UNE FABRIQUE DE FUTURS CHAMPIONS
Champion du Sénégal en 2017, 2019 et 2023 et vainqueur de la Coupe du Sénégal en 2015 et 2018, Génération Foot fait partie des clubs qui représente la fierté du football local
Champion du Sénégal en 2017, 2019 et 2023 et vainqueur de la Coupe du Sénégal en 2015 et 2018, Génération Foot fait partie des clubs qui font la fierté du football local. Son centre de formation joue un rôle crucial dans le regain de forme du football sénégalais qui trône en Afrique avec plusieurs titres de champions dans différentes catégories. Installé dans le village de Déni Biram Ndao, le centre a, en plus de former des milliers de jeunes, consenti de nombreux investissements socio-économiques qui ont complètement changé le visage de la localité.
Niché sur des dunes, Déni Biram Ndao, village situé à 50 kilomètres de Dakar, accueille, depuis 2013, les installations du centre de formation Génération Foot. Grâce au succès répétitif de l’institut qui a eu à former des joueurs de renommée internationale comme Papiss Demba Cissé, Diafra Sakho, Babacar Guèye, Ibrahima Niane, Sadio Mané, Ismaïla Sarr, Habib Diallo, Pape Matar Sarr, la localité, jadis inconnue pour la plupart des Sénégalais, a même acquis une célébrité qui va au-delà des frontières sénégalaises.
Pour regagner le centre, situé à une vingtaine de kilomètres de Rufisque, il faut se lever tôt et faire preuve de patience. Parfois, il est nécessaire de prendre au moins 2 bus avant d’arriver à Gorom 2. De là, de petites voitures connues sous le nom de « clandos » mènent à Déni Biram Ndao. À la descente, il faudra encore se taper quelques minutes de marche, sur des dunes, avant de pénétrer dans ce temple du sport, mais aussi du savoir. Comme une oasis en plein désert, Génération Foot est désormais un bijou qui fait la fierté de tout un village. À l’entrée, il faut montrer patte blanche avant d’y pénétrer. Il n’y a presque pas de sable à l’intérieur. Toutes les voies sont goudronnées pour faciliter l’accès aux voitures. Les coins et recoins sont propres. On n’aperçoit qu’une petite portion de saleté. Les lieux sont bien tenus et les pensionnaires font aussi preuve de bonne tenue.
Vêtus de survêtements bleus, des fruits en guise de dessert, dont des poires ou bananes entre les mains, ils regagnent leurs chambres ou salles de classe après s’être restaurés. Ici, le respect est fondamental. Abdoulaye Sarr, le directeur technique du centre, est salué avec déférence par les apprentis footballeurs. Ce dernier n’est jamais avare en conseils. Ouvert et boute-en-train, il sait aussi faire des blagues qui égayent l’environnement. Au restaurant, dans la salle polyvalente propre et bien aménagée, certains pensionnaires sont encore en train de déguster un succulent riz à la viande. Invitée à manger, une parente, venue rendre visite à son frère jeune pensionnaire, discute avec Abdoulaye Sarr, dans un restaurant doté de toutes les commodités et qui peut accueillir 2000 convives. Laye Sarr, comme l’appellent certains, prodigue, entre deux bouchées, de précieux conseils pour remonter le moral du jeune footballeur qui a récemment connu des difficultés.
L’enseignement, une priorité
« Le link école-famille ou académie-famille est très important dans le développement de l’enfant aux plans social, psychologique. Nous le souhaitons et nous l’encourageons parce que des familles devront beaucoup nous apprendre sur la vie de ces jeunes, leur enfance et cela nous permettra de mieux orienter notre action qui ne saurait se limiter à des gestes techniques sur le terrain », déclare Abdoulaye Sarr, l’ancien coach de l’équipe nationale du Sénégal. Tout est fait pour permettre à l’enfant de s’épanouir dans un cadre où l’on tient compte des valeurs socioculturelles dont le dépassement de soi, la solidarité, l’entraide, la tolérance, le respect. À la sortie du resto, vers le bloc administratif, une lignée de cocotiers avec de jolis fruits, qui s’étendent à l’infini, offre au centre une allure d’île paradisiaque où les touristes viennent se prélasser. De belles fleurs de tous genres cernent le périmètre du centre qui s’étend sur 18 hectares. L’endroit est calme, aucun bruit ne vient déranger les pensionnaires. L’air est pur et agréable.
À une dizaine de mètres de l’entrée, le bâtiment administratif, en forme de V comme pour faire allusion à la victoire, accueille une dizaine de bureaux bien équipés dont ceux du président Mady Touré, du directeur technique, de la directrice générale, du secrétaire technique… Les murs sont parfaitement peints aux couleurs blanc et grenat du Fc Metz, le principal partenaire du centre. De jolis carreaux bien alignés sont idéalement posés sur le plancher. À gauche, le bloc réservé à l’enseignement et à la formation. Ici, dans des classes, propres, conviviales, les pensionnaires reçoivent des cours de l’élémentaire à la terminale.
