ÉBOLA BLOQUE À DAKAR 140 GENDARMES SÉNÉGALAIS
DEVANT SE RENDRE EN HAÏTI
Le contingent sénégalais devant se rendre en Haïti, depuis près de dix jours maintenant, n’a pas encore embarqué pour Port au Prince, à cause du virus Ebola. Les autorités haïtiennes exigent des tests avant d’autoriser leur débarquement dans le pays en remplacement d’autres Sénégalais.
Le contingent sénégalais désigné depuis longtemps, pour se rendre en Haïti, poirote encore à Dakar. Ces 140 éléments de la gendarmerie doivent suppléer d’autres de leurs camarades en terre haïtienne, depuis un an maintenant. Mais, Port au Prince les contraint de patienter à Dakar, à cause du virus Ebola en circulation en Afrique de l’Ouest.
Le Sénégal, exaspéré par cette attitude, s’est résolu à faire appel à l’Organisation des Nations-Unies (Onu), pour décanter la situation. Ce que l’Onu est en train de faire en soumettant le contingent sénégalais au test du virus Ebola, comme convenu avec Port au Prince. Tous les Sénégalais ou presque tous, sont passés au test et attendent que les résultats soient disponibles, pour pouvoir embarquer.
Mais à la décharge de Port au Prince, il faut dire que les Haïtiens redoutent le syndrome du choléra importé, qui fait encore des ravages dans le pays. Avec près de 700 000 cas de choléra déclarés et 8 531 personnes décédées jusqu’en décembre 2013, l’épidémie, qui s’est déclenchée en octobre 2010, est l’une des plus importantes jamais enregistrées dans le monde.
Le service d’aide humanitaire et de protection civile (Echo) de la Commission européenne a jusque- là dépensé 37 millions d’euros et aidé plus de 3 millions de personnes. Le pays se remet difficilement de l’épidémie, raison pour laquelle, il a été très ferme avec le Sénégal, surtout avec l’Onu, qui a même fait l’objet d’une plainte en Haïti.
Des associations de la Société civile et plusieurs familles de victimes du choléra ont en effet porté plainte contre l’Onu pour avoir amené dans le pays, des casques bleus népalais, qui souffriraient du choléra.
Une étude des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (Cdc), publiée en juin 2011, a clairement mis en cause les soldats népalais, mais l’Onu n’a jamais voulu reconnaître sa responsabilité dans cette épidémie, estimant impossible de déterminer formellement l’origine de la maladie.
Toutes choses qui font qu’Haïti a fait preuve de fermeté par rapport au contingent sénégalais, dont certains membres regrettent cet incident. Joint par téléphone, le Commandant Pape Ibrahima Diop a précisé pour sa part que le contingent sénégalais attend l’avion et le plan de vol de l’Onu pour embarquer en direction de Port-au-Prince.
Aussi a-t-il expliqué que depuis quelques temps les visites médicales sont rendues obligatoires par l’Onu pour ce genre de mission et le Sénégal est en train de se conformer aux règlementations établies.