«LE 23 MARS, LES SENEGALAIS VAQUERONT TRANQUILLEMENT A LEURS OCCUPATIONS»
MAME MBAYE NIANG, MINISTRE DE LA JEUNESSE DÉFIE L’OPPOSITION

Le ministre de la Jeunesse avertit Me abdoulaye Wade et ses partisans que l’état a pris toutes les dispositions pour assurer la sécurité des populations pour la journée d’aujourd’hui. Mame Mbaye niang déclaré qu’il ne se passera rien ce 23 mars contrairement aux menaces de l’opposition. Il revient dans cet entretien qu’il a accordé à «l’as» sur sa proximité avec le chef de l’état, le procès de karim Wade, l’emploi des jeunes, l’emprunt obligataire de la mairie de dakar…
Vous êtes connu pour être très proche du président de la république et de son épouse. est-ce cette position qui vous donne cette liberté de ton ?
Je ne revendique pas une proximité avec le chef de l’État. Certes, je suis un militant et un jeune qui a eu à s’approcher de lui lors des combats politiques. Je partage les mêmes valeurs et principes avec le chef de l’État. Moi, j’adhère à une cause sur la base de principes et de valeurs. J’ai beaucoup d’affection à son endroit de par son humilité, sa sincérité et sa générosité. Je ne réclame pas cette proximité. Je ne pense pas qu’on peut être très proche du président Macky Sall au point de l’influencer. Non ! C’est méconnaître la personne. Beaucoup de personnes revendiquent cette proximité. Nos relations se limitent à celles de responsable à militant, de Président à ministre et cela ne dépasse pas ce cadre.
Cela explique-t-il votre courage à vous attaquer même à la famille du président, notamment à Aliou Sall ?
Lorsqu’on défend des principes, on ne réfléchit pas en termes de famille. Le choix ne peut pas être basé sur l’affection, sinon je militerais au Mrds (Ndlr, le parti de son père). Le choix est bâti sur des valeurs, des principes et une vision.
Le président ne vous a-t-il pas remonté les bretelles après votre sortie contre Aliou Sall ?
Non ! C’est méconnaître le président de la République. J’ai donné un point de vue que j’assume. Je ne pense pas que j’ai attaqué une personne. Tout choix est un renoncement.
Aliou Sall ne vous en a-t-il pas voulu ?
Je ne pense pas qu’il m’en voudra. C’est un camarade de parti avec qui je discute beaucoup et qui a compris pourquoi j’ai soutenu la candidature d’Abdoulaye Diouf Sarr qui est aussi membre du Secrétariat exécutif national du parti. On a dépassé cela. Maintenant, on travaille pour la mobilisation de nos forces, énergies et moyens dans le seul but de réélire le Président Macky Sall en 2017 au premier tour.
Mame Mbaye Niang est sur tous les fronts. Etes-vous un va-t-en-guerre ?
Ceux qui me connaissent savent qu’on ne peut pas avoir une éducation basée sur l’islam et être un va-t-en-guerre. Seulement, je suis de ceux qui pensent que lorsqu’on croit en des principes on les défend. Et dans la défense des principes, il n’y a pas de limites autres que la morale.
Continuez-vous toujours à penser que l’ancien premier ministre Aminata Touré lorgne le fauteuil du chef de l’état ?
Vous savez, une bataille se mène en tenant compte de deux paramètres : le temps et la géographie.
Actuellement, nous mobilisons nos forces pour un seul but : créer les conditions d’une réélection de Macky Sall au premier tour. Naturellement, nous aurons en face l’autre camp qui va tenter de soutenir d’autres contre cette volonté.
Certains leaders de Macky2012 s’attaquent parfois au chef de l’état et on soupçonne des collaborateurs du président de tirer les ficelles. qu’en pensez-vous ?
Je pense que ces soupçons n’existent que dans la tête de certains Sénégalais. On ne peut pas être dans l’entourage du Président et tirer des ficelles. C’est méconnaître le chef de l’État. On ne peut pas l’influencer.
Pourtant vous aviez accusé Mahmoud saleh de tirer les ficelles…
Non ! Non ! Mahmoud, c’est une référence politique qui dans ses choix, heurte parfois, mais aussi fait l’affaire de certains. Je pèse mes mots : personne ne peut influencer le Président, à commencer par moi. Il a ses paramètres et il consulte. De temps à autre, on cite certains responsables mais je ne crois pas à cela.
