la consommation nourrit également la criminalité dans la sous-région minée par une insécurité grandissante.
A Dinguiraye, une localité en plein bassin arachidier, dans la région de Kaolack, le « louma » ou marché hebdomadaire se tient tous les dimanches.
Le 25 janvier 2025, peu après 13 heures, les éleveurs y sont malgré la chaleur qui commence à s’installer dans le Saloum (région centre du Sénégal). Ils se regroupent à l’ombre d’un arbre. La sécurité de leur cheptel est source d’inquiétudes. Le vol de bétail est leur préoccupation majeure.
En présence de la délégation du Fonds alimentaire mondial (Fao) et du président national du comité de lutte contre le vol de bétail, Aboubacar Bitéye, les éleveurs veulent tous se faire entendre. Chacun tient à raconter sa mésaventure. Des animaux perdus dont les auteurs du forfait pourtant connus, sont libres, c’est le quotidien de plus d’un.
Parmi eux, Aliou Bâ, un jeune éleveur qui, dans la nuit du 2 janvier 2025, a vu son troupeau pris par des voisins dont il est convaincu de leur culpabilité. « Un individu de mon village est venu aux alentours de 22 heures avec deux complices inconnus et a volé une trentaine de bœufs, d’une valeur estimée à 20 millions de francs CFA ». En plus du témoignage d’un proche du présumé coupable, et les réquisitions téléphoniques, le mis en cause était en liberté au moment de notre passage. Nous avons été informés qu’après avoir eu écho de sa mésaventure, les hautes autorités du pays, ont pris en charge le dossier et le présumé coupable, est actuellement aux mains de la justice.
Dans la cohue du marché de Dinguiraye, au milieu d’un brouhaha plus marqué par le beuglement des vaches, Arame Diop, une dame d’une soixantaine d’années, cherche, elle aussi à prendre la parole. On lui a dérobé une douzaine de chèvres, un investissement avec lequel elle comptait s’occuper sa progéniture orpheline de père. « Les voleurs se réfugient dans la forêt et prennent nos animaux. Nous les connaissons, mais ils ne sont jamais condamnés après être appréhendés. On m’a pris 12 chèvres. Elles sont jusqu’à présent introuvables. Avec mes économies, j’essaie de me mettre à l’élevage, mais on me prend tout. Je suis veuve et mon bétail me permet de survivre», se désole-t-elle
Dans le Saloum, le refrain est partout le même. A Missirah Wadène, dans la région de Kaffrine, l’élevage y est un moyen d’intégration au-delà de l’apport économique comme en atteste la présence des communautés maures et maliennes qui sont fortement présentes dans la ville.
Le marché hebdomadaire qui s’y tient tous les jeudis, est un lieu de rencontre sous-régionale
A Missirah Wadène, l’élevage fait « bouillir la marmite ». Le marché hebdomadaire est une occasion de faire des affaires, mais les vols ne manquent pas là aussi. Même la volaille n’y échappe pas. « En pleine couvage, on les sort les poules de leurs abris », déplore Alima Dicko, une mauritanienne.
Les malfrats adoptent maintenant la ruse de se faire passer pour des clients le jour du marché pour tromper la vigilance des éleveurs. Pour préserver l’activité économique de sa commune, le maire de la ville, Moustapha Ndong, a mis en place des comités de surveillance. « A mon arrivée à la municipalité, le marché était peu fréquenté. Les éleveurs craignaient le vol de bétail qui s’opérait en plein jour. Depuis qu’on a installé des comités de vigilance, l’intensité a diminué », se réjouit-il même s’il reconnaît par ailleurs, la persistance du problème. Une vingtaine de camions débarque chaque jeudi à Missirah Wadéne. Le président de l’association de la communauté mauritanienne, Abdoulaye Dicko, plaide pour plus de soutiens aux comités de surveillance qui « manquent de tout », à son avis. Pour soutenir ces jeunes qui assurent la sécurité du cheptel, dit Abdoulaye Dicko, « il a été décidé que chaque camion qui arrive à Missirah Wadéne, verse une somme de 15 000 francs aux comités, les éleveurs locaux quant à eux, déboursent 10.000 francs le mois ».
