LA POPULATION RECLAME 1 101 HA A L’ARCHIDIOCESE DE DAKAR ET A FILFILI
Les populations de Keur Moussa et environs ont investi hier les rues pour dénoncer «la spoliation de leurs terres». Elles réclament 201 ha à l’Archidiocèse de Dakar et 900 ha à la famille Filfili, soit au total 1 101 ha.
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Les populations de Keur Moussa et environs ont investi hier les rues pour dénoncer «la spoliation de leurs terres». Elles réclament 201 ha à l’Archidiocèse de Dakar et 900 ha à la famille Filfili, soit au total 1 101 ha.
Le différend foncier qui oppose les populations de Keur Moussa, Mbirdiam, Ndoyène Rail, Ndoyène 2, Ndoyène Dior, Soulouf et une partie de Sébikotane depuis les années 80 est en train de prendre une nouvelle et dangereuse tournure. En effet, rouges de colère, ces populations ont battu hier le pavé pour dénoncer« la spoliation de leurs terres » et afficher la détermination de les récupérer. Elles réclament 201 ha à l’Archidiocèse de Dakar et 900 ha à la famille Filfili, soit au total 1 101 ha.
Mamadou Diop, Secrétaire général du collectif And Defar Keur Moussa, exprime la détermination de ces populations : «Nous ne comptons pas laisser faire ; ils passeront sur les cadavres de toutes les populations de Keur Moussa avant de s’accaparer de ces terres». Il renseigne qu’en 1989 et 1990 déjà, les populations s’étaient dressées contre la famille Filfili qui avait finalement porté l’affaire à la barre du tribunal, mais elle avait été déboutée. Mais elle n’a toujours pas baissé les bras et continue de faire du forcing. C’est ainsi que le mardi 25 juin dernier, des moines de l’Archidiocèse de Dakar, accompagné d’un agent du cadastre et d’un élément de la DSCOS, sont descendus sur le site pour les besoins d’une identification, afin d’opérer un lotissement. «N’eût été la vigilance des membres du collectif And Defar Keur Moussa, ils allaient accomplir leur sinistre projet», a-t-il indiqué. Comment peut-on procéder à l’immatriculation de terres où vivent des populations depuis des siècles ? s’est-il interrogé.
Il poursuit ensuite en affirmant que le 2 novembre 2021, Aly Ngouille Ndiaye ministre de l’Intérieur d’alors avait demandé la suspension de toutes les opérations foncières, et qui est toujours en vigueur. Et avant de prendre cette mesure, le ministre s’était déplacé sur le site pour s’enquérir de la situation et c’est ainsi qu’il avait demandé aux populations de continuer à exploiter leurs terres, non sans donner des instructions pour qu’aucune action de lotissement n’y soit effectuée jusqu’à nouvel ordre. Mais, se désole-t-il, «ces prédateurs fonciers veulent coûte que coûte tout remettre en cause et priver plus de 2 000 âmes de leurs terres».
En tout état de cause, il assène que «la population de Keur Moussa s’est levée comme un seul homme, pour combattre toute forme d’occupation de ses terres». «En tant que citoyens et républicains, nous demandons au gouvernement de faire en sorte que le pire soit évité. Nous avons en tout cas foi au Jub,Jubël, Jubënti prôné par le nouveau régime. Les passe-droits ont causé d’énormes préjudices aux populations, notamment les plus vulnérables. Ces pratiques douteuses sont appelées fort justement à prendre fin sous le magistère du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
En tout cas, les populations de cette zone demandent à être rétablies dans leurs droits. En le faisant, le gouvernement ne fera que renforcer leur sentiment que certaines pratiques n’auront plus cours au Sénégal et que l’Etat de droit ne sera plus une vue de l’esprit mais une réalité», a-t-il conclu.