L’EXEMPLE DES TECHNIQUES PERMANENTES DE L’ACTION DE L’HOMME POUR SAUVER LA TERRE
LUTTE CONTRE LE PHENOMENE DE LA SALINISATION DES SOLS A FATICK

La région de Fatick souffre particulièrement du phénomène de la salinisation des sols. Et pour y faire face et lutter contre ce fléau, des techniques de préservation et de récupération des sols sont mises en œuvre pour soulager les populations.
FATICK - De par sa particularité du point de vue pédologique, la région Fatick est l’une des localités les plus touchées par le phénomène de la remontée de la langue saline. Des milliers d’hectares de terres qui nourrissaient jadis une bonne partie de la population sont devenus au fil du temps impropres à la l’agriculture. Face à cette situation qui expose les populations à l’insécurité alimentaire, beaucoup d’organisations, à travers de nombreux projets, assistent la population en usant de multiples techniques pour freiner l’effet de l’avancée du sel sur l’agriculture.
Sous la coordination de l’Inspection régionale des Eaux et forêts, des techniciens mènent un combat sans relâche depuis le début des années 80 pour stopper l’avancée du sel qui rend les sols impropres à l’agriculture. C’est dans ce cadre que s’inscrit le Projet d’appui des petites irrigations locales (Papil) qui intervient dans la région et qui a réalisé plus d’une trentaine d’ouvrages anti-sel. En plus, il y a de vastes programmes de reboisements pilotés par le Projet de renforcement des capacités pour le contrôle de la dégradation des terres et la promotion de leur valorisation dans les zones de sols dégradés (Projet-Codeval). Programme financé par l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica), d’un coût global de 2,5 milliards de francs, pour une durée de 5 ans, il vise aussi le renforcement de capacités des agents du ministère de l’Environnement et du développement durable.
L’effet d’accentuation joué par la sécheresse
Et pour voir l’état d’exécution de ces projets, une équipe de la direction des Eaux et forêts, sous la conduite de l’Inspecteur régional des Eaux et forêts de Fatick, le Lieutenant-colonel Ousmane Fall, a sillonné durant deux jours plusieurs sites pilotes des projets susmentionnés. D’après le Lieutenant-colonel Fall, la remontée de la langue saline, qui avait gagné du terrain, a affecté les terres d’où les populations tirent leurs moyens de subsistance. Dans la région Fatick, l’exemple des techniques de lutte permanente de l’homme pour sauver la terre est mis à l’épreuve.
«Avec les effets de la sécheresse, la montée du sel a gagné les terrains, de telle sorte que les populations commencent à tourner le dos à l’agriculture où à partir pour émigrer pour aller chercher du travail», a-t-il expliqué, hier, au terme de la visite d’ouvrages. Lors de cette visite, l’Inspecteur régional des Eaux et forêts a fait part à ses collègues venus de Dakar que le phénomène de la remontée du sel, combiné à certaines pratiques culturales inappropriées, a fortement contribué à l’appauvrissement des sols.
«La monoculture a détruit les sols au niveau du Nord de la région. En ce qui concerne le centre, je peux dire que le bras de mer de Fatick a accentué la remontée du sel et gagné une partie de la superficie.
L’extraction du sel aggrave le fléau
Maintenant, avec les effets de la séche-resse, la montée du sel a gagné les terrains, de telle sorte que les populations commencent à tourner le dos à l’agriculture ou pour aller émigrer à la chercher du travail», a-t-il confié.
L’autre pratique qui accentue le phénomène de la salinisation des sols reste l’intense activité de la collecte du sel. Puisque du constat de l’Inspecteur des Eaux et forêts de Fatick sur le terrain «les dépôts anarchiques (de sel) accentue un peu l’avancée du sel dans les zones de culture». Et pourtant, cette activité qui ne cesse de réduire des surfaces cultivables sur toute l’étendue de la région de Fatick reste une source de vie pour d’autres populations. D’où l’urgente nécessité, d’après l’Inspecteur régional des Eaux et forêts, de procéder à un aménagement et l’organisation des ces deux activités pour permettre à chaque acteur de vivre de son activité.