A Ndiédieng, le vol de bétail pousse les jeunes à l’exode rural
Le marché à bétail de Mbirkilane a été est construit sur les fonds de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa). L’infrastructure est bâtie sur une superficie de quatre hectares. Des milliers de bovins et de petits ruminants y sont débarqués chaque dimanche selon les agents vétérinaires, le jour de marché. Ici, des hommes enturbannés, jeunes et vieux n’ont cure de la poussière ou du soleil au zénith qui impose sa loi. Le seul espoir que nourrissent ces éleveurs est de faire de bonnes affaires. Le président du foirail, Amadou Seydou Ba, déplore l’insuffisance des sanctions, une des causes de la récidive. « L’application de la loi criminalisant le vol de bétail est la seule solution au problème », soutient-il. Le président des éleveurs de Mbirkilane, Demba Bâ, appelle à une forte réaction de l’Etat.
Ndramé Escale pas éloigné de Keur Madiabel, est au bout d’une piste latéritique de plusieurs kilomètres. Les éleveurs n’y dorment que d’un seul œil. Le vol de bétail, et la proximité de la Gambie, créent une psychose chez les habitants. Le maire de la localité, Hamidou Diop, déplore les pertes d’investissements. « Des éleveurs qui ont contracté prêts bancaires pour investir dans l’élevage ont tout perdu. Ce qui est très regrettable. La proximité de la commune avec la Gambie facilite le recel ». Selon Hamidou Diop, « l’identification du bétail permettra de renforcer la lutte contre le vol ». Le président des éleveurs de Ndramé Escale, quant à lui, déplore le manque de vigilance des éleveurs. Non loin de Ndramé Escale, Ndiédieng aussi est en proie au vol de bétail. Le maire Abdoul Aziz Mbodj, déplore l’exode massif des jeunes de la commune qui s’explique par leur désœuvrement après la saison des pluies. « Ndiedieng est une zone agro-sylvo-pastorale. C’est une zone d’agriculture et d’élevage. Après l’hivernage, la plupart des gens réinvestissaient leurs ressources tirées de l’agriculture, dans l’élevage. Maintenant, du fait de l’ampleur du phénomène, certains hésitent à investir dans le bétail », se désole-t-il. C’est pourquoi, une fois l’activité agricole terminée, une grande partie de jeunes quitte notre commune, pour aller vers d’autres horizons », ajoute-t-il. Le vol de bétail a un impact négatif dans les finances de la municipalité.
Risques de zoonoses : les dangers de l’abattage clandestin du bétail volé
Un autre élément essentiel dans la lutte contre le vol de bétail est de combattre les abattages clandestins. « La finalité de tout bétail volé est d’intégrer, de manière générale, le circuit des abattages clandestins, échappant ainsi à tout contrôle vétérinaire officiel. Il est donc impératif de prendre des mesures à cet égard, car c’est une question de santé publique »,recommande docteur Ibrahima Thiam, spécialiste en production animale à la Fao
Les zoonoses, ces maladies transmissibles de l’animal à l’homme, sont favorisées parla vente de cette viande qui échappe au contrôle du personnel vétérinaire.
« La tuberculose bovine est une pathologie liée à la consommation de viande provenant d’animaux qui n’ont pas été abattus dans des conditions contrôlées. Elle est transmissible du bovin à l’homme. Elle peut être diagnostiquée à l’abattoir. Il est impossible de détecter cette maladie sur un animal apparemment en bonne santé, d’où l’importance de l’inspection vétérinaire à l’abattoir », prévient-t-il. Comme zoonose, il a aussi, « le charbon bactérien qui peut entraîner une mortalité rapide en 24 à 48 heures. Les personnes peuvent contracter cette maladie lors du dépeçage de l’animal. Le virus peut persister dans le sol pendant jusqu’à 25 ans ». Selon le chef du service départemental de l’élevage et des productions animales de Mbirkilane, Samba Thioye, « La lutte contre le vol de bétail est très importante pour la santé humaine. Quand un animal est volé, il peut transmettre des zoonoses car, l’animal n’est pas identifié, ni inspecté et pas contrôlé ». Il rappelle également le rôle des éleveurs dans la lutte contre le vol de bétail. « Il reste encore beaucoup de choses à faire. Parce que pour un animal volé, normalement, l’éleveur doit se rendre au service technique. Il doit faire la déclaration de perte en dressant les marques particulières de l’animal. Et une fois fait, ce dossier doit être déposé à la gendarmerie. Et chacun des acteurs recevra une copie, une fois l’animal retrouvé, il est vraiment très facile à identifier », affirme t-il.
