«LA CRYPTOGRAPHIE EST UNE QUESTION DE SOUVERAINETÉ ÉTATIQUE»
MAMADOU SANGHARE, PROFESSEUR A L’UCAD

Le professeur Mamadou Sanghare, responsable de la Commission de Recherches et Innovation de l’Union Mathématique Africaine, a tenu un plaidoyer visant à élargir la formation des étudiants en cryptographie. C’était hier, à l’Ucad II, face à l’académie nationale des sciences et techniques du Sénégal.
La cryptographie est une science mathématique qui vise à assurer la sécurité des communications modernes sur leur confidentialité et leur intégrité. Elle assure la sécurité des données des entreprises et protège la vie privée des citoyens contre les espions.
Et c’est dans la vie de chaque citoyen que dépend l’économie du pays avec les réseaux sociaux et il faut trouver un moyen de proté- ger ces informations et la science qui est la cryptographie s’occupe de ces cas. C’est dans ce sens que le professeur fait sa plaidoirie sur la formation en cryptographie.
Aujourd’hui, le problème de souveraineté nationale s’impose dans un pays qui ne maitrise pas ses informations et qui est exposé et menacé selon M. Sanghare. «Elle est un enjeu de souveraineté national car l’Etat doit garantir la sécurité de ses propres systèmes d’information, celles des entreprise et celui des particulier», s’inquiète le professeur Mamadou Sangharé.
Pour renforcer la sécurité de ces flux d’informations, Il y a le master en cryptographie mis en place depuis 2009 qui n’est pas accessible à tous les étudiants. L’Etat avait créé en 2004 une école de formation au niveau de la présidence qui formait des chiffreurs.
Maintenant avec la démocratisation de cette science qui n’est plus seulement du domaine militaire, «il est autorisé, aujourd’hui, de créer des formations dans nos universités». Pour l’universitaire, il est important que les étudiants connaissent l’enjeu que recouvre la cryptographie.
«Les étudiants intéressés par ce domaine sont sélectionnés à partir de la licence en maths et il leur faut un bon niveau en mathématique. Pour les étudiants qui ont le bac littéraire, le professeur et ses collègues sont entrain de voir comment leur offrir la formation en cryptographie dès leur première année», informe-t-il.
Hormis la création des écoles de Formation, le directeur général de l’enseignement supérieur invite les Etats africains à développer un partenariat dans le domaine de la recherche et de la formation en cryptographie. «Un pays sans mathématiques est un pays sous développé et un pays développé sans la cryptographie est un pays menacé», dira le professeur Sangharé.