23 TONNES DE CHANVRE INDIEN SAISIES ET INCINEREES EN 2014
L’OCRTIS ACCENTUE LA TRAQUE DES TRAFIQUANTS DE STUPEFIANTS

23 tonnes de chanvre indien. C’est la quantité de drogue que l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiant (Ocrtis) dit avoir saisie et incinérée au niveau national en 2014.
L’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiant (Ocrtis) a mis les bouchées doubles pour traquer les trafiquants de stupéfiants au Sénégal. Rien qu’en 2014, l’office dit avoir saisi et incinéré 23 tonnes de chanvre indien. Soit le double de l’année 2013 estimé à 11 tonnes au niveau national. L’annonce a été faite, hier, par le directeur de l’Ocrtis, le commissaire Mame Seydou Ndour au cours d’une cérémonie d’incinération de 4,035 tonnes de chanvre indien, accompagnés de 79 cornets de joints de chanvre indien, 27,4 grammes de cocaïne et 15 grammes d’héroïne. Des quantités qui ne concernent que la région de Dakar sur la période du 26 novembre au 19 mars 2015.
Par contre, le commissaire Mame Seydou Ndour a constaté une baisse en ce qui concerne le nombre de personnes qui ont été interpellées, notamment chez les usagers. «Parce qu’en 2013, on avait interpellé 2949 usagers, alors qu’en 2014 on n’en a arrêté que 287. Mais le nombre de trafiquants est demeuré constant. Ça avoisine toujours les 1600, soit entre 1682 et 1636, ça n’a pas évolué pratiquement», a-t-il fait remarquer.
Drogue au Sénégal : moins d’usagers et plus de trafiquants
Aussi, le commissaire de préciser que l’accalmie qui a été notée au niveau de l’aéroport de Dakar, en ce qui concerne l’entrée de la cocaïne, continue. «On s'est rendu compte qu’il n’y a pas de saisie ces trois mois. Depuis novembre, on n’a pas saisi de cocaïne à l’aéroport de Dakar. Les débarquements également du chanvre au niveau de la Petite Côte ont connu une baisse», dit-il.
Toutefois, le patron de l’Ocrtis a affiché son inquiétude par rapport au corridor malien, relativement à la quantité des saisies, avec l’entrée d’un type de drogue méconnu au Sénégal, à savoir les métanphétamines et les amphétamines. «Ce corridor est devenu un point de passage de ces types de drogues non consommés au Sénégal. Les plus grosses saisies étaient effectuées sur ce corridor au niveau des camions maliens qui continuent de convoyer du cannabis qui nous vient généralement de Nigeria ou du Ghana», a déploré Mame Seydou Ndour.
Abondant dans le même sens, Mamadou Ibrahima Lo, le directeur de Cabinet du ministre de l’Intérieure et de la sécurité publique, est d’avis que la bataille de l’éradication du phénomène de l’usage ou du trafic de stupéfiant ne pourra être couronnée de succès que si la prévention porte ses fruits. «Le levier de répression sera ferme. Elle sera dure, énergique et permanent, et sans faiblesse. Mais nous continuerons de dérouler le volet prévention dans les quartiers pour dire aux jeunes qu’ils n’ont aucun intérêt à s’adonner à l’usage de la drogue», a indiqué M. Lo, avant d’annoncer qu’il y a une surveillante permanente et sans relâche du Corridor malien.
«La peur est en train d’être installé dans le camp des trafiquants de drogue. Je ne le dis pas ici parce que ce serait de la démagogie de ma part qu’on veut juguler l’entrée de la drogue au Sénégal. Aujourd’hui, nous avons nos chiens renifleurs qui vont être déployés au niveau de ces corridors pour renifler tous les camions», fait-il savoir.