Ces manquements qui plombent la lutte
Il est important de souligner que le problème du vol de bétail est avant tout un problème local. Les voleurs sont issus des communautés elles-mêmes », note le docteur Ibrahima Thiam, spécialiste en production animale de la Fao qui partage les dénonciations des victimes de vols qui soutiennent identifier les auteurs. Il trouve en outre, qu’il est essentiel de placer les communautés au cœur de la stratégie de lutte contre le vol de bétail créant dans chacune des 557 communes du Sénégal, des comités communaux et locaux de prévention et de lutte contre le vol de bétail. Cela permettrait dit-il, « non seulement de lancer des alertes rapides, mais aussi, grâce à un réseautage, notamment en utilisant les technologies de l’information et de la communication de retrouver tout bétail volé ». Conscient de l’importance de l’implication de la population, Aboubacar Bitéye a mis en place, l’association nationale de lutte contre le vol de bétail, une entité agrée par l’Etat du Sénégal. Son objectif est « un maillage du territoire ». Les comités sont constitués de 10 membres. Au-delà de la surveillance sur le terrain, l’association de Aboubacar Bitèye a mis en place un groupe WhatsApp pour l’échange d’informations. Dans cette plateforme, en moyenne dix (10) cas de vol sont dénombrés par jour. Samba Ndiaye, le secrétaire général de l’association dans la commune de Missirah Wadéne, déplore le manque de moyens mais aussi la non coopération de certains chefs de villages.
Le maire de Ndiédieng, Abdoul Aziz Mbodj trouve toutefois que les populations doivent aider ces comités dans la dénonciation des personnes suspectes mais ajoute-t-il, « On ne doit pas permettre aux comités de lutte de s’arroger des prérogatives qui ne sont pas les leurs ou bien que les populations ne les respectent pas. Il faudra former les acteurs pour qu’ils comprennent leurs droits et leurs prérogatives. Qu’ils ne se transforment pas en forces de défense et de sécurité en s’adonnant à des actes qui seraient de nature à atteindre à la dignité de la personne qu’elle soit voleur ou criminel ». Cela permettra d’éviter, « des chaînes de sanctions populaires ». Le sous-préfet de Ndiedieng, Abdoulaye Diop, abonde dans le même sens.
« Nous sommes confrontés à un problème de dénonciation. Les gens savent généralement ceux qui font ces choses-là, mais ne les dénoncent jamais. C’est ça qui rend en fait difficile la lutte. L’État a pris toutes les dispositions pour lutter contre le vol de bétail. Il nous a dotés de numéros de téléphone, où on peut nous appeler sans que les gens ne sachent qui en est l’auteur. Toutes les conditions sont réunies pour en tout cas favoriser cette dénonciationlà ». Pour lui, « des liens de parenté justifient cette absence de dénonciation, plutôt que la peur de représailles ».
Les acteurs souhaitent l’évaluation de la loi criminalisant le vol de bétail
Il est essentiel de plaider pour une évaluation des aspects législatifs et réglementaires relatifs à la criminalisation du vol de bétail », requiert Dr Ibrahima Thiam. Le maire de Ndiedieng, Abdoul Aziz Mbodj, fait la même plaidoirie.
