EN COULISSES : ENQUETE DE CE JEUDI

BINTA SAMB BA NOMMÉE AMBASSADEUR À LOME AU TOGO : Premier clin d’oeil de Macky Sall à Landing Savané
“Madame Binta Samb Bâ, ancienne ministre, est nommée Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son Excellence Monsieur Faure Essozima Gnassingbé, président de la République togolaise, en remplacement de Monsieur Talla Fall, appelé à d’autres fonctions”. Si le communiqué hebdomadaire du Conseil des ministres reste lapidaire et ne décortique pas assez les dessous de cette nomination, EnQuête a pu savoir que Binta Samb Bâ n’est pas n’importe qui. Elle est en effet membre de l’instance décisionnelle de And Jëf, version Savané. Ce qui n’est pas du tout le fruit du hasard. Il faut dire que Landing Savané s’est beaucoup rapproché de Macky Sall ; rapprochement facilité par le fait que Mamadou Diop Decroix s’était assez rapproché de Wade dans le cadre du front mis en place pour libérer Karim Wade et “dégager” Macky Sall. Binta Samb Bâ qui atterrit au “pays des zémidjan”, dans un contexte où Faure Eyadéma essaie de s’accrocher au pouvoir, aura donc fort à faire. Car nos sources révèlent bien que ce pays va entrer en zone de turbulences, du fait que des forces sont en train de s’organiser pour installer un climat tel qu’on va être obligé de remettre les compteurs à zéro…
D’AUTRES NOMINATIONS
Le départ de Paul Badji du poste d’ambassadeur du Sénégal à Paris, remplacé qu’il a été par Bassirou Sène, Conseiller des Affaires étrangères principal de classe exceptionnelle, qui était ambassadeur Représentant permanent de la République du Sénégal auprès de l’Office des Nations unies à Genève, a été très commenté. On a parlé de limogeage, mais en vérité, Paul Badji était déjà à la retraite et s’il a pu continuer à faire valoir ses compétences de diplomate, c’est justement parce qu’il était sous contrat spécial avec l’Etat du Sénégal. D’autres mouvements dans le landernau de la Diplomatie, c’est le départ de Mamadou Mamoudou Sall, qui était jusque-là ambassadeur du Sénégal en Egypte. Il va au Qatar, en remplacement Cheikh Tidiane Sy. Talla Fall, Conseiller des Affaires étrangères, est nommé ambassadeur du Sénégal auprès d’Abdel Fattah Al Sisi, Président de la République Arabe d’Egypte, en remplacement du Docteur Mamadou Mamoudou Sall. Ce dernier est nommé ambassadeur du Sénégal en Mauritanie, en remplacement de Monsieur Mamadou Kane. Mame Baba Cissé, Conseiller des Affaires étrangères principal, est nommé Ambassadeur auprès de l’Office des Nations unies à Genève. Il remplace Bassirou Sène.
AIDA NDIONGUE
N’eût été le rejet du tribunal, le procès de Aïda Ndiongue allait être renvoyé pour la cinquième fois. Alors que l’affaire a été retenue pour être jugée hier, en audience spéciale, les avocats de l’Etat ont sollicité un renvoi. Me Samba Bitèye a formulé la demande, arguant que la défense leur a communiqué des documents qu’ils n’ont pas eu le temps de consulter. Il s’y ajoute qu’ils voulaient citer certaines personnes signataires des documents remis par leurs confrères. La réplique ne s’est pas fait attendre. Me Mbaye Jacques Ndiaye a accusé les conseils de l’Etat de faire du dilatoire tout en indiquant que les pièces fournies se trouvent dans le dossier. L’agent judiciaire de l’Etat, Moussa Thiam est venu à la rescousse de Me Bitèye pour confirmer que certains avocats n’avaient pas encore reçu les documents qui sont d’une extrême importance. Le parquet a réagi pour dire que le renvoi n’était pas nécessaire et qu’il fallait retenir l’affaire. Ce que le tribunal a fait, motivant sa décision par le fait que les prévenus sont en détention.
AIDA NDIONGUE (SUITE)
Restons avec le procès Aïda Ndiongue. Et c’est pour parler de Khalifatoulaye Coulibaly, l’homme qui avait reçu une gifle “retentissante” de l’ex-sénatrice libérale. Le monsieur qui est cité comme témoin dans l’affaire du marché des produits phytosanitaires a surpris hier plus d’un, pour avoir fait cas de son intention de se constituer partie civile. Lorsque le président a demandé à la partie civile, notamment les avocats de l’Etat, de poser leurs questions aux prévenus, l’entrepreneur s’est présenté à la barre. Pris de court, le juge a demandé aux gendarmes de l’expulser de la salle. Coulibaly a suscité un fou rire du côté des avocats.
