FADEL BARRO ET CIE ATTENDUS A DAKAR CET APRES-MIDI
LIBRES APRES PLUS DE 72 HEURES DE DETENTION

Les trois membres de «Y en a marre» qui avaient été arrêtés en République démocratique du Congo (Rdc) ont été libérés, hier, en attendant leur expulsion. Ils sont attendus à Dakar, aujourd’hui, dans l’après-midi.
En détention depuis le 15 mars 2015, suite à leur arrestation au Centre Eloko ya Makasi, un centre culturel de la commune de Masina, à Kinshasa, où ils assistaient à une conférence de presse, après un atelier sur l'engagement civique des jeunes dans les processus politiques, certains militants de «Y en a marre» et du «Balai citoyen» ont été déclarés persona non grata en République démocratique du Congo. Ce, après qu'ils ont été libérés par les autorités congolaises.
D’ailleurs, c’est aujourd’hui, dans l’après-midi qu’ils sont attendus à Dakar, annonce un communiqué du ministère des Affaires étrangères du Sénégal.
Auparavant, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement de la Rdc, Lambert Mende, a, lors d'une déclaration qu'il a faite, souligné : «Nous avons décidé de les expulser de notre territoire. Ils n’ont pas le droit de venir faire de la politique ici. Peu importe s’il y a des preuves de ci ou de ça. Ils ont prétendu être venus, ici, pour agir dans le sens d’un changement du régime d’un pays qui n’est pas le leur, cela ne se fait pas. Conformément à la loi, nous les expulsons, donc, de notre territoire. Nous n’avons pas à nous expliquer sur cela».
Mais, M. Mende a précisé que les jeunes congolais de la Lutte pour le changement (Lucha) seront maintenus en détention.
Et d'argumenter : «Il y a beaucoup de problèmes à cet égard, il y a beaucoup d’argent qui a circulé, il y a des comptes qui ont été ouverts sous de fausses identités. Il y a même une fausse société qui a été créée pour pouvoir inviter les trois Sénégalais et le Burkinabé. Nous avons trouvé une littérature assez inquiétante sur le retour des 'jihadistes. Nous avons retrouvé des tenues militaires. Tout cela nécessite que ceux qui sont à la base de cette initiative puissent passer devant le procureur».
Amnesty international dénonce une «arrestation arbitraire»
Il faut relever qu'Amnesty international a fermement condamné ces arrestations. Dans un communiqué rendu public, hier, l’organisation indique que ces arrestations montrent que «l'État continue de réprimer la liberté de réunion pacifique à l'approche de l'élection présidentielle de l'an prochain».
«Les autorités de la Rdc doivent libérer immédiatement les militants détenus pour s'être réunis pacifiquement et exprimés librement», a déclaré Christian Rumu, chargé de campagne à Amnesty international pour la région des Grands lacs.
De l’avis de Christian Rumu, «l'arrestation arbitraire» d'un si grand nombre de militants «en violation des dispositions fondamentales du droit international et leur détention, au mépris total des procédures en vigueur», «sont un signal inquiétant, qui montre que l'espace de débat autour des élections se réduit rapidement».
«Les Sénégalais et les Burkinabés participant à la réunion ont été brutalisés et les Congolais roués de coups. Certaines personnes ont été frappées au moyen de bâtons et on leur a cogné la tête violemment contre des voitures», a déploré M. Rumu pour qui, les personnes dont la responsabilité pénale serait engagée dans «ces arrestations arbitraires» doivent répondre de leurs actes «devant la justice, dans le cadre d'un procès équitable».
Non sans exiger «la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées» et une enquête sur «les violations commises pendant les interpellations».