Un personnel de 23 professeurs, formés à bonne école, s’efforce de dispenser un enseignement de grande qualité sous la supervision du proviseur Malick Keita. Ici, on ne forme pas des joueurs, mais des hommes, est le crédo de Génération Foot. Une attention particulière est portée à l’enseignement. Et un important investissement a été consenti pour mettre professeurs et élèves dans les meilleures conditions. Ainsi, une salle informatique, équipée d’ordinateurs, est installée. De même qu’une bibliothèque chargée de livres de référence. Grâce à un investissement accru et une rigueur à toute épreuve, les résultats scolaires sont à la hauteur de ceux sportifs du club qui trône actuellement sur le football sénégalais. L’année dernière, Génération Foot a excellé au bac avec un taux de réussite de 100% dont une mention Bien et un élève premier du centre.
Pour ceux qui ont réussi au bac, des débouchés intéressants sont proposés avec des formations en management, marketing, communication, gestion des entreprises, comptabilité d’entreprise… L’enseignement professionnel avec des métiers comme l’horticulture, la boulangerie, le bâtiment… est sur le point d’être introduit. Les apprentis footballeurs en rupture scolaire ne sont pas oubliés. Des cours de communication, d’alphabétisation, d’anglais sont prodigués. Ces efforts consentis portent déjà leurs fruits. « L’institution compte beaucoup sur ce volet scolaire pour permettre à ces jeunes enfants, s’ils ne deviennent pas footballeurs, de pouvoir trouver des portes de sortie intéressantes grâce aux études », fait savoir Laye Sarr. Et d’ajouter : « Certains de nos jeunes arrivent à décrocher leur baccalauréat ici et continuent des études supérieures dans le pays ou à l’étranger. Il y a des réseaux qu’on actionne pour les aider. Depuis des années, beaucoup d’entre eux partent vers les États-Unis. Cette année, certains sont partis vers le Canada après le bac », explique Abdoulaye Sarr.
Des équipements dignes de Clairefontaine
En perpétuelle quête de la perfection, Génération Foot ne lésine pas sur les moyens pour faire du centre un écrin pour le sport sénégalais et une référence sur le plan mondial. Aujourd’hui, le centre est doté d’un auditorium pour les séminaires, d’une salle multimédia de dernière génération, d’une buanderie équipée de 10 machines à laver et de machines à sécher. Le club a désormais son propre stade où il peut même accueillir des rencontres internationales. La pelouse, en gazon naturel, est, selon des experts, la meilleure au Sénégal. De grosses sommes sont consenties pour son entretien. Deux terrains avec des pelouses synthétiques et l’éclairage sont en train d’être construits. Sans oublier les tribunes, la salle de débriefing, la salle de musculation avec ce qui se fait de mieux comme matériels. Le bloc médical équipé est dirigé par un professeur de médecine. Une attention particulière est accordée aux vestiaires. Placards, salles d’eau, toilettes, salles de kiné pour les massages. Tout est fait pour que les équipes visiteuses ou locales soient à l’aise. C’est le cas aussi pour le bloc réservé aux arbitres. Une cabine pour la Var est aussi disponible. Une salle antidopage avec des Wc pour les échantillons d’urine. La loge est dotée d’un salon présidentiel où les invités sont reçus.
L’hébergement est aussi au top. Plusieurs bâtiments ont été construits à cet effet. Des chambres climatisées composées de 3 lits chacune sont aménagées pour permettre aux pensionnaires et au personnel de se détendre après les séances d’entraînement et les cours.
La dimension sociale, une place de choix
Le centre de formation Génération Foot ne se limite pas seulement aux volets sportifs et éducatifs. Le social a aussi une place de choix dans le fonctionnement du centre créé par Mady Touré. Avec l’appui du Fc Metz, d’énormes investissements consentis ont changé le visage du village de Déni Biram Ndao qui était, il y a naguère longtemps, un coin méconnu et difficile d’accès. Dans le cadre de la responsabilité sociétale d’entreprise, le poste de santé a été fourni en matériels de qualité dont des lits et des outils de travail pour le personnel. Une maternité y a été installée grâce aux actes de bienfaisance de Génération Foot. Avec l’extension et le développement de Génération Foot, une boulangerie appelée « Mary Food » a été construite. Et le pain, qui y est issu, est vendu à des prix raisonnables aux populations. La boulangerie emploie aussi des femmes et hommes de la localité. Plusieurs corps de métier, allant des femmes de ménage, des jardiniers, des maçons, des plombiers, des chauffeurs, agents de sécurité… ont profité de l’implantation de Génération Foot pour s’épanouir professionnellement et financièrement. Le volet religieux est loin d’être occulté. Les élèves des « daaras » du village sont pris en charge par Génération Foot qui leur offre le petit déjeuner, le déjeuner et le dîner. Toutes ces actions font que les populations se sont approprié le club. D’ailleurs, reconnaissantes, elles sont à l’origine d’un maillage et d’un brassage autour du club avec la création d’une association de supporteurs qui se structure de plus en plus pour apporter un soutien populaire aux différentes équipes.