2192 MALADES MENTAUX ERRENT AU SENEGAL
RAPPORT D’ENQUETE SUR LES MALADES MENTAUX
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Le rapport d’enquête sur les malades mentaux de l’Association sénégalaise pour le Suivi et l’Assistance aux malades mentaux fait état de 2192 malades mentaux errant au Sénégal, aussi bien dans les rues qu’au sein même des familles. L’association dirigée par Ansoumana Ndione compte développer des solutions préventives, afin de mettre un terme à cette situation.
«Ils sont environ, deux mille cent quatre vingt douze (2192) malades mentaux à errer au Sénégal, aussi bien dans les rues qu’au sein même des familles». L’information est de l’Association sénégalaise pour le suivi et l’assistance aux malades mentaux (Assamm), dans son rapport d’enquête rendu public dont nous avons reçu copie.
Le phénomène de l’errance des malades mentaux touche la capitale sénégalaise avec 375 malades mentaux errant malgré la polarisation de la plupart des services de santé mentale où sont également concentrée la presque totalité du personnel spécialisé.
«Ils sont très fréquents au niveau des places publiques telles que les marchés, gares routières et autres, mais, ils sont aussi très nombreux maintenant à vivre en toute quiétude dans les quartiers où ils sont quasiment acceptés par les populations», indique le rapport.
Il indique aussi que parmi ces malades mentaux errants figurent «des enseignants, ex-militaires et anciens employés de grandes sociétés, étudiants, mécaniciens, électriciens, cordonniers. Ils ont entre 10 et 90ans ».
Le rapport qui a été produit sur la période allant de janvier à juillet 2013 relève que la plupart des cas sont victimes entre autres de : alcool, drogue, chômage, violences conjugales, enfance de la rue, conflit casamançais, surmenage intellectuel.
Une situation qui se complique davantage avec l’absence de politique de santé mentale et une mauvaise gestion de la santé mentale. Sans compter l’absence de services de psychiatrie dans les hôpitaux régionaux et l’inaccessibilité des établissements spécialisés existants, lit-on dans le rapport.
Les conséquences du phénomène de l’errance des malades mentaux ne manquent pas. L’assamm précise que «les malades mentaux errants sont victimes d’accidents de la circulation, d'agressions physiques ou verbales, mutilations, intoxications alimentaires, viols, grossesses».
Dans son rapport d’enquête, l’Assamm a indiqué quelques pistes de solutions au phénomène de l’errance des malades mentaux notamment la méthode curative et préventive.
«La principale solution curative réside dans l’ouverture immédiate du Centre National d’Encadrement et de Traitement des Malades Mentaux Errants, situé à Kaolack, que l’ASSAMM a pu obtenir en 2003 de l’Etat du Sénégal comme partenaire dans son combat entamé depuis 2000 contre ce fléau », a souligné ladite association.
En ce qui concerne les solutions préventives, il urge une volonté politique en ouvrant «des services de psychiatrie dans tous les hôpitaux régionaux du pays, en priorité celui de Kaolack».
«Il faudrait renforcer la lutte contre le trafic et l’usage de la drogue et réglementer la vente de boisons alcoolisées», a-t-il ajouté.
Le rapport sur le nombre de malades mentaux errants invite le président de la République à ne pas rester insensibles sur les différentes revendications reformulées.
«L’urgence en matière d’action sociale et de solidarité, réside notamment dans la prise en charge et la réinsertion sociale de ces malades mentaux errants. Ce, à travers une parfaite mobilisation de l’ensemble de la population, vu l’ampleur et surtout la gravité du phénomène», conclut l’association.