"EN 2009, WADE AVAIT DEMANDÉ À KARIM DE DISSOUDRE LA GC ET KARIM AVAIT DIT NON..."
KALIDOU DIALLO, ANCIEN MINISTRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE

Historien de formation et ancien ministre de l’Education nationale sous le régime de Me Abdoulaye Wade, Kalidou Diallo n’est pas un homme à user de la langue de bois. A cœur ouvert avec "L’As", il est revenu sur son militantisme politique, ses rapports avec Karim Wade et Me Wade. Homme du sérail, l’ancien ministre de l’Education nationale s’est aussi prononcé sur les mouvements d’humeur des enseignants, du primaire au supérieur.
L’As : Etes-vous toujours au parti démocratique sénégalais ?
Kalidou Diallo : J’ai quitté le parti démocratique sénégalais (Pds) depuis mars 2013.
Vous êtes un ancien communiste aussi ...
En 1989, j’étais en Union Soviétique en tant que membre du Bureau politique du Pit pour voir l’impact de Gorbatchev et de la Perestroïka sur l’évolution du communisme et les fondements historiques de cette situation. De retour de Moscou, j’ai présenté un rapport pour dire que le communisme tel que je le concevais est dépassé parce que l’Urss qui en était le modèle est presque en lambeaux. J’ai fait un rapport pour dire que le communisme est condamné à se démocratiser et que le capitalisme est contraint à se socialiser et il y aura une rencontre des valeurs universelles de deux systèmes et qu’on va vers un système de valeurs mondiales.
Dans ce cas, comment êtes vous devenu libéral alors ?
Abdoulaye Wade m’a décelé en 2006. Il m’a adressé un courrier pour dire qu’il a décidé de me nommer membre de l’administration générale du Pds, chargé des questions syndicales, universitaires. Et qu’il a instruit Abdoulaye Faye pour que le parti ne réfléchisse plus sur ces questions sans se référer à mes analyses. J’étais une sorte d’expert pour le Pds sur les questions de l’université. C’est de là d’ailleurs que j’ai travaillé avec la crème actuelle de la jeunesse de Macky Sall : Thérèse Faye, Abdou Mbow, Birame Faye, Moise Sarr. C’est après que Me Wade a décidé d’institutionnaliser nos relations parce qu’il disait qu’il voulait créer un nouveau type de syndicalisme au Sénégal. Un syndicalisme de développement et non de grève. J’ai beaucoup travaillé à ce que Me Wade accepte la Cnts et se rapproche de Modou Guiro. Il avait une certaine conception de la Cnts qui, pourtant, n’était plus affiliée à un parti politique. Le grand paradoxe du Pds, c’est que tout en étant anti-syndicat, il a favorisé la création de syndicats et entretenu des syndicats qui ne sont pas très représentatifs. Or les syndicats dans lesquels se trouvent les travailleurs ont l’impression que le régime leur est hostile.
En septembre 2007, le Président Wade m’a demandé de venir le voir dans sa seconde résidence. Il me dit : "professeur, j’ai appris que vous êtes un grand spécialiste des questions syndicales en Afrique. Depuis que je suis là en 2000, j’ai augmenté les salaires, amélioré les statuts et la formation, mais aucun syndicat ne m’a jamais félicité. Je veux savoir pourquoi et aidez-moi à le comprendre". Je lui ai dit qu’il est responsable de cette situation. Il me répondit : "ah bon" ! Je lui ai dit : "Oui, vous entretenez des syndicats qui ne sont pas représentatifs et votre option idéologique est contre le syndicalisme. Donc, c’est normal que les syndicats se méfient de vous. Et le syndicat que vous entretenez n’ose pas vous féliciter, sinon ses membres vont quitter parce qu’il y a une culture de participation et de contribution qui a changé les choses". Il m’a demandé de lui faire un rapport dans deux jours. Je lui ai proposé un délai de deux semaines.
