COUP DE FOUDRE À DIOURBEL
QUAND MACKY SALL CROISE MARIÈME «DADJI BI» FAYE…
Au milieu des années ’70, dans l’Hexagone, un slogan fait alors fureur, en réponse à la tyrannie des pays pétroliers : «en France, on n’a pas de pétrole mais on a des idées». Nous, dans ce Sénégal des années 2000, on pourrait aller plus loin : «on n’a ni pétrole, ni idées mais on a Marième». En écho à la foudroyante déclaration d’amour du jeune ingénieur stagiaire Macky Sall à Marième Faye, l’élève de son pote «Thiouks», Mamadou Talla, le ci-devant ministre de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Artisanat. N’allez surtout pas y voir un lien de cause à effet… Marième Faye vit alors à Diourbel, dans les pagnes de sa mère remariée à Abdourahmane Seck «Homère», le directeur régional de l'Urbanisme à l’époque, aujourd’hui président du conseil d’administration de …Pétrosen. Pourquoi souriez-vous ?
L’histoire ne dit pas si Mamadou Talla «Thiouks», l’entremetteur, professeur à ses heures perdues, n’est pas passé devant un conseil de discipline pour inconduite… A-t-on idée de présenter des prétendants à ses élèves trop jolies et trop polies ?
Le P’tit Railleur, ce malappris, est allé fouiner dans les décombres de la presse pour retracer l’itinéraire du coup de foudre qui transite ces temps-ci par le Palais de la République. Rebuts de presse…
Si les entrailles de ce pays regorgeaient de pétrole, le futur ingénieur Macky Sall n’aurait sans doute pas eu le temps de compter fleurette à Diourbel où il se tournait les pouces en faisant mine de chercher de l’or noir. Il aurait déclaré sa flemme, pardon, sa flamme à la femme de sa vie en lui sortant du fond du cœur, comme un geyser jaillirait de terre : «je n’ai pas trouvé de pétrole mais je t’ai trouvée toi !». Qu’est-ce qui a bien pu enflammer le taciturne étudiant de l’Institut des Sciences de la Terre ?
Un début de piste : élève brillante dit-on, (même si à vingt-deux ans elle est encore lycéenne) «elle distillait des effluves de parfum et son haleine sentait le musc» à en croire un de ses voisins de table, le bienheureux Arona Ndiaye, dont on ignore tout de ses odeurs de potache à lui, et qui serait aujourd’hui à la tête de l’Amicale des Amis de Marième Faye Sall. Vingt-cinq ans plus tard, il avoue : «elle me fascinait, mais je n'ai jamais osé le lui dire». C’est fait, maintenant…
Il n’est jamais trop tard pour bien faire, n’est-ce pas ? Comment la première dame va-t-elle prendre cet étalage public de sentiments inavouables ? Quoi qu’il en soit, on serait Macky, on ferait surveiller le bonhomme par la police secrète d’Etat…
Ses senteurs de musc ont-elles suffi ou alors le jeune Macky (qui ne devait pas être un tombeur) s’est-il fié au plaidoyer du prof’ entremetteur, «Thiouks», qui l’aurait décrite à son pote comme la jeune fille modèle : «pieuse, calme, bien éduquée et bonne élève». Il est passé à côté de sa vocation, Mamadou Talla «Thiouks» : il aurait fait rapidement fortune avec une agence matrimoniale.
A défaut, un service de téléphone rose ?
Et il a décidément du bol, le jeune Macky, parce que le critère esthétique n’est pas retenu pour le faire accepter dans la famille.
Selon Adama Faye, le beau-frère, «nous étions tous installés au salon quand Macky a fait part de ses intentions à ma sœur. Je me suis moqué d'elle en lui disant que son prétendant était vilain car il avait la mine tout le temps renfrognée». Normal, n’est-ce pas, pour un ingénieur des mines qui n’arrive pas à trouver du pétrole ?