L’Apr traverse des difficultés. Y a-t-il un problème de restructuration ?
On ne change pas une stratégie qui gagne. On nous reproche de ne pas être structuré, mais le constat est que l’Apr, trois ans après sa création, a gagné la présidentielle, les législatives, les locales et va gagner encore. Je pense qu’on gagnerait à mieux nous organiser, mais vouloir nous imposer une structure, c’est
vouloir nous faire renoncer à une stratégie qui nous a menés au pouvoir.
Vous êtes en train d’accueillir des transhumants, ce qui crée des frustrations. cela ne risque-t-il pas de déteindre sur le fonctionnement du parti ?
Il faut faire la différence entre le président de la République et le président de l’Apr. Lorsqu’on est chef de l’État, on est obligé de s’ouvrir à l’ensemble des Sénégalais parce qu’on ne gère plus son parti seulement. Donc, le Président Macky Sall a besoin de parler à l’ensemble des Sénégalais et même à l’opposition. Maintenant, est-ce-que le président de la République a le droit de dire non à un Sénégalais qui vient lui dire : j’adhère à votre politique et votre vision ? J’entends par transhumance ce que les autres faisaient, c’est-àdire donner de l’argent à des hommes politiques pour qu’ils vous rejoignent. Ces maires qui nous ont rejoints ont déjà la confiance de leurs populations. Vous voulez qu’on rejette ces leaders parce qu’ils ne sont pas de l’Apr ? Ils jouissent de la confiance d’autres Sénégalais. On ne peut pas leur refuser cela. Ce n’est pas cela la transhumance.
Les changements tardent à venir et les sénégalais s’impatientent. et il y a la problématique de l’emploi…
On est en train de réglementer d’abord, c’est-à-dire créer les conditions d’une société juste et d’une justice équitable. Après la réglementation, on crée les procédures : c’est-à-dire la réalisation de projets basés sur les priorités de la nation. Ensuite, on développe la culture qui consiste à inculquer aux citoyens les notions fondamentales de développement, de travail, d’abnégation, de sacerdoce et de patriotisme. Tout ceci ne peut pas se faire en trois ans. Ce sont des étapes. Et ceux qui sont avertis comprennent que nous sommes sur la bonne voie. Maintenant, nous sommes dans un pays de justice où personne n’est au-dessus de la loi. On n’entend plus ces scandales à milliards, désormais on réfléchit beaucoup avant d’engager l’argent public. Certes c’est lent, mais les procédures définies sont respectées. Naturellement, qui parle de redressement parle d’ôter à des gens des privilèges indus. Et c’est normal que ces derniers essaient de s’organiser pour opposer une résistance. Toutefois, il appartient au pouvoir étatique qui veut imprimer cette volonté de justice et de redressement d’assumer cette partie du combat à travers des explications, un comportement et un savoir-faire. Donc, il y a des difficultés. Le problème le plus ardent reste l’emploi des jeunes. Mais il faut comprendre que cela fait trente ans que l’école sénégalaise forme en ne donnant pas une qualification aux apprenants. On peut avoir une maîtrise en droit, sciences naturelles, géographie, mais cela ne vous donne pas la possibilité d’entrer dans le marché de l’emploi. On a hérité de cette situation. C’est pourquoi le président de la République a changé de paradigme. On mise sur trois choses. On essaie d’atténuer le chômage à travers des choix et des objectifs : l’agriculture qui ne nécessite pas une qualification, ni un temps d’encadrement très élevé, mais qu’il faut accompagner avec la technologie. Dans le moyen terme, on réoriente, d’où la création des deux universités agricoles et technologiques, 17 lycées de formation professionnelle. Ce travail est planifié pour des années. Dans le long terme, il faut créer des situations économiques favorables à l’investissement à travers la bonne gouvernance, une fiscalité attirante et la reprise des poumons économiques.
Vous avez promis 100 000 emplois. vous rendez-vous compte qu’il est impossible de réaliser cette promesse ?
