IL COUCHAIT AVEC SES QUATRE BELLES-FILLES
Âgé de 54 ans, Alassane Wade est un électricien, marié avec la défunte mère des quatre victimes - Il profitait de son statut de père adoptif pour les violer ou leur faire des attouchements
Âgé de 54 ans, Alassane Wade est un électricien, marié avec la défunte mère des quatre victimes. Il profitait de son statut de père adoptif pour les violer ou leur faire des attouchements. Après la mort de leur mère, alassane Wade a été surpris par son actuelle épouse qui a d’ailleurs décidé de le quitter alors qu’il avait fini d’entretenir des relations sexuelles avec l’une d’elles. L’avocat de la partie civile a demandé dix millions en guise de dommages et intérêts tandis que le procureur a requis contre le prévenu une peine de prison ferme de dix ans. L’affaire a été mise en délibéré pour le 30 mars prochain.
En se mariant avec Alassane Wade, habitant à la Zac de Mbao, leur défunte mère était loin de se douter qu’elle avait affaire à un pervers et un maniaque sexuel. En dépit des récriminations de ses filles à l’endroit de leur père adoptif, leur maman alitée n’a jamais rien voulu savoir et les menaçait de représailles pour leurs « mensonges ». Selon l’actuelle épouse du prévenu, Aïda Faye, l’affaire a éclaté un jour où, comme d’habitude, elle a voulu prier dans la chambre conjugale. Le prévenu lui a ordonné d’en sortir car, disait-il, il voulait discuter avec l’une de ses belles-filles, en l’occurrence a. S. Ngom. De retour dans la chambre, Alassane Wade lui a encore demandé d’attendre qu’il finisse sa « discussion ». Lorsque l’épouse est de nouveau revenue, elle a trouvé la gamine en train de s’habiller. Elle remettait son soutien gorge tandis que le lit était froissé. Depuis lors, Aïda Faye a quitté la maison conjugale pour rentrer à Thiès chez ses parents. A la barre, Alassane Wade a nié les faits tout en précisant qu’il avait effectivement suggéré à sa femme de sortir à deux reprises de la chambre car elle voulait suivre une série sur Novelas TV alors qu’il avait décidé de « discuter » avec sa belle fille. « Tout ceci n’est que pure invention de la part des enfants, de ma femme et de leur tante. En 2012, du vivant de leur mère, elles m’avaient accusé de faits similaires », a-t-il maladroitement tenté de se justifier.
Une autre des belles-filles a soutenu à la barre que leur père adoptif jouait avec ses seins et sa poitrine. « Quand il nous voyait en compagnie de garçons, il nous frappait jusqu’à ce que tu ne puisses plus s’asseoir correctement sur les bancs de l’école. Un jour, il m’a frappé de 22 heures à 4 heures du matin avant de me violer. Après avoir accompli son forfait, il m’a demandé d’écrire sur papier le nombre de copains avec qui je sortais. J’étais obligée de le faire au vu des coups atroces reçus. Je l’ai une fois surprise avec Assy mais aucune d’entre mes autres sœurs ne m’a jamais avoué qu’il entretenait des relations intimes avec elles », a expliqué à la barre Aïssatou Seck Ngom avant de préciser que leur père adoptif leur faisait prendre des bains mystiques.
Pour sa part, F. Diallo Ngom a soutenu à la barre qu’à chaque fois qu’elle avait des démêlés avec le fils du prévenu, ce dernier lui a ordonné de se déshabiller avant de la doigter et de la violer. Le prévenu les menaçait de représailles si jamais cela s'ébruitait. La tante maternelle des filles, Fatou Bintou guèye a quant à elle expliqué devant les juges qu’un jour, la petite Assy était venue se confier à sa grand-mère. Entre-temps, la femme du prévenu l’a surprise avec Aïssatou Seck et toutes les filles ont fini par avouer que leur beau-père les a violées. Finalement, la famille a décidé de porter l’affaire au niveau de la justice.
Me Amadou Sow de la partie civile s’est dit persuadé que les juges ont suffisamment d’éléments objectifs dans le dossier pour entrer en voie de condamnation contre le prévenu. « Tout à l’heure, vous avez vu le geste de répulsion qu’a fait Assy lorsque le prévenu a voulu poser la main sur elle. Cela signifie qu’elle éprouve un sentiment de dégoût. Le prévenu a manipulé les enfants avant le décès de leur mère. Et même après son décès car, il a dit vouer un amour à ces enfants. Il y a les témoignages de son épouse alors qu’il veut nous faire croire qu’il s’agit d’un complot. C’est en pleine action qu’elle a vu les éléments qu’elle a décrits. De plus, des images pornographiques ont été retrouvées dans le téléphone d’Alassane Wade. et les filles ont avoué qu’il leur a montré ces images obscènes (...) elles ont subi un préjudice moral qui ne s’estompera jamais… Je demande de leur allouer la somme de 10 millions FCFa à titre de dommages et intérêts », a précisé le conseil de la partie civile.
Le parquet a aussi dit n’avoir aucun doute que les faits sont constants car les filles ont subi des attouchements et des viols depuis des années. « La cabale dont le prévenu fait état n’est que pure affabulation. On n’invente absolument rien et le parquet a mis quatre incriminations qui pour chacune d’elles. Alassane Wade n’a pas eu pitié des filles. On a épousé maritalement leur mère, mais on vit maritalement avec les 4 filles. C’est assez lâche, assez moche. Je requiers de le condamner à 10 ans d’emprisonnement ferme », a-t-il sollicité.
Me Tidiane Diallo, lui, a soulevé des zones d’ombre dans le dossier. En même temps, a-t-il soutenu, le ministère public a essayé de diaboliser son client. « Si de tels faits étaient avérés, l’une d’entre ces filles allait s’en ouvrir à une autre parmi elles. Je pense qu’il y a une cabale dans cette affaire. On n’a que les accusations des parties civiles et les dénégations du prévenu (...) Sous le bénéfice de ces observations, nous pensons que les faits ne sont pas constants et nous demandons la relaxe du prévenu », a-t-il plaidé.
Il sera suivi de Me Mamadou Ndiaye, un autre avocat de la défense, qui a embouché la même trompette de la cabale que lui.
L’affaire est mise en délibéré pour le 30 mars prochain où l’électricien Alassane Wade sera fixé sur son sort.