COUVERTURE MÉDIATIQUE
ELECTIONS LOCALES 2014

Neutralité et principe d'équilibre respectés par les médias
Après une semaine de campagne électorale, le cabinet Afrique communication a procédé à un média-monitoring. Une étude qui a permis de noter une neutralité dans le traitement de la part des organes de presse. Toutefois, elle a indexé une certaine inégalité d'espace accordée aux coalitions et partis en lice.
Dans la couverture de la campagne électorale des élections locales du 29 juin, les journalistes ont fait preuve d’une impartialité avérée. Un constat qui ressort d’un média monitoring sur les élections locales, effectué par le cabinet Afrique Communication. Cette étude s’est appuyée sur le suivi et l’analyse des contenus de 10 titres de quotidiens sénégalais les plus significatifs en terme de notoriété. Il s’agit de EnQuête, L’As, L’observateur, La Tribune, Le Populaire, Le Quotidien, Le Soleil, Libération, Sud quotidien et Walfadjri.
L’objectif était d’évaluer la neutralité et l’impartialité des média en temps de campagne. Il en ressort que 97,5% des articles sont neutres. A cet effet, l'étude d'Afrique communication a relevé le professionnalisme et le principe de l’équilibre de l’information dont ont fait preuve les journalistes. Mais il y a eu inégalité dans le traitement.
Celle-ci relève du fait que ce sont les coalitions ou grands partis qui occupent l’espace médiatique. Ce sont Benno Bokk Yaakaar, Taxawu Dakar, Pds, Bokk Gis-Gis, et Rewmi. Néanmoins, Benno Bokk Yaakaar (36,70%) de citations et Taxawu Dakar (14,07%) sont presque les seules à être citées à la fois à la une et dans les pages intérieures des quotidiens, précise l’étude.
L’étude a mentionné également que Macky Sall, Khalifa Sall, Aminata Touré, Mansour Faye, Idrissa Seck, Abdoulaye Wade et Cheikh Bamba Dièye sont les sept leaders qui monopolisent l’actualité. A ce propos, il est noté que Khalifa Sall occupe la première place dans les colonnes des médias suivi d’Aminata Touré, une confirmation de leur “dualité”.
Les zones de couvertures de ces locales ne sont pas en reste dans cette inégalité de traitement. Ainsi, Dakar reste la zone où la couverture est plus concentrée. Les médias ont été aussi plus présents dans les régions comme Saint-Louis, Thiès et Ziguinchor au détriment d’autres telles que Kolda, Sédhiou et Kédougou.
En somme, durant la première semaine de campagne, l’Observateur a consacré 17,3% d’articles aux locales suivi du Soleil (15,1%), de L’As, (13,8%) et de Libération (10,5%). Sud Quotidien (9,7%), Walfadjri (8,4%), Le Populaire (7,6%), La Tribune, EnQuête (6,5%) et Le Quotidien (4,6%) complètent le tableau.
Cependant, l'étude ne précise pas si ce classement tient compte de la différence de pagination entre les journaux tirant à 16 pages, à 12 pages ou à 8 pages.
LE KHALIFE DE BAMBILOR
“Le pays est en train de sombrer...”
Les “tensions politiques” notées ces derniers jours dans l'arène politique inquiètent le Khalife de Bambilor, Thierno Amadou Bâ. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, le marabout invite les acteurs politiques à «s’impliquer davantage pour une fin de campagne électorale apaisée”. Pour lui, “la quête des suffrages doit en effet se faire sans violence, ni bain de sang.”
Expliquant son geste, Thierno Amadou Bâ estime qu'«il y a des moments où se taire est une trahison envers son prochain, sa communauté, et surtout sa nation», non sans rappeler que “la dévolution et l’incarnation du pouvoir (sont) du domaine absolu du Tout-Puissant Allah.” Selon le dignitaire de Bambilor, “le Sénégal d’hier est bien différent de celui d’aujourd’hui” car “le pays est en train de sombrer dans le mauvais chemin à cause de l’argent, du pouvoir, de la politique” qui se “traduisent par la perte des valeurs sénégalaises”.
