EN COULISSES : ENQUETE DE CE LUNDI

FONCIER – BIENS MAL ACQUIS : Mme Viviane Wade bientôt dépossédée de 3,5 hectares à Hann
Ce n’est pas encore le bout du tunnel pour la famille Wade. Au moment où Karim Wade passe ses nuits à Rebeuss, loin du cocon familial, l’appareil d’Etat s’active à reprendre les terrains octroyés à sa mère Mme Viviane Wade. La fondation de Mme Wade “Education santé” et une société qui lui appartiendrait ont eu à bénéficier sous le régime d’Abdoulaye Wade d’un octroi de 3,5 ha de terres au moment où Abdoulaye Diop était l’argentier de l’Etat. Ces hectares de terres sont situés, selon nos sources, à Hann, précisément au niveau du centre de contrôle technique. Un mur a été construit autour du périmètre où sont stationnés des véhicules, mais l’espace n’est pas utilisé. En réclamant la restitution de ces terrains, l’Etat projette de les réaffecter au ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement pour des projets tels que l’extension du centre technique, la construction d’un centre de sécurisation des permis, d’identification des véhicules importés, de sécurisation des plaques et la mise en place d’une fourrière. Dans la lettre datée du 02 janvier 2015 et adressée au ministre de l’Economie des Finances et du Plan Amadou Ba, le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Mansour Elimane Kane lui signifie clairement qu’il a reçu des “instructions fermes pour la récupération de terrains sis à l’ex TP Som de Hann, qui seront réaffectés à mon département pour abriter des projets structurants d’infrastructures et de service de transport”. Poursuivant, M. Kane énumère les lots concernés à savoir «lots B1 et B2 d’une superficie totale de 22 385 m², lot non identifié d’une superficie calculée selon l’échelle 1/2000, lot A2 de 4000 m² déjà occupé par le centre de contrôle technique des véhicules automobiles”.
Me Wade, Bara Sady et d’autres gros calibres dans le viseur de l’Etat
Il faut noter toutefois que cette décision émanant du président de la République Macky Sall ne vise pas seulement ces terrains de Mme Viviane. Nos sources nous révèlent que son mari également qui aurait une assiette foncière derrière la Clinique du cap sera dépossédé de ces terrains sous peu. Il en sera de même des terrains situés près des cimetières Saint-Lazare de Béthanie. On ignore encore le niveau d’implication de Bara Sady ou encore de Goudiaby Atépa, mais toujours estil que leurs noms ont été cités dans cette affaire. Ce dernier dégage cependant en touche, déclarant qu’il n’a pas bénéficié des largesses de Wade, qu’il travaille depuis 40 ans et que rien qui sorte du cadre de la loi ne peut lui être opposé. Un audit foncier a d’ailleurs été engagé et fera certainement tomber de gros bonnets de la République. Dossier à suivre.
ABSENTS
Les primaires du Pds pour la désignation du futur candidat dudit parti pour la prochaine élection présidentielle ont vu la participation de tous les militants du Pds, notamment Oumar Sarr, Modou Diagne Fada, Babacar Gaye, Pape Samba Mboup… Mais les absences de Souleymane Ndéné Ndiaye, Aïda Mbodj et Habib Sy ne sont pas passées inaperçues. Pour le dernier cité, on annonce que son fils serait malade. Même si Babacar Gaye minimise les absences de ces grandes figures du Pds, beaucoup se sont posé la question de savoir “pourquoi Aïda Mbodj et Souleymane Ndéné ne sont pas là.” Sans doute que les prochains jours nous édifieront…
PRIMAIRES
C’est par des primaires que le Pds a choisi son candidat qui doit se présenter à la prochaine élection présidentielle. Le vote s’est déroulé en présence de tous les militants, de la presse. Selon Me Abdoulaye Wade, choix ne peut être plus démocratique. “Jamais au plus grand jamais le choix d’un candidat par un parti ne s’est déroulé de façon démocratique. C’est un acquis non pas du Pds mais du peuple sénégalais. Ça n’a jamais existé dans aucun pays au monde”, s’est réjoui le secrétaire général du Pds. Ces primaires sont un exemple pour toute l’Afrique, a ajouté Me Abdoulaye Wade avant d’inviter les autres partis, l’Apr, l’Afp ou le Parti socialiste à en faire de même. “Notre parti vient de montrer aux Sénégalais que le choix d’un candidat pour une élection présidentielle exige le respect de certaines normes. Nous invitons les autres à faire comme nous ; s’ils ne le font pas, on saura que leur candidat a été choisi par la direction du parti et non pas par les militants”, dit-il.
