GARANG COULIBALY, UN HONNÊTE HOMME DU XXIÈME SIÈCLE
Je partage la douleur de tous ceux qui ont connu Garang, et pu s'abreuver, à la fois, à ses valeurs, connaissances, et expérience.
Il était d'abord un patriote ardent et sincère. Je l'ai connu vers les années 68-70,(j'étais un tout jeune lycéen a Thiès),alors qu'il professait à Mbour, et animait des cercles de « progressistes », avec les Moussa Kane et autres.
Je l'ai, à la même époque, apprécié comme entraîneur de football, de l'équipe de l'Ecole normale de Mbour, avec les mêmes principes appliqués au sport, faire Play, élégance, « aller de l'avant », de façon élaborée et méthodique, ne craindre personne ni rien, s'attacher à ses valeurs, être conquérant.
Sur le plan culturel, autre front sur lequel cet homme multidimensionnel évoluait, Garang fut, à la fois, un instrumentiste doué, et l'un des plus grands connaisseurs de la musique, et singulièrement de la musique afro-cubaine et l'un des danseurs inégalables de la « salsa ». Bien naturellement, ce spécimen rare ne pouvait qu'être d'une élégance et du raf finement du port remarquable.
Plus tard, j'ai pu vérifier toutes ces vertus, lorsque, arrivé, major, en 1977-78, du Concours direct d'accès a l'école française de formation à l'Inspectorat de la Jeunesse et des sports, qui ouvre la porte de « Marly-Leroy » aux impétrants, je fus victime, avec quelques autres concurrents, du « détournement des résultats » à notre détriment.
Le ministre de la Jeunesse et des Sports de l'époque, décida d'autorité que les candidats admis par la voie du concours direct -qui étaient les trois premiers -seront écartés, au profit des candidats ayant passé le concours professionnel-qui s'étaient retrouvés aux trois derniers rangs, sur les six admis, Garang Coulibaly qui avait lu l'une de mes copies, au moment où il surveillait les épreuves du concours, et m'avait pris en estime, occupait a l'époque, la Direction de la Formation du ministère en question.
Il ne manqua pas d’être indigné par ce tour de passe-passe incongru et d'exprimer son sentiment au ministre en question.
Cela lui valut quelques périodes de « froid » avec l'autorité. Je n'avais pas manqué, à cette occasion, de signifier son fait au ministre qui a fait passer les 4ème 5ème et 6ème sur la liste des admis avant le major et ses deux suivants, ce qui me valut d’être écarté de la liste des bénéficiaires de cette formation et de la bourse de la coopération française.
La grande estime que j'avais pour Garang s'en trouva renforcée pour devenir une amitié forte et une estime jamais démentie. Si bien que, lorsque le Professeur Abdoulaye SAKHO en fit un des intervenants majeur de son Master sur le Droit du Sports de l’Ecole doctorale de Sciences juridiques et Politiques de l'Université de Dakar, j'étais heureux, à chaque opportunité qui nous était offerte, d'échanger avec lui et d'apprécier son talent et sa générosité sans limites.
Lorsque, allant au Marché HLM, je passais devant sa maison et son « Grand-Place » qui lui est mitoyen, je m’arrêtais toujours pour saluer ce grand esprit.
Je tiens à témoigner que GARANG COULIBALY détient une créance incontestable auprès du SENEGAL, du Sport africain et des hommes de progrès de ce pays.
Le ministre Mbagnik Ndiaye, et le Pouvoirs publics doivent examiner les modalités idoines pour nous soulager de cette dette.
Il mérite d’être célébré et honoré