CES JUGES QUI VONT SCELLER LE DESTIN D’HISSENE HABRÉ
DR. NKOSAZANA DLAMINI-ZUMA, AMADY DIOUF, MOUSTAPHA BA ET PAPE OUSMANE DIALLO

La nomination des juges pour le procès d’Hissène Habré a eu lieu, hier. L’audience prévue en juillet sera présidée par Nkosazana DlaminiZuma avec comme assesseurs, Amady Diouf et Moustapha Ba. Là où, et Pape Ousmane Diallo devient un juge suppléant.
C’est officiel. Un juge burkinabè va présider le procès de l’exhomme fort de N’Ndjamena, Hissène Habré prévu au mois de juillet prochain au Sénégal. La Présidente, Dr. Nkosazana Dlamini-Zuma aura à ses côtés Amady Diouf et Moustapha Ba, tous deux sénégalais, comme juges assesseurs, et Pape Ousmane Diallo, aussi du Sénégal, comme juge suppléant.
A travers un communiqué rendu public hier, Human Rights Watch fait savoir que la nomination des juges pour conduire le marque le début de la dernière ligne droite avant les audiences. Pour le conseiller juridique pour Human Rights Watch, Reed Brody, « le procès de Hissène Habré pourrait marquer un tournant pour la justice en Afrique».
Egalement, en relation avec les victimes de Habré depuis 1999, il poursuit : «pour la première fois, des juges issus de différents pays africains vont juger, au nom de l’Afrique, des crimes présumés commis par un dirigeant africain contre des victimes africaines».
En fait, le 6 avril 2015, la présidente de la commission de l’Union africaine (Ua) a nommé du Burkina Faso, ancien juge au Tribunal pénal international pour le Rwanda (Tpir), comme Président de la Chambre africaine extraordinaire d’Assises au sein des juridictions sénégalaises. est actuellement juge au sein du Mécanisme pour les Tribunaux pénaux internationaux, créé pour clôturer les travaux du Tpir et du (Tpiy).
Il a auparavant été juge au Tpir de 2003 à 2009. En tant que membre de la délégation du Burkina Faso, il a également participé à la ré- daction du Statut de Rome, document fondateur de la Cour pénale internationale. Il a par ailleurs occupé les fonctions de juge et de procureur à différents niveaux du système judiciaire du Burkina Faso et a travaillé au sein du ministère de la Justice.
Amady Diouf est conseiller technique au ministère de la Justice en charge des affaires criminelles. Il a occupé précédemment le poste de substitut général par intérim près la Cour d’appel de Kaolack.
Moustapha Ba est président de la chambre correctionnelle au tribunal régional de Dakar.
Il a occupé précédemment le poste de président par intérim du tribunal régional de Fatick. Pape Ousmane Diallo est l’actuel conseiller à la Cour d’appel de Saint-Louis au Sénégal.
Il était précédemment président du tribunal départemental de Rufisque puis conseiller à la Cour d’appel de Dakar. La Chambre africaine extraordinaire (Cae) d’Assises de la Cour d’Appel de Dakar est composée d’un Président, de deux (2) juges titulaires de nationalité sénégalaise et de deux (2) juges suppléants de nationalité sénégalaise nommés par le Président de la Commission de l’Union africaine sur proposition du Ministre de la Justice du Sénégal.
Le Président de la Chambre est ressortissant d’un autre Etat membre de l’Union africaine Reed Brody d’affirmer qu’« après une instruction de 19 mois, les quatre juges d’instruction des Chambres africaines extraordinaires au sein des juridictions sénégalaises avaient le 13 février qu’il y avait suffisamment de preuves pour que Habré soit jugé pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture».
Pour rappel, «Hissène Habré est accusé de torture pendant son régime, de 1982 à 199. Renversé par l’actuel président Idriss Deby Itno, il a fui le Tchad pour se réfugier au Sénégal».
Et, après une campagne de 22 ans menée par les victimes, «les Cae ont été établies au sein des juridictions sénégalaises en février 2013 afin de poursuivre les crimes le plus graves commis durant son régime.
Les Chambres ont Habré en juillet 2013 de crimes contre l’humanité, torture et crimes de guerre et l’ont placé en détention provisoire», lit-on dans le document. A signaler que Le 25 mars 2015, une cour criminelle au Tchad a 20 agents de sécurité du régime de Hissène Habré pour torture et assassinat.