«LE PROCESSUS DE RAJEUNISSEMENT EST IRREVERSIBLE»
Le sélectionneur de l’équipe nationale de basketball du Sénégal, Moustapha Gaye a lancé l’opération reconquête du titre avec 19 «Lionnes» présélectionnées en perspective de la Can féminine Rwanda2023.
Le sélectionneur de l’équipe nationale de basketball du Sénégal, Moustapha Gaye a lancé l’opération reconquête du titre avec 19 «Lionnes» présélectionnées en perspective de la Can féminine Rwanda2023. Un casting avec des jeunes, des moins jeunes, des anciennes, une seule joueuse locale qui fait débat. Mais l’ancien champion d’Afrique reste droit dans ses boites. Pour lui, le «processus de rajeunissement es irréversible». Par la même occasion, il a annoncé la fin du cumul de postes (Dtn et sélectionneur) non sans solder des comptes avec El Hadji Sarr, désormais ex-président patron de la communication. Morceaux choisis lors de son face à face avec la presse hier, lundi 12 juin.
OPERATION RACHAT
«Cette liste a été préparée depuis deux ans. Depuis notre dernier match où on a eu des certitudes sur la reconfiguration et des manquements qu’il y a eus. On assume ce résultat et on va essayer de trouver les voies et moyens pour mettre le Sénégal sur le bon chemin parce que la 4ème place n’était pas conforme à notre potentiel. En 2022, on a organisé un camp d’entraînement avec tous les jeunes espoirs qui avaient entre 18 et 25 ans. On a travaillé durant trois semaines. Et c’était une première évaluation sur le potentiel de jeunes qu’on a. On avait sélectionné des Locales comme des Expatriées qui sont partout dans le monde. Après cela, les joueuses étaient en observation depuis leurs clubs et c’est ce qui nous a permis de sortir aujourd’hui une liste de 19 joueuses».
L’ABSENCE DE CERTAINS CADRES
«Dans cette liste, il faut également noter des entrées, des sorties, des absences comme Binetou Diémé que j’ai contacté et qui m’a dit : «coach j’ai arrêté de jouer». Chapeau vraiment pour elle ! On a passé ensemble des années et elle nous a valu beaucoup de satisfactions. Mame Marie Sy pour des problèmes familiaux, elle ne peut pas être là, Maimouna Diarra avait annoncé sa retraite internationale».
«JE ME SUIS EXCUSE AUPRES DE AYA (TRAORE)»
«J’ai dit à Aya (Traoré) dans un appel téléphonique que j’ai beaucoup regretté son absence en 2021. C’était un choix malheureux que j’avais fait et je m’en suis excusé. C’est une icône qui méritait un meilleur traitement. Et j’assume cette erreur. Elle est restée compétitive, elle est restée dans son coin sans faire de bruit. L’équipe a besoin d’une joueuse comme elle dans son secteur. J’ai dit la même chose à Fatou Dieng. On a besoin de leur expérience. Elle a joué l’année dernière en National 1 en France. Cette année, elle a évolué en première division en Suède et je la suivais régulièrement. C’est ce qui explique leurs retours. Kalsoum Touré n’était pas là en 2021. Cette année, je l’ai rassuré. Aminata Fall a fait une excellente saison en Nationale, une bonne intérieure qui est capable de jouer dos comme face au panier. Sokhna Lika sortait de maternité. C’est une joueuse de rupture qui n’a jamais eu peur et qui peut beaucoup aider l’équipe».
LA POLEMIQUE YACINE DIOP
«J’aurais souhaité qu’elle ne reste pas deux ans sans jouer. Je la connais depuis qu'elle était très jeune. Je connais son tempérament, sa forte personnalité. C’est vrai que quand on sélectionne une joueuse, tout le monde a son avis et je respecte celui de chacun. Mais, je pense que dans le secteur où elle évolue, elle peut beaucoup nous aider. Yacine (Diop) n’a jamais peur et quelle que soit la situation, elle est toujours là pour apporter un plus. Ce qu’il faut préciser c’est qu’on est en présélection. On n’a pas encore la liste de 12. C’est à elle de nous montrer qu’elle peut être dans la liste finale. Elle sait le faire. Maintenant, on va voir comment elle va se comporter dans l’équipe. On a confiance et je souhaite vraiment qu’elle soit apte pour être dans le groupe pour l’Afrobasket».
UNE SEULE JOUEUSE LOCALE CONVOQUEE
«L’année dernière on avait convoqué les meilleures joueuses locales. Elles étaient au nombre de 8 ou 10. On les a évaluées et on sait ce qu’elles valent. Elles sont de bonnes joueuses. Entre-temps, l'As Ville de Dakar est partie en compétition (africaine) en club. Et on a vu le comportement des unes et des autres. Tout est dans l’évaluation. J’ai beaucoup de respect pour les joueuses locales. En 2021, on avait 4 joueuses locales dans le groupe. Et il n’y a pas de quota entre joueuses locales et expatriées. Ndeye Sène était tout le temps en équipe nationale alors qu’elle évoluait dans le championnat local. Vous avez une fille comme Couna Ndaw, qui a été 3 fois Reines du championnat. Je l’adore. Mais, pendant un an, elle a été moins performante que les années passées».
LE GROUPE DU SENEGAL?
«Manquer de respect à l’Ouganda serait dangereux. C’est un pays qui investit beaucoup dans le basket féminin qui a un potentiel athlétique énorme. Maintenant, penser que c’est un duel entre le Sénégal et le Mali serait une erreur. Il faut tout faire pour gagner la première place et se qualifier en quart de finale. L’objectif, c’est le podium, qui ne veut pas dire la première place. Même si on cherche la première place. On ne peut pas être le Sénégal et se contenter d’une 3ème place. On est très ambitieux. On a des filles qui ont été championnes et qui sont là pour guider les plus jeunes vers le succès. On parle des anciennes mais on a beaucoup de jeunes qui peuvent nous valoir beaucoup de satisfactions. C’est pourquoi on n’avait dit que le processus de rajeunissement est irréversible.