Bëss du Niak exige leur réintégration
RUFISQUE TROIS DE LEURS CAMARADES LICENCIES DE LA MAIRIE
Que le maire de Rufisque se le tienne pour dit. Le mouvement citoyen Bëss du Niak est prêt à en découdre avec lui pour la réintégration de leurs camarades agents municipaux licenciés pour «absences répétées et injustifiées». Face à la presse samedi dernier, ils ont posé l’acte I de leur lutte pour le départ de Badara Mamaya Sène de la tête de l’institution municipale.
«Monsieur, il m’a été donné de constater, une fois encore, vos absences répétées et injustifiées de votre poste de travail. En attendant de me fournir les explications qui expliquent un tel comportement de votre part, je vous informe que votre salaire est suspendu. À Monsieur Babacar Thiaw, agent municipal en service au cabinet du maire, matricule de solde n°909 903/F».
Cette correspondance, signée le 2 janvier 2013 par le maire de la ville de Rufisque, Badara Mamaya Sène, est suivie d’un licenciement du mis en cause. Une décision jugée «abusive et politique» par les responsables du mouvement citoyen Bëss du Niak qui exigent l’intégration de M. Thiaw tout comme son collègue Babacar Sy.
«J’invite le maire de Rufisque à revenir à de meilleurs sentiments et de réintégrer nos camarades. Car, dans la lettre qu’il leur a transmise, il n’est nulle part mentionner les raisons ou si vous voulez les motifs de ce licenciement qu’on qualifierait d’abusif, d’arbitraire. Qu’il sache qu’on n’est plus à cette époque où une personne peut se soustraire à la loi, et pour des raisons politiques, licencier des travailleurs et faire ce qu’elle veut sans être inquiété», s’écrie le député Cheikhou Oumar Sy qui a représenté hier le directoire national du mouvement de Serigne Mansour Sy Jamil à la conférence de presse des responsables départementaux de Rufisque. Et de mettre en garde Badara Mamaya Sène : «En tant que député, j’ai pris mes responsabilités. J’informerai qui de droit pour que nos camarades soient réintégrés. L’appartenance politique ne doit pas être utilisée pour des recrutements ou des licenciements».
Mamadou Thiombane Lô embouche la même trompette. «Nous avons organisé cette rencontre avec la presse et les militants du département pour décrier et dénoncer cette injustice dont sont victimes Oumar Niang de Yène, Babacar Sy et Babacar Thiaw qui étaient à 6 mois de la retraite. Ils ont été victimes d’un licenciement politique», a-t-il martelé.
D’après le responsable local de Bëss du Niak, «le commanditaire de ce forfait a tout fait pour les faire militer dans son parti mais ces derniers ont toujours refusé». Avant d’avertir: «Nous allons combattre cette injustice sur les plans juridique et politique. Nous avons déjà saisi le directoire national de Bëss du Niak pour que toutes les dispositions puissent être prises pour faire face à cette injustice. Et nous exigeons la réintégration de nos camarades.»
Les larmes aux yeux, la voix tremblante, Babacar Thiaw ne pouvait cacher son amertume. «Depuis avril 2009, date de l’installation de celui-là dont je ne veux même pas prononcer le nom et de son équipe, je ne me suis jamais absenté de mon poste comme il le prétend. Par conséquent, je confirme que c’est bel et bien un licenciement politique. Je lui ai demandé de vérifier les fiches d’émargement qui sont des preuves palpables. Et en passant, je lui demande ce qui est advenu de nos salaires? Qu’il nous dise s’il les a reversés dans les caisses du trésor public ou pas? Et qu’il sache que bayinako ak Yallah bumako fayul fi dinamako faay yoomalxiyaam», a soutenu l’ex-agent municipal.