LE POUVOIR ÉNERGÉTIQUE AUX FEMMES
LA CEDEAO ET LE GENRE

L’Afrique de l’Ouest veut balancer le pouvoir énergétique en faveur des femmes à travers l’autonomisation et l'accès à cette ressource. C'est à ce sujet qu'un atelier consacré à la Validation de la Politique de la CEDEAO pour l'Intégration du Genre dans l'accès à l'énergie est ouvert ce jeudi 4 juin à Dakar sur le thème : ‘’Promouvoir l'inclusion sociale en faveur de l'énergie durable pour tous (SE4ALL)’’.
La dimension genre est de plus en plus omniprésente dans tout projet de développement. Le secteur énergétique n’y fait pas exception. Ainsi, dans son projet régional d’énergie moderne, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) veut impliquer activement les femmes dans tout le système : du processus de production technique d à la consommation. Ainsi, un atelier de validation du projet se tient les 4 et 5 juin à Dakar. Organisé par l'institution régionale et ses partenaires, des experts des différents pays membres de y participent.
Ce projet énergétique régional a un enjeu important pour la gent féminine parce qu'il va atténuer ses déboires sur le plan d'abord de l'accès à l'énergie propre. En effet, l’utilisation de l’énergie traditionnelle reste problématique et son accès très pénible pour les femmes qui sont presque exclusivement les premières utilisatrices. Cette énergie expose dangereusement aussi bien les femmes que les jeunes filles aux risques sanitaires à cause des substances toxiques qui se dégagent du combustible, y découlant d’une part. Et d'autre part, l’énergie traditionnelle compromet, dans un certainement mesure, l’éducation de la jeune fille au vu des difficultés d’accès du bois de chauffe dont elle participe à l'acquisition.
En tant que grandes utilisatrices du bois, les femmes doivent parcourir parfois de longues distances pour acquérir cette matière sans compter des risques supplémentaires qui s'y ajoutent
Dans certaines zones en conflit comme au Tchad par exemple, les risques sont encore plus importants. Quelques 60% des femmes réfugiées sont exposées à toutes les formes de harcèlement sexuel (viol, tentatives de viol…) lorsqu’elles vont à la recherche du bois mort loin des camps, pour la cuisson explique, Dr Joséphine Odera, la directrice de ONU femmes dans son discours. D’où la pertinence de l’introduction de la dimension genre dans la production et la consommation de l’énergie renouvelable.
Le projet régional de la CEDEAO vise non seulement à faciliter l’accès égal à l’énergie moderne aux femmes et aux hommes, mais aussi et surtout l’autonomisation des femmes vis-à-vis de cette ressource. Il s’agit d’un enjeu non négligeable du développement.
Le représentant régional de l’Organisation des Nations Unies pour l'industrie, (ONUDI) a pour sa part indiqué que le facteur genre dans le domaine énergétique est un moyen d’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et au delà, un facteur de développement de manière générale.
L’Afrique de l’Ouest n’est assurément pas démunie en matière d’atouts naturels pour la production d’énergie propre, au regard du soleil qui brille sur la région et des vents qui soufflent et traversent au quotidien la région, a noté, en ce qui le concerne Moralye Bangoura, le Commissaire de la CEDEAO chargé de l'Énergie. M. Bangoura relève toutefois que malgré les efforts, le bilan global de l’accès à l’énergie est prédominé à 80% par la biomasse.
Le document qui est discuté par les experts une fois validé, placera les femmes au cœur même du système, en l’occurrence dans les techniques de production de l'énergie pour qu'elles quittent le sattut de simples consommatrices au statut de productrices.