Le lendemain, par hasard, le Président Macky Sall, Abdou Fall et Ablaye Faye sont venus le voir. Il leur a raconté les détails de nos échanges et émis le souhait que je l’accompagne en Arabie Saoudite où il était invité par le Roi pour faire le pèlerinage. Quand Me Wade m’a appelé, je lui ai dit que je ne pouvais pas partir parce que je devais terminer ma thèse de doctorat d’Etat. Macky Sall a pris le téléphone pour me dire en puular : "Quand un Président a besoin de toi pour le pays, il faut l’accepter car le jour qu’il te tournera le dos, ce sera fini". Alors je suis parti avec lui. Au retour, il m’a nommé ministre-conseiller et après, ministre de l’Education nationale en 2009. Je n’avais pas encore pris la carte du Pds. J’ai pris la carte du Pds en 2011 en même temps que Karim Wade. Nous sommes entrés le même jour au comité directeur du Pds. Le Pds était un peu hostile à nous.
En 2009, après les élections locales, le Président Wade a convoqué Karim Wade et moi. Il a dit à Karim Wade : "Beaucoup de gens se sont plaint en disant que la Génération du Concret a gêné le Pds lors des élections. Il faut donc que tu dissolves la structure". Karim a répondu à Me Wade : "M. le Président, je dis non parce que la Génération du concret, c’est mon bébé comme le Pds est le vôtre. Moi je considère que le Pds et le Ps, c’est la même chose du point de vue des pratiques et des hommes. Avec la Génération du Concret, je veux créer une structure qui voit la politique autrement". On s’est séparé dans le désaccord. Me Wade lui a dit : "Tu penses que tu peux réussir en politique sans le Pds et les hommes qui ont été toujours avec moi ?". Karim Wade répond : "Oui, je peux réussir en politique avec les gens de ma génération, de ma vision, qui sont dans tous les partis d’ailleurs. On va se retrouver en tant que nouvelle génération". C’est pourquoi parfois, j’étais très mal à l’aise quand j’entendais les gens parler de dévolution monarchique.
En fin 2010, j’étais avec Karim Wade et Robert Bourgi à Téhéran. On était parti pour négocier le financement des Daaras modernes. Bourgi a dit à Karim : "Pour la présidentielle de 2012, le Président Wade par rapport à son âge et tout ce bruit-là, je pense que ce n’est pas évident. Tu dois prendre tes responsabilités et te présenter candidat de la Génération du Concret. Si tu ne passes pas, tu le seras la prochaine fois. Tu pourras réussir à deux conditions : que tu fasses le terrain pour connaître le Sénégal et que tu parles une langue locale". Karim a promis que dès son retour il le fera.
La veille du second tour, des membres de la Commission Européenne m’ont demandé s’il y a une relève au Pds. Je leur ai répondu que je ne vois pas de relève dans le Pds parce que le Pds est managé et structuré de telle sorte qu’il n’y a pas de relève. Mais je sais que Karim peut l’être. Parce qu’il est le bras constructeur et investisseur des réalisations de Wade. S’il accepte de s’investir dans la Génération du Concret, il aura de l’avenir. Et 48 h après la défaite de Me Wade, j’ai envoyé à Karim un long email pour dire qu’on a perdu la présidentielle, mais qu’on aille aux législatives sous la bannière de la Génération du Concret. Et si on obtient un député, ce sera lui et on aura un noyau de base pour l’avenir. Karim Wade ne m’a pas répondu jusqu’à ce jour.
Et lorsque j’ai décidé de quitter le Pds, Karim m’a appelé (c’est à 10 jours de son emprisonnement). Ce jour-là, je suis allé chez lui au Point E et on a eu une discussion pendant une heure. A un certain moment, on s’est chamaillé et j’ai boudé pour retourner dans ma voiture. Il m’a suivi et m’a tiré de la voiture et il me dit : "Kalidou honnêtement, maintenant je t’écoute et dis-moi ce que tu attends de moi". Je lui ai répondu que je lui ai toujours conseillé de prendre ses responsabilités à travers la Génération du Concret, mais que cela n’a jamais été son option. Qu’il a opté d’intégrer et de travailler dans le Pds. Lorsqu’il prendra le pouvoir au Pds, on dira que c’est une dévolution monarchique. Je considère que mon option est meilleure. Il me dit d’accord. Je lui réponds : "mais c’est trop tard parce que j’ai décidé de quitter et même de travailler avec le Président Macky Sall à travers le mouvement que j’ai créé".