VIOLATIONS
Mais ce que ne dit pas Gorgui, c’est que les textes qui organisent la tenue de congrès au Pds disent clairement que le corps électoral doit être constitué des délégués des Fédérations au nombre de 268 (démocratiquement désignés et non cooptés) mais aussi des 460 membres du Comité directeur. C’est l’ensemble qui fait le corps électoral. Or, seuls les délégués, niveau départemental, ont voté. Et pour comprendre jusqu’à quel niveau cela pose problème, il faut juste savoir que certains candidats, membres du Comité directeur, auraient pu se retrouver avec zéro voix car aucun membre de cette instance du Bureau politique n’a voté en tant que tel. Le choix des délégués est discutable, la plupart n’ayant pas été choisis de façon démocratique, mais triés au volet. Dans les normes, c’est une assemblée générale au niveau local qui doit décider de leur choix.
ENIGMES
Si certains responsables du PDS ne bougent pas encore, malgré l’intronisation de Karim Wade comme candidat des “bleus” à la prochaine présidentielle, c’est que tout le monde s’économise en attendant le verdict de ce lundi. C’est dire que les choses se passeront à partir de ce lundi. Pour beaucoup de responsables, on veut comprendre que le choix de Karim Wade vise davantage à installer la pression dans le camp de la CREI. C’est pourquoi, estime-t-on, la vraie opération va démarrer après le verdict. La peine infligée à Karim Wade sera déjà le premier indice de la direction du vent. Pour le moment, on s’étonne que le Vieux n’élève plus le ton pour réclamer la libération de son fils. Ce qui, de l’avis de fins observateurs, veut dire deux choses : où il est sûr de son fait et a reçu des garanties, ou il est manipulé dans le but de l’endormir….
DIPLOMATE
Me Abdoulaye Wade n’a pas apprécié la dernière sortie, dans la presse, de l’ambassadeur de France au Sénégal Jean-Félix Paganon. Même s’il ne l’a pas cité nommément, Abdoulaye Wade souligne que cet ambassadeur a fait une déformation de ses propos en l’accusant de vouloir faire un appel à l’insurrection armée. “C’est honteux qu’un diplomate mente commence ça. Cet ambassadeur ne me connaît pas. Il est en marge de notre culture”, cogne Me Wade. Dans ses rencontres privées, Gorgui ne cesse de se plaindre, signe sans doute que les propos de Paganon l’ont bien touché. Mais à EnQuête, on continue à penser - position de principe - que l’ambassadeur de France n’a rien à voir avec la politique intérieure sénégalaise. Même s’il y est invité par…Gorgui.
