LE PERE DE MAMADOU DIOP RECLAME L’INCULPATION DE ARONA SY ET DE OUSMANE NGOM
LE PROCÉS DES DEUX POLICIERS RENVOYÉ AU 07 MAI PROCHAIN

Suite au renvoi au 07 mai prochain du procès des deux policiers, Tamsir Ousmane Thiam et Wagane Souaré, inculpés pour le meurtre de l’étudiant Mamadou Diop, le père de l’étudiant tué a déclaré que cette affaire devait atterrir à la Cour d’assises. En outre, il réclame l’inculpation de l’ancien ministre de l’Intérieur Ousmane Ngom et du commissaire Arona Sy, commanditaires à l’en croire de «l’assassinat » de son fils.
Tamsir Ousmane Thiam et Wagane Souaré, inculpés par le juge d’instruction Mahawa Sémou Diouf le 09 mars dernier et renvoyés devant le tribunal correctionnel pour être jugés, ont brillé hier, par leur absence au procès. Du coup, l’affaire évoquée pour la première fois a été renvoyée au 07 mai prochain pour retour de citation. Dans cette affaire, le principal mis en cause, T. Ousmane Thiam, par ailleurs conducteur du Dragon qui a écrasé l’étudiant Mamadou Diop le 31 janvier 2012 à la place de l’Obélisque, lors des manifestations pré-électorales organisées par le M23, est poursuivi pour Coups et blessures volontaires (Cbv) ayant entraîné la mort sans intention de la donner, coups mortels et non empêchement d’un délit contre l’intégrité physique d’une personne ; tandis que son assistant Wagane Souaré est inculpé pour complicité desdits délits.
Pour rappel, dans le cadre de cette affaire également, l’ex Secrétaire général de la Raddho, Alioune Tine et le Secrétaire exécutif d’Amnesty International, Seydi Gassama ont comparu pour dénonciation calomnieuse suite à la citation directe servie par le commissaire Arona Sy. Une affaire qui a été plaidée mais le juge avait émis un sursis à statuer, permettant au juge d’instruction de boucler son enquête et de rendre son ordonnance. Mama Diop père de Mamadou Diop : «C’est une affaire qui devait atterrir à la Cour d’assises »
Présent hier à la barre en qualité de plaignant, le père de Mamadou Diop n’est pas totalement soulagé en dépit de l’inculpation des deux policiers. Le plaignant ne partage guère la décision du juge d’instruction qui a renvoyé les présumés meurtriers de son fils à la barre du Tribunal correctionnel. «C’est une affaire qui devait atterrir à la Cour d’assises », déclare d’emblée Mama Diop au sortir de l’audience. Le plaignant a également déploré la non inculpation du commissaire Arona Sy et de l’ancien ministre de l’Intérieur Ousmane Ngom, qu’il considère comme les principaux commanditaires de ces violences pré-électorales qui lui ont arraché son fils. «Arona Sy et Ousmane Ngom n’ont même pas été entendus dans la procédure», s’étonne Mama Diop qui rappelle dans la foulée les déclarations de l’ancien commissaire central dans la presse, indiquant que c’est une Mercedes qui avait fauché son fils et non le camion de la police. Devant une telle déclaration, le plaignant estime que l’ancien commissaire central devait être entendu.
Se voulant plus radical, il tonne : «Il ne faut pas seulement les entendre, mais les inculper ; ce sont les commanditaires. On a vu comment l’assassinat s’est passé», se souvient le plaignant qui trouve anormal qu’un camion de ce genre fonce sur la foule. Poursuivant, Mama Diop pointe un doigt accusateur sur le régime actuel, coupable à ses yeux de complicité en voulant exfiltrer le commissaire Arona Sy pour le nommer au niveau d’une institution internationale. Idem pour l’ancien patron de la police, Codé Mbengue, qui a lui aussi été parachuté à l’Ofnac pour s’occuper des délits financiers.
De son côté, Mouhamadou Barro, porteparole de la famille de Mamadou Diop, a dénoncé l’absence de certaines organisations de défense des Droits de l’Homme à la barre pour soutenir la famille du défunt, avec qui elles ont mené le combat contre la candidature de Wade. Pendant ce temps, déplore le porte-parole, ces défenseurs des causes nobles défendent d’autres personnes à l’extérieur. «Si on veut que le meurtre de Mamadou Diop ne reste pas impuni, il faut que ces gens qui se disent souteneurs des causes
nobles soient aux côtés de la famille éprouvée. Il est bon de lutter ailleurs, mais faudrait-il commencer par balayer devant sa propre porte», renchérit M. Barro.