DAKAR ET RABAT SIGNENT TREIZE ACCORDS DE CONVENTION
COOPÉRATION BILATÉRALE SÉNÉGAL-MAROC

Le Sénégal a signé hier, jeudi 21 mai, treize nouveaux accords bilatéraux dans différents domaines de coopération avec le royaume chérifien. La signature de ces accords s’est tenue à la salle des banquets du Palais de la République, en marge de la deuxième journée de visite de travail et d’amitié du souverain marocain Mohamed VI à Dakar.
Le Sénégal et le Maroc élargissent leur partenariat. En marge de la visite de travail et d’amitié d’une semaine que lu souverain marocain Mohamed VI a entamée dans notre pays depuis avant-hier, mercredi, les autorités des deux pays ont signé treize accords bilatéraux dans différents domaines de coopération.
La cérémonie de signature s’est tenue hier, jeudi 21 mai, à la salle des banquets du Palais de la République, sous la présidence conjointe du chef de l’État sénégalais, Macky Sall, et de souverain marocain, le roi Mohamed VI. Ces accords viennent ainsi renforcer les relations existant déjà entre les deux États dans les domaines de l’éducation, de la médecine et des finances et portent par ailleurs sur divers autres domaines d’activités. Il s’agit, entre autres, d’un mémorandum d’entente pour le renforcement du partenariat économique et l’émergence d’acteurs économiques régionaux entre le patronat sénégalais et marocain, d’un accord d’assistance administrative mutuelle en matière douanière et de la coopération en matière d’administration territoriale. Dakar et Rabat ont également paraphé l’accord pour la réalisation d’un point de débarquement aménagé de pêche artisanale à Soumbédioune, à Dakar.
Et dans la même dynamique, ils ont validé un mémorandum d’entente en matière d’artisanat et d’économie sociale et solidaire, un protocole de coopération industrielle, un accord-cadre de coopération dans le domaine de la logistique, voire un protocole d’accord dans les domaines de la filière laitière, équine, de la santé animalière et de la santé publique vétérinaire.
Le volet tourisme n’a pas été occulté dans la coopération bilatérale. C’est ainsi que dans le lot des contrats, figure également un programme d’application en matière de tourisme pour la période 2015-2018, un accord de siège signé avec la fondation Mohamed VI pour le développement durable, une convention cadre de coopération en matière de formation professionnelle. Pour finir, Dakar et Rabat se sont accordés sur un projet de convention de coopération en matière d’assainissement entre l’Office national de l’électricité et d’eau potable du Maroc et l’Office national d’assainissement du Sénégal (Onas), et tout autant sur une convention de coopération en matière d’eau entre l’Office national de l’électricité et d’eau potable du Maroc et la Société nationale des eaux du Sénégal (Sones).
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AMADOU BA, MINISTRE DE L’ÉCONOMIE, DES FINANCES ET DU PLAN : «Cet accord va ouvrir les portes du marché marocain à nos opérateurs économiques»
L’accord d’assistance technique dans le domaine douanière que nous venons de signer porte sur un partage d’informations et de renseignements entre nos deux pays. Il entre dans le cadre de la pérennisation des relations bilatérales entre nos deux États. Je voudrais aussi souligner que cet accord va ouvrir les portes du marché marocain à nos opérateurs économiques qui souhaiteraient exporter leurs produits vers ce pays et vice-versa. Ils auront tous les mêmes privilèges que leurs collègues marocains dans le domaine des importations.
ABDOULAYE DIOUF SARR, MINISTRE DU TOURISME : «C’est un accord de partage d’expériences et d’assistance mutuelle en matière de tourisme»
La convention que nous signons avec le Maroc dans le secteur du tourisme est une convention d’échange d’expériences. Vous savez que le Maroc est un grand pays de tourisme mais le Sénégal aussi a un potentiel extrêmement important dans le secteur. Il est donc essentiel que nos deux pays se retrouvent pour essayer d’échanger des expériences. En matière de formation professionnelle des acteurs par exemple, faire en sorte qu’il y ait échanges à ce niveau. Au-delà de la formation, il y a lieu aussi de mutualiser nos efforts de promotion parce que nous partageons quelque chose d’important sur le plan culturel ce qui fait que les efforts de promotion peuvent donc être mutualisés. Il y a aussi lieu de noter, à ce niveau-là, que le Maroc a une expérience en matière d’aménagement touristique et le Sénégal, dans le cadre du Plan Sénégal Émergent, envisage l’ouverture de nouveaux sites touristiques. L’expérience marocaine en matière d’aménagement est donc intéressante pour nous. C’est un accord de partage d’expériences et d’assistance mutuelle en matière tourisme.
BAÏDY AGNE, PRESIDENT DU CONSEIL NATIONAL DU PATRONAT SENEGALAIS (CNES) : «L’émergence ne pourra se gérer qu’en renforçant son secteur privé national»
L’accord que nous avons signé indique un rapprochement d’avantages entre le patronat marocain et le patronat sénégalais sous la supervision de nos différents ninistres des Affaires étrangères. Il faut signaler déjà que nous avions eu dans le passé ce que nous appelons un conseil d’affaires. L’accord d’aujourd’hui inclut tout le secteur privé sénégalais. Nous sommes toujours favorables à l’investissement direct étranger surtout venant d’un pays frère. Néanmoins, je pense que nous devrions favoriser l’installation de mécanismes de renforcement du secteur privé sénégalais. Nous attendons le même appui que les autres États apportent à leurs entreprises parce que l’émergence ne pourra se gérer qu’en renforçant son secteur privé national. C’est ça qui se fait partout dans le monde.
SALAHEDDINE MEZOUAR, MINISTRE MAROCAIN DES AFFAIRES ETRANGERES : «Notre approche n’est pas opportuniste, encore moins...»
Nous avons des relations multiples avec différents pays. Notre démarche n’est pas une démarche de recherche de profit. C’est une démarche de construction, orientée vers la nécessité de renforcer le partenariat sud-sud à côté du partenariat nord-sud. Car, le nord-sud est insignifiant aujourd’hui s’il n’est pas accompagné par une impulsion des différents pays dans leurs relations et l’ouverture des opportunités qui peuvent exister. Notre approche n’est pas opportuniste encore moins n’est celle de recherche de profit pour ne pas dire de recherche de marché. Les entreprises marocaines peuvent obtenir des marchés sans qu’il y ait une quelconque démarche parce qu’elles sont des entreprises sérieuses. Elles ont développé leurs expertises et sont capables de la faire d’une manière naturelle. Je peux donc assurer qu’il n’y a pas d’objectif lié à cela. La démarche marocaine est une démarche cohérente.
MANKEUR NDIAYE, MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES ET DES SENEGALAIS DE L’EXTERIEUR : «C’est une convergence de vue totale sur les grands dossiers...»
Au total, nous signerons une trentaine d’accords entres nos deux pays et c’est extrêmement important. C’est une convergence de vue totale sur les grands dossiers de la politique africaine internationale. Le Maroc et le Sénégal sont unis par mille et un liens indiscutables et cette visite de sa Majesté est une visite historique. Sa Majesté va séjourner au Sénégal pendant une semaine, ce qui est très rare et cela traduit toute l’importance du Sénégal et les efforts personnels qu’il a consentis pour hisser le niveau ds relations économiques et culturelles entre les deux Etats. Ce qui fait la plus-value, c’est qu’au cours de cette visite, les deux chefs d’État ont décidé de mettre en place un groupe d’impulsion économique. Ce groupe qui va servir à booster la coopération économique sera lancé officiellement en présence de sa Majesté et du président Macky Sall le lundi 25 mai, ici même.