Faisant référence au Messager d’Allah (que la paix et le salut d'Allah soient sur lui) pour qui “celui dont les œuvres ne sont pas complètes ne pourra pas faire appel à la noblesse de sa famille pour les compléter», Thierno Amadou Bâ rappelle que “la dimension humaine du pouvoir doit avoir pour ancrage la solidarité, le travail, le partage et le don de soi”. Des “vertus” qui “constituent le socle de la volonté de vivre en commun, fondement essentiel de notre nation” et qui “ne peuvent éclore et être léguées aux générations futures que dans la paix.”
PARCELLES ASSAINIES
Demba Dia dans les petits secrets de Mbaye Ndiaye
Un discours au vitriol ponctué de confidences qui seraient venues de la présidence de la République. Le leader du MAC n'a pas épargné ses deux adversaires des Parcelles assainies dont, surtout, le ministre d'Etat Mbaye Ndiaye qu'il tient pour un “pleurnicheur” invétéré.
C’est un Demba Dia furieux et très ironique qui s’est livré à une séance de déballage avec les populations de l’unité 24 des Parcelles assainies au cours d'un meeting tenu hier. Selon la tête de liste du Mouvement pour l’action et la citoyenneté (MAC), Mbaye Ndiaye, le ministre d'Etat, devrait se taire au regard de sa destitution de la tête de la mairie.
“Ces temps-ci, je vois mes adversaires m’attaquer dans la presse avec des propos indignes d’un responsable, de surcroît un ministre d’Etat. Il m’a raillé mais je vais vous faire une confidence... “ Et c'était parti pour quelques révélations.
“Le 15 mars passé, il m’a appelé alors que je séjournais à Paris pour me dire que le président Macky Sall a besoin de moi en urgence”, rapporte Rock-Mbalax. “A mon retour à Dakar, il m’a dit que le président de la République voulait me nommer à un poste d'ambassadeur itinérant. Je lui ai répondu qu’être ambassadeur est une bonne chose certes mais pas pour moi qui ai déjà parcouru le monde en tant que musicien et ce, depuis 35 ans”, souligne-t-il.
“Poste d'ambassadeur itinérant”
Puis il a ajouté : “Mbaye Ndiaye m’a aussi dit qu’il n’a pas un poids électoral assez représentatif aux Parcelles assainies et qu'il voudrait qu’on travaille main dans la main pour développer notre localité. Alors, je lui ai demandé de patienter afin que je puisse aller en discuter avec le parti. En réunion, le parti a dit niet à cette union et je suis retourné lui signifier que nous ne sommes pas d’accord pour travailler avec lui”.
Pour Demba Dia, cette démarche est une question de logique. “Il est impensable que je me mette derrière Mbaye Ndiaye que j’avais battu à plate couture aux Locales de 2009. Il doit savoir que c’est une délégation spéciale qui l'avait fait sauter de la mairie et j’en ai les preuves.”
Projet immobilier
Lancé dans les “confidences”, le rockeur révèle que le ministre d'Etat avait créé une société dénommée “Assurance immobilière” qu'il voulait installer sur le terrain de l’unité 17”.
Une société dans laquelle “Mbaye Ndiaye détenait plus de 20% des parts, son gendre et un de ses proches, chacun 20%, et son fils 10%. Ceci est une preuve tangible qui explique pourquoi il avait été démis de ses fonctions de maire.” Acide et implacable, il ajoute : “cet homme n’est pas une référence. Il n’est rien. Mbaye Ndiaye est un pleurnicheur, il passe tout son temps à pleurer, un comportement qui est indigne d’un homme. Ce dernier ne doit pas pleurer devant les personnes à défaut de se cacher. Le 29 juin, puisqu’il a l’habitude de pleurer, il va encore pleurer”, a ironisé M. Dia.
Quand à l’actuel maire Moussa Sy qu’il a nommé “chat Sy”, Demba Dia souligne qu'il “était allé chercher refuge chez ses parrains, Pape Diop et Abdoulaye Wade.” A eux trois, “ils ont fait un lobbying pour renverser la tendance aux Parcelles. Moussa Sy a été condamné au sursis après qu'il a agressé des personnes”.
