LA NON QUALIFICATION EST LE PRINCIPAL OBSTACLE A L’INSERTION
MAMADOU TALLA, MINISTRE DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE
Moins de 5 % des jeunes n’ont pas reçu une formation professionnelle. L’information a été donnée par le ministre de la Formation professionnelle, de l’apprentissage et de l’artisanat, Mamadou Talla, qui présidait, avant-hier, l’ouverture de la première réunion des experts. La rencontre a lieu en prélude à la 5e conférence des ministres de la Formation professionnelle et de l’emploi de la zone Uemoa prévue à dakar à la fin du mois de mai.
Le ministre de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Artisanat est convaincu que les pays de l’Uemoa doivent impérativement changer de paradigme pour traduire en actes le slogan de l’adéquation formation- emploi. L’autorité déplorait d’ailleurs le fait qu’aujourd’hui moins de 5 % des jeunes du pays n’ont pas subi une formation professionnelle. Selon lui, c’est ce qui est à la base du chômage endémique frappant cette couche sensible de la population.
Mamadou Talla a insisté sur le renforcement de la formation dans des niches d’emplois déjà identifiées, à savoir l’agriculture, l’horticulture, l’aviculture ou le tourisme. C’est pourquoi les sessions de formation se feront en rapport avec les entreprises. D’ou le concept de formation en alternance dont la particularité réside dans le fait que le jeune est déjà en activité professionnelle dès qu’il commence à fréquenter un lycée technique. Une manière de le mettre en situation. Les autorités sénégalaises misent ainsi sur un capital humain de qualité dans le cadre d’une politique bien pensée de formation et d’insertion des jeunes, à l’image de qui se fait dans les pays développés, pourtant dépourvus de matières premières. Désormais, toute la chaîne de promotion de l’emploi des jeunes doit être montée de concert avec les entreprises, notamment dans le choix des curricula ou la certification des diplômes.
En prévision de la prochaine conférence internationale de Dakar, un cadre de concertation des ministres en charge de l’Emploi et de la Formation professionnelle de l’espace Uemoa a été installé. Il a comme secrétaire permanent l’expert malien Mohamed Yacouba Diallo. Ce dernier a annoncé que le thème de la conférence de Dakar portera sur la « Formation axée sur l’emploi, la mobilité professionnelle dans l’espace Uemoa ». L’urgence réside donc dans un investissement de qualité dans la formation professionnelle, en raison de ses effets de levier sur la croissance de l’emploi. A en croire M. Diallo, la mobilité professionnelle appréhendée dans son acception large et dynamique peut être un vecteur de promotion d’emplois, tant il est vrai qu’elle constitue, pour le salarié, une protection contre la perte de son emploi et, pour le demandeur, un facteur d’accès à l’emploi. Au cours du sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement sur l’emploi et la pauvreté tenu à Ouagadougou, en septembre 2004, les pays de la zone Uemoa avaient pris l’engagement de placer la création d’emplois au centre des objectifs des politiques économiques et sociales aux niveaux national, régional et continental, en vue de la réduction durable de la pauvreté et de l’amélioration des conditions de vie des populations.