SOULEYMANE DIAWARA
Incarcéré depuis quelques jours à la prison des Baumettes à Marseille pour une accusation de menace et extorsion de fonds, Souleymane Diawara peut compter sur le soutien de la fédération sénégalaise de Football. Car le président Me Augustin Senghor a adressé hier un message au joueur sénégalais, pour lui exprimer le soutien de la Fédération sénégalaise de football, des membres de l’équipe nationale et de l’ensemble de la famille du football sénégalais, dans cette douloureuse épreuve qu'il traverse”, annonce un communiqué de la FSF repris par l’agence de presse sénégalaise Aps. Toujours dans son message, Me Senghor souhaite que cette pénible situation puisse rapidement trouver “un dénouement heureux afin que le joueur Diawara puisse rapidement reprendre le chemin des terrains de football où ses qualités et valeurs ont toujours été reconnues de tous”. L’ancien international sénégalais, qui porte désormais les couleurs de Nice, après avoir remporté le championnat de France avec Bordeaux et l’Olympique de Marseille, sera entendu par la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aixen- Provence (France). Son avocat avait fait appel du placement en détention, après le rejet lundi de son référé-suspension. Mais selon le quotidien marseillais La Provence, Souleymane Diawara avait été surpris avant-hier mardi avec un téléphone portable, par des surveillants, dans sa cellule.
BÉTHIO THIOUNE
Cheikh Bethio Thioune est privé cette année de Thiant. Ainsi, la cérémonie que le guide des Thiantacounes comptait organiser demain vendredi 17 avril a été interdite par le préfet de Dakar. L’information émane du site d'informations Ledakarois.net.Depuis quelques jours, sur la télévision LCS, passe une vidéo du Cheikh invitant les Sénégalais à venir massivement à ce "thiant" célébrant sa première rencontre avec le défunt Khalife des mourides, Serigne Saliou Mbacké. Cheikh Bethio Thioune a été inculpé de complicité de meurtre et d'inhumation sans autorisation de deux (2) de ses disciples, Bara Sow et Ababacar Diagne. Il bénéficie actuellement d'une liberté provisoire. Le 22 octobre 2012, une semaine après son transfèrement à la prison de Rebeuss, ses disciples avaient marché à travers les rues du centre ville de Dakar, saccageant une centaine de voitures.
SENELEC
Avant-hier, il y a eu une coupure d’électricité à Kaffrine de 18h à 23h. Hier, le directeur général de la Société nationale d’électricité (SENELEC) s’en est expliqué. Pape Dieng a déclaré à Radio Sénégal qu’aucune condition météorologique n’explique la chute du poteau qui a interrompu le courant électrique. Et selon lui, à voir la façon dont le véhicule a heurté le poteau, il ne peut s’agir que d’un acte volontaire. Il a insinué que cette coupure est le résultat d’un acte de sabotage. Ainsi, la SENELEC a porté plainte contre X à la gendarmerie de Birkelane pour l’ouverture d’une enquête.
COLLECTIVITÉS LOCALES
Les travailleurs des collectivités locales viennent de mettre sur pied un syndicat. SADTRACOL (Syndicat autonome et démocratique des travailleurs des collectivités locales) est né pour, dit-on, corriger toutes les injustices et prendre en charge les nombreux problèmes qui assaillent le secteur. Selon un communiqué dudit syndicat parvenu à EnQuête, c’est une lapalissade de dire que les collectivités dans tout le pays traversent une des périodes les plus sombres de leurs histoires. Les travailleurs se disent victimes “d’une dégradation des conditions de travail, et d’un manque notoire de considération de la part des autorités”. Sur ce, ces syndicalistes exigent, entre autres, des autorités centrales l’application sans délai des statuts des travailleurs de la fonction publique locale, la mise sur pied d’une structure chargée de la formation continue des agents des collectivités.
MALI
Les actes terroristes ont encore refait leur apparition dans le nord du Mali. C’est ainsi qu’hier, en fin de matinée, un véhicule a explosé à l'entrée du camp de la Minusma, à Ansongo, dans la région de Gao, alors qu'il tentait de pénétrer dans l'enceinte, a précisé la Minusma dans un communiqué. Cette attaque a fait au moins trois morts parmi les civils, et sept blessés. Parmi les Casques bleus (le contingent du Niger), on dénombre neuf blessés, dont deux sérieux. Le Représentant spécial et chef de la Minusma, Mongi Hamdi, a condamné dans un communiqué cette attaque "lâche et odieuse". "Je suis choqué que de valeureux soldats de la paix soient à nouveau pris pour cible, ainsi que des civils innocents. Cet attentat ne détournera pas la Minusma de sa mission de rétablissement de la paix et de la sécurité au Mali", a-t-il dit. La Minusma compte actuellement quelque 11 000 hommes sur le terrain, dont près de 10 000 militaires et policiers. Près de 40 Casques bleus ont été tués depuis le déploiement de la Minusma.