Comme promesses électorales, le leader du MAC a affirmé son intention de porter le budget des Parcelles assainies à “25 milliards de francs Cfa” contre un montant actuel de “1 milliard”. Ce qui lui permettrait de porter la subvention aux ASC locales “à 1,5 million de francs Cfa” contre “200 000 francs Cfa”.
“Nous avons un projet de création d’une maison de la citoyenneté avec les 40 sages des Parcelles Assainies. Et cette maison va servir à plus d’orientation à plus d’un qui sera dans le besoin”, a conclu l’auteur de “boom boom”.
VIOLENCES ÉLECTORALES
Pape Diop appelle à la sérénité
En caravane hier dans les quartiers de la Médina et Gueule Tapée, Pape Diop, leader de la Convention démocratique Bokk GisGis, a appelé à la sérénité entre les acteurs politiques et sociaux engagés dans les élections locales du 29 juin. Devant la mobilisation de ses partisans, jeunes et femmes, tous en couleurs bleu-blanc, l'ancien maire de Dakar s'est voulu pédagogue.
“Nous devons dépasser ce stade de violence électorale. En ce qui nous concerne, notre stratégie est de développer nos programmes pour les différentes communes”, a-t-il souligné. Puis il a ajouté à l'endroit de ses troupes : “je vous prie, vous mes militants, de faire le maximum pour qu’au soir du 29 juin, nous gagnions les élections. Dieu est témoin de ce que nous faisons. Je vous invite à ne pas verser dans la violence, car cela ne nous mènera à rien”.
Tête de liste majoritaire, Pape Diop a rappelé que l'équipe qu'il dirige comprend également le parti Rewmi, ce qui a donné naissance à la coalition Manko ci degg. “Je veux qu’au soir du 29 juin, nous fêtions la victoire ici à la Médina”, dit-il.
A la Gueule Tapée, l'ancien président de l'Assemblée nationale est revenu sur le budget de la mairie de Dakar. “Si on parle de 30 ou 40 milliards à la mairie de Dakar, c’est grâce à moi. Quand je venais d’arriver, on parlait de 9 milliards. Si on gagne ces élections, on fera plus que ce qu’on avait fait”. Critiquant l’équipe municipale sortante, il a dénoncé l'absence de secours et de prise en charge.
“MARCHE BLEUE” DE L'EX-PRÉSIDENT
“Wade doit prendre de la hauteur”, selon Mimi Touré
La tête de liste majoritaire BBY de Grand Yoff, Aminata Touré “regrette” l'implication de l'ancien président de la République dans la campagne électorale. Elle estime que Me Abdoulaye Wade “devrait prendre de la hauteur” au regard de son statut d'ancien chef de l'Etat. Pour elle, le pape du Sopi veut prêter main forte aux siens pour uniquement “casser la bipolarisation” créée par Benno Bokk Yaakaar et Taxawu Dakar. Elle faisait face à la presse hier pour un “bilan d'étape”.
Néanmoins, la chef du gouvernement se dit confiante par rapport à l'issue du scrutin du 29 juin prochain. Une confiance qu'elle fonde sur la “stratégie du quadrillage” qu'elle dit avoir déployée durant plusieurs mois. “Nous nous sommes rendus dans les quartiers de Grand-Yoff pour des visites de proximité. Il est important d'expliquer aux populations l'acte 3 de la décentralisation. Aujourd'hui, on a des communes de plein exercice qui pourront assurer leur propre développement (...) Nous avons une bonne réception des populations”, se réjouit-elle.
Par ailleurs, Mimi Touré a exprimé son “inquiétude” face à la violence notée dans la campagne et appelle à l'apaisement. Pour elle, “la démocratie du bâton est dépassée” au Sénégal d'où son invite au “débat d'idées”. “On n'a pas besoin d'utiliser la violence pour qu'on vote pour toi ; on a besoin de convaincre avec un programme. Les gros bras et les milices ne sont pas jolis à voir”, dit la tête de liste majoritaire de BBY.
Occasion pour elle de réitérer son souhait pour un débat avec le maire sortant de Dakar, Khalifa Sall. “Ce que j'entends par débat, c'est d'échanger sur les problèmes de Grand-Yoff pour que les populations puissent faire leur choix”, explique Mimi Touré.
