LA GESTION «SOBRE ET DANGEREUSE» DE JACQUES HABIB SY
ORGANISATION DE LA FRANCOPHONIE
La réduction du budget de la Délégation générale à la Francophonie par Macky Sall a fait naître l’envie au Délégué général de supprimer des postes. Des sources renseignent qu’en réunion de coordination, Jacques Habib Sy a annoncé la réduction de son personnel. Pourtant, l’ancien patron de Transparency international est sur le point d’acquérir auprès de Richard Attias un logiciel d’accréditation d’un coût de plus de 200 millions. Il entend également décaisser 90 millions F Cfa pour la location aux Almadies de locaux plus spacieux, pour six mois, alors qu’il pouvait en disposer à moindre coût.
L’option stratégique du Délégué général à la Francophonie intrigue les managers et viole le principe de la gestion sobre et vertueuse chantée par le chef de l’Etat. Alors que l’on n’a pas fini d’épiloguer sur le marché de communication «offert à Attias sur un plateau d’or», des sources dignes de foi renseignent qu’un développeur envoyé par Attias a présenté il y a quelques jours aux experts de l’Agence de l’informatique de l’Etat (Adie) un logiciel d’accréditation d’une valeur de 200 millions de francs.
Or, la Francophonie a déjà conçu un logiciel qu’elle souhaitait tester gratuitement lors du Sommet de Dakar. Il s’y ajoute, selon nos informations, que le Canada a également émis le souhait de fournir un logiciel gratuitement, pour le même service. Mais le Délégué général, pour on ne sait quelle raison, a octroyé ce marché à Attias. Pire, Jaques Habib Sy est sur le point de louer des appartements aux Almadies, en face du King Fahd Palace, à 90 millions pour une durée de six mois pour abriter le siège de la Délégation, selon ses accusateurs. Un choix «stratégique très contesté par le personnel, surtout que le Délégué général a annoncé son désir de réduire de façon drastique les employés «pour faire face aux dépenses en vue, suite à la décision du chef de l’Etat de revoir à la baisse le budget ».
REDUCTION DU PERSONNEL
Les travailleurs vivent dans la hantise d’un licenciement et chacun s’attend à se retrouver au chômage du jour au lendemain. Pourtant, les bureaux actuels de la Délégation sont dans un bâtiment appartenant à l’Etat du Sénégal, où on vient d’installer un câblage d’une valeur de 15 millions de francs Cfa et autres commodités. Le tout risque de passer par pertes et profits, en cas de déménagement.
Autant d’actes de gestion qui laissent penser à une option «stratégique » empreinte de bizarreries, prise par Jacques Habib Sy. Joint au téléphone, Jacques Habib Sy demande de le rappeler le lendemain. Ce qui fut fait. Mais manifestement, le Délégué général à la Francophonie n’est pas disposé à parler. «Ecoutez, je ne parlerai pas... Des actes d’administration, on n’en parle pas dans la presse», tente-t-il d’évacuer. Quid du logiciel et du loyer ?
«Ecoutez, n’insistez pas, je n’ai pas l’habitude de parler à quelqu’un que je ne connais pas. Je préfère avoir mon interlocuteur en face. Si vous voulez une interview, prenez rendez vous et venez dans mon bureau», assène-t-il. Malgré notre insistance, il tranche net : «Non, appelez ma secrétaire Madame Ndiaye par le numéro de la délégation, elle vous donnera un rendez-vous», a t-il affirmé avant de mettre fin à la désagréable discussion.
LA FRANCE ET LES 200 VEHICULES IMPORTES POUR LE SOMMET
Beaucoup s’attendaient à un renforcement significatif du parc automobile du Sénégal avec le sommet de la Francophonie de Dakar. Car la France a décidé de mettre à la disposition du Sénégal 200 véhicules de marque française. Mais, il ne s’agit pas d’un don. Selon nos informations, la France pourrait offrir gracieusement les 33 % au Sénégal, payer le living à la Cfao et revendre le reste. C’est donc la Cfao qui va se charger d’importer ces véhicules exonérés de taxes et de douane. Le Sénégal dont le parc automobile n’est plus aussi fourni a émis également l’idée d’acheter 200 autres véhicules. Mais en toute vraisemblance, l’idée n’enchante guère les autorités qui n’ont pas encore donné une suite favorable à cette option. Tout au plus, certains pensent que l’Etat va racheter les véhicules restants.
Le nombre de 200 véhicules semble pléthorique aux yeux du citoyen lambda. Mais, si l’on en croit des interlocuteurs bien au fait de l’organisation d’événements d’une telle envergure, ce nombre est raisonnable. Car chaque chef d’Etat a droit à six véhicules dont une Limousine, des Peugeot 408 de standing moyen, un bus pour son escorte. Alors que les chefs de gouvernement ont droit à 5 véhicules, compte non tenu des diplomates et autres invités de marque et le personnel de la Délégation générale.