LE SAES VA TRADUIRE LES RECTEURS DES UNIVERSITES EN JUSTICE
SUITE AU BLOCAGE DE LEURS SALAIRES DU MOIS DE MARS

Une action en justice contre les recteurs des Universités du Sénégal pour avoir opérer le blocage des salaires du mois du mars des enseignants membres des Saes et qui ont suivi le mot d’ordre de grève du syndicat. Voilà la décision prise par le Saes pour solder ses comptes avec les recteurs.
Le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes) en veut à mort aux recteurs des universités du Sénégal. Et pour cause, ces derniers ont bloqué les salaires de ces syndicalistes membres dudit syndicat. Et pour montrer son désarroi, le Saes a décidé de porter plainte contre les recteurs qui auraient fait de son point de vue, «obstruction à la loi en posant un tel acte».
D’après le coordonnateur du campus de Dakar, Yankhoba Seydi, «les recteurs devaient plutôt prendre une ponction de leurs salaires, parce que c’est que dit la loi. Et au lieu de ça, ils ont bloqué nos salaires. Certains ont eu à retirer leurs salaires et d’autres n'ont pas eu cette chance. Ce qui constitue un acte illégal». Et à cause de cette situation, avertit M. Seydi, «nous n’allons pas laisser passer cela. Il ne manque qu’une pièce au dossier, une fois obtenue, nous allons enclencher la procédure en portant plainte». «Contrairement à ceux qui pensent qu’on agit parce qu’il s’agit d’un retard accusé dans le virement des salaires, ce n’est pas le cas. Il s’agit plutôt d’un acte illégal posé par un homme illégal», peste M. Seydi très remonté contre l’attitude des recteurs.
Contestant la légitimité du recteur du l’Université de Dakar, il soutient qu’ «il ne devait pas être recteur, car il n’a pas de thèse d’Etat et cette obstruction à la loi régissant les universités, témoigne les actes illégaux qu’il pose. Il a la volonté manifeste d’appliquer une loi méconnue. Mais nous n’entendons pas reculer quand il s’agit de respecter la loi».
Abondant dans le même sens, le secrétaire général du Saes, Seydi Ababacar Ndiaye, d’annoncer que «la coordination de chaque université du Sénégal va porter plainte contre les recteurs pour non-respect des lois. Car ayant refusé de payer les salaires des collègues sous prétexte qu’une loi l’interdit, ce qui n’est pas le cas. C’est pourquoi, nous jugeons qu’il faut régler le compte de ces administrateurs». Et pour que pareille situation, qui pourrait être source de tensions dans l’espace universitaire, ne se répète plus, M. Ndiaye d’inviter le chef de l’Etat à choisir des personnes qui ont le profil, le cursus et les compétences requises pour administrer l’Université.
Revenant sur le point de discorde avec le gouvernement concernant l’article 3 de la Loi cadre sur les universités consacrée à l’orientation des bacheliers, Moustapha Sall, chargé des revendications du Saes, dit:«Il s’agit d’une violation de la loi sur le diagnostic de l’orientation des bacheliers. Et les commissions ont reconnu qu’il y avait des dysfonctionnements et qu’il va falloir revoir les modalités d’orientation des bacheliers. Car l’Etat, dans sa politique, veut orienter tous les bacheliers et pose le problème des amphithéâtres et de salles de cours, alors que, pour nous, il s’agit de la question de la capacité d’accueil. D’où la tenue d’un atelier afin de faire une étude exhaustive de la question».
Toutefois, les syndicalistes ont tenu à préciser que l’issue trouvée avec le gouvernement ne constitue guère une victoire pour eux, mais plutôt un succès pour le Sénégal. Et ils espèrent que le gouvernement respectera ses engagements et entendent rester vigilants par rapport à l’évolution de la situation.