LE PLUS GRAND RISQUE, C’EST DE NE JAMAIS RISQUER
AUTOSUFFISANCE EN RIZ EN 2017 AU SÉNÉGAL

Si nous voulons changer notre agriculture, il nous faut une rupture radicale avec le passé.
Excellence, vous serez incontestablement le Messi et le Peuple sénégalais vous décernera la médaille d’or du riz en 2017 si...
Le secteur agricole occupe plus de 60% de la population au Sénégal mais ne contribue que 10% environ du Pib. La production céréalière du riz ne satisfait pas à la demande nationale, ce qui nécessite un recours à l’importation dans les pays asiatiques.
Ce constat vous amène monsieur le Président, à relancer ce maillon essentiel car l’agriculture en général et la riziculture en particulier constituent la clé de voûte du développement économique et social de notre cher pays.
Monsieur le Président ma réponse et celle de la plupart des jeunes du Sénégal à la question de l’autosuffisance en riz au Sénégal en 2017 est : Yes, we can. Nous disons oui car cette autosuffisance est à notre portée du fait que vous avez la volonté, et la foi pour la réussite de ce programme et cela vous l’avez réaffirmé le 31 décembre 2014 lors du traditionnel message adressé à la Nation après la 1ère déclaration en octobre dernier, lors de votre tournée économique au Nord et la semaine dernière dans la région de Casamance.
Cependant, monsieur le Président, pour atteindre cet objectif synonyme de production de 1,2 million tonnes de riz blanc environ en 2017, vous devez veiller :
D’abord à l’intégration de l’ensemble des différents acteurs : ingénieurs agronomes, producteurs, commerçants (Unacois), experts, Ong, Ancar et structures décentralisées (Isra, Drdr et Sddr) et les environnementalistes parce qu’ils ont une vision globale et des stratégies durables.
A impliquer également les paysans dans la conception et la mise en œuvre du programme car notre agriculture est dominée largement par des exploitations agricoles de type familial (95% des agriculteurs).
A impliquer les jeunes, et surtout ceux qui soutiennent mordicus que le Sénégal ne sera pas au rendez-vous de l’autosuffisance en riz en 2017, car ces gens-là ne sont nullement vos adversaires encore moins vos ennemis mais des concitoyens qui vous permettront d’aller plus loin et plus vite à l’atteinte de cet objectif.
A insister sur le développement de la riziculture pluviale qui n’a pas été l’objet d’une attention particulière ces dernières années, car plus de 50% de notre potentiel rizicultivable se situent en écologie pluviale dans les régions de Kolda, Sedhiou et Ziguinchor (sud), Tamba, Kédougou (Est et Sud/est) ainsi que Thiès, Fatick et Kaolack (zone centre).
Ensuite à l’exploitation et à la valorisation des immenses étendues de terres rizicultivables encore inexploitées par la Saed dans la vallée du fleuve Sénégal et par la Sodagri dans la région de Casamance. A la promotion de la recherche et à la valorisation des résultats. L’obsolescence technique des infrastructures et équipements agricoles de certaines unités de transformation et usine d’égrainage est une contrainte majeure qui doit être levée.
Les semences de qualité et certifiées, les engrais minéraux et les produits phytosanitaires doivent être disponibles et accessibles aux producteurs de manière permanente.
Le renforcement du système d’accès au crédit et la sécurisation du système foncier est nécessaire afin d’impliquer le secteur privé sénégalais pour lui permettre de jouer pleinement sa partition.
La salinité des sols et de l’eau est devenue l’une des contraintes édaphiques les plus importantes dans les environnements de la riziculture, c’est pourquoi des actions conjuguées telles que l’amélioration des pratiques culturales, la maîtrise des bonnes techniques d’aménagement, d’irrigation et drainage sont à mener mais en corrélation avec la désalinisation des sols et l’introduction des variétés à haut rendement adaptées à la sécheresse et à la salinisation afin d’être en conformité avec l’aggravation des changements climatiques.
Enfin, si nous voulons changer notre agriculture, un système unique de suivi-évaluation opérationnel, une rupture radicale avec le passé, une implication massive des Eaf (Exploitations agricoles familiales) et une application des principes de la bonne gouvernance (l’ouverture, la redevabilité, la transparence...) dans le système de pilotage sont obligatoires pour réussite de cet ambitieux programme.
Enfin, monsieur le président, depuis l’indépendance, le Peuple sénégalais a toujours rêvé de l’autosuffisance en riz du fait que c’est l’aliment de base avec une consommation individuelle de 90kg/an. Ainsi avec vous, l’espoir et l’optimisme sont permis ; tout est possible et sachez que le plus grand risque, c’est de ne jamais risquer.
L’autosuffisance en riz d’ici à 3 ans est bel et bien réalisable surtout que ce programme est une composante novatrice du Pracas qui est le poumon du Pse (plan Sénégal émergent).
En outre, vous avez à vos côtés le ministre de l’Agriculture, Dr Papa Abdoulaye Seck, dont l’expérience, la compétence ont fini de convaincre bon nombre de nos concitoyens. Alioune Sarr, votre ministre du Commerce, fait également partie de vos hommes de valeur qui abattent un travail d’une qualité exceptionnelle au niveau de son département.
Ces atouts réels nous permettent aujourd’hui de nous mouvoir dans un optimisme absolu, donc nous vous souhaitons bonne chance et que Dieu vous accompagne à atteindre cette noble mission avec l’ensemble des Sénégalais et surtout pour la génération future afin de réconcilier l’efficacité économique, la justice sociale et l’environnement.
C’est seulement lorsque la durabilité écologique est assurée, qu’il est possible d’atteindre une durabilité économique qu’on pourrait vaguement définir comme étant le bon fonctionnement d’un système économique durable.
En définitive, Excellence Monsieur le Président, si vous parvenez, avec tous les acteurs impliqués, à atteindre cet objectif en l’associant à la réalisation du projet majeur de l’autoroute Dakar-Thiès-Touba (Ila Touba) avec ses différents embranchements Thiès-Tivaoune-Saint Louis (axe vers la vallée du fleuve), Thiès-Fatick-Kaolack (axe vers le bassin arachidier) et l’acquisition de nouveaux bateaux (axe vers la région de Casamance) qui faciliteront le transport de millions tonnes de riz à l’intérieur du pays, vous serez incontestablement le Messi et le Peuple sénégalais vous décernera la médaille d’or du riz en 2017.
Vous le serez d’autant plus que la construction de l’université du Sine Saloum impactera sans doute, de manière positive, la réalisation de cet ambitieux programme car elle mettra à la disposition de notre pays, des ingénieurs, des techniciens qui travailleront non seulement à atteindre l’autosuffisance mais à faire de notre agriculture, le véritable moteur de notre développement.