LA GAUCHE DIVISÉE
Candidature de la Confédération pour la démocratie et le socialisme
Le débat sur une candidature à la prochaine Présidentielle divise la Confédération pour la démocratie et le socialisme. Si Yoonu askan-wi, favorable à la détermination du profil du candidat, évoque un problème de timing, la Ligue démocratique, elle, considère qu’il appartient à ce rassemblement de partis de Gauche de poser le débat, alors que le Rta-S pense que cette question n’est pas la priorité des Sénégalais.
Jusque-là, la Confédération pour la démocratie et le socialisme (Cds) avait déclaré qu’elle aura un candidat à la prochaine élection présidentielle. Cependant, ce regroupement de partis de Gauche s’était gardé, depuis sa création en février dernier, de donner le profil de celui qui porterait ses couleurs. D’où la naissance d’avis divergents sur la question.
Pour la Ligue démocratique (Ld), la Cds, une fois mise en place, va régler cette question sans qu’on ait à lui donner des instructions. «Se battre pour des questions de candidature n’est pas cohérent. Cela n’a aucun sens de le séparer dans la construction dans laquelle nous sommes. C’est dans ce processus de construction que nous devons, ensemble, régler les questions d’élections présidentielle ou législatives», indique Mamadou Ndoye, secrétaire général de Ld, hier lors du 58ème anniversaire de la diffusion du Manifeste du Parti africain pour l’indépendance (Pai).
Son point de vue n’est pas partagé par le porte-parole de Yoonu askan-wi. Selon Ousseynou Ndiaye, si la Présidentielle se tient en 2017, il est «anormal» que la Cds ne puisse pas déterminer actuellement son candidat.
«En tant que structure qui veut conquérir démocratiquement le pouvoir, il faut engager la réflexion. Au vu du délai dont disposerait cette structure, il est temps que le débat soit posé», estime-t-il. Cependant, nuance M. Ndiaye, «il faut envisager les élections non pas de façon précipitée mais réaliste».
Joint par téléphone hier, Fallou Guèye, membre du Secrétariat politique du Rassemblement des travailleurs africains-Sénégal (RtaS/Pencoo reew), renseigne d’emblée que cette question n’est pas à l’ordre du jour ni dans son parti ni dans la Cds.
Il botte en touche l’argument du temps : «Nous n’avons aucune exigence de timing. Ce problème de candidat doit être relégué au second plan car, nous avons des priorités comme l’éducation, la santé, l’emploi... Ces sujets sont les principales préoccupations des Sénégalais.
Alors nous y travaillons.» Justifiant les points de vue divergents notés dans les rangs de la Cds, le porte-parole de Yoonu askan-wi précise que la Cds fusionne certes des composantes différentes mais demeure une confédération dont «les organisations ont une certaine souveraineté».