MIGRATION IRRÉGULIÈRE, UN PHENOMENE QUI RESISTE AUX REPONSES POLITIQUES
Les vagues de migration irrégulière semblent résister au temps, malgré les différentes initiatives développées par les autorités qui se sont succédé à la tête du pays.
Les vagues de migration irrégulière semblent résister au temps, malgré les différentes initiatives développées par les autorités qui se sont succédé à la tête du pays. Celles-ci ont en fait proliféré sans qu’une solution ne soit trouvée au fameux « Barsa ou barsakh » qui cause chaque année des centaines de décès de jeunes désireux de se rendre en Europe.
La dernière initiative en date est celle du ministre de l’Intérieur, Jean Baptiste Tine, qui est en train d’installer progressivement des comités régionaux et départementaux de lutte contre la migration irrégulière. Cette action inédite des nouvelles autorités contre ce phénomène de migration meurtrière avait été précédée auparavant d’un engagement ferme du président de la République, Bassirou Diomaye Faye. En déplacement à Mbour le 11 septembre après qu’un chavirement d’une pirogue en partance pour l’Espagne a causé plusieurs morts, le nouveau chef de l’Etat avait annoncé un programme de lutte contre le chômage des jeunes mais aussi, le renforcement de la surveillance. Le nouveau régime affûte ainsi ses armes pour lutter contre un phénomène qui perdure et résiste aux initiatives des différents gouvernements. L’équipe du président Macky Sall, quant à elle, avait validé une stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière en 2023 après que Fass Boye Gandiole a été endeuillé par la mort de jeunes qui voulaient aller eux aussi en Espagne. Cette stratégie avait comme objectif de renforcer les structures qui promeuvent l’entreprenariat et la création d’emplois et la sensibilisation et le renforcement de la coopération internationale.
D’un autre côté, le Sénégal mène également la lutte à travers l’agriculture. Depuis le régime du président Abdoulaye Wade, on note la mise en place de politiques de stabilisation des jeunes à travers un retour aux champs. En 2005-2006, l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, avait lancé le Plan Reva ou plan de Retour Vers l’Agriculture pour fixer les jeunes dans les terroirs. Le président Abdoulaye Wade avait aussi son autre programme dite Grande offensive pour l’agriculture et l’abondance (Goana). Ce retour à l’agriculture a été également promu par le président Macky Sall à travers les domaines agricoles communautaires (Dac). Les résultats n’ont pas été à la hauteur des attentes.
Le Sénégal a également crée des structures de promotion de l’emploi des jeunes pour répondre à la migration irrégulière. Le président Abdoulaye Wade avait ainsi implanté le Fonds national de promotion de la jeunesse (FNPJ), l’Agence nationale pour l’emploi des jeunes (ANEJ) et l’Office pour l’emploi des jeunes de la banlieue OFEJBAN. Elles ont été dissoutes juste après l’arrivée du président Macky Sall au pouvoir en 2012 au nom de la rationalisation des dépenses. Plus tard, la délégation à l’entreprenariat rapide (DER) a été mise en place pour appuyer la création d’emplois. Le constat est que les différentes politiques n’ont pas permis de résoudre le phénomène de l’immigration irrégulière qui, chaque année, fait de nouvelles victimes.