Si l’État mobilise ses ressources, les ressources juridiques, pour combattre ce phénomène, alors qu’il persiste, ma première proposition, c’est qu’il faudra évoluer. On doit faire l’évaluation de la loi. Il y a une loi qui est là, qui a criminalisé le vol de bétail ». Abdoul Aziz Mbodj de poursuivre, « la loi pénale, en vérité, son objectif, c’est la persuasion. L’objectif principal de la loi pénale, c’est la persuasion. Si cette loi ne persuade pas, parce que le phénomène persiste, il faut s’arrêter et évoluer ». Dr Astou Fall, la coordonnatrice de la Cellule de Lutte contre le vol de bétail (Clcvb), au ministère de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage reconnaît les difficultés dans l’application de ladite loi. « Le constat que nous avons fait comme tout le monde, c’est que l’application de cette loi pose problème. Ceci est peut-être dû à l’insuffisance des ressources judiciaires et sécuritaires pour enquêter sur le vol de bétail. En général, au Sénégal, les forces de l’ordre et les institutions judiciaires manquent souvent de moyens. Il y a des moyens financiers, logistiques et humains pour enquêter sur les cas de vol de bétail surtout dans les zones reculées ».
L’absence de dénonciation plombe aussi la répression dit-elle. « Il y a aussi le manque de dénonciation par les victimes parce que les éleveurs et les agriculteurs touchés parle vol de bétail, hésitent parfois à signaler les cas en raison de la méfiance envers le système judiciaire. Ils sont un peu dubitatifs envers le système judiciaire disant que si on envoie le dossier à la justice, le voleur va revenir tout le temps.
Les procédures judiciaires peuvent coûter excessivement cher. Ça peut être une autre raison. Il a aussi des mécanismes de justice traditionnelle privilégiés par les victimes ». La loi criminalisant le vol de bétail a été votée à l’Assemblée nationale le 22 mai 2017. Cette loi avait pour objectif de réduire, voire d’éradiquer définitivement le vol de bétail. Les peines encourues avec cette loi c’est 5 à 10 ans de prison ferme avec la non négociation de sursis, ni de remise de peine.
Conséquences du vol de bétail
2 milliards de pertes par an
Au Sénégal, annuellement, 3,2 millions de $, soit 2 milliards francs Cfa par an sont perdus par les éleveurs a cause du vol de bétail, soit en moyenne 22 000 a 30 000 têtes de bétail. Ce vol de bétail sévit aussi dans la sous-région. Au Mali, par exemple, entre 2019 et 2022, le nombre d’animaux volés a été estimé à 887 250 têtes de bovins et 446 000 petits ruminants. Au Burkina Faso, les estimations sont 8 millions de têtes volées entre 2017. Selon la Fao, en termes d’économie illicite, le vol de bétail (22%) constitue en Afrique de l’Ouest, le 3eme fléau après le trafic d’armes (56%) et l’enlèvement contre rançon (39%) et devant le commerce illicite (20%) et le commerce illicite de pétrole (20%).
Il est renforcé par l’insécurité qui sévit dans la région, les failles sécuritaires aux frontières permettant une traversée hors points officiels et en dehors de tout contrôle des forces de défense et de sécurité, des agents des postes vétérinaires frontaliers, le changement climatique qui paupérise certains éleveurs, la nature extensive des systèmes d’élevage dominant avec une faible surveillance du bétail (divagation). Comme causes, la Fao indexe également, la mobilité nationale et transfrontalière comme la transhumance et le nomadisme qui favorisent les vols et les razzias dans ces zones où la présence de l’Etat est quasi inexistante.
Le problème est accentué par l’inefficacité des méthodes actuelles d’identification du bétail avec l’absence de méthodes efficaces de traçabilité du bétail. Il a aussi la possibilité d’écouler le bétail volé à travers des réseaux criminels d’abattages clandestins hors abattoirs à Dakar, dans les régions et même les villages les plus reculés du Sénégal. La faiblesse du personnel vétérinaire et para-vétérinaire au Sénégal qui est en général 1 agent technique d’élevage pour un arrondissement, soit 2 à 3 communes. Parmi les problèmes, il a aussi les absences ou les faiblesses organisationnelles interétatiques qui auraient permis de mieux coordonner la lutte entre les pays.