Vous faites croire à Karim Wade qu’il a de l’avenir avec la Génération du concret et vous le lâchez pour Macky Sall. pourquoi cette attitude ?
Karim et Me Wade ne m’ont jamais parlé de la dévolution monarchique du pouvoir. Ce n’était pas dans leurs intentions. Cela n’a jamais été l’option de Me Wade. Je ne sais pas ce qui s’est passé pour qu’il y ait cette idée dans la tête des Sénégalais. Mais lui aussi (Ndlr, Karim) qui est une forte personnalité n’a pas contribué à dissiper cette idée. En privé, il n’a jamais montré qu’il est soumis à son père, mais de l’extérieur les gens pensent le contraire.
Selon vous, pourquoi Karim Wade a hésité à prendre son destin en main ?
D’abord, il ne voulait pas gêner son père. Son père ne voulait pas non plus. Ensuite, il était conscient que l’entourage politique de son père n’était pas favorable. C’est très difficile dans la pratique de faire face au parti de son père. La Génération du Concret n’était pas politique, elle n’était pas structurée et il n’y avait pas de réunion. Avec des gens comme Assane Ba, Abdoulaye Baldé, Cheikh Diallo etc, nous n’avons jamais tenu une réunion ensemble.
Avez-vous rendu visite à Karim Wade en prison ?
Non, je ne suis pas allé le voir. Et j’ai expliqué une fois les raisons. Lorsque j’ai perdu mon fils aîné, tout le Sénégal est venu me présenter des condoléances sauf lui et d’autres. Mais je dis toujours que je suis de tout cœur avec lui.
Qu’est-ce qui vous a poussé à soutenir le président Macky Sall ? vous êtes donc un transhumant ?
C’est lui qui m’a appelé. Dans l’histoire politique du Sénégal, les hommes politiques ont la culture de s’opposer et de se retrouver. C’est le cas de Galandou Diouf et Lamine Guèye, Lamine Guèye et Senghor, Senghor et Abdoulaye Wade, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade et pour Macky Sall, regardons l’avenir. Quand vous regardez l’histoire des bureaux politiques et des directions politiques, vous verrez que c’est un brassage.
Même lorsque Macky Sall était dans l’opposition, à chaque fois qu’il avait besoin de moi en tant que ministre de l’Education nationale pour intervenir dans un collège, un lycée, je l’ai aidé. Les Youssou Touré et Ameth Suzanne Camara, on a été des amis jusqu’à ce que cette histoire éclate. Ce sont des mesures administratives qui ont été prises contre eux et je ne le regrette pas. Si c’était à refaire, j’allais le faire. Ameth Suzanne Camara avait abandonné sa classe du mois d’octobre à mars et son directeur d’école a fait un rapport. Son inspecteur a coupé son salaire. Et Dieu m’est témoin, chaque mois il venait dans mon bureau et je lui donnais son salaire. Je lui disais que c’est mon soutien. Ses frères et sœurs en sont témoins. Il a même été arrêté un jour pour être envoyé en prison, c’est moi qui suis intervenu. Jusqu’à présent, je ne sais pas pourquoi il m’attaque.
Pour Youssou Touré, je peux dire que nous sommes restés des amis dans le syndicat, même en tant que ministre on a beaucoup travaillé. Lui aussi, ce qui s’est passé n’était pas de ma responsabilité. Un rapport de l’Inspection d’académie de Dakar a démontré les pratiques qu’il faisait dans l’école. C’est l’inspecteur qui l’a suspendu. Malgré cela, on continuait à collaborer. Lorsqu’ils ont eu des difficultés, le Président Macky Sall qui était dans l’opposition m’a appelé pour me dire : "j’ai deux enseignants qui ont perdu leur situation de salaire". Je lui ai répondu : "M. le Président, si vous me donnez des instructions, même en dehors du gouverne ment, je l’applique". D’ailleurs, lorsque Macky Sall m’appelait, Ameth Suzanne Camara était dans mon bureau. J’ai appelé l’inspecteur pour lui demander d’arrêter la sanction. Et Ameth Suzanne Camara a réclamé un rappel de son salaire.