A ceux qui lui reprochent de snober ses autres challengers pour la course à la mairie de Grand-Yoff, le Premier ministre répond : “Je respecte tous les candidats, mais les enjeux se situent entre deux listes”, à savoir BBY et Taxawu Dakar.
MERMOZ-SACRE CŒUR
ADAMA GUEYE (COALITION CITOYENNE) “Barthélémy Dias ne défie que les dames”
Barthélémy Dias n’est pas suffisamment courageux, il ne défie que les dames. C’est en substance ce que les adversaires politiques du maire sortant de Mermoz-Sacré-Cœur ont soutenu en meeting. “Mais pourrait-il en être autrement après une gestion aussi chaotique”? s’est interrogé Adama Guèye, candidat de la “Coalition citoyenne” à ladite mairie. Selon lui, l’invite adressée par le maire sortant à ses adversaires pour un débat public est une grosse “farce” sans intérêt.
“Barthélémy ne défie que les dames comme Ndèye Marième Badiane. Je l’invite donc à débattre avec moi où il le souhaiterait. J’assure aux Sénégalais de dévoiler ses carences dans la gestion de la municipalité”, a-t-il indiqué. “Il a géré cette commune d’une façon déplorable. Durant tout son mandat, il n’a essayé que de corrompre les marabouts, les prêtres et les associations en leur remettant de l’argent. C’est ça son bilan. Sinon, il n’a aucunement pensé à atteindre les attentes de notre commune”. C'est pourquoi il “n’a rien à dire” aujourd'hui.
Sur les nombreuses listes de mouvements citoyens engagées dans ces élections, il le juge sans problème. “Il est normal que les mouvements citoyens se présentent à ces élections car ce sont leurs localités. Ils connaissent mieux les problèmes de leur commune que les politiciens. Nous nous déplaçons de maison en maison pour évoquer avec les riverains les difficultés qu’ils rencontrent et essayer ensemble de trouver des solutions. Or, les politiques passent leur temps à faire du show dans les rues avec leurs sonorisations”, a-t-il déclaré.
La création dans la commune d'arrondissement d'un “cœur de ville”, la lutte contre les dégradations, le renforcement de la sécurité, l’éclairage, la propreté et des opportunités d’emploi pour les jeunes sont des aspects du “programme” de la coalition citoyenne.
RUFISQUE
AFFRONTEMENTS ENTRE BÉS DU NIAKK ET PARTISANS DU MAIRE
Cinq arrestations dont deux lutteurs, 30 individus recherchés
Dans la vieille ville, la violence fait son petit bonhomme de chemin, étendant chaque jour ses tentacules au sein des mouvements Bés Du Niakk et coalition de l'Avenir, dirigés respectivement pas Serigne Mansour Sy Jamil et Badara Mamaya Sène. Mais la police et le préfet ont décidé d'agir.
La violence électorale dans la ville de Rufisque ne faiblit pas. Elle prend même des proportions inquiétantes. Hier, une atmosphère lourde a régné dans les rues de la vieille ville où toutes les coalitions semblent prendre les devants pour protéger leurs partisans. Une situation de danger permanente. C'était après les affrontements sanglants qui ont eu lieu entre les militants du mouvement de la refondation nationale Bés Du Niakk de Serigne Mansour Sy Jamil, et ceux de la coalition de l'Avenir fidèles au maire sortant, Badara Mamaya Sène. Des batailles rangées qui ont occasionné plusieurs blessures graves et des dégâts matériels importants.
La police urbaine de Rufisque a ainsi effectué de nombreuses arrestations. En tout, cinq personnes mêlées aux pogroms survenus ont été placés en garde-à-vue dans un premier temps, puis elles ont été déférées au parquet. Parmi elles, deux petites célébrités locales : les lutteurs Domu Dangou et Mamaya, tous deux appartenant au camp du maire Badara Mamaya Sène.
