BAKARY SARR PRECONISE DES MESURES URGENTES POUR LA PRÉSERVATION DE L'ÎLE DE GORÉE
L’urgence de préserver l’île de Gorée, patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1978, a été réaffirmée, hier, par Bacary Sarr, secrétaire d’État à la Culture, aux Industries créatives et au Patrimoine historique, lors d’une visite de travail.
Lors d’une visite de travail, hier, sur l’île de Gorée, le secrétaire d’État à la Culture, Bacary Sarr, a mis en lumière l’urgence d’intervenir pour préserver ce site classé au patrimoine mondial de l’Unesco. L’érosion côtière et la dégradation du patrimoine bâti, dit-il, nécessitent des actions multisectorielles rapides.
L’urgence de préserver l’île de Gorée, patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1978, a été réaffirmée, hier, par Bacary Sarr, secrétaire d’État à la Culture, aux Industries créatives et au Patrimoine historique, lors d’une visite de travail. « L’érosion est en train de faire son travail et n’attend personne. Il faut prendre des mesures urgentes pour sauver cette île emblématique », a-t-il déclaré. Cette visite s’inscrit dans les instructions données par le Président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye, invitant le ministère de la Culture à évaluer l’état des lieux des sites historiques tels que Gorée et Carabane, afin de déterminer les actions nécessaires à leur conservation. « Nous avons voulu répondre à ces directives en diagnostiquant les enjeux spécifiques à Gorée, un site à la fois culturel et naturel, avec une valeur unique pour les mémoires passées et actuelles », a souligné M. Sarr.
Accompagné de responsables municipaux, d’universitaires et d’experts, le secrétaire d’État a visité plusieurs lieux emblématiques, notamment l’ancien Palais du gouverneur Roume et la mosquée de Gorée, tout en constatant les dégâts causés par l’érosion côtière et l’usure du temps. Au-delà des constats techniques, cette visite a permis de mettre en lumière les difficultés sociales auxquelles sont confrontés les habitants de l’île. C’est dans ce cadre qu’une réunion d’échange avec les parties prenantes s’est tenue au Centre culturel Boubacar Joseph Ndiaye. Pina Henriette Faye, adjointe au maire de la commune, Augustin Senghor, a rappelé que le cadre de vie des populations est impacté par l’état des bâtiments, souvent anciens et délabrés.
« Nous habitons un territoire où les populations doivent vivre décemment. Le fait qu’il y ait des bâtiments appartenant encore à l’État et qui ne peuvent pas être réhabilités gêne profondément. Cela empêche nos populations d’avoir un habitat décent », a-t-elle souligné, précisant que le patrimoine communal est limité à quelques infrastructures dont la mairie et le poste de santé. Elle a également évoqué une confusion fréquente concernant la propriété des bâtiments : « Tout le monde croit que tous les bâtiments de l’île appartiennent à la commune. Pourtant, certains relèvent de l’État et d’autres sont des infrastructures privées, ce qui complique leur entretien ». Malgré ces obstacles, Mme Faye s’est dite optimiste, espérant que cette collaboration entre les autorités locales et l’État débouchera sur des actions concrètes et durables.
Oumar Badiane, directeur du Patrimoine culturel national, a insisté sur la nécessité de préserver l’authenticité de l’île tout en améliorant les conditions de vie des habitants. « Le référentiel, c’est de garder en l’état tout ce qui est à Gorée, parce que cette mémoire transcende les générations. Ce site doit rester un témoignage vivant pour enseigner aux générations futures », a-t-il expliqué. Cependant, il a reconnu que la préservation du patrimoine ne doit pas se faire au détriment des besoins actuels des populations.
Selon lui, le défi consiste à conjuguer conservation et développement local, en s’assurant que les interventions ne compromettent ni l’identité du site ni la qualité de vie des habitants. Au terme de cette rencontre, le secrétaire d’État a souligné que cette visite constitue un prélude à des mesures concrètes. À l’en croire, après cet état des lieux, suivront des actions rapides pour préserver l’île, qui représente une mémoire vivante pour le Sénégal et la diaspora. « À travers une approche multisectorielle, impliquant la restauration du patrimoine bâti, la lutte contre l’érosion côtière, et le soutien au développement socio-économique, les autorités ambitionnent de donner un nouvel élan à l’île de Gorée, tout en assurant sa préservation pour les générations à venir », a-t-il confié.