On a eu l’honnêteté de faire la situation sur l’emploi des jeunes. En juin passé, la Direction de l’emploi, en partenariat avec l’Ansd et l’Inspection du travail, a publié le nombre d’emplois créés en deux ans, à savoir 97 000. Les solutions ont tardé à être mises en oeuvre, notamment le Prodac, l’Anpej et le Papej. Le Prodac ambitionne de créer 300 000 emplois, l’Anpej qui découle de la fusion de trois agences va créer 110 000 emplois. Malheureusement, ils ont tardé à commencer, mais aujourd’hui ils commencent à faire leurs
preuves. Comme réalisations, je peux citer l’aménagement du domaine agricole de Sédhiou d’une superficie de 2 000 ha, où des milliers de jeunes travaillent. Les Sénégalais qui suivent l’actualité savent que le domaine agricole de 2 000 ha de Kédougou, avec l’aquaculture de 80 bassins va démarrer dans deux semaines. À Keur Momar Sarr, Keur Samba Kane, l’aménagement de 7 000 ha a démarré. Certes les projets ont démarré tardivement, mais d’ici 6 mois les Sénégalais verront qu’ils dépasseront les promesses du Président. Nous disons la vérité aux concitoyens, car 42 % des demandeurs d’emplois n’ont pas de qualification. Voilà la difficulté majeure. 56, 07 % des demandeurs d’emplois viennent des zones rurales. Donc, ils auront plus d’opportunités dans les domaines agricoles et ils resteront dans leurs localités. Cela règle le problème de l’exode rural.
Le pays est ébranlé à deux jours du verdict de la crei sur l’affaire karim Wade. Quelle analyse faites-vous de cette situation ?
Je ne suis pas d’accord quand vous dites que le pays est ébranlé. Il est stable, vit ses difficultés avec dignité et essaie de les solutionner. Le seul problème qu’on a, c’est un père qui malheureusement, fut-il un ancien chef d’État, a des problèmes parce que son fils est en prison. Son fils est en train de rendre compte. Son père veut le soustraire de la justice vaille que vaille, au détriment de l’intérêt supérieur de la Nation. Cette personne utilise l’aura qu’elle avait et le poste qu’elle occupait pour prendre en otage les médias et communiquer de manière regrettable avec le peuple. Il a marqué la ferme volonté de déstabiliser le pays et le gouvernement a marqué la ferme volonté de ne pas accepter cette tentative de déstabilisation.
Donc la confrontation est inévitable…
Non, il ne peut pas y avoir de confrontation. Nous avons affronté Me Wade lorsqu’il était au pouvoir, avec ses moyens et ses institutions. On l’avait battu. Comment peut-on avoir peur de Me Abdoulaye Wade l’opposant, qui est dans une direction qui n’est pas conforme à la morale politique, religieuse et la morale tout court ?
Comment expliquez-vous cette panique du pouvoir avec les arrestations tous azimuts d’opposants ?
Ce n’est pas une panique. On ne peut pas faire face à une personne qui a dit publiquement qu’elle va déstabiliser le pays et que le gouvernement reste les bras croisés. Tant qu’il se limitait aux déclarations, on pouvait le mettre dans le cadre de déclarations politiques. Dans toutes les démocraties du monde, lorsque la sécurité et la cohésion nationale sont menacées, les forces de sécurité prennent des dispositions. La police a une expertise avérée et elle est capable de déceler les gens qui s’adonnent à certaines pratiques.
Au Pds, il y a combien de responsables ? On a arrêté qui ? Ce sont des gens identifiés et qui ont la volonté de recruter des gros bras pour leur faire commettre des choses inacceptables. Les forces de sécurité font leur travail.Tant qu’ils manifestent et que cela se limite dans le cadre réglementaire, je ne vois pas d’inconvénients. Maintenant, s’ils veulent saboter, c’est l’État qui réagira. La République, c’est le respect des symboles et des institutions qui l’incarnent.
