LA PREMIÈRE DAME INVESTIT SUR LES FEMMES DU BOIS SACRÉ
POUR LE RETOUR DE LA PAIX

Dans le Sud, elles sont considérées comme les gardiennes du «temple de la Casamance». Les femmes du Bois sacré occupent par conséquent, une place centrale dans cette société grâce à leur engagement sans faille pour la paix et la stabilité dans cette région meurtrie par plus de 30 ans de conflit. Et la Première dame leur a offert un bus de 65 places pour leur permettre de jouer davantage leur partition.
Elles se sont toujours manifestées par leurs engagements et leurs implications dans le règlement des multiples crises qui secouent la partie sud du pays. Des prières accompagnées de chants et de rites traditionnels dont elles sont les seules à maîtriser les secrets illustrent l’existence des femmes du Bois sacré, gardiennes de la paix et de stabilité de la Casamance naturelle.
Consciente de l’engagement et de la détermination de ces femmes, la Fondation «Servir le Sénégal», dirigée par la Première dame, est venue à leur secours.
Ce soutien s’est matérialisé dimanche par la remise d’un bus de 65 places à ces dames. Les «festivités» se sont déroulées à quelques mètres du Bois sacré situé dans le quartier Niéfoulène de Ziguinchor.
Elles ont été présidées par le ministre-conseiller Benoît Sambou. Présents également à cette rencontre, Innocence Ntap Ndiaye, présidente du Haut conseil du dialogue social, la députée Rama Diatta, des représentants de la sphère politique locale, les autorités administratives, les associations féminines impliquées dans le processus de paix, etc. Pour magnifier à leur manière, ce geste de la Première dame, les femmes du Bois sacré, fortement mobilisées pour la circonstance, ont, avec la chorale des supporters du Casa Sports, assuré pendant toute la cérémonie, l’animation folklorique. Cette animation est escortée de chants et de rites traditionnels.
Dans cette ambiance de reconnaissance, la Première dame décroche la timbale. «Il faut remercier la généreuse donatrice qui a bien compris que ces femmes, qui éprouvent d’énormes difficultés dans leur vécu, ont besoin d’être soulagées, d’être accompagnées dans leurs missions quotidiennes de recherche de la paix et de la stabilité à travers toute la Casamance naturelle», chante la députée Rama Diatta.
Proche de l’ancien maire de Ziguinchor, Robert Sagna, elle a exhorté les fils de la Casamance à s’unir autour de l’essentiel pour le développement de leur localité. «Le président de la République a tout donné à la Casamance, reste maintenant à nous de nous unir pour l’accompagner dans ses actions, soulever d’autres montagnes et relever les défis de la paix et du développement si chers aux femmes du Bois sacré», poursuit-elle.
Gardiennes du temple
Emboitant le pas au parlementaire, Benoît Sambou appelle les pouvoirs publics à accompagner les populations de Casamance à revisiter les différents aspects de leur culture.
«Pourquoi pas un Boukout pour la paix en Casamance ?», s’est d’ailleurs interrogé Benoît Sambou.
A quelle fin ? «Le Boukout a pour les Casamançais, une signification extrêmement importante ; et aujourd’hui il faudrait peut-être que les mamans du Bois sacré aillent au cœur de la forêt, rencontrer nos frères du maquis, parler avec eux et ressortir avec un engagement définitif de paix», explique l’ex-ministre de l’Agriculture. «Donc, j’invite les uns et les autres à faire en sorte que le Boukout soit au cœur du processus de recherche de paix et du processus de développement», a-t-il plaidé.
Satisfait, il s’incline devant l’influence de ces «prêtresses» : «Et ma conviction est que vous mamans du Bois sacré de Kabonketoor, d’Usoforal, de la Plateforme des femmes, allez faire en sorte que cet amour maternel que vous avez pour cette région, pour chacun de vos enfants, puisse se concrétiser en actes d’amour pour que tous les enfants de la Casamance puissent se donner la main pour relever le défi du développement.»
Dans la même veine, il invite les populations casamançaises à soutenir le président de la République à poser des jalons extrêmement importants dans la région afin qu’il puisse continuer à respecter ses engagements vis-à-vis de la Casamance.
«Le Président Macky Sall a compris que pour atteindre la paix, il fallait changer de paradigme et mettre le développement au cœur du processus de recherche de la paix», a-t-il souligné.