Quels sont vos rapports avec me Wade ?
Abdoulaye Wade continue à être mon maître, mon papa, ainsi que Mme Wade. Je leur suis reconnaissant pour tout ce qu’ils ont fait pour moi. Wade est d’une générosité inégalable. Même le jour où je devais rencontrer Macky Sall, je l’ai averti et il m’a appelé pour me dire : "Vas-y et s’il te demande de travailler avec lui pour le Sénégal, il faut accepter. Mais s’il te demande d’intégrer son parti, il faut être prudent". On échangeait des email jusqu’à un moment. Une fois à Paris, je l’a appelé pour lui rendre visite, mais j’ai eu l’impression qu’il ne voulait que je vienne.
Quelle appréciation faites-vous des attaques de me Wade contre la famille de Macky Sall ?
J’ai fait mon mémoire de maîtrise sur les grandes familles du Fouta. Donc je connais l’histoire des grandes familles. Je sais que par sa famille le Président Macky Sall appartient au Sébbékoliyabé et je connais ce qu’ils représentent dans le Fouta. C’étaient des collaborateurs de l’armée de Koly et même lorsque l’Almamiya est venu, il était obligé de collaborer avec eux. Donc, ils sont des torodos. Maintenant, le fait que le Président Wade le dise, on peut considérer que c’est un père qui s’adresse à son fils. Et je comprends également l’attitude d’un père qui a été déçu par le comportement de son fils par rapport à l’affaire Karim Wade.
Est-ce une raison d’arrêter la traque des biens mal acquis ?
Est-ce que vous connaissez le général Pétain ? C’est lui qui avait livré la France à l’Allemagne lors de la Seconde Guerre mondiale. Au nom de ce qu’il avait fait pour la France, après les procès de la Seconde Guerre mondiale, on n’a pas appliqué la justice sur lui au nom de ce qu’il avait fait pour son pays. Le Président Wade, au nom de ce qu’il a fait pour le Sénégal, pour moi la justice peut être faite. Je souhaite que le Président Macky Sall prenne la mesure de ses responsabilités et qu’il dépasse cette situation. En tant que président de la République, il aura plus de sérénité dans sa gouvernance.
Dans quelle mesure les syndicats sont-ils responsables de la politisation de l’école ?
Je vais inverser la question. Parce que la vocation de tout syndicat, c’est la défense des intérêts des travailleurs. Par exemple, la grève du Saes. Il ne s’agit pas de questions salariales, mais institutionnelles parce que c’est un problème d’orientation majeure. Aux Etats Unis, les universités sont autonomes et sont considérées comme des associations. Et il y a des conseils d’administration où il y a une représentation extérieure, mais partout il y a l’autonomie. En France, la loi Savary en 1984 a créé des conseils d’administration, mais ce sont les universitaires qui étaient toujours majoritaires. C’est à partir de 2010 avec Sarkozy qu’il y a eu des modifications très fortes et le ministre de l’Enseignement supérieur nomme le recteur, oriente et fixe les frais d’inscription. Alors, la réforme actuelle au Sénégal, c’est à peu près la même chose. Je pense que le Saes et les autres syndicats ont raison. Hier (Ndlr, vendredi), ils ont fait de grandes avancées. D’après les informations que j’ai eues, le gouvernement est prêt à revoir les textes. Et s’ils n’ont pas signé hier un protocole d’accord, c’est que le Saes a introduit une nouvelle revendication, c'est-à-dire les accords de 2011 sur par exemple la réforme des grades. Le Saes veut profiter de la situation pour en faire un accord unique. J’espère bien qu’ils trouveront un accord lundi. Donc, on ne peut pas dire que ce sont les syndicats qui sont responsables de cette situation.