Macky est alors escorté de ses deux prospecteurs, Mamadou Talla et Ousmane Masseck Ndiaye… C’est peu de temps après que la famille Sall partira en exploration en petit comité (auquel resquillera l’inévitable Ousmane Masseck Ndiaye) demander la main de Marième Faye, alors que l’heureux prétendant termine ses études en France. Elle l’attendra sagement une année.
Quand Macky rentre à Dakar, «nous l'avons menée chez son époux en suivant tous les rituels peuls», révèle la mère Oumou Diallo. Quoi, vous voulez plus de détails ? Ça ne va pas, non, espèces de voyeurs !
MARIÈME FAYE EST UN BOUTE-EN-TRAIN. SON SURNOM : «DADJI-BI»...
De toutes manières, il n’avait rien à craindre, l’amoureux transi Macky : à part le …handball, rien ne la passionne vraiment. Même célibataire, selon son volubile petit frère Adama, (auquel il ne faut sans doute pas confier des secrets d’Etat) «Marième n'était pas une adepte des sorties et des boîtes de nuit.
Ce n'est que quand son lycée organisait, en partenariat avec des artistes comme Youssou Ndour, Ismaël Lô ou encore Omar Pène, des concerts, qu'elle sortait. Mais jamais seule. Elle était toujours accompagnée de ses frères». Même si, selon sa cousine et confidente, Anta Coulibaly, «c'est une grande chahuteuse.
Une cérémonie familiale sans elle, est insipide. «Dadji-bi (l’hilarante)», comme on la surnomme entre cousines, est taquine. Elle a toujours la blague à la bouche et c'est aussi une danseuse hors-pair». Ah wesh ? Dans ce tableau idyllique, un accroc. Il nous a fallu attendre longtemps, pour le découvrir, celui-là…
C’est Anta Coulibaly, toujours elle, qui régale : «son principal défaut, si je peux appeler cela un défaut, c'est que Marième est très jalouse. Avec son mari, c'est boul laal, boul djégué (ne touche pas, ne t'approche pas).
Personne n'ose s'approcher de son homme. Elle s'en occupe personnellement : c'est elle-même qui lui sert à manger et à boire». Femmes de tous les pays, prenez-en de la graine… Information confirmée par une «proche amie du couple» qui, on la comprend, préfère rester dans l’anonymat : «une fois qu'elle soupçonne quelqu’un de faire les yeux doux à son mari, elle peut péter un câble.
Et dans ce cas, elle est capable de venir interpeller directement Macky, devant tout le monde. Sa spontanéité lui joue souvent des mauvais tours, car elle ne sait pas choisir ses endroits pour s'exprimer quand elle est à bout de nerfs».
Les filles sont prévenues : elles ont surtout intérêt à ne pas tourner autour de son mari, Marième Faye Sall est adepte de …taï-chi, un art martial chinois. Ceci dit, faudrait lancer les renseignements généraux pour débusquer aussi la traîtresse qui a balancé !
Et dire que cette belle histoire à l’eau de rose (avec une forte odeur de musc) qui bivouaque au Palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor, comme un de ces contes de nos rudes enfances, a bien failli ne pas avoir lieu…
En 1987, chez Marième Faye, le drame n’est pas loin. C’est sa mère qui se souvient : «ce jour-là, elle finissait de faire le linge et était partie l'étendre à l'arrière-cour, quand subitement, un camion fou surgit de nulle part, traverse le mur de notre maison pour se retrouver sur les bassines, à l'emplacement même où Marième était assise.
J'étais pétrifiée et je pensais que ma fille était morte, broyée sous les roues du camion. J'ai eu la peur de ma vie. Quel ne fut mon soulagement quand elle est survenue de l'arrière-cour, sa bassine sous le bras. Je ne peux vous exprimer ma joie à cet instant précis de voir ma fille vivante.
Elle venait d'échapper de peu à la mort». Selbé Ndom ou l’arrière-petit-fils de Leuk Daour vous le diraient : une fois que les fées se sont penchées sur votre berceau, il ne peut vraiment rien vous arriver de méchant ! Quand Macky rencontre Marième, c’était déjà écrit ?
Le p’tit railleur