L’absence de structures dédiées totalement à la lutte contre le vol de bétail dans les pays concernés de l’Afrique de l’Ouest. Le Sénégal est le seul pays qui dispose d’une Cellule dédiée mais sans moyens et la faiblesse de l’application des cadres juridiques et institutionnelles sont d’autres causes.
DR ASTOU FALL, COORDONNATRICE DE LA CELLULE DE LUTTE CONTRE LE VOL DE BÉTAIL (CLCVB), MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE, DE LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE ET DE L'ÉLEVAGE « L'État a mis en place plusieurs initiatives pour lutter contre le vol de bétail »
« L’État a mis en place plusieurs initiatives pour lutter contre le vol de bétail comme la création de brigades spécialisées qui sont des unités de gendarmerie rurales. L’État a déployé des brigades de gendarmerie dans les zones rurales touchées parle vol de bétail, comme le Ferlo, le Fouta, la région Tamba. Le ministère de l’Élevage est en train de mettre en place le système national d’identification du bétail, un programme national d’identification du bétail », dit-elle. Ces mesures restent encore à généraliser, « mais sont en phase de démarrage », ajoute-t-elle. Selon toujours Astou Fall, « la réponse sera aussi de créer des coopératives transfrontalières et des projets visant à l’identification et la traçabilité du bétail ». L’Etat développe également, « un projet de planification qui vise à réduire les pertes liées au vol de bétail, d’améliorer la gestion des troupes pour faciliter l’intégration des produits d’alimentation sur les marchés internationaux de la traçabilité ». La coordonnatrice de la cellule de lutte contre le vol de bétail annonce aussi, « un plan de gestion des ressources animales qui vise à renforcer le contrôle des mouvements des troupeaux, notamment dans les zones transfrontalières, en utilisant des outils de technologie avec un intérêt pour la géolocalisation »
LA FAO ET LE SENEGAL MUTUALISENT LEURS EFFORTS POUR DES REPONSES ADEQUATES
La Fao compte accompagner l’Etat du Sénégal parla mise en place d’une coalition sous-régionale de prévention et de lutte contre le vol de bétail en Afrique de l’Ouest pour prendre en charge la dimension transfrontalière et sous-régionale du fléau et le partage d’informations dans un court terme.
Il a aussi la mise en avant des communautés au cœur de la lutte contre le vol de bétail, par la mise en place/renforcement/appuis des comités locaux et nationaux de lutte contre le vol de bétail sur tous les maillons de chaînes de valeur, pour mettre en œuvre les actions de sensibilisation, de plaidoyer et de communication. La nécessité d’une solution adaptée pour l’Afrique de l’Ouest dans un contexte de systèmes d’élevage pluriels notamment par le recours aux innovations technologiques (puces, colliers, drones, bolus …) qui sont des opportunités pour réduire le vol de bétail. On note également, la nécessité d’œuvrer à l’harmonisation entre États des systèmes nationaux d’identification et de traçabilité du bétail pour faciliter le suivi au-delà des frontières à moyen et long terme. Comme solutions, il est aussi préconisé, l’élaboration et la mise en œuvre concertée d’un programme régional sur l’identification et la traçabilité du bétail en Afrique de l’Ouest. La réponse contre le vol de bétail est aussi le renforcement des cadres juridiques liés à la prévention et à la lutte contre le vol de bétail en Afrique de l’Ouest. La FAO prévoit aussi un plaidoyer envers les décideurs surla nécessité de la mise en place de financements dédiés à la problématique de lutte contre le vol de bétail, notamment la création d’un fonds sous-régional dédié à la prévention et lutte contre le vol de bétail.
.L’élevage joue un rôle central dans l’économie des pays de l’Afrique de l’Ouest. Au Sénégal, l’élevage contribue à hauteur de 4% du PIB nationale et 22% du PIB du Secteur primaire avec des effectifs, en 2023, estimés a plus de 4,5 millions de bovins, plus de 9,8 millions d’ovins, environ 6 millions de caprins, 1,6 millions d’équidés et 946 543 porcins.
C’est une activité pratiquée par environ 800 000 ménages et plus de 1,3 million d’individus.