Toujours selon nos informations, la police tient particulièrement à faire régner l’ordre pendant le reste de cette campagne électorale, mais aussi au cours du déroulement des scrutins du 29 juin, dimanche prochain. Ce, afin d'éviter qu'une situation de tension permanente entre acteurs politiques engagés pèse négativement sur la qualité des élections, et notamment sur le taux de participation. C'est pourquoi, nous dit-on, les recherches se poursuivent visant à procéder à l'arrestation d'autres militants qui seraient impliqués dans les violences d'hier. Au total, une trentaine de personnes sont “activement recherchées” par les policiers.
Côté regrets, des sources policières indiquent que les risques de violence pourraient être évités ou maîtrisés si les responsables des partis et coalitions prenaient la précaution minimale d'informer la police 24 heures à l'avance des meetings ou caravanes qu'ils envisagent d'organiser sur le territoire communal. A cet effet, et pour mettre fin aux télescopages à l'origine des batailles rangées entre coalitions, le préfet a décidé de faire respecter dorénavant la législation en vigueur en contraignant les responsables politiques à faire enregistrer leur demande de manifestation 24 heures à l’avance.
DIENDER
Youssou Ndour précipite son départ de Bayakh
Le leader de Fekké ma ci boolé (Fmcb) a certes tenu son meeting de soutien en faveur de son ami Ibrahima Ndoye, de Benno Bokk Yaakaar, à Diender. Mais il a dû précipiter son départ et celui de sa délégation, face à la furie de manifestants conduits par Thierno Moussa Sow, ex-leader local de Fmcb.
Un coup de théâtre ! Youssou Ndour a été pourchassé, hier, à Bayakh où il était venu présider un meeting organisé par Ibrahima Ndoye, tête de liste locale de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Une foule en colère voulait lui faire la fête. Certes, le rassemblement a eu lieu, mais c'est le départ du chanteur et de sa délégation qui a été précipitée par les manifestants.
Thierno Moussa Sow, ex-coordonnateur du mouvement Fekké ma ci boolé s'est dit “trahi” par son désormais ex-leader, quand ce dernier a choisi de parrainer la candidature d’Ibrahima Ndoye, conseiller à la présidence de la République. Une attitude qui explique qu'il ait rejoint Bokk Gis-Gis. Selon lui, des gens ont bazardé “50 ha des terres de Diender” afin d'être soutenus par le fondateur de Fekké ma ci boolé. “J’en ai les preuves. Ils veulent piller les maigres terres qui restent à Diender (mais) notre commune ne l’acceptera jamais”, s'est indigné Thierno Moussa Sow, en présence de centaines de fidèles acquis à sa cause.
En campagne contre Youssou Ndour, il a critiqué “la gestion antidémocratique” du Fmcb, “avec beaucoup de légèreté”. “A la veille des élections locales, il m'a appelé pour me dire : voilà, comme nous sommes dans la coalition Benno Bokk Yaakaar, nous avons choisi Ibrahima Ndoye pour diriger la liste à Diender”, rapporte Moussa Sow. C'est ainsi que, sur les ondes de la radio Kayar FM, “il a appelé tout le Diender à une grande mobilisation derrière la tête de liste de la coalition BBY”. Pis, ajoute-t-il, “en même temps, il a informé la population de Diender qu’Ibrahima Ndoye est désormais son coordonnateur. C’est un coup d’État. C’est pourquoi nous lui avons montré aujourd’hui que Diender n’appartient ni à lui ni à son candidat et le soir du 29 juin, nous allons leur montrer à qui appartient réellement la commune”.
Dans la foulée, l'ex-coordonnateur local de Fekké ma ci boolé interpelle le Président Macky Sall sur cette spoliation foncière. “Youssou Ndour a imposé la candidature de son ami à Diender pour des terres et on ne l’acceptera pas...”, at-il promis.
ZIGUINCHOR
Me Wade fait faux-bond à Baldé
Faute de combattants, la bataille de Ziguinchor, qui devait opposer Abdoulaye Wade, hôte du maire sortant Abdoulaye Baldé, à l'artiste Youssou Ndour venu soutenir Benno Bokk Yaakaar, n’a finalement pas eu lieu, hier. De fait, le pire que l'on pouvait craindre en termes d'affrontements s'est consumé comme feu de paille.
