LE PRÉSIDENT DIT ESPÉRER SE DÉBARRASSER DE BOKO HARAM D'ICI UN MOIS

Lagos, 20 mars 2015 (AFP) - Le président nigérian a affirmé, dans une interview diffusée vendredi, avoir bon espoir de déloger d'ici un mois le groupe islamiste armé Boko Haram de toutes les localités qu'il occupe dans le nord-est du Nigeria.
"Je suis très optimiste: nous n'aurons pas besoin de plus d'un mois pour reprendre tous les territoires qui étaient tombés entre leurs mains" (des islamistes), a-t-il déclaré à la BBC. L'armée nigériane, très critiquée pour n'avoir pas su juguler l'insurrection islamiste qui a fait plus de 13.000 morts en six ans, a annoncé des victoires sans précédent contre Boko Haram ces dernières semaines dans le Nord-Est.
Jusqu'ici, les soldats nigérians, mal équipés et peu motivés, étaient régulièrement accusés par les populations locales de fuir dès l'arrivée des assaillants, souvent mieux armés.
L'opération militaire lancée en février avec le soutien du Tchad, du Cameroun et du Niger voisins, et avec l'aide de mercenaires étrangers, a permis, selon l'armée nigériane, de chasser les islamistes de deux des trois Etats où ils étaient présents dans le Nord-Est: Yobe et Adamawa.
Ces informations n'ont cependant pas pu être vérifiées de sources indépendantes. L'Etat de Borno, fief historique de Boko Haram, le plus touché par l'insurrection, doit aussi être libéré "prochainement", selon l'armée.
"Boko Haram s'affaiblit de jour en jour", a affirmé M. Jonathan à la BBC. Le président nigérian, candidat à sa réélection le 28 mars, a été très critiqué pour ne pas avoir donné les moyens à son armée de combattre le groupe islamiste dès le début de l'insurrection, en 2009.
L'armée et l'entourage présidentiel ne cessent d'affirmer qu'ils vaincront Boko Haram dans de très courts délais. Le groupe islamiste a cependant démontré, mercredi et jeudi, qu'il était toujours capable de mener des attaques meurtrières en lançant l'assaut sur la ville de Gamboru, où 11 civils ont été abattus.
Cette ville de l'est de l'Etat de Borno, très proche de la frontière camerounaise, avait été reprise des mains de Boko Haram par l'armée tchadienne, mais les troupes se sont retirées la semaine dernière sans qu'elles ne soient remplacées par des soldats nigérians, selon les habitants.
Cet incident laisse craindre des problèmes de coordination entre les diverses armées engagées dans le conflit, à cause notamment de la méfiance du Nigeria anglophone envers ses voisins francophones, et des tensions préexistantes entre ces pays.