IMPASSIBLE
Destruction de panneaux publicitaires : Barthélémy Dias se refugie derrière son immunité parlementaire pour ignorer sa convocation à la Sûreté urbaine

Le maire de Mermoz/Sacré-Cœur, Barthélémy Dias, n'a pas déféré, hier, à la convocation des limiers de la Sûreté urbaine (Su). Le député s'est référé à la loi organique de l'Assemblée nationale et à la Constitution pour refuser de déférer à la convocation des policiers.
Les enquêteurs de la Sûreté urbaine (Su) n'ont pas pu interroger, hier, le maire socialiste de la commune de Mermoz/Sacré-Cœur, Barthélémy Dias. Le député a fait faux-bond aux hommes du commissaire Ibrahima Diop. Convoqué dans le cadre de l'affaire qui l'oppose aux régies publicitaires, qui selon lui, refusent de s'acquitter des redevances, Dias-fils ne s'est pas présenté aux limiers.
Un de ses conseils contacté par nos soins rappelle que quand le parquet spécial de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei) a voulu engager des poursuites contre les députés Oumar Sarr, Abdoulaye Baldé et Ousmane Ngom, il a fallu lever leur immunité parlementaire. L'article 52 de la loi organique de l'Assemblée nationale et l'article 61 de la Constitution, rappelle l'avocat, protègent le député.
"Quand une convocation est illégale, on n'y répond pas. Il se pose un problème de forme. Barthélémy Dias est un député, on ne peut pas le convoquer sans respecter certaines règles. Autre chose qui est grave, on ne peut pas remettre en cause les pouvoirs des collectivités locales. L'affaire des panneaux publicitaires relève des collectivités locales, non de la police judiciaire. Sauf si l'on veut nous faire croire que c'est à la police de contrôler les pouvoirs du maire. Dans ce cas, on n'a qu'à déchirer la loi sur la décentralisation."
L'article 61 de la Constitution dit "qu'aucun membre de l'Assemblée nationale ne peut, pendant la durée des sessions, être poursuivi ou arrêté en matière criminelle ou correctionnelle qu'avec l'autorisation de l'Assemblée nationale dont il fait partie (...) sauf en cas de crime ou de délit flagrant".
Jointe au téléphone, une source policière rappelle qu'il y a une procédure en cours, dans laquelle Dias est indexé par des plaignants. Certes, reconnaît-il, un député ne peut être arrêté ni détenu sauf en cas de flagrant délit, "mais on ne peut pas se réfugier derrière son statut pour refuser de répondre à une convocation". Et notre source d'ajouter que dans tous les cas, il y a une procédure prévue dans ce cas de figure et les autorités prendront toutes leurs dispositions pour que l'affaire aboutisse.