Cela présage que Karim Wade sera condamné…
J’ai une position que j’ai défendue et que 80 % des Sénégalais ont défendue : combien de fois votre journal et d’autres journaux ont fait leur Une sur des scandales auxquels Karim Wade était mêlé il y a de cela 5 ans ? Ces affaires ont besoin d’être élucidées. Ce que je sais dans mon domaine de compétence, c’est qu’il a y eu des scandales. Il y a eu une volonté manifeste de contrôler les poumons économiques du pays. Dans un pays, lorsqu’un particulier détient le port, l’aéroport, la Suneor et les institutions financières, ce pays a perdu sa souveraineté. Comment pouvez-vous expliquer que 90% de notre aéroport puissent appartenir à une personne ? Comment pouvezvous expliquer que les services les plus lucratifs et les plus rentables dans le transport aérien, notamment Ahs et Shs, soient détenus par ses amis ou lui qu’on soupçonne ? C’est une volonté manifeste de confisquer l’économie sénégalaise au détriment de l’État. Donc, le gouvernement travaille pour ramener ces poumons économiques entre les mains de l’État. Il y va de notre souveraineté. On a le port et l’aéroport les plus chers, parce que tout simplement ces gens ont créé les conditions où on ne peut rien faire.
Malgré les accusations, les avocats de Karim Wade soutiennent que la Crei n’a rien trouvé. que répondez-vous ?
On prend l’exemple de Ahs. Dans aucun pays au monde le handling ne se fait à 100% par un privé. Ce sont les rares secteurs de l’aéroport où on fait 40% de bénéfices. Dans tous les pays du monde, même Singapour qui est une référence, l’État détient 60% du handling. Ici, on donne tout à un privé qui n’a pas d’expertise, ni d’expérience, mais seulement sur la base de l’amitié. Ahs n’appartient pas à l’État du Sénégal, mais à un privé. Fraport appartenait à un privé. On investit 450 milliards F Cfa du contribuable sénégalais et on donne 90% de l’exploitation sur 20 ans de cet aéroport à un privé.
Est-ce un délit ?
Aujourd’hui, si je prends les 100 milliards du Prodac et je confie la gestion des 90 milliards à un ami, est-ce un délit ? Donc, il revient à la justice de dire s’il est coupable ou non. Le procureur spécial a donné ses arguments et ses avocats ont également livré les leurs, c’est aux juges d’apprécier. Ceci étant, les Sénégalais ont l’obligation de respecter le verdict. Le gouvernement prendra ses responsabilités pour que ce verdict soit respecté. Le 23 mars, les Sénégalais vaqueront tranquillement à leurs occupations, il n’y
aura aucune perturbation.
Cela ne vous rappelle-t-il pas un 23 juin ?
C’est très différent parce que les contextes diffèrent. Le 23 juin auquel ils veulent faire allusion, c’est l’intérêt supérieur de la Nation qui était menacé. On voulait donner la possibilité à 25% des Sénégalais de choisir au détriment de 75%. On voulait nous imposer un ticket, c’est-à-dire un père accompagné de son fils comme futur dirigeant. Aujourd’hui, ce à quoi on fait face, c’est un père et un fils qui sont dans des difficultés. Ils sont abandonnés par les ¾ de leur parti qui ont fini par comprendre qu’il ne se bat que pour son fils et qu’il n’hésite pas à menacer la vie des autres citoyens pour le bien de son fils.
Sur un autre front, pourquoi le gouvernement a-t-il bloqué l’emprunt obligataire de la ville de dakar ?
À propos de l’emprunt obligataire de la ville de Dakar, je pense qu’il faut dire la vérité aux Sénégalais. L’emprunt a été fait avant l’Acte III or l’acte trois recadre la ville de Dakar, limite ses responsabilités et son étendue. Un prêt bancaire, même pour un particulier, c’est en fonction de vos moyens et capacités qu’on vous prête une somme. Les capacités de la ville de Dakar ont changé. Comment le gouvernement peut-il autoriser l’emprunt obligataire qui a été rédigé sur la base de l’ancienne ville de Dakar. Juridiquement il y
a un problème. L’autre problème, c’est qu’on ne peut pas emprunter de l’argent sans pour autant avoir l’accord du garant. Ce que nous disons, ça a existé à Rio.
L’état avait quand même donné son accord pour la deuxième fois au mois de juillet…
C’était avant l’Acte III. Ce que les gens ne disent pas, c’est que l’Acte III est entré en vigueur.
Mais qu’est-ce que cela change puisque l’entité demeure ?
La ville de Dakar avant l’Acte III et après, il y a eu des changements. Les capacités ont changé. Comment Khalifa Sall peut-il dire qu’il n’a même pas besoin de la garantie de l’État ? Aujourd’hui, emprunter 20 milliards et ne pas pouvoir les rembourser équivaut à prendre 20 milliards des bourses.
