C’EST REGRETTABLE QU’ON EN ARRIVE A CE NIVEAU
MAMADOU LAMINE DIANTE, SECRETAIRE GENERAL DU (SAEMSS-CUSEMS)
Ce qui s’est passé, hier et même avant-hier, avec les sit-in, les échauffourées et les arrestations est, aux yeux du secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du moyen-secondaire du Sénégal (Saemss-Cusems), Mamadou Lamine, désolant. «Ce qui est à dire, c’est que c’est regrettable qu’on en arrive à ce niveau», se désole le syndicaliste.
À en croire ce dernier, le ministre de l’Education nationale n’a pas joué le jeu qu’il fallait. Car, explique-t-il : «On les attendait sur un autre terrain plutôt qu’à chercher à jeter de l’huile sur le feu. C’est un ministre utilisateur. Donc, ce n’est pas à lui de recruter. Lui, il ne fait qu’affecter. Il n’avait qu’à présenter ce quota pour dire que moi je ne suis qu’un utilisateur et non un employeur».
Poursuivant son argumentaire, il ajoute que Serigne Mbaye Thiam a été maladroit de comparer la Fastef aux autres facultés de l’Université. Car, souligne M. Dianté, «vouloir comparer la Fastef aux autres facultés, c’est à ne rien comprendre au système éducatif». D’après M. Dianté, «la Fastef est une faculté professionnelle alors que les autres facultés universitaires donnent des diplômes généraux». Cela montre, selon lui, «son ignorance (Ndlr : de Serigne Mbaye Thiam) du système éducatif».
Par ailleurs, pour le secrétaire général du Saems-Cusems, «il s’agit, aujourd’hui, de la survie des écoles de formation d’enseignants et de l’avenir de l’école publique sénégalaise qui est en jeu». À l’en croire, les besoins dépassent de loin les effectifs sortis cette année. C’est pourquoi, atteste-t-il : «Nous, notre
combat, c’est qu’on injecte dans le système des enseignants formés».
Les syndicalistes de l’enseignement volent au secours des 18 élèves-professeurs arrêtés
Les syndicats d’enseignants ne sont pas restés les bras croisés, suite aux échauffourées et aux arrestations qui ont lieu, hier, au ministère de l’Education nationale et à la Fastef. Mamadou Lamine Dianté du Saemss-Cusems, Abdou Faty du Sels/A et Cheikh Mbow de la Cosydep ont entrepris des démarches nécessaires en vue de libérer leurs cadets retenus au Commissariat central.
Joint par téléphone, dans la soirée d’hier, Mamadou L. Dianté, secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du moyen-secondaire du Sénégal Saemss-Cusems a rassuré les élèves-professeurs sortants des écoles de formation concernées que leurs camarades retenus au commissariat central seront libérés dans la soirée (Ndlr : hier nuit).
«Nous sommes au commissariat avec Abdou Faty du Sels/A et Cheikh Mbow de la Cosydep, le doyen de la Fastef et son équipe sont venus nous retrouver pour assister à la libération des camarades. Nous rassurons les autres camarades qui sont restés à la Fastef qu’on va obtenir leur libération. Et quand on va les libérer, nous allons les accompagner jusqu’à la Fastef», renseigne M. Dianté. Sur ce point, ce dernier a soutenu que après enquête, les limiers se sont rendu compte que les motifs étaient légers pour procéder à leur arrestation. Car, explique le syndicaliste : «Il n’y a pas eu de violence en réalité.
Seulement, ceux qui les ont amenés ont apparemment cherché à les enfoncer en parlant de violence et de cailletage. Mais, je crois qu’après vérification, rien de tout cela n’a eu lieu». Ce qui le pousse à dire
que ces élèves-professeurs sont des gens qui ont agi en toute responsabilité. C’est, en effet, la raison pour laquelle, ils seront libérés. Ce, après plusieurs heures de détention. Toutefois, annonce M. Dianté, «il y avait, auparavant, un groupe qui a été arrêté au camp Dial Diop. Ils étaient un peu plus nombreux que ceux qui étaient au commissariat central, mais à 12 heures ils ont été tous libérés».
Par ailleurs, il faudra noter qu’à côté de ces arrestations, il y a eu des blessés. L’un d’entre ces blessés est une dame qui faisait partie des 18 élèves-enseignants arrêtés. «Parmi les 18 retenus au commissariat central, il y a une dame qui est légèrement blessée. Elle a la cheville enflée et douloureuse alors que l’infirmerie du commissariat n’est pas fonctionnelle. Donc, nous avons pu trouver des calmants,
mais il va falloir à sa sortie qu’elle aille faire une radio pour voir si elle n’a pas de fracture», déclare le secrétaire général du Saemss-Cusems. Il y a eu une autre blessée. Il s’agit de Melle Diop qui a, en plus d’une double fracture, deux dents cassées. Elle doit, d’après M. Dianté, subir une opération chirurgicale, car sa blessure est grave.
À son chevet, Mamadou Lamine Dianté et la délégation qui l’accompagne vont se rendre. De plus, les syndicalistes ont demandé à ce que des certificats médicaux soient faits pour que le ministère de l’Education puisse prendre en charge ces blessées.