BARTHÉLEMY DIAS
Va-t-on assister à un nouveau Far West à la commune de Mermoz- Sacré Coeur. En tout cas le maire socialiste Barthélemy Dias bande les muscles et se dit prêt à dégainer si sa localité est à nouveau attaquée comme ce fut le cas en décembre 2011. “Me Wade a dit qu’il n’accepterait pas que son fils soit condamné. Et qu’en cas de condamnation de Karim, on verrait au Sénégal ce qu’on n’a jamais vu. D’après des informations qui me sont parvenues et qui se confirment, parmi les plans qui ont été retenus, il est question d’attaquer la mairie de Mermoz Sacré Coeur. Une dame, responsable du Pds, qui fut ancien mairesse d’une commune, a recruté des jeunes de Niary Tally et Grand- Dakar pour cela. Je le dis et je le épète : je défendrai cette mairie au prix de ma vie et de mon sang, quel que soit ce qui adviendra”, a soutenu le maire socialiste avant-hier, à l’occasion d’un point de presse. Et pour montrer sa détermination à apporter une réplique en cas d’attaque, Barthelemy Dias ne s’est pas empêché de tacler Me Abdoulaye Wade. “Le président Macky Sall a dit qu’il ne savait pas quoi faire avec Wade. Mais moi, je saurai quoi faire avec lui. Si la mairie est attaquée, Wade comprendra qu’il n’y a aucune immunité pour un ancien chef d’Etat.”
COUMBA GAWLO
En marge de l'anniversaire de ses 25 ans de carrière, célébré dans la mythique place du Grand théâtre, la diva de la musique sénégalaise, Coumba Gawlo, a lancé un appel au calme à l’endroit de la classe politique pour une paix durable au sein du pays à la veille du verdict de l’affaire Karim Wade, dans le cadre de la traque des biens supposés mal acquis, prévu ce lundi. “Je lance un appel à son excellence Me Abdoulaye Wade pour qu'il aille rendre visite à son fils Macky Sall. Et je demande aussi aux deux entourages de faciliter cette rencontre. Le Sénégal nous appartient tous, et nous devrons travailler pour y faire régner la stabilité et la paix. C'est cela notre force et c'est ainsi qu'on peint notre pays dans le monde. Et c'est cela notre force dans le monde”, a souhaité l’auteur de “Sénégal”. D’ailleurs avant de chanter ce morceau, la fille de Laye Bamba Seck a appelé toute la classe politique présente lors de cette soirée à la rejoindre sur scène et de se faire en sus des accolades.
RDC/ÉTATS-UNIS
Le président de la RD Congo Joseph Kabila voit en l’opération de sensibilisation de “Y’en a Marre” et du “Balai citoyen” dans son pays la main américaine. Selon Jeune Afrique qui a tendu son micro à
l’ambassadeur Séraphin Ngwej, un conseiller diplomatique très écouté par Kabila accuse Tulinabo Mushingi, l’ambassadeur des Etats- Unis à Ouagadougou, d’avoir “planifié et financé” le déplacement de “Y’en a marre” et du “Balai citoyen” dans la capitale congolaise. Jugeant cet acharnement des Américains incompréhensible, M. Ngwej affirme détenir toutes les preuves de ses allégations. Mais la bombe a été finalement désamorcée, car la diplomatie dont a fait montre le président de la République Macky Sall en refusant de juger l’acte posé par Kabila a fini par apaiser ce dernier qui a non seulement relâché les activistes, mais a acheté leurs billets de retour au bercail !
DÉPARTEMENTALES FRANÇAISES
Marine Le Pen n’aura pas remporté son pari. Non, au soir du premier tour des élections départementales, le Front national ne s’installe pas comme le premier parti de France. Avec un score situé entre 23 % et 26 % des suffrages exprimés, selon les premières estimations, le parti d’extrême droite se classe troisième au niveau national, derrière les blocs UMP-UDI et PSPRG, qui totalisent respectivement autour de 38 % et 27 % des voix. Ces résultats sont donc loin de l’objectif – non avoué mais qui courait au sein du parti d’extrême droite – d’atteindre la barre des 30 % et d’être “le premier parti de France”, que Mme Le Pen revendiquait depuis les élections européennes de mai 2014, où elle avait rassemblé un peu moins de 25 % des voix.Toutefois, la présidente du parti n’a pas hésité à parler d’”exploit”, en commentant les résultats dans la soirée. “Le FN réussit l’exploit de dépasser son score des européennes. Ce vote qui s’enracine montre que les Français veulent retrouver leur liberté et ont compris qu’une autre politique est possible”, a-t-elle déclaré depuis le siège du parti à Nanterre.