310 nouveaux bus Tata mis en circulation à Dakar
Renouvellement du parc de Transport urbain
Le parc des bus de transport en commun vient de s’enrichir de 310 nouveaux véhicules. La cérémonie de remise symbolique a eu, hier, à la nouvelle gare routière des Baux maraîchers de Pikine, en présence du secrétaire général du ministère des Infrastructures et des Transports, Aubin Sagna, et du directeur général du Conseil exécutif des transports urbains de Dakar, Alioune Thiam.
Le processus de renouvellement du parc de transport en commun de la région de Dakar se poursuit avec la remise de 310 minibus de marque Tata aux membres de l’Association pour le financement du transport urbain (Aftu). Ce lot s’ajoute aux 90 actuellement en service et finalise le premier acte de la troisième phase du programme de renouvellement du parc qui porte globalement sur 702 minibus.
« Le second acte de cette troisième phase concerne 300 véhicules dont la marque sera connue dans les tout prochains jours. Quand la troisième phase sera entièrement exécutée, le nombre total de véhicules renouvelés à Dakar sera porté à 1.607, soit plus de 60 % d’un parc estimé à environ 2.500 unités. C’est dire qu’autant de « cars rapides » et de « ndiaga ndiaye » seront alors mis hors d’usage et retirés du réseau », a souligné Jules Aubin Sagna, secrétaire général du ministère des Infrastructures et des Transports.
Entré dans sa phase active à partir de 2005, le programme de renouvellement du parc de « cars rapides » et de « ndiaga ndiaye » s’appuie sur les opérateurs exerçant déjà dans le secteur et qui se sont organisés en 15 groupements d’intérêt économique dont la société Dakar Dem Dikk. C’est ainsi que la première opération, financée par la Banque mondiale et les opérateurs de l’Aftu à hauteur de 10,7 milliards de FCfa, a porté sur 505 minibus de marque Tata qui ont été mis en circulation entre décembre 2005 et septembre 2008.
Un crédit de 3,5 milliards de FCfa
Deux ans plus tard, entre 2010 et 2012, la deuxième opération a été réalisée avec l’appui de la République populaire de Chine qui a mis à la disposition du Sénégal un crédit pour acquérir 402 minibus. La troisième opération, démarrée depuis août 2012 et qui va s’étaler jusqu’en juin 2014, a été financée par l’Etat du Sénégal à travers un fonds revolving, destiné à pérenniser l’opération de renouvellement du parc, constitué grâce aux sommes perçues des opérateurs.
« C’est grâce à ce nouveau dispositif que la troisième opération de 700 véhicules a démarré. Actuellement, le programme est en cours d’extension dans six capitales régionales et l’Aftu a reçu mandat du Cetud pour un appui à la mise en œuvre », a fait savoir Alioune Thiam, directeur général du Cetud.
Pour sa part, le secrétaire général du ministère des Infrastructures et des Transports a salué les performances de l’Aftu dans le remboursement des crédits qui lui ont permis de bénéficier d’une ligne de crédit de 13,5 milliards de FCfa des banques de la place. C’est une partie de cette manne financière qui va être utilisée, selon Jules Aubin Sagna, pour démarrer le renouvellement du parc de Thiès, Louga, Saint-Louis, Kaolack, Ziguinchor et Tambacounda.
Certes, c’est la quatrième fois qu’une cérémonie de remise symbolique de clé se tient, mais pour Mbaye Amar, vice-président de l’Aftu, celle d’hier revêt un caractère particulier parce qu’elle intervient dans un contexte où des rumeurs persistantes font croire que les transporteurs se sont désengagés et que, en conséquence, le programme était tombé à l’eau.
« C’est faux, le programme se poursuit et nous sommes toujours engagés à le poursuivre aux côtés de l’Etat. Ce type de projet est unique dans le monde. Il faut le pérenniser et le rendre davantage viable », a-t-il précisé. En outre, Mbaye Amar a interpelé les chauffeurs sur la préservation et la maintenance des véhicules tout en demandant à l’Etat de se pencher sur l’état de certaines routes de la banlieue devenues impraticables avec l’hivernage afin que les minibus puissent y accéder.
Des formations pour un comportement plus responsable des chauffeurs
En marge de la cérémonie de remise des clés, des attestations de formation ont été délivrées aux opérateurs de l’Association pour le financement du transport urbain (Aftu). Au-delà du renouvellement du parc, ce programme vise la restructuration totale du système des transports dont l’objectif est la professionnalisation de l’exploitation. A cet effet, Jules Aubin Sagna a invité le Cetud à continuer de développer les programmes de formation qui ont commencé à porter leurs fruits.
« Des changements positifs ont effectivement été notés dans le comportement des agents d’exploitation depuis la mise en circulation des nouveaux véhicules se traduisant, notamment, par le respect des itinéraires et des arrêts et une conduite plus responsable, au regard du code la route », a-t-il dit. La poursuite de ce programme de formation devrait faire des personnels de l’Aftu des exemples pour les autres acteurs du système de transport privé, espère-t-il.
L’Aftu se démarque de la menace de grève des chauffeurs
Le secrétaire général Djibril Ndiaye se veut clair. Son organisation, l’Association pour le financement du transport urbain (Aftu), qui regroupe les transporteurs, donc les propriétaires de véhicules de transport en commun, n’est mêlée ni de près ni de loin à la grève annoncée par le syndicaliste Alassane Ndoye pour les 12 et 13 août prochain. Pour lui, les raisons invoquées par ce syndicat de chauffeurs pour aller en grève ne tiennent pas la route. « Cette gare (des Baux maraîchers) va permettre aux opérateurs de canaliser leurs véhicules, à l’Etat de faire des rentrées d’argent et aux usagers d’être dans le confort.
On ne peut pas comprendre qu’un syndicat décide d’aller en grève pour s’opposer à tout cela parce que tout simplement ses membres ne pourront plus recevoir ce qu’ils appellent dans leur jargon « le mandat ». Avec la mise en service de cette nouvelle gare, cette pratique malsaine va disparaître parce qu’elle sera gérée par un prestataire qui va encaisser de l’argent pour le reverser à l’Etat. Ils doivent se faire une raison, ils ne peuvent pas continuer à demeurer dans l’illégalité et l’informel », souligne Djibril Ndiaye. Selon M. Ndiaye, Alassane Ndoyeparle au nom des chauffeurs et non des transporteurs.
« Ceux qui ont déclaré cette grève ne sont pas des transporteurs, ce sont des chauffeurs. Il faut que les Sénégalais sachent qu’Alassane Ndoye n’est pas un transporteur. C’est un syndicaliste qui défend les chauffeurs quand ils ont des différends avec le patronat que nous sommes. S’il déclare donc une grève, cela n’engage pas l’Aftu », a-t-il martelé. L’Aftu, qui est dans une nouvelle dynamique l’ayant conduite à contracter des prêts auprès des banques, ne peut se permettre d’immobiliser ses véhicules, ajoute-t-il. Très en colère, M. Ndiaye assène que le secteur du transport connaît un problème de gestion et de personne parce qu’investi par des gens qui se décrètent transporteurs alors qu’ils n’ont pas de véhicules.
« Aujourd’hui, c’est l’Aftu qui constitue l’élément central du système de transport au Sénégal parce que nous disposons de bus et de cars interurbains qui vont dans toutes les régions », insiste Djibril Ndiaye.