Je pense que de plus en plus la politisation syndicale a diminué, même si les partis politiques tenteront toujours de contrôler les syndicats. Maintenant, c’est aux syndicats de montrer qu’ils ont la force de ne pas être politisés. Aujourd’hui, tous ces syndicats qui étaient proches des partis politiques sont ouverts aux nouveaux corps de l’enseignement qui sont devenus majoritaires dans le système et qui ont créé un syndicat de type "alimentaire", parce qu’ils étaient sacrifiés. Ils n’avaient pas de salaire et n’avaient pas le droit d’aller en grève, il fallait qu’ils se battent pour être reconnus.
Quelle solution aux grèves cycliques ?
On ne peut pas faire des omelettes sans casser des œufs. Il faut voir d’abord ce qui provoque les grèves. Moi-même, j’ai été victime des grèves, pourtant je suis de la famille.
Est-ce les ponctions de salaires qui ont fait peur aux enseignants ?
Si j’avais été suivi, il n’y aurait pas autant de grèves. Parce que les textes sont très clairs. Le salaire, c’est après service fait. Et aucune organisation syndicale dans le monde ne peut soutenir des mois de grève sans salaire. Au Sénégal, si on applique les textes, il y aura des grèves, mais pas d’une telle ampleur. Mais les situations politiques sont telles que les régimes ont peur de mécontenter les syndicats. C’est la puissance de l’éducation dans le pays qui fait que les gouvernements sont obligés de faire avec les syndicats, malgré les critiques et les grèves.
Vous semblez imputer la responsabilité au ministre de l’Enseignement supérieur. Est-ce sa vision qui pose problème ou y a-t-il un manque d’implication des syndicats ?
Le Pr Mary Teuw Niane a la vocation, l’engagement et normalement il doit réussir. Mais je lui reproche deux choses. Du fait de son volontarisme et de son engagement, j’ai eu le sentiment qu’il n’a pas suffisamment collaboré avec le syndicat. Or, la structuration est faite de telle sorte qu’on ne peut rien faire à l’université sans le Saes, le Sudes et les étudiants. Dans le comité de réflexion sur l’enseignement supérieur que dirigeait le Pr Souleymane Bachir Diagne, il n’y avait aucun syndicat. Cela a été une erreur de départ. Le fait de voter la loi cadre sans revenir aux enseignants a été une erreur de coaching. Donc, il a eu un excès de confiance par rapport à la force de la loi, or ça ne marche pas avec les enseignants du Supérieur. Les hautes autorités ont compris cette situation.
Que pensez-vous de la loi sur les daaras modernes, qui est récusée par certains maîtres coraniques ?
Pour l’essentiel, je suis l’auteur du texte. L’inspection des Daaras modernes, la fédération des associations des maîtres coraniques et tout le processus pour recenser les daaras, j’en suis l’auteur. Nous avions organisé un congrès présidé par le Premier ministre et on a signé une convention. Les 10 milliards pour le financement des daaras, c’est également nous qui avions négocié cela et Karim Wade avait signé la convention. Mais j’ai eu l’impression qu’il y a eu un problème de coaching du nouveau ministre de l’Education par rapport à cette question. Les personnalités fortes qui soutenaient le projet se sont senties délaissées au profit d’autres. Même le fait d’aller voir directement les Khalifes généraux ne règle pas les problèmes. C’est comme en politique, les "ndigeul" ne sont pas toujours respectés. C’est la Ligue des maîtres coraniques qui est allée voir le Khalife général des mourides pour lui exprimer son désaccord. Je pense qu’il sera très difficile, avec ces contestations, de revenir à quelque chose de sérieux. Quand il y a un mauvais coaching, c’est fini. Les gens interprètent très mal les choses alors que c’était un projet noble, mais mal expliqué.
Que pensez-vous de l’appel à candidatures au pds pour la présidentielle de 2017 ?
Je comprends parfaitement qu’à la veille d’un verdict on change de stratégie, pour qu’on dise que c’est un candidat qui a été condamné. Pour moi, Karim Wade n’a pas besoin de ces coups de pouce là. Il a suffisamment de personnalité, de force et de vision pour voler de ses propres ailes. Je sais qu’il n’est pas demandeur, mais on ne peut empêcher des militants de l’exprimer.