Et pourtant, la fièvre électorale était montée d’un cran à l’annonce de la double venue de Wade pour une “marche bleue” en faveur d’Abdoulaye Baldé, et du ministreconseiller et président du mouvement Fekké ma ci boolé (FMCB) Youssou Ndour pour soutenir les candidats de la majorité présidentielle dont les têtes de file sont Benoît Sambou (liste majoritaire) et Doudou Kâ (liste proportionnelle).
Jusque-là épargnée par la violence électorale qui sévit en plusieurs localités du pays, la ville de Ziguinchor a vite retrouvé un calme plat agrémenté, par moments, par les klaxons des voitures du cortège de Baldé mêlés à ceux de la caravane du Youssou Ndour. Celle-ci a sillonné quelques artères de la ville en procédant à une campagne de proximité.
Sur le “faux bond” du secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais (PDS), la cellule de communication de l’Union pour le développement de Ziguinchor (UDZ/Kadiamor) que dirige Abdoulaye Baldé évoque l’indisponibilité de l’avion prévu pour assurer le déplacement de l'ancien Président.
Toutefois, des sources dignes de foi soutiennent une version contraire. L'absence de Me Wade découlerait de la pression exercée sur lui par un certain “noyau dur” du PDS qui voudrait faire payer à l'ancien directeur exécutif de l'Agence nationale pour l'organisation de la conférence islamique sa volonté d'indépendance. Celle-ci a été matérialisée par son départ du PDS en 2012 et la création de son parti, l'Union des centristes du Sénégal (UCS).
PROFIL ALASSANE NGOM (RAVIN)
Un ambianceur entre la menuiserie et l'agriculture
Cet homme de 62 ans était déjà célèbre comme propriétaire du complexe culturel «Le Ravin». Il l'a été encore plus quand ses aventures avec un adversaire politique ont placardé son visage ensanglanté en «Une» de journaux parus mardi.
Blessé lundi soir dans des violences électorales, le leader du mouvement «Horizon 2030» de Keur Massar, Alassane Ngom, a fait la une de la presse d'hier. Le propriétaire du complexe culturel «Le Ravin» sis à Guédiawaye a perdu un œil et a passé la nuit à la gendarmerie. Menuisier de profession, c'est dans son patelin de Keur Massar qu'il fait ses premiers pas dans ce métier avant de s'exiler à l'étranger, explique son chargé de communication, Mamadou Wade, joint par EnQuête.
C'est à son retour au pays qu'il crée Le Ravin qui, à l'origine, était juste un club. Aujourd'hui, en plus de la boîte de nuit, Le Ravin compte un hôtel, différentes salles de spectacles et un restaurant. Son entrée fulgurante dans le monde culturel de la banlieue n'a pas surpris ceux qui le connaissent bien et qui, par ailleurs, le jugent «calme, correct et pacifique».
Attaché à ses amis jusqu'à l'obsession, ce bon viveur de 62 ans, marié et père de plusieurs enfants, a formé avec certains de ses proches un groupe baptisé «has been». Un pied-de-nez à une certaine modernité qui les pousse à l'organisation de soirées salsa au niveau même du night-club de la banlieue.
Là aussi, les contradictions fusent sur la vraie nature du complexe du Ravin. Certains le comparent à un «lieu de débauche où l'alcool coule à flot» au cours des multiples soirées qui y sont organisées. Wade, le chargé de communication, dément de façon évasive : non du tout». Et de préciser ensuite que «c'est un hôtel, tout Dakar connaît le Ravin».
Un hôtel de passe, comme le relèvent des connaisseurs de l'endroit ? Bis repetita : «Du tout», rétorque-t-il encore. Puis il se contraint à en dire un peu plus : «Alassane Ngom est un homme pieux, un musulman croyant qui respecte les cinq prières de l'islam.»
Pour étendre ses activités, Ngom a cherché en vain un terrain sur le site du Technopôle de Dakar car il voulait y ériger un complexe hôtelier.
Mais en attendant, il est bien occupé entre la gestion du Ravin, celle de son atelier de menuiserie et ses activités agricoles. En effet, l'homme a encore un atelier de menuiserie fonctionnel qui est à Guédiawaye. Mais il exploite également «un domaine agricole à Yène où travaillent beaucoup de jeunes de Keur Massar», lâche son chargé de communication.