FAUT-IL RÉFORMER LE BALLON D'OR ?
Chaque édition du Ballon d’or apporte son lot de polémiques, et celle de cette année ne fait pas exception. La récompense individuelle la plus prestigieuse du football souffre d'un problème de crédibilité croissant depuis plusieurs années
La récompense prestigieuse qu'est le Ballon d’or fait à nouveau l'objet de controverses cette année, en raison d'un choix jugé peu objectif. Une plateforme africaine propose de remédier à ces limites en instaurant un mode de désignation plus équitable entre les joueurs.
Chaque édition du Ballon d’or apporte son lot de polémiques, et celle de cette année ne fait pas exception. Plusieurs membres du top 30, révélé le 30 octobre 2023 par le magazine France Football, font l'objet de critiques dans les médias et sur les réseaux sociaux.
Des joueurs tels que Ruben Dias (30e) et Antoine Griezmann (21e) auraient, selon certains, été victimes d'un classement injuste ; tandis que d'autres, tels que Randal Kolo Muani (28e) et Emiliano Martinez (15e), ne mériteraient pas leur rang selon d'autres opinions.
Quant à Lionel Messi, sacré pour une huitième fois record, le magazine français So Foot le qualifie de "vainqueur par défaut", récompensé uniquement pour ses performances (sept buts en autant de matchs, dont quatre sur penalty) lors du Mondial 2022 organisé à Doha.
Problème de crédibilité
De son côté, le quotidien britannique The Telegraph y voit un mépris envers la Premier League, le championnat de football élite en Angleterre. Il souligne qu'en dehors de George Best en 1968, seuls deux vainqueurs du Ballon d'Or – Michael Owen en 2001 et Cristiano Ronaldo en 2008 – évoluaient dans ce pays à l'époque de leur sacre.
Pendant ce temps, la Liga espagnole a vu 19 de ses joueurs remporter le Ballon d'Or, dont 11 pour le FC Barcelone et 8 pour le Real Madrid. De quoi renforcer la thèse du Telegraph ? Quoi qu'il en soit, la récompense individuelle la plus prestigieuse du football souffre d'un problème de crédibilité croissant depuis plusieurs années.
Malgré les changements de règlement introduits l'an dernier, incluant la suppression du critère relatif à la "carrière du joueur", le resserrement du calendrier d'évaluation et la réduction du nombre de votants à un cercle de "spécialistes", les accusations de favoritisme persistent.
Pour un système plus équitable
Dans ce contexte, le journaliste sénégalais Elimane Ndao considérait comme très probable que le trophée décerné par France Football soit attribué une nouvelle fois au capitaine de l'Argentine cette année, en raison de ce qu'il appelle le "syndrome Messi".
"À part Cristiano Ronaldo, aucun joueur, quelle que soit la grandeur de sa saison, n'a de chances de remporter le Ballon d'Or lorsqu'il est en concurrence avec Leo Messi", écrit-il sur le site internet de sa nouvelle plateforme "Le Meilleur joueur du monde".
Celle-ci propose, excédée par le privilège accordé aux joueurs offensifs – seulement quatre défenseurs et un gardien de but ayant été récompensés en 67 éditions –, un nouveau modèle d'attribution basé uniquement sur les données, élément central dans le football moderne.
Ce système valorise, grâce à une attribution continue de points tout au long de la saison, aussi bien les actions défensives que les arrêts d'un gardien de but, dans le but de donner à tous les candidats les mêmes chances de gagner.
"Dans les cinq grands championnats européens, en moyenne après trois tirs cadrés, le quatrième est un but. Ainsi, un gardien qui arrête quatre tirs dans un match contribue autant qu'un attaquant qui marque un but", explique Elimane Ndao, dont la plateforme analyse une cinquantaine de matchs chaque week-end pour établir son classement. Un classement qui a désigné Erling Haaland, classé deuxième par France Football, comme meilleur joueur du monde de la saison écoulée.