EN COULISSES : ENQUETE DE CE VENDREDI

INFIRMERIE, GRÂCE PRÉSIDENTIELLE ETC. : Karim Wade objet de toutes les attentions
C’ est curieusement après le prononcé du verdict que cela a commencé à s’animer du côté de la cellule de Karim Wade. Cette fois, ce n’est pas Me Wade qui se présente sur les lieux pour une visite surprise, comme il le fait habituellement, mais c’est le détenu le plus célèbre de Rebeuss, Karim Wade, qui fait un saut du côté de “l’infirmerie”. Nous ne connaissons pas exactement la nature de la maladie qui l’a fait sortir de l’hôtel sans étoiles de Rebeuss, mais nous dit-on, ce n’était “pas méchant”. Un problème dentaire ? A propos d’ailleurs de Karim Wade, il faut dire qu’il s’est invité hier dans les échanges du Président avec la presse. Le Président Sall qui n’a pas trop développé sur le sujet, la procédure n’étant pas terminée. “En tant que président de la République, vous comprendrez que je ne peux pas aller plus loin. Lorsque les procédures seront épuisées, alors là, je pourrais peut-être me prononcer plus franchement”, dira-t-il pour répondre à la question d’un journaliste sur une grâce présidentielle à espérer pour Karim Wade. La fin de procédure, ce sera donc après le traitement de tous les recours par le juge. “La CREI a rendu son arrêt, elle a fini son travail. J’ai entendu les avocats de la défense demander la mise à disposition de cet arrêt, ce qui est tout à fait normal. Moi-même je me suis renseigné, le garde des Sceaux m’a fait savoir que le juge avait un mois après le prononcé du verdict pour rendre disponible. Donc il est dans les délais”, avance-t-il, pour répondre à ceux qui parlent de confiscation de l’arrêt en question. A en croire le président, la publication de l’arrêt est une question de jour. En effet, ajoutet- il, “il me semble qu’entre hier et aujourd’hui, cela doit être fait. Et si c’est fait, il appartient à la défense de donner la suite, d’accepter le verdict ou faire un pourvoi en cassation”.
TOURNÉES “POLITIQUES”
Restons avec le Président Sall pour remarquer qu’il a répondu à ceux qui l’ont attaqué, assimilant ces tournées économiques et conseils des ministres décentralisés à une campagne électorale déguisée. “Ce que je fais là, c’est important pour le Sénégal. Il y a de l’espoir et nous, nous ne devons pas décevoir cet espoir. Moi, je suis en tournée politique, économique… Je travaille”, répond-il au journaliste qui s’est fait l’écho de ces critiques. “Nous ne sommes pas là pour gérer les états d’âme des politiciens. Les politiciens sont dans leur rôle. Ceux qui ne pensent qu’aux élections pour s’asseoir sur un fauteuil, c’est normal qu’ils voient le mal partout, la campagne électorale partout.”
OPÉRATEURS
Le Président Sall a aussi fait un clin d’oeil aux opérateurs de téléphonie. Pout lui, le contrôle s’impose.
“Le Sénégal a dit que désormais je vais contrôler le trafic des opérateurs”. En cela, il ne fait que remplir son rôle “car un Etat souverain doit avoir le contrôle sur le volume des appels”. “C’est euxmêmes (ndlr, les opérateurs) qui me disent : “Voilà ce qu’on est en train de faire”. Pour lui, le débat ne se situe pas sur le coût des appels. “Nous n’avons jamais dit que nous allons mettre une surtaxe comme cela a été le cas. Il n’y a donc aucun risque d’augmentation de quelque consommation que ce soit. Par contre, on a décidé de contrôler le volume des appels entrants pour l’ensemble des opérateurs parce que nous avons une rémunération basée sur ce volume-là”. Il faut qu’on sache combien de minutes de communication notre pays dispose”. Macky Sall de rappeler le contexte dans lequel cela s’est fait. “Quand nous sommes arrivés, nous avons supprimé la surtaxe, mais les prix n’ont pas baissé, donc il y a problème. C’est l’un des premiers décrets que j’ai pris. L’Etat a renoncé à des revenus et malgré tout, les consommateurs continuent à payer le même prix. Donc il faut voir le problème ailleurs plutôt que d’accuser l’Etat”, ditil.
SIT-IN
La non-disponibilité de l’arrêt de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) dans l’affaire Karim Wade n’exaspère pas que les avocats du fils de l’exprésident Wade. Le Parti démocratique sénégalais (Pds) et ses alliés du Front patriotique pour la défense de la République (FPDR) se sont joints au concert de protestations des robes. Et ils comptent se faire entendre car ils ont décidé d’organiser, mardi 21 avril prochain, un sit-in devant les locaux de la CREI. Selon Oumar Sarr, le coordonnateur du Pds, qui faisait face à la presse hier, c’est une manière pour eux de contraindre les greffiers de cette juridiction spéciale à remettre aux avocats de Karim Wade une copie de l’arrêt rendu par la CREI. Après sept mois d’audience, la CREI a rendu son verdict le 23 mars 2015 en condamnant l’ancien ministre de la Coopération internationale à six ans ferme. Même s’ils ont fait leur déclaration de pourvoi au greffe de la Cour suprême, les conseils de Karim Wade et Cie ne disposent pas toujours de l’arrêté de la CREI.
DÉCENTRALISATION
De 276 000 000 F CFA en 2014, le fonds de dotation de la décentralisation (FDD) alloué aux départements de Dakar passe cette année à 1 482 000 000 F CFA, outre celle de 432 000 000 F CFA, au titre du Fonds d’Equipement des Collectivités locales (FECL). Le ministre Oumar Youm, porte-parole du gouvernement, et actuel ministre en charge de la Gouvernance locale, du Développement et de l’Aménagement du Territoire, l’a révélé à travers un communiqué. D’une manière générale, le document renseigne que “la répartition du FDD a pris en compte, entre autres, le redéploiement des agents et la dévolution du patrimoine des anciennes régions et villes, mais surtout les moyens et possibilités de recettes de chaque ville”. Toutefois, à en croire le document, “la répartition s’est faite au profit des villes jugées les plus démunies et davantage exposées à des difficultés de prise en charge des salaires du personnel”. Parmi ces villes, il y a Guédiawaye et Pikine, dont, relèvent les services de Me Youm, “les ressources fiscales sont très limitées comparativement à la ville de Dakar”.
KHADIM SAMB
Après avoir tourné le dos au Rewmi d’idrissa Seck, il y a de cela plus d’une année, le communicateur traditionnel et par ailleurs animateur de l’émission de lutte caxabal, Khadim Samb, a mis sur pied le mouvement citoyen “Lëngo” (ensemble). L’objectif dudit mouvement est, entre autres, de s’intéresser à des activités sociales, culturelles et surtout politiques. Et pour cette dernière, M. Samb a déclaré hier en marge de la cérémonie de la présentation dudit mouvement que ses membres vont soutenir le président de la République Macky Sall pour réussir le plan Sénégal émergent et gagner un second mandat. Et pour y arriver, Khadim Samb a promis d’aller à la rencontre des personnes qui ne s’intéressent pas à la politique pour les convaincre de s’inscrire sur les listes électorales et de voter pour la formation politique du chef de l’Etat. Il a aussi soutenu que le mouvement a déjà convaincu des milliers de personnes un peu partout au niveau national à s’inscrire sur les listes électorales pour les prochaines joutes présidentielles, et qu’aussi le mouvement compte des antennes au niveau des 14 régions et dans les 45 départements du Sénégal.