Dopage: le médecin des Bleus en 1998 évoque la consommation de produits en Italie

<p>Jean-Marcel Ferret, médecin de l'équipe de France de football en 1998, a estimé mercredi devant la commission d'enquête du Sénat sur l'efficacité de la lutte contre le dopage que les joueurs évoluant alors en Italie "consommaient énormément de produits, même en perfusion".</p><p>Le capitaine Didier Deschamps et Zinédine Zidane jouaient à l'époque sous les couleurs de la Juventus Turin.</p><p>"Si l'on parle de l'Italie et de la Juve, il y avait énormément de produits, même en perfusion. La pharmacopée italienne est beaucoup plus riche en produits de récupération que la pharmacopée française, ce qui nous protège aussi quelque part".</p><p>"Mais dans tous les produits que m'ont cité les joueurs (évoluant dans des clubs italiens), jamais ils ne m'ont donné le nom d'un produit dopant", a souligné le médecin qui a travaillé pendant 30 ans avec Lyon et 12 avec l'équipe de France.</p><p>"Par contre, il y avait énormément de produits qui étaient détournés de leur utilité première. C'était souvent des produits qui étaient utilisés pour des produits secondaires".</p><p>Le médecin, qui a réfuté tout dopage organisé dans le football, a également été interrogé sur les déclarations du docteur Paclet, médecin des Bleus entre 2004 et 2008, sur les hématocrites anormaux.</p><p>"Il y avait un certain nombre de joueurs qui avaient des taux d'hématocrite haut, mais qui les avaient en permanence. (...) Ce qui compte ce sont les variations", a-t-il plaidé.</p><p>Concernant le taux élevé d'hématocrite de Didier Deschamps, Le docteur Ferret a dit que les "marqueurs indirects étaient normaux". "Je ne savais pas ce qui se passait à la Juve, il y a des pays qui médicalisent beaucoup. Les Italiens sont comme cela, quand nous on donne un médicament, eux ils font une piqure, voire une perfusion. Même chose chez les Allemands. Ils perfusaient déjà les joueurs lors de la Coupe du monde 1974".</p><p>"On avait instauré un suivi important avec des bilans biologiques à chaque stage. Quand on a quelque chose d'anormal en biologie, on gratte, on va voir derrière. Dès qu'on a eu quelque chose d'anormal on est allé plus loin. Chaque fois, on a fait chou blanc. On n'a pas trouvé de suspicion de produit exogène."</p><p>"En toute bonne foi en 1996, 1998, 2000, 2002, les joueurs étaient propres", a-t-il ajouté.</p><p>Le docteur Ferret a également souligné la "naïveté" des footballeurs qui ne se renseignaient pas sur la nature des produits administrés.</p><p>"Quand on leur fait un injection, ils (les joueurs) ne demandent pas ce que c'est", a-t-il remarqué.</p><p>Selon lui, en France, le football est protégé du dopage par une "médecine plus humaniste" et par la spécificité du sport, où la tactique et la technique occupent une grande part dans la performance.</p>