"ON CHERCHE À ÉLIMINER LES FORTUNÉS, MAIS LE TRIBUNAL DE DIEU EST JUSTE"
ME ABDOULAYE WADE CHEZ AÏDA NDIONGUE
Lors de la visite de courtoisie qu'il a rendue hier à Aïda Ndiongue après sa sortie de prison, l'ancien président me Abdoulaye Wade a accusé les tenants de l'actuel régime d'avoir remis en cause les libertés, fait reculer la démocratique et de chercher à liquider les libéraux fortunés. le pape du sopi a juré qu'il va ramener le pds au pouvoir.
Me Abdoulaye Wade se dit convaincu qu'Aida Ndiongue est victime de sa proximité avec lui, des relations privilégiées qu'ils entretiennent et de sa fortune.
En effet, selon le pape du Sopi, les tenants de l'actuel régime se sont fondés sur ces deux aspects pour envoyer l'ex-sénatrice libérale en prison. Il a fait cette déclaration hier lors de la visite qu'il a rendue à Aïda Ndiongue à son domicile à Hann Marinas, accompagné de nombreux responsables libéraux parmi lesquels Oumar Sarr, Abdoulaye Faye, Samuel Sarr etc.
C'est après l'introduction d'Abdoulaye Faye sur les raisons du déplacement de Me Wade et de sa délégation que l'ancien chef de l'Etat a pris la parole pour expliquer les véritables causes de l'incarcération d'Aïda Ndiongue.
"Je salue ma fille et ma petite-fille Aïda Ndiongue. Je suis à l'origine de ce qui t'est arrivé. Tu ne leur as rien fait. Ce sont nos relations qui t'ont valu tes déboires. Nous vivons dans une époque extraordinaire puisqu'on travaille à éliminer tous ceux à qui Dieu à prêter fortune", a déclaré l'ancien président de la République devant de nombreux militants et sympathisants qui ont pris d'assaut la demeure de l'ancienne mairesse des Hlm.
Mais cette volonté du régime ne sera pas réalisée, d'après Me Wade, parce que la justice divine est juste et se trouve au-dessus de tous les tribunaux. A en croire le leader des libéraux, lorsque qu'Aïda Ndiongue venait le voir au Palais avec un sac rempli d'argent pour l'aider à financer sa campagne électorale, les "espions étaient au courant". Il répète encore : "c'est à cause de nos relations, de ton courage et de ta loyauté envers moi qu'on t'a créé des problèmes".
Aussi, se félicite-t-il du verdict rendu par la justice qui regorge de magistrats courageux et épris de justice. "Heureusement, tous (Ndlr, magistrats) ne sont pas mauvais, même nos adversaires de l'autre côté ne sont pas tous pareils. Dieu est grand parce qu'il y a des magistrats qui n'ont pas peur d'être renvoyés de leur poste. Ils prononcent des décisions justes", a soutenu Me Wade en faisant ainsi allusion à la Cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei).
Rappelant par ailleurs ses "combats pour la liberté et la démocratie", Me Wade ne manque pas déplorer : "maintenant, on assiste au recul de la démocratie. Lorsque je créais un parti politique, c'était pour un objectif bien précis: être toujours aux côtés du peuple, défendre les libertés et lutter contre l'injustice. Et personne ne me fera détourner de cet objectif".
Me Wade a exprimé ainsi à son hôte toute sa fierté avant de formuler pour elle des prières. "Tu m'as aidé à conquérir le pouvoir pour que je puisse résoudre les problèmes du pays, par conséquent les Sénégalais doivent te manifester leur reconnaissance. Ta libération relève d'une décision de justice, et non d'une grâce. Je prie Dieu qu'un autre bonheur plus grand que celui-ci se produise très bientôt", soutient-il en faisant référence à une éventuelle libération de Karim Wade dont le dossier sera bientôt vidé par la Cour Suprême.
"Je Jure de vous ramener au pouvoir…"
Selon Me Wade, les valeurs de courage et de dignité dont a fait montre l'ancienne sénatrice libérale lors de son incarcération doivent être montrées aux jeunes générations. "Tu as donné l'exemple. Si tu avais flanché, on t'aurait libérée le même jour. Mais tu n'as pas fait ce à quoi ils s'attendaient", affirme le pape du Sopi qui est convaincu d'une troisième alternance en 2017.
"Dieu a déjà décidé qu'il y aura changement. Je jure de vous ramener au pouvoir parce qu'au Sénégal il n'y a qu'un seul parti et c'est le Pds. Ce sont les Sénégalais qui ont besoin du Pds. Aujourd'hui, les Sénégalais sont fatigués et ils sont conscients que seul le Pds peut les conduire vers le développement qu'ils espèrent", clame-t-il sous les applaudissements et hourras de l'assistance.
Pour ce faire, il invite les libéraux à s'organiser et à renforcer les rangs du Pds en vue des prochaines échéances électorales. Ainsi, il demande aux responsables libéraux de travailler à régler à l'interne tous les problèmes qui peuvent agiter leur parti. Car, d'après lui, dans un regroupement de personnes, il ne peut manquer de problèmes.
"Je n'accepterai pas qu'on détruise ce parti"
Seulement, faisant allusion à l'ambition de Modou Diagne Fada de le remplacer à la tête du parti, il estime que le linge sale se lave en famille. "Réglons les problèmes à l'interne. Personne ne dénie à personne le droit de vouloir être secrétaire général du parti ou président de la République, mais il y a des règlements à respecter, sinon ce sera l'anarchie", a souligne Me Wade qui dit à qui veut l'entendre :
"Je n'accepterai pas qu'on détruise ce parti pour lequel j'ai enduré toutes les difficultés". Il répète sa mise en garde, tout en rejetant l'idée d'être un dictateur. Un qualificatif qu'on lui a toujours collé, se désole-t-il, lorsqu'il était au pouvoir. "On disant qu'Abdoulaye veut se faire succéder par son fils. Mais ceux qui l'ont fait, notamment Georges Bush, Oumar Bongo, Gnassingbé Eyadema ne sont pas plus intelligents que moi. Ce n'était pas dans mes intentions de me faire succéder par mon fils", regrette le père de Karim Wade.