L’AMIRAL CISSOKHO DECLINE LA CONDUITE A TENIR
SECURISATION DE L’ESPACE MARITIME SENEGALAIS

Dans l’optique d’une meilleure sécurisation de l’espace maritime, la marine nationale a initié, hier, un atelier. Il vise à «baliser le chenal d’une navigation sécurisé».
Le Chef d’Etat-major de la marine nationale Sénégalaise, l’Amiral Cheikh Bara Cissokho, a dévoilé, hier, lors de la cérémonie d’ouverture d’un séminaire portant sur le thème : «Action de l’Etat en mer : aspects juridiques et judiciaires», la conduite à suivre pour assurer la sécurisation de l’espace maritime sénégalais.
De l’analyse de l’Amiral Cissokho, dans la sécurisation, la marine nationale sénégalaise étant la seule institution d’Etat mettant en œuvre les moyens d’intervention en mer, ne peut le faire sans pouvoir de coercition et de capacité d’en assurer le commandement et le contrôle. «La sécurisation de l’espace maritime ne peut se faire sans l’usage de la force qui doit cependant être conformes aux règles du droit», a souligné l’Amiral Cheikh Bara Cissokho.
Il l’a dit, hier, lors d’une rencontre organisée par la Haute autorité chargée de la coordination de la sécurité maritime, de la sûreté maritime et de la protection de l'environnement marin (Hassmar), en collaboration avec les éléments des Forces françaises au Sénégal. Aussi, s’appuyant sur les enseignements tirés des actions de police en mer que la marine a effectuées, l’Amiral Cissokho a trouvé nécessaire de travailler de manière étroite avec le monde judiciaire dans la recherche et la constatation des infractions, ainsi que dans l’utilisation des moyens de coercition pour éviter que les procédures soient entachées d’irrégularités. Ce qui, de son avis, passe par un travail d’adaptation et d’amélioration du cadre juridique sur la marine conduit ses opérations.
«Cette exigence requiert que nos commandants de navires soient bien formés et instruits sur les fonctions d’officier de police judiciaire qu’ils peuvent être amenés à exercer assez souvent», a-t-il dit. Et, poursuivant, il declare : «Il me paraît nécessaire d’améliorer la coordination avec les autorités judiciaires, les autorités administratives et les acteurs opérationnels en mer que nous sommes dans l’application pleine et entière de nos engagements internationaux de nos lois».
Ainsi le patron de la marine nationale, qui a estimé que cette rencontre de 2 jours se tient à un moment opportun, a invité les participants à préparer, entre autres décisions, les trois points de la commission ad hoc qui lui semblent importants pour assurer la sécurité maritime. Il s’agit de poser les jalons pour le renforcement de l’arsenal juridique afin de prendre en compte l’essentiel des défis liés à la sûreté et à la sécurité maritime et à la protection de l’environnement marin. Aussi, de conférer aux commandants des navires de guerre le statut d’officier de police judiciaire, avec le pouvoir de recherche et de constations des infractions liées à des crimes en mer. Egalement, le renforcement de l’expertise au sein des tribunaux pour un traitement adéquat des délits.
«La sécurisation des espaces maritimes couvre un champ de plus en plus complexe. En effet, le développement fulgurant des activités économiques et humaines en mer, que d’aucuns nomment aujourd’hui comme la maritimisation du monde, doit nécessairement s’accompagner d’une adaptation permanent du cadre juridique», a justifié l’ancien aide de camp de Me Abdoulaye Wade sur les trois propositions qu’il a mises sur la table des séminaristes.
Des magistrats du siège et du parquet ont pris part à ce séminaire qui, renseigne le Contre-amiral Aliou Moussa Sow, par ailleurs Secrétaire général de l’Hassmar, vise à «baliser le chenal d’une navigation sécurisée». Représentant le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, le magistrat Ibra Yoro Diop a insisté sur la position géographique du Sénégal qui le place à la croisée des bateaux.
«Les défis et les enjeux en la matière en termes de préventions et de limitations des risques interpellent tous les Etats et acteurs sous ce rapport des réponses globales et raisonnantes internationales. De par sa position géographique, le Sénégal est largement ouvert sur la mer et se situe à la croisée des routes internationales. Si le domaine maritime est aussi vital pour Dakar par sa proximité économique, il faut reconnaître qu’à l’instar de tous les côtiers, il est potentiellement exposé au risque d’atteinte pour l’offre souveraine, à l’offre publique, à la salubrité et au bon usage du milieu et à la sauvegarde de la vie humaine en mer», a alerté M. Diop.