Les états-unis qui sont plus rigoureux en la matière ont garanti les 50% de l’emprunt…
Non ! Il ne faut pas dire les Américains, les bailleurs ou les Ong. Le premier bailleur de la mairie de Dakar, c’est l’État du Sénégal. Il faut qu’on arrête de parler de bailleurs par-ci et parlà. Il faut arrêter d’alimenter de faux débats. S’il veut être candidat à la présidentielle, il n’a qu’à l’assumer.
C’est ce qui vous fait peur apparemment…
Non ! Comment peut-il nous faire peur ? Il faut que les gens assument leur combat. Il faut avoir l’honnêteté d’assumer son combat au lieu de le faire porter par la presse. Il y a des gens qui ne combattent qu’à travers la presse. S’il veut être candidat, il est libre. Mais qu’on arrête de raconter n’importe quoi pour se faire victimiser . Il y a une volonté manifeste de manipuler l’opinion. Il faut avoir le courage de ses idées. Les Sénégalais comprennent que c’est de la manipulation. On n’a pas peur de Khalifa Sall, parce qu’on a affronté des adversaires plus coriaces et on les a battus.
Pensez-vous donc que le ps doit assumer sa position ?
Moi je fais nettement la différence entre Khalifa Sall et le Parti socialiste (Ps). Le Parti socialiste est bien structuré et il a un Secrétaire général et des instances. J’attends que ces instances délibèrent pour prendre position.
Il a pris position en disant au gouvernement de laisser travailler khalifa sall…
Khalifa Sall n’a pas de problème avec le président de la République et le Gouvernement. Il n’a qu’à remplir les critères définis par le ministère des Finances. Comment peut-on mettre en garantie quelque chose dont on ne dispose pas ? C’est basé sur du faux. Il n’a qu’à monter un dossier de prêt dans la limite de ses potentialités, pour voir si on lui refusera cela. Mais ils sont en train de faire des élucubrations…
Khalifa Sall est-il un allié loyal ?
Nous ne sommes pas alliés avec Khalifa Sall, mais avec le Parti socialiste (Ps).
Récemment, il y a eu une rencontre entre le ps et la ld. n’est-ce pas qu’un bloc est en train de se former contre vous ?
Nous avons l’expérience de Bennoo, de Macky2012 et de l’Apr et pourtant on a gagné. On ne va pas se focaliser sur des éventualités. N’oubliez pas qu’il y a en face les Sénégalais qui, à 90%, ne sont pas dans des partis politiques et qui se feront une opinion de ce qui est en train de se faire. Le président avait dit : nous gagnons ensemble et nous gouvernerons ensemble. Vous n’avez pas entendu un parti décrier la gestion du gouvernement, parce que nous sommes en accord sur ce principe-là. Le jour où un parti ne se retrouvera plus, il prendra ses responsabilités. En tout cas, Bennoo continue de soutenir la politique du chef de l’État.
Khalifa SALL ne vous fait-il pas peur ?
Non ! Comment a-t-il gagné ? Il y a eu des frustrés de l’Apr qui ont voté pour Khalifa. Il gagnerait plus à travailler qu’à parler, et à respecter ses engagements. Il faut faire la différence entre une mairie et l’État central.
Est-ce que vous intégrez le second tour dans votre stratégie ?
On ne peut pas réaliser ce qui a été fait jusqu’à présent, même si cela souffre d’un déficit de communication, et avoir la phobie d’aller au second tour. Les Sénégalais jugeront. Ce dont je suis sûr, c’est que nous atteindrons nos objectifs parce que nous avons les moyens. Et ça commence à prendre forme. Il y a de cela deux ans, les gens prenaient des pirogues dans la banlieue. La solution du président a prospéré. On va capitaliser tout cela. Certes nous avons des problèmes de communication, mais nos responsables sont en train de trouver des solutions à cela. Il n’y a pas de raison d’avoir peur. Nous travaillons au rythme du président et nous laisserons les Sénégalais juger. Un plan de combat sérieux prend en compte tout. On ne dévoile pas notre stratégie, mais on gagnera au premier. Le